Désolé, je crains que ça ne nous mène pas très loin, cette discussion, mais je maintiens que le problème est parfaitement symétrique en P et T, du moins pour l'eau pure.
On ne peut pas atteindre le domaine supercritique juste en faisant varier la pression si on part de T<Tc, pas plus qu'on ne peut l'atteindre juste en faisant varier la température si on part de P<Pc. Ça se complique beaucoup quand on passe à des systèmes non aqueux, hydrocarbures par exemple, mais c'est une autre histoire.
La question du changement de phase (ou pas) est un peu formelle à mon goût, parce que on peut aller d'un point à un autre de l'espace P, T de différentes manières, soit en traversant une courbe d’équilibre liquide-vapeur, avec changement de phase, soit en contournant le domaine critique, sans changement de phase. C'est un peu comme un escalier avec une rampe à coté, on peut changer d'étage en sautant, ou de manière continue...
En pratique, pour la métallogénie, et pour d'autres applications comme l'exploitation des gisements d'hydrocarbures, je trouve que la notion importante pour raisonner, c'est de se représenter les isochores (les courbes d'isodensité) sur le diagramme P, T, et le fait qu'elles forment un éventail au-dessus du point critique. C'est le trajet suivi par un fluide dans l'espace P, T et la manière dont ce trajet recoupe les isochores qui va déterminer, au premier ordre, les réactions de précipitation ou de dissolution.