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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

Les minéraux pyrénéens


Messages recommandés

bonjour

j'ai une question pour les "vieux" prospecteurs pyrénéens !

lors d'une prospection systématique des bandes alpha d'un secteur, nous avon trouvé un système de fentes de tension dans une de ces bandes avec apatite ( pas en cristaux trapus mais en grands prismes ) clinochlore, adulaire, prehnite incoloree, diopside, titanite rose et probablement qq terres rares . Avez vous déja trouvé cet environnement somme toute classique des fentes de tensions dans les roches basiques alpines mais que je n'avais pas encore observé dans les pyrénées!

Une question bête...

Ces fameuses bandes Alpha (andésite si je me trompe...) ont -elles toutes la même composition chimique ?

Exemple : les Alpha du paléovