Le relief des fonds sous-marins et la nature du fond (vases <sables >rocher) était bien sûr un élément très important, les fossiles étant, selon ce relief et indépendamment de leur nature, susceptibles d'être transportés sur des distances variables ou envasés plus ou moins vite après la mort de l'animal. C'est un critère pour les concentrations de faune éventuelles, mais pas le seul.
Pour les ammonites, une période de dérive plus ou moins longue avant une sédimentation éventuelle devait être fréquente, sinon la norme. On a un équivalent actuel avec les 4 espèces survivantes de Nautiles. Après la mort de l'animal, ces coquilles flottent et se dispersent au gré des courants marins sur de très grandes surfaces océaniques, bien plus vastes que l'aire de peuplement effective. Tant que la coquille n'est pas percée, ou infiltrée par l'eau de mer, elle flotte et dérive, ce qui peut durer des années après la mort. J'ai par exemple une coquille de nautile actuel qui a dérivé suffisamment longtemps pour qu'une colonie d'anatifes et autres incrustants se soit développée dans la chambre d'habitation.
Autre phénomène qui peut expliquer les concentrations mono-espèces d'ammonites: sur la base de ce que l'on observe chez les céphalopodes actuels, la saison de reproduction annuelle, suivie de mort en masse des mâles ou des femelles (selon des échéances distinctes), sachant que la plupart n'ont qu'une unique saison de reproduction dans leur vie.