phoscorite

Je n'ai peut-être pas été assez clair. Spessartine est le nom du pole pur Mn3 Al2 Si3 O12 dans la grande famille des grenats. Avec cette composition, c'est un minéral alumineux, qui peut coexister avec feldspath, mica, quartz dans une pegmatite ou un granite clair. Mais on peut aussi avoir un grenat orange contenant un peu de spessartine en solution solide dans un grossulaire : (Ca, Mn)3 Al2 Si3 O12 qui sera cette fois un grenat calcique pouvant coexister avec d'autres minéraux calciques (carbonate, pyroxene, idocrase...) dans un marbre ou un skarn. D'ou l’intérêt d'identifier les minéraux qui accompagnent votre grenat.

Pas expert en couleur de grenats, et spessartine est une bonne piste a priori. Mais spessartine pure (ou spessartine-almandin sans composante grossulaire) n'est possible que dans une roche ignée genre granite clair ou pegmatite, donc avec feldspath, mica, quartz... alors qu'un grossulaire même riche en Mn serait stable dans un marbre ou un skarn.

Un feldspath ne serait pas très discriminant, mais s'il y a de la vesuvianite ou encore mieux du carbonate, alors c'est forcement un grenat calcique et il faut chercher plutot vers le grossulaire, avec éventuellement un peu de Mn.

Si on peut savoir ce qu'il y a comme autres minéraux sur ce bloc, ça peut aider. Feldspath ? Idocrase ?

Je n'ai pas d'autre idée. En tout cas, on voit sur le haut de votre carte un figuré classique pour des chevauchements : une ligne continue avec des dents d'un seul coté.

C'est toujours difficile de savoir si ces grenats sont un pur produit de métamorphisme (transformation isochimique d'un calcaire un peu argileux) ou déjà le produit d'une transformation plus complexe (skarn avec apport de Si et/ou Al, Fe par des fluides). Vous êtes dans l'auréole de contact du granite de Mont-Louis, et vos marbres (cipolins) appartiennent probablement a la série de Canaveilles. 1094N_Mont-Louis.pdf Avec le grenat, je m'attendrais a rencontrer de l'idocrase, un pyroxene et de la clinozoisite.

Bizarre qu'aucune polarité ne soit figurée si c'est un chevauchement. Il y en bas a gauche une ligne noire tiretée avec des points du même type ; je miserais plutôt sur des axes de pli / synforme / antiforme

Pas vraiment sur les grenats, sur le gisement dans son ensemble. Il s'agit des deux thèses de B.Guy (1979, puis thèse d’état en 1988). Disponibles sur demande en M.P. A cette époque, l'Ecole des Mines disposait du prototype de microsonde electronique (Camebax), luxe considérable pour les thésards. Il y a aussi d'autres thèses et divers rapports de contrats non publiés, avec la petite synthèse que je mets en P.J. Guy1999_visite Costabonne.pdf

Bonne question. Les données chimiques compilées par Bernard Guy montrent des compositions relativement groupées, mais je ne pense pas que les petites variations de composition aient été mises en relation avec leur localisation dans le gisement. Les variations sont plutôt des zonations mineures dans les cristaux individuels. Ce dont on est sur, c'est que ce grenat 2 contient parfois des cœurs d'andradite (jaune) presque pure. Exemple ci-dessous de la zonation sur section sciée : marbre calcitique en haut, la partie sombre est une salite à taches d'andradite.

Si c'est bien le Grenat2 de B.Guy, 60% gross 40% andradite environ

Bon, tant qu'on est dans les conjectures... Supposons que ce qui est sombre est siliceux, dans une matrice de micrite (calcite). En coupe, l'organisation fait penser a un corail, une éponge... On peut conjecturer que certaines parties de la bête, initialement en aragonite, sont silicifiées de manière sélective.

Merci. Il a juste fallu que j'aille voir ce que c'était que la goshénite... La référence a paragenese dans l'affiche a l'air bien alléchante.

Quelqu'un peut décoder l'association minérale de l'affiche ?

OK, c'est bien du grenat. Mais pour la matrice, ça ne ressemble pas a du granite. Regardez si les parties claires se rayent au couteau et font effervescence a l'acide. Ça peut être un calcaire métamorphique.

A priori, rien. La glauconie est pleine de Fe, et le Fe à fortes doses tue la luminescence.

Merci. On peut savoir dans quel contexte géologique précis ? Un contact de roche plutonique ?

Une idée probablement foireuse, mais sait-on jamais... On sait que en surface, le gypse recristallise assez facilement : dans les Corbières les murettes en pierres sèches faites de blocs de gypse empilés ont tendance à se souder naturellement par recristallisation de gypse secondaire dans les contacts. Ça prend du temps, bien sur... L'idée serait de laisser vos morceaux se recoller tout seuls en laissant du gypse secondaire se reformer dans l'espace entre les 2 morceaux. Idéalement, il faudrait faire ça en replongeant les morceaux remis en vis-a-vis dans une solution aqueuse sursaturée en gypse, solution que l'on doit pouvoir obtenir en broyant de l'anhydrite (moins stable que le gypse en dessous de 50°C) et en la laissant se dissoudre dans l'eau.

Merci pour ces détails et les photos qui l'accompagnent. On dirait du matériel feldspathique : les porphyries de l'encaissant du minerai ?

Désolé, je ne sais pas reconnaitre a priori un gros quartz de pegmatite séparé de ses feldspaths d'un quartz de filon. Peut-être en cherchant des inclusions ?

Très intéressant ce pavé. Une idée de ce qu'il y a comme autres minéraux dans cette roche ? apatite ? pyroxène ?

Merci. Je vois une contre empreinte linéaire dans la matrice à côté de la scapolite... De l'amphibole ?

Super. La matrice est carbonatée ?

retour par MP.

C'est fréquent dans les minéraux, de l'eau piégée dans le réseau lors de la croissance. Pour de l'ambre, c'est un peu plus compliqué d'imaginer un mécanisme de piégeage et surtout d'expliquer la formation des bulles.

Bonjour Ce serait bien de tester la dureté de vos petites boules en essayant de les rayer avec un quartz. Les céramiques de broyage devraient être en alumine frittée, donc très très dures.