Je prend ce fil en route et beaucoup de choses ont été écrites.
Pour le fonctionnement des dorsales, j'ai bien lu Pierre Thomas mais j'ai toujours un problème, si le modèle des subductions qui tirent et provoquent la distension et donc la formation de lithosphère océanique me parait incontestable sur un océan de type pacifique et des dorsales rapides, elle est beaucoup moins évidente pour un océan type Atlantique avec dorsale lente qui n'est limité que par un seul arc de subduction (les Antilles) et pas sur toute sa longueur. Alors y'a autre chose ou c'est les subductions pacifiques qui tirent aussi par contre coup ? J'avais développé un peu au flan dans une copie d'agrég que la subduction semble prendre le relais d'un autre phénomène (rift continental et sa suite océan jeune) quand le contraste entre lithosphères était suffisant pour qu'il y ait découplement créant un surcroît de vitesse dans l'expansion, ça ne m'avait pas attiré les foudres du correcteur..
Pour les dorsales, y'a un autre truc qui me titille, le fait qu'il n'y ait pas remontée de matériel parait incontestable, par contre comment explique-t-on le flux de chaleur à l'origine de la fusion adiabatique des péridotites qui me parait elle aussi incontestable ? ça serait une simple conduction (sans mouvement de matière) et non une convection ?
Autre truc il me semble qu'il y a des subductions qui n'ont pas de bassins d'arrière arc associé avec création de lithosphère océanique, c'est les subductions de type andin, d'accord c'est pas les plus fréquentes mais je ne leur vois pas d'extension majeure associée (même s'il y a des distensions d'arrière chaîne).
Enfin je sais que je prend le problème par le mauvais bout mais bon, sachant que les lois physiques ont ce qu"elles sont et valides:
On a aucune raison de penser que la Terre accepte de la matière en quantité venant de l'exptérieur
On a toute les raisons de penser qu'elle se refroidit (taux de fusion partielle bcp plus important à l'archéen, komatiites, plus d’apport d'énergie par collisions météoritiques, baisse de la radioactivité par disparition des isotopes radioactifs.
Qu'est-ce qui pourrait faire qu'elle augmente de volume et donc de surface ?
Serge
PS: dernier truc très au feeling sur les grands scientifiques, sur ce que j'ai pu un peu observer, le paramètre humain et les égos jouent un rôle non négligeable dans leur fonctionnement pouvant amener un bonhomme très brillant à des comportements peu scientifiques. J'ai croisé une fois C. Allègre, j'ai trouvé le bonhomme très brillant mais absolument imbuvable. Un de me collègue l'a eu comme patron, il me racontait qu'il n'était pas évident mais que après des prises de becs, il lui devait en partie son poste par la volonté qu'il a manifesté pour le soutenir (le gars est aussi un tout bon dans sa partie), une autre géologue croisée lors d'une soutenance le considérait comme "une ordoure" (sic), donc c'est clair, ces bonshommes ne sont pas monolithiques. Pour Mattauer, légende que je n'ai pas connue, un copain Maître de Conf se souvient de l'avoir vu en excu argumenter un raccourcissement NS dans le Massif Central sur des linéations NO-SE qu'il présentait comme NS (un participant les avaient mesuré sur le site), le gag est que le raccourcissement NS existe bel et bien mais sur des linéations très mal conservées dans les roches de HP. je me souviens avoir vu en RAST un grand structuraliste descendre en flammes un étudiant qui ne présentait que son boulot avec honnêteté (le problème me semblait plus un problème de chefs); il aurait mieux fait de discuter le fond de manière pédagogique où il avait probablement raison en lui proposant une autre manière d'aborder les choses que de l'allumer froidement.
Bref, je suis bien content d'avoir travaillé dans un monde métallogéniste de bisounours où j'ai rencontrés des gens brillants abordables et ouverts, en vrac, merci P. Picot, M. Cuney, Y. Moello, Z. Johann et d'autres que j'oublie surement.