Le régional de l’étape a quasiment donné toutes les clés. Voici donc maintenant le fil de l’histoire.
La Belgique (ou plutôt le massif du Brabant) a connu un épisode magmatique entre 460 et 430 Ma.
Le plus souvent, les roches à l’affleurement sont des microdiorites quartziques. On voit les nombreux cristaux de feldspaths plagioclases sur un fond qui est microcristallin riche en chlorite secondaire, d’où la teinte généralement verte. La composition est celle d’une dacite, la recristallisation générant une texture microgrenue. Des enclaves de diabase sont fréquentes (photo 2)
De récentes études incitent à voir dans cet épisode, le résultat d’un accostage entre Avalonia et Baltica qui aurait provoqué la fusion de matériel profond. Le chimisme des roches correspondrait à un magmatisme intra continental. La fin de cet épisode serait la conséquence de la collision Baltica (avec Avalonia)-Laurentia.
Dans les carrières, la roche peut apparaitre massive ou présenter un débit en dalles ou encore un débit prismatique (photo 3 au jardin géologique de Bernissart).
Soumise à l’érosion anté-yprésienne, elle peut se présenter sous forme de boules volumineuses (photo 4, même endroit).
D’importantes carrières exploitent les principaux gisements : Quenast, Bierghes et Lessines. La vue aérienne est celle du site de Lessines ouverte dans un sill de 800 m d’épaisseur.
Utilisée depuis longtemps (au moins le 12° siècle pour la construction d’églises), et avant de fournir à présent d’importants tonnages de concassé, elle a été beaucoup utilisée pour la fabrication de pavés.
C’est ce que montre la dernière photo qui montre le site dit du carrefour de l’Arbre, sur la commune de Gruson. Un lieu devenu tout aussi mythique de la course Paris-Roubaix que la tranchée d’Arenberg.
Voilà donc l’histoire qui relie le magmatisme du Silurien en Belgique au cyclisme actuel en France.