Oui, il y a beaucoup de quartz dans l'assemblage, à l'intérieur des formes muscovitisées (le grenat initial était peut-être pœcilitique ?):
la muscovite semble former une couronne autour d'un noyau de quartz et elle est en contact (coté externe) avec du plagioclase sodique.
Par contre, je ne vois pas d'intercroissance intime entre muscovite et quartz, et la dureté de la muscovite est bel et bien anisotrope.
On ne sait pas vraiment quelle distance il y a entre cristaux "sains" et cristaux pseudomorphosés, il ne sont pas, jusqu'ici, sur le même bloc. Mais cette question est néanmoins très intéressante, et je vois deux éléments à considérer.
Tout d'abord, les fluides sont guidés par des fracturations, et le volume de roche qui est concerné par une percolation n'est pas obligatoirement considérable, une roche non perméable ne sera pas touchée, alors que la même, fracturée, sera lourdement transformée juste à coté. Donc, répartition hétérogène des perméabilités...
Ensuite, il y a une raison un peu moins intuitive (désolé) qui peut être invoquée même quand il n'y a pas d'hétérogénéité de perméabilité dans les roches percolées.
C'est le concept de "front" métasomatique, et celui d'équilibre chimique local introduits dans les années 1970 par l'école russe (D.S. Korzhinskii, theory of metasomatic zoning). Ces notions font intervenir la cinétique des réactions chimiques ou plus exactement le rapport entre vitesse de réaction chimique et vitesse de transport des solutés par le fluide. Quand ce rapport augmente, soit parce que les réactions deviennent rapides (fluide de haute température, disons > 350°C) soit parce que les vitesses d'avancée du fluide sont lentes (quelques dizaines de mètres par an) les réactions qui se produisent entre le fluide et la roche percolée sont complètes sur de faibles distances d'espace, et le système tend à concentrer les réactions chimiques dans des "fronts", en pratique des surfaces peu épaisses, séparant des "zones", volumes de roche de minéralogie modifiée, dans lesquelles le fluide circule à l'équilibre chimique local (sans réagir) avec la minéralogie de la zone.
On voit souvent des "zones" et des "fronts" dans les skarns, et les travaux sur les albitites de l'Agly en ont montré d'autres exemples, pour des systemes hydrothermaux de haute température. Quand les circulations cessent, le système (fronts + zones) se fige, et on retrouve ainsi cote a cote des roches (zones) de minéralogie différente.