Bonjour
La question n'est pas si simple tant les géochimistes s’ingénient à fabriquer des indicateurs (fingerprints) divers et variés.
Leur fonction est le plus souvent de mettre en évidence un mécanisme physique responsable d'une variation dans les compositions chimiques d'un ensemble de roches.
Pour un mélange (variation linéaire dans l'espace des compositions) on utilisera une représentation barycentrique, par exemple un diagramme ternaire, qui a le mérite de représenter un mélange par une droite.
Mais ce n'est pas le cas des diagrammes construits à partir de ratios impliquant des majeurs et des traces, ou des traces seules, pour lesquels, en général, les mélanges sont représentés par des hyperboles. Dans ce cas, il s'agit plutôt de mettre l'accent sur des fractionnements, i.e. la capacité de certaines phases minérales ou certains processus (cristallisation fractionnée, tri hydraulique) à séparer chimiquement les constituants les uns des autres.
Les exemples sont trop nombreux pour en donner une vision un peu systématique : quelques uns
Rb/K, Cs/K voire Ba/K pour le rôle du feldspath potassique dans la différenciation des granites ;
Sr/Ca pour celui du plagioclase ;
Nb/Ti pour celui des oxydes ...
Dans ces exemples, on utilise des ratios entre éléments qui entrent dans le même minéral, mais ce n'est pas une obligation et vous pouvez construire ou adapter les indicateurs que vous voulez pour une application particulière ; par exemple, Zr/Al est un excellent indicateur granulométrique pour les pélites (siltites et argilites).
Enfin, et surtout, il est essentiel de n'utiliser que des rapports pour lesquels la qualité d'analyse est irréprochable, l'incertitude sur un rapport étant invariablement beaucoup plus importante que l'incertitude sur une seule mesure. C'est souvent le facteur limitant dans l'usage d'une représentation géochimique.