icarealcyon

Après ce magnifique festival de raretés micro, une plus "classique" des Malines: barytine tabulaire, avec surcroissances sur les arêtes et les petites faces et inclusions blanches d'aspect colloïdal.

Un mikado chinois: stibine de la mine Lengshuijiang, Hunan

Un Drotops armatus très massacré au dégagement.

Pour distinguer un vrai d'un faux: pour commencer, frotter le trilobite avec du coton imprégné d'acétone. Ils ne sont pas sensés déteindre ou fondre au lavage. Si vous avez une loupe ou mieux une binoculaire, bien observer la carapace, sa structure et sa surface fine n'est pas imitable en moulage. Il ne doit jamais y avoir de bulles. Déjà, le dernier de votre série est à l'évidence un faux, à cause de la texture de surface, bien trop grossière, et l'existence de bulles. La jonction avec la gangue pose problème aussi. Gros doute également pour le premier, sensé être un Dicranurus, une espèce souvent contrefaite au Maroc car grande et spectaculaire. Mêmes motifs de suspicion: texture de surface grossière, allure gauche des épines, bosselures du cephalon. Les trois du milieu sont moins douteux.

Prolebias goreti, Stampien du Lubéron.

Que l'auteur du fil nous précise la finalité de sa demande d'abord. En savoir plus par curiosité? Etiquetage d'acquisition ? Identification en vue d'une vente ? Le besoin de culture diffère selon ces différentes motivations. Selon celles-ci, nous ajusterons notre réponse, en lui faisant ou non un exposé détaillé de notre diagnose le cas échéant, encore qu'il semble bien que cela le satisfasse pleinement en l'état.

Rhacolepis buccalis de la Formation Santana, Cearà, Brésil.

Bonjour , c'est un Vinctifer comptoni.

Clairement. Ils sont tombés bien bas. Ils choisissent leurs auteurs en tout cas. Et déjà traduit en français ! "Aldo Sterone est un bloggeur, polémiste algérien vivant en Angleterre. Il est surtout connu à travers ses vidéos où il commente l’actualité sous l’angle social, politique et religieux"(fiche bio de l'auteur sur Amazon). Il semble avoir un avis sur tout, ce bon monsieur, et il a la vidéo et l'écriture facile. Il a flairé le bon filon lucratif. Mais l'important de nos jours c'est de vendre, peu importe ce que l'on vend, pour tellement de gens. La technique du raccourci pratiqué par cet "auteur", qui relève pleinement du domaine de l'imposture puisque c'est pour soutenir une thèse mensongère, peut facilement être mise en lumière. Extrait de l'article wikipedia sur l'échantillon 14321: "In January 2019, research showed that a fragment (clast) embedded in Big Bertha has numerous characteristics that make it very likely to be a terrestrial (Earth) meteorite. Granite and quartz, which are commonly found on Earth but very rare to find on the Moon, were confirmed to exist in this fragment. To find the sample's age, the research team from Curtin University looked at bits of the mineral zircon embedded in its structure. "By determining the age of zircon found in the sample, we were able to pinpoint the age of the host rock at about four billion years old, making it similar to the oldest rocks on Earth", researcher Alexander Nemchin said, adding that "the chemistry of the zircon in this sample is very different from that of every other zircon grain ever analyzed in lunar samples, and remarkably similar to that of zircons found on Earth". This means Big Bertha is both the first discovered terrestrial meteorite and the oldest known Earth rock." De là à prétendre que toute la pierre est d'origine terrestre alors qu'il ne s'agit que d'une inclusion dans le bloc, et que les conclusions et implications que l'on peut tirer de ce simple fait sont radicalement différentes. L'auteur ne sait donc pas lire cette simple notice wikipedia, et encore moins l'article original: https://www.science.org/content/article/ancient-earth-rock-found-moon Description du spécimen sur le site du LPI: https://www.lpi.usra.edu/lunar/samples/atlas/detail/?mission=Apollo 14&sample=14321 J'ai mis 10 mn a remonter la piste ci-dessus. Tout le reste doit être à l'avenant, du même tonneau. Quand on pense que la majorité des lecteurs gobera ce fatras tout rond puisque l'auteur cartonne sur youtube... Pour en revenir au LRM, sujet de ce fil, bougez-vous un peu si vous souhaitez les aider un tant soit peu, le site internet reste ouvert, les conditions de dédommagement des abonnés pour les numéros de 2024 qui ne seront pas publiés sont intéressantes pour obtenir tel ou tel numéro ou hors série que vous n'avez pas dans votre bibliothèque. Moi je les ai tous, donc j'ai épluché la liste des livres, et trouvé quelques pépites. Certaines ont été mises en rupture de stock entre ce dimanche et ce mardi, mais il en reste encore plein sur le catalogue en ligne... Que ceux d'entre vous qui aiment encore lire des vrais livres (pas le genre de torchon ci-dessus) ne tardent pas !

