phoscorite

Est-ce que vous pouvez aller voir de pres quelle orientation a la stratification ? Sur les photos, on a l'impression que la strati est horizontale. Sinon, les grandes obliques sédimentaires (megarides) ont plutot une forme sigmoide, pas le tracé quasiment circulaire que l'on voit sur vos photos

On nage complètement.

Il n'y a pas que ça que l'on n'arrive pas à piger. Et c'est bien gênant que tes taches n'aient pas une forme géométrique.

Dans une roche à quartz ??? Andalousite serait plus logique du point de vue de la thermo.

Peut-être pas nécessaire. Bactéries ou champignons, un peu de javel et ça se décolore si c'est vivant. Je suis moi aussi sceptique sur les modalités, mais l’idée d'une altération chimique avec creusement (perte de masse) du substrat est intéressante. Il y a beaucoup de littérature sur la dégradation du patrimoine bâti et sur les réactions chimiques pierre / atmosphère. Un aspect souvent mis en avant, c'est la migration de l'eau capillaire (les cycles d'imbibition et de drainage) entre la surface et l'intérieur des matériaux, migration qui permet de transporter des solutés vers la surface et vice-versa pour alimenter des réactions chimiques comme la formation en surface de sulfates. Comme la porosité du matériau et ses propriétés capillaires dépendent de la stratification, on s'attend a ce qu'il y ait une relation géométrique entre cette stratification et l'avancement des réactions de dégradation : il ne se passe rien la ou l'eau ne peut pas de déplacer... Que des bactéries ou des champignons profitent ou non des réactions chimiques pour se développer ne change pas fondamentalement l'équation.

Toujours dans votre hypothèse de migration, il y a un ou plusieurs points de départ, une amorce. Pouvez-vous mettre le doigt dessus ? Et voyez-vous une polarité dans les traces ? Et si vos colonies s'étendent, est-ce que le point de départ est "abandonné" par la colonie lorsqu'elle migre ? J'aurais une autre question plus basique : sur les blocs montrant ces traces, voyez-vous une stratification ? Je sais bien que c'est souvent difficile de la repérer dans les calcaires, mais ce serait un bon argument pour votre idée si les traces avaient une orientation commune d'un bloc a l'autre alors que les stratifications sont d'orientations différentes.

Ça ressemble bien, en effet. Le plus souvent, les billes sont pleines de chlorite, en zone ou pas avec du carbonate, albite ou cristobalite. NB: la chlorite, c'est ce qui polarise dans des teintes anormales, brunes ou bleu nuit.

Ou aragonite. Vieux réflexe de géochimiste ; pour ce que ça vaut les coraux sont réputés concentrer le Sr et fabriquer facilement de l'aragonite. Ceci dit, on voit beaucoup d'aragonite non luminescente.

Normal, en fait je me demandais si le caillou contenait aussi de la sillimanite, qui donne une coloration un peu violette et un aspect plus fibreux aux amas de biotite. Mais je ne vois pas non plus de muscovite la-dedans ni d'orientation claire, et il est bien possible que ce soit du matériel orthodérivé (metadiorite) comme le sucucre de Seb. Ceci étant, il reste à comprendre comment on arrive à rendre une diorite (ferrifère par définition) suffisamment peralumineuse pour qu'elle se mette à fabriquer autant d'almandin quand on la recuit. Pour les échantillons de Montesquieu (les plus sombres et a grain bien plus gros) il pourrait y avoir de la cordiérite ou des fantomes de cordiérite dans les taches sombres.

Petite question sur ce matériel des hauteurs de Céret. La biotite de la gangue n'aurait pas des reflets violacés par hasard ?

Quand même, c'est chouette. Et ta maîtrise de l'œil de Moscou aussi...

Pour la matrice blanc et vert, albite + chlorite devraient coller. Taches brunes et noires ont l'air d'avoir la même origine. Un silicate ferromagnésien plus ou moins altéré. Il faudrait chercher des formes : on voit un losange assez vague (amphibole ?)

Et pan sur le bec de ceux qui, comme moi à un moment, pensaient que la couleur du quartz était liée à ce qu'il y avait dans la couche-hôte...

L'idée d'un couplage entre les échanges physicochimiques caillou-atmosphere (ou caillou/eau) et le développement de colonies bactériennes n'est pas pour me déplaire. Apres tout, il y a des stromatolites et des nodules diagenetiques de carbonate, parmi d'autres interactions de ce genre. Mais la, ce que tu envisages, c'est qu'une colonie commence a se développer en creusant un peu son support, puis migre latéralement pour une raison quelconque et le creux se transforme en rainure ? Si c'est ça, il faut inventer un mécanisme qui dissuade la colonie de continuer à creuser le caillou au même endroit, et de limiter sa propre croissance, puisque les rainures ne s'élargissent pas.

Bonjour Ce serait peut-être bien de profiter des Journées Nationales de la Géologie (17 au 19 mai 2024) pour monter quelque chose. La Fédération Française Amateurs de Minéralogie et Paléontologie (FFAMP) nous a fait remarquer que dans l’édition 2023, un seul Club Amateur avait proposé un évènement. Il faut que les Clubs sortent du bois... https://www.geosoc.fr/journees-nationales-de-la-geologie.html

Et si tu nous disais a quoi tu penses exactement. Un mécanisme de corrosion impliquant des bactéries ?

Moi je veux bien, ce serait plus logique pour une concrétion. Mais @tomtom38 dit que ça ne réagit pas à HCl.

Le risque est surtout que les parties brunes s'arrachent au polissage et que tu aies des trous a la place.

Il faudrait evaluer la dureté : rayé par un couteau ?

Bonjour Pour le premier, ça ressemble à une veine de quartz dans un granite. On devine des biotites sur les vues de près. Pour celui qui est concrétionné ci-dessous : tu as dit que la partie du dessus fait effervescence a HCl. Mais il faudrait aussi tester les parties blanches à la base, qui ont un petit air de barytine.

Bonjour Chlorite ou ex-chlorite est une bonne option pour les taches brunes. En fait, spilites et keratophyres sont des roches d'origine volcanique qui ont été altérées sur le fond marin. La chlorite et l'albite sont les minéraux secondaires principaux dans cette altération. Si cette chlorite est altérée à son tour en surface, on ne reconnait plus grand chose de la roche d'origine, et la géochimie est souvent le seul moyen de savoir ce que c'était. La lame mince risque d’être décevante.

OK les parties marquées G ne ressemblent pas à du quartz en effet, plutôt de petits amas de muscovite. Les parties brunes, mystère et boulle de gomme.

En fait, je me suis mal exprimé. Le feldspath a l'air vraiment tres abondant, et leptynite ne veut pas dire grand chose à part gneiss clair. Je pensais a un keratophyre (ancienne lave acide) que l'on trouve dans les memes series metamorphisées que les spilites (le Devonien il me semble); voir si tu as des roches vertes pourries a proximité et ce faciès sur la notice de la carte. Pour les taches brunes, oui, c'est peut-etre passé par un stade chlorite avant pourriture complete.

Bonjour Il y a peut-être un vieux grenat en effet mais d'autres taches brunes n'ont pas la bonne forme. Plutôt des biotites pourries. Pour le reste quartz gris et feldspath blanc. Une leptinite du socle du Massif Central ?

Très difficile... Les clivages sont les mêmes. L'epidote devrait être un peu soluble dans HCl, pas le diopside, d'après ma doc. À part ça les stries parallèles à l'allongement peuvent être des traces de macles polysynthetiques. Plutôt diopside dans ce cas.