Aller au contenu
Quelques-uns des principaux sujets de Géoforum.

Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2025, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 25>29 juin 2025

phoscorite

Membre
  • Compteur de contenus

    2549
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par phoscorite

  1. C'est un peu notre problème, une argile est un matériau beaucoup trop homogène pour donner ce résultat après cuisson. Cela ne remet pas en cause votre idée d'une pièce réfractaire faite sur mesure, mais dans ce cas le matériel utilisé n'est pas une argilite, c'est plutôt un grès (du sable) avec des éléments de taille très variable ; ce n'est pas si fréquent... Comme dit JF06, on doit l'avoir sous les yeux, et donc l'indialite doit ressembler à certains de ces petits amas qui ressemblent à du quartz polycristallin. Par ailleurs, je suis quand même très étonné du fait que tous les quartz qu'on voit (si c'en est) sont polycristallins avec des extinctions roulantes. Est-ce que c'est le cas dans tous les sédiments terrigènes de Corse du Nord ? Il y a pourtant des granites, en Corse, et dans un grès on devrait trouver au moins quelques quartz détritiques qui ont l'air plutoniques non ? Il y a aussi ces opaques, JF06 a fait remarquer qu'ils avaient des formes arrondies, pas des prismes. Se pourrait-il qu'ils aient un peu fondu, ou que ce soient des gouttes de métal ?
  2. On peut aussi la confondre facilement avec du verre, isotrope ou presque. Si les cristaux sont tout petits et que c'est dans la matrice, ça va être très dur sans le MEB. Deux autres points méritent peut-être attention : - la nature des opaques : voit-on quelque chose en lumière réfléchie ? - les baguettes de sillimanite : les caractères optiques (surtout le relief) me paraissent plus proches de la sillimanite que de la mullite et, dans ce cas, il me semble que ça plaide en faveur d'une cuisson plus lente, voire répétée, qu'un coup de chaud du type terril en combustion. Donc si quelqu'un me dit qu'on utilisait de la prasinite comme réfractaire dans un four, ça m'irait bien...
  3. Je ne sais pas ce que désigne ce terme, mais si c'est une roche à quartz, chlorite, albite +/- epidote (comme une spilite mais avec BEAUCOUP de quartz) et que c'est un matériel d'origine détritique très grossière et non classée, comme un debris flow, ça me va.... Faudrait quand même trouver ou est l'indialite dans la lame...
  4. L'idée d'une roche ayant subi un métamorphisme de contact est cohérente avec la minéralogie, mais je ne sais pas si c'est normal d'y trouver de la cristobalite, et ça n'explique pas trop bien la texture mésoscopique. Je suis quand même troublé par le caractère apparemment très magnésien et alumineux du matériel, avec du Na en plus (albite), alors que d'habitude un micaschiste même recuit, serait plutôt potassique, et donnerait un verre potassique dans la fusion partielle. Donc, un matériel d'origine assez inhabituel (avant métamorphisme et/ou cuisson anthropique)
  5. Je suis assez d'accord avec l'idée de la sillimanite, ce que j'avais pris pour un canal intérieur peut bien être une frange lumineuse liée au relief un peu fort de la sillimanite. Je ne comprends pas la structure, toutefois, on dirait que ça pousse dans une miarolle, ou dans du verre.
  6. Bonjour Je ne suis pas sur de savoir répondre correctement à votre question sur le quartz, mais la version béta du quartz est réputée instable, et s'il y en a eu dans les roches d'origine (plutoniques ou métamorphiques), il n'y en avait déjà plus lorsqu'elles ont été fragmentées et rassemblées dans la brèche polygénique que nous voyons ici. La cristobalite est normalement interprétée dans ce contexte comme un produit de transformation du quartz (alpha et/ou ex-béta) par élévation très rapide de la température à basse pression (incendie, terril en combustion). Dans cette situation tous les grains de quartz ne sont pas convertis en cristobalite ou plutôt la conversion de chaque grain n'est pas complète, une autre partie va fondre, une autre partie va résister... mais je ne pense pas que cette situation permette de reconvertir le quartz alpha en quartz béta. Cela n'enlève rien au caractère hautement anthropique de votre caillou. D'abord parce que c'est probablement un assemblage anthropique de fragments de roche (je penche pour un déblai) et que les conditions dans lesquelles il a été recuit sont elles aussi anthropiques : je ne crois pas trop à l'incendie car cela supposerait que l'assemblage de fragments a été consolidé au préalable, et je ne vois pas bien qui irait fabriquer des parpaings avec ce type de fragments. On peut imaginer aussi que c'est un ancien revêtement de four (très riche en sable, quand même) mais je ne saurais pas le distinguer minéralogiquement d'une "paralava", dont la combustion dans un terril est accidentelle. Si vous avez des données chimiques, ce serait utile de savoir a quel point le matériau est réfractaire. Il doit etre assez magnésien pour que l'on voie aussi bien l'indialite dans le spectre DRX, en plus d'etre alumineux.
  7. Oups la mullite, pas la mélilite... qui serait franchement incongrue dans une roche peralumineuse
  8. Provenance inconnue, peut-être Espagne
  9. Pour voir si les nicols sont bien croisés, regarde sur le bord de la lame. Pour savoir s'ils sont droits, il faudrait avoir un mica dans ce caillou, c'est raté. NB : le fait qu'il n'y ait pas de mica (en DRX) est une donnée très intéressante en soi : les micas, s'il y en avait au départ, ont été cuits à point. Pour le bas du cliché 1, les formes, ça ressemble plus à de la magnésite qu'à de la dolomie, en fait. Pour le cliché 3, je ne vois pas bien ce qui cloche : je vois une brèche polygénique, avec des fragments de roche dont certains sont foliés, du quartz, du feldspath (?), et peut-être aussi du verre, mais peut-être la lame est-elle un peu trop épaisse puisque la teinte monte dans le jaune de la fin du premier ordre. Tout ce que je vois de la texture, y compris les vésicules, me suggère que c'est un déblai (de granulo assez grossière, non classé) qui a été recuit. Le fait qu'il apparaisse de l'indialite implique que, globalement, le matériel est peralumineux : il devait y avoir des fragments de shale, ou bien pas mal de chlorite dans le méli-mélo initial. Ci-après, dans le même caillou de la Ricamarie, la mellite (en aiguilles avec un canal central) et de l'hercynite (clair) sur un fantôme de biotite ou de chlorite.
  10. Hello Merci pour ces détails. Si le plan de polarisation est bien Nord-Sud, les aiguilles n'ont pas l'air d'avoir une extinction droite, et dans ce cas ça ne peut pas être l'indialite, qui est hexagonale (strictement, pas pseudohexagonale comme la cordiérite). Je n'ai jamais vu l'indialite en lame mince, seulement au MEB, c'est trop petit. Les cristaux que j'ai vus n'étaient pas en aiguilles, on voyait bien les sections hexagonales. Dans tous les cas, la biréfringence de l'indialite est très faible, comme la cordiérite, et les teintes devraient rester dans le début du premier ordre. Je n'ai pas de meilleure suggestion que la mullite pour les aiguilles creuses, mais c'est pas parole d'évangile... Un exemple sur des roches fondues du terril en combustion de la Ricamarie (42). On voit bien la section hexagonale en bat à droite (cercle vert)
  11. Pour le 2, une roche très poreuse, type meulière, calcaire coquiller Pour le 6, je dirais plutôt fluorite, mais faire le test HCl est nécessaire
  12. Les aiguilles creuses que l'on voit dans le bas du cliché 2, et qui polarisent dans la fin du premier ordre, regarde STP si l'extinction est oblique et l'allongement +/- ? Ça ressemble à de la mullite. En bas du cliché 1, on dirait bien un carbonate, qui polarise dans les teintes des ordres supérieurs. Bizarrement, on dirait qu'il est dendritique.
  13. Bonjour Bravo pour la tentative, en tout cas. Le résultat DRX plaide pour une roche qui a été recuite et en partie fondue en surface. L'indialite, qui est une sorte de cordiérite, est frequente dans les roches issues de la combustion des terrils. Je mets une référence en PJ La présence simultannée du quartz et de la cristobalite plaide aussi pour un caillou qui a eu très chaud. Reste le plus dur, mettre un nom sur ce qu'on voit en lame mince. ICApMin2011_Gaveda_indialite paralavas Poland.pdf
  14. Le minerai phosphaté (apatite, nepheline, sphene, magnetite) du complexe de Khybiny (péninsule de Kola) La section fait 15 cm de haut. Une sorte de nougat russe... genèse controversée, mais certainement magmatique Pour le situer dans le complexe, cette référence de Kogarko GeochemInt2009_Kogarko_potassic oceanic magmatism.pdf
  15. Salut Alex Andalousite séricitisée ou muscovitisée selon la taille des cristaux de mica blanc et leur composition chimique, plus ou moins proche de la muscovite "pure" KAl3Si3O10, 2H2O. Les silicates d'Al se rétromorphosent facilement en muscovite, dans les pegmatites comme dans les schistes.
  16. phoscorite