Bonjour, il s'agit 1/ d'un corail, 2/et 5/ moules internes de bivalves, 3 moules internes de gastéropodes, 4/possible fragment de tige de crinoïde très usé. Leur mauvais état de conservation ne permettra pas d'en dire beaucoup plus.

Celui-là doit être en Lozère (au nord de St Léger de Peyre), célèbre entre autre pour sa mine de Ste Lucie et ses éclogites.

Coloré en rose avec quoi ? Secret du chef ? Au passage, refourguent-ils du bichromate de potassium en l'appelant wulfénite ?

Bonjour la photo est floue.

S'ils le présentent comme du quartz rose, il y a tromperie sur la marchandise à plus d'un titre: -c'en est pas (rien qu'à voir la forme des cristaux, octaédrique ) -c'est artificiel, synthétique -ça n'a aucune des propriétés physiques du quartz (je ne me mêle pas des métaphysiques qui elles relèvent de la foi naïveté...) -c'est fait à partir de matériaux toxiques et c'est dangereux (excellente solubilité pour que les cristaux poussent vite et vous empoisonnent bien) Bref, ce serait une bonne pioche pour la DGCCRF qui a déjà tenté de faire le ménage là-dedans mais la tâche est immense.

Bonjour Fred, voilà un spécimen des Vaches Noires, trouvé roulé sur la pente mais probablement originaire d'un niveau en-dessous de l'Oolithe de Villers ou de sa partie inférieure (pratiquement pas d'oolithes sur le spécimen). On voit de multiples sections de "racines" en calcite clivée tout autour, je n'ai tenté aucun dégagement. Félicitations pour ta récente trouvaille !

Triste, triste nouvelle malheureusement prévisible, tant ils ont été longtemps sur le fil du rasoir. Perso je connais toute l'équipe, et j'ai été abonnée dès le numéro 1 jusqu'à aujourd'hui, pareil pour "Fossiles". La presse de vulgarisation scientifique est en crise durable. Je ne parle pas des revues professionnelles et spécialisées, pratiquement toutes en ligne, hors d'atteinte pour les "non-academics"; il s'agit ici de revues "papier" et grand public. Il n'y a plus de place pour les textes longs et complexes, les gens ne lisent plus. Place au grand n'importe quoi à gober sur internet. Pour des sujets mémorables: des dizaines et des dizaines, en ce qui me concerne, à commencer par le dernier Hors-série sur Fonsante, une magnifique monographie. En ordre général, tous les hors-série sont marquants.

Les 2 premières Cardioceras, la troisième Goliathiceras . il manque la taille...

Non, c'est celle-ci Pour une identification, même avis que précédemment. Il est nécessaire d'avoir au moins des photos nettes (à vérifier avant de poster), recadrées éventuellement (mais pas réduites) , et les pierres numérotées, une par une. On vous demandera quelques tests simples dans certains cas, ce n'est pas pour vous embêter, c'est pour départager plusieurs possibilités.

Cette translucidité, c'est la norme pour quasiment toutes mes dents, qui présentent des couronnes généralement bien conservées et peu ou pas usées. Malgré cela, je distingue habituellement sans peine les dents de poissons osseux des dents de sélaciens, sauf pour le "cas" présenté ci-dessus, avec toutes ses ambiguités. Dans un dossier avec des photos de référence, j'avais une illustration de dents d'un "Birgeria" toarcien, malheureusement seulement l'image, pas la source, sûrement trouvée sur le net via un article qui m'est inaccessible. Maintenant que je poste cette image, il sera possible d'utiliser Google lens pour la retrouver: Au passage, petit hors sujet (pour lequel je plaide votre indulgence): j'ai repéré -mieux vaut tard que jamais- une identification possible dans l'article mis en lien par Flashmat sur une faune oxfordienne . La mienne est plus ancienne d'une bonne vingtaine de MA, heureusement l'ichtyofaune change moins vite que les ammonites. Il s'agit d'étranges dents basses allongées quasiment lisses que je soupçonnais d'être des postérieures d'un néosélacien. Il s'agirait de postérieures de Synechodus (planche 3, page 239, figures z à cc). Quelle belle façon de commencer la journée ! Bon maintenant, promis, on revient au sujet. Je dois avoir quelque part une dent d'ichtyosaure Eurhinosaurus (et la mandibule qui va avec), c'est le moment de lui tirer le portrait. Et zut, la mâchoire du Birgeria en question est probablement du Trias italien.

Merci Flashmat, pour la doc ci-dessus. il m'est arrivé des dents de requin naturellement fendues en long et ainsi fossilisées, surtout du Sphénodus: une vraie brute avec ses ratiches, celui-là ! Mais plus sérieusement, empiriquement je peux constater que la structure dentaire est complètement différente entre poissons osseux et chondrichtyens. Dans mes sédiments indurés, les dents de poissons osseux sont infiniment plus fragiles, que les dents de requin ou de raies. Je parle ici du "corps" de la dent en général. Il m'arrive de trouver des capuchons d'acrodine isolés, ou juste des apex de dent, ce qui illustre leur plus grande résistance, même face au temps. Cette fragilité est illustrée par les clivages visibles dans les spécimens ci-dessous, d'assez grande taille (6/7 mm environ). Je n'observe jamais de telles altérations sur les dents de requins.

Bonjour, pour moi, galet de basalte bien terrestre.

Merci Jean-François pour cet éclairage. Il est vrai que j'ai 2 handicaps majeurs dans cette recherche: 1/mon système de prises de vues trop rudimentaire pour des objets autour du millimètre et 2/le fait que ces dents soient incluses dans une gangue consolidée qui ne permet que des dégagements mécaniques prudents et forcément limités. Mais le nombre permet les comparaisons. C'est ainsi que clairement, on peut affirmer qu'il ne s'agit pas de chondrichtyen dans les cas ci-dessus. C'est en révisant mes photos pour mon post de ce matin (je les ai récoltées il y a 3-4 ans déjà...c'était avant ma découverte du Toarcien supérieur, bien plus riche), et par rapport à tes planches récentes sur le sujet des vertébrés marins du Crétacé que j'ai pris conscience qu'il y avait peut-être finalement des indices d'acrodine sur ces dents, d'où mon point d'interrogation ! C'est donc une affaire entendue ! Un prédateur aux dents dures (cf émailloïde plissé et remarquablement épais et brillant, fil coupant): j'avais pensé éventuellement à des formes juvéniles ou une petite espèce du genre Birgeria, apparu au Trias et encore documenté au Lias, mais je n'ai pas trouvé de documentation sur ses dents qui soit vraiment cohérente avec ces trouvailles. On s'en approcherait pour certaines. Encore qu'on trouve de très larges variations dans les illustrations des différents articles, de là à penser qu'il s'agit encore d'un genre fourre-tout... Malgré cela, je mets ici un exemplaire "géant" lozérien (autour des 5 mm (!)) qui pourrait lui aussi être rapproché de Birgeria : Ici les plis profonds s'arrêtent nettement plus bas que l'apex, à mi-couronne. mais il y a bien un fil coupant de chaque côté et une couche d'émailloïde épaisse la rendant presque aussi "brillante" qu'une dent de requin.

Les Perisphinctes n'ont pas de sillon ventral.

Bonjour, oursin ( bien usé).

Bonjour Elasmo, merci pour cette superbe planche. Une énigme qui perdure parmi mes récoltes de dents dans le Toarcien, ce sont ces très petites choses (1 à 2 mm) que je ne peux attribuer en l'état ni à du chondrichtyen (pas de l'hybodonte en tout cas) ni à de l'actinoptérygien (pas de capuchon d'acrodine clairement visible ?). Pour ne rien arranger, toutes celles de ce type que j'ai trouvées à ce jour (en tout, environ une dizaine) proviennent d'un unique spot situé dans la partie supérieure de la zone à variabilis (sommet du Toarcien moyen) et nulle part ailleurs : Il y a la présence d'un fil coupant de chaque côté de ces couronnes, bien que peu visible en général, tant les plis qui affectent la surface sont profonds. La couleur de ces dents est aussi remarquablement constante, très pâle (les dents de requins et de poissons de ce spot sont, elles, bien plus colorées en général. Un exemple: Je n'ai pas trouvé à ce jour dans ces formations une seule dent attribuable de manière certaine à du reptile marin (ichtyosaure, plésiosaure, croco ...) alors que les dents de poissons et chondrichtyens sont assez fréquentes. Cette absence, si elle se confirme, est en soi étonnante.