Le zoom ci-dessus veut attirer l’attention sur une zone de la mésostase qui ne présente pas la même texture que sur le reste de la vue. Quasiment toute la surface de cette vue montre le résultat d’une dévitrification, comme la totalité de l’échantillon précédent. Mais dans un espace entre 2 phénocristaux, la texture originelle a été préservée dans cet échantillon moins altéré.
Voici des photos d’une autre lame taillée dans une zone plus profonde et moins altérée :
Cette fois la texture est typiquement vitroclastique. Ce sont des échardes de verre volcanique soudées à chaud au sein d’une nuée ardente. On a ici un contexte de type ignimbrite.
On retrouve toujours les mêmes composants minéraux : FK-Na, plagios, quartz à golfes de corrosion.
Le cristal de quartz automorphe à surface grêlée par le phénomène de résorption, visible sur la cassure fraiche, s’inscrit très bien dans le contexte des rhyolites et microgranites. La pâte rosâtre correspond à la mésostase en cous de dévitrification qui libère de l'hématite.
Commentaires :
Le premier échantillon est très probablement une rhyolite ignimbritique A7 provençale. L’aspect macroscopique le laisse supposer mais la dévitrification trop poussée ne permet pas de le démontrer.
Le second échantillon est typiquement une rhyolite ignimbritique mais qui présente des caractéristiques assez différentes du premier, notamment un caractère qui semble plus alcalin. Celui-ci pourrait être d’origine corse.
Bien d’accord, qu’il ne s’agit pas d’une rhyolite de filon.
Discussion :
Nous sommes très loin du micro-conglomérat avec éléments issus de granitoïdes dans une matrice gréseuse bien classée du 27 Août
Peut-on parler de micro- brèche volcano-sédimentaire ? Il faut décortiquer l’expression.
Micro : si on considère le volume des échardes de la mésostase ayant moins de 2 mm : oui.
Brèche : la définition du dictionnaire de géologie ne l’indique pas mais si on se fie à l’étymologie (pierre cassée) et l’acception générale il faut réserver l’utilisation de ce terme à des éléments polycristallins anguleux cimentés secondairement. Ici, aucun claste polycristallin n’a été observé.
Volcano-sédimentaire : roche formée par le remaniement d’éléments volcaniques par les eaux courantes. Pas de trace d’une quelconque influence « aquatique »
On pourrait éventuellement considérer qu’une rhyolite ignimbritique est un dépôt aérien volcano-clastique.