    identification

    C'est pas idiot du tout, dans la plupart des cas, il faut un dispositif assez sophistiqué pour caractériser proprement les propriétés magnétiques d'une roche, et ça se fait au labo. Et si le magnétisme est fort, l'aimant n'est pas très utile, la boussole suffit.
  17. Bonjour à tous Ce qui me paraitrait classique, c'est un nodule de pyrite, de marcassite ou autre sulfure de Fe avec un fossile à l'intérieur servant de germe pour la cristallisation, formé dans un environnement réduit, car riche en matière organique et capable de réduire le sulfate marin. J'ai un peu plus de mal à imaginer un scenario similaire dans un environnement oxydé (une bauxite par exemple) ou l'oxyde (hydroxyde) de Fe serait primaire.
  18. Merci pour le retour Pas de dérive en température, on est dans du thermostaté, l'acide sulfurique est dilué et le carbonate est aussi très dilué puisqu'on rajoute beaucoup d'eau en transférant la suspension. Il y a effectivement une agitation, mais on n'a pas essayé de travailler sur la dynamique du micromélange. Il y a probablement une incidence (au-début) car la différence entre composition locale et globale est importante, puis ce contraste se calme et on obtient assez vite une sursaturation (parfois assez forte) en gypse dans le bulk. Si on agite trop fort, on détruit les pelotes d'épingles... pas assez, tout tombe au fond... Sur la taille : on ne peut pas avoir une suspension de carbonate avec des particules de plus de 100 microns si on veut qu'elle soit transférée sans fractionnement liquide-solide via la pompe péristaltique : il faut calculer une vitesse de sédimentation pour savoir jusqu’où on peut aller en taille, en fonction du débit et de la taille du tuyau. Entre 25 et 100 microns, le résultat est le même : le spectre granulo final a toujours deux modes : l'un qui correspond à la taille des grains de calcite, l'autre a des cristaux isolés de 10 microns. NB: la granulométrie est évaluée au Coulter Counter, plus precis que le granulometre laser standard. En fait, pour ce qu'on a observé, la température a un effet sur le resultat, elle modifie aussi la thermo. Le titre en H2SO4 est très influant sur la proportion de gypse en boulettes par rapport au précipité direct.
  19. Du quartz, bien sur, sur une matrice de ??? Peut-être de la blende.
  20. Bonjour à tous, je reprends ici mes notes sur une série de manips de labo dans lesquelles nous avions étudié la réaction calcite + acide sulfurique >>> gypse. Il s'agit d'une partie d'un travail de thèse en Génie des Procédés (cristallisation industrielle) effectuée à l'école des Mines de St Étienne par Frédéric Bard (2011). Ma première intervention, que je rappelle ici, était pour faire remarquer que l'on pouvait obtenir deux morphologies distinctes de gypse, une partie de la réaction se produisant par remplacement des grains de carbonate et fournissant un gypse poreux en forme de pelote d'épingles, dont la taille est celle du grain de carbonate initial : et on obtient aussi, dans la même manip, des aiguilles ou tablettes allongées de gypse qui, elles, sont précipitées à partir de la solution : , Je précise les conditions opératoires à la demande d'un des membres du forum : La procédure consiste à préparer deux récipients : un d'acide sulfurique dilué (A), un autre avec une suspension de calcite dans de l'eau (B) avec un traceur (KCl). Les masses d'acide sulfurique (dans A) et de carbonate solide (dans B sont préparées de manière qu'une fois mélangées l'une à l'autre, on obtienne Ca = SO4 (stœchiométrie) Avec une pompe péristaltique, on verse progressivement la suspension de calcite (B) dans le bain d'acide (A). La manip type dure une heure en gros. Pour suivre l'avancement de la réaction, on fait toutes les 3 minutes un prélèvement de solution dans le mélange (dans A). On peut aussi prélever des solides pour les observer au MEB mesurer leur taille au granulomètre. Dans la solution, on suit la teneur en sulfate, la quantité de Ca, la quantité de Mg (élément mineur du carbonate qui ne va pas être incorporé au gypse) et le traceur K par ICPAES (spectrométrie d'émission atomique à source plasma). Le traceur sert uniquement à vérifier que le débit de la pompe péristaltique est OK. Il y a en fait deux réactions qui se produisent simultanément dans le récipient A et dont on peut mesurer les vitesses séparément : - la dissolution de la calcite, que l'on quantifie par la mesure du Mg dans la solution (c'est extrêmement précis) - la précipitation du gypse qui se mesure par la quantité de sulfate consommée. - la teneur en Ca de la solution est variable et permet d'évaluer l'indice de saturation en gypse de la solution à tout moment. NB: il faut avoir recours à un modèle d'interaction de type Pitzer pour décrire correctement la thermochimie de ce système et, contrairement à l'intuition, la solubilité du gypse dépend assez peu du titre en acide sulfurique. Si vous voulez des détails techniques précis sur la thermochimie, demandez. Au début du mélange, le récipient A ne contient pas de Ca, et la solution n'est donc pas, en moyenne, saturée en gypse, mais du fait que l'homogénéisation du mélange est moins rapide que la dissolution du carbonate, la solution située immédiatement autour des grains de calcite est, elle, sursaturée, et il se forme tout de suite un peu de gypse en périphérie des premiers grains de carbonate qui tombent dans l'acide. Quand la réaction progresse, la teneur en Ca de la solution monte, jusqu'à dépasser le seuil de saturation en gypse, puis le gypse précipite massivement (en aiguilles) à partir de la solution jusqu'à la fin du mélange. La réaction est toujours complète, il ne reste que du gypse comme solide à la fin, et l'acide est neutralisé. Ce qui nous a particulièrement intéressés, dans cette manip, c'est que le produit de réaction (le gypse) apparait sous deux morphologies très différentes, des boulettes, en remplacement de la calcite, et des aiguilles, par précipitation directe à partir de la solution sursaturée, et qu'en changeant les conditions de manip (la température, le titre de l'acide sulfurique), on pouvait faire varier très largement l'importance d'une forme par rapport à l'autre. C'est un sujet qui m'intéresse toujours beaucoup et sur lequel je n'ai pas vraiment eu l'opportunité de creuser, et si vous souhaitez en discuter plus avant, j'en serai ravi. Je soupçonne qu'il est intéressant pour la compréhension des phénomènes de remplacement en général, et en particulier dans la diagenèse des carbonates ou l'on observe souvent en concurrence le remplacement d'un carbonate par un autre ET de la précipitation dans les pores, avec des implications bien différentes pour la perméabilité des roches. Le manuscrit de la thèse Bard est disponible sur le site de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne. Il n'y a pas eu d'autre publication sur ce sujet, juste une communication orale dans un congrès de cristallisation, mais elle avait été plutôt bien accueillie.
  21. Donc rendez-vous sur "remplacement vs cristallisation directe du gypse au labo" dans le forum minéralogie.
  22. Je craignais de vous saouler, c'est tout... Rien de top secret la-dedans. Modérateur, on fait quoi quand on sort du sujet ??? un autre post ?
  23. Bonjour Beaucoup de questions, les réponses sont assez longues. Pour ne pas saouler les amateurs de gypse, je vous réponds en MP.
  24. Je ne sais pas exactement ce qu'un minéralogiste entend par pseudomorphose, mais dans les faits et pour les gens de la cristallisation industrielle, la forme du grain de carbonate est préservée et ce grain est complètement remplacé par un assemblage de tout petits cristaux de gypse. Cet assemblage est désordonné, effectivement, et plus ou moins poreux selon les conditions opératoires. La forme et la taille des grains initiaux sont préservés (nous l'avons vérifié au granulomètre), ce qui à mon sens justifie le terme pseudomorphose, mais évidemment, ici, on ne part pas d'un monocristal de calcite mais de grains d'une roche fragmentée. Je suis bien conscient que les épines que l'on voit sur la couronne du grain ne représentent pas, elles, du remplacement mais plutôt une croissance externe sur le carbonate. En fait, elles se forment au tout début de la réaction (quelques secondes) et, pour ce que j'en ai vu au MEB, elles sont orientées tangentiellement par rapport au grain de carbonate. Ce n'est pas de l'épitaxie sensu stricto, l'orientation est variable là aussi, mais il est possible que la nucléation utilise la surface du carbonate, à ce stade. La croissance franchement épitaxique du gypse sur la calcite, décrite dans la littérature, est une réaction qui se bloque très vite en formant une couche protectrice (un blindage) autour du carbonate. C'est un peu pour éviter ce scénario et pour obtenir une conversion complète que nous avions fait ces essais.
  25. Pour changer un peu, du gypse "expérimental" obtenu au labo en diluant une suspension de calcite (en grains de 50 microns) dans une solution d'acide sulfurique dilué. La réaction démarre par une conversion (pseudomorphose) des grains de calcite en gypse, donnant ces pelotes d'épingles, dont le cœur est encore du carbonate : Elle se poursuit en cristallisant directement le gypse depuis la solution, formant les aiguilles ou des tablettes très allongées :
×
×
  • Créer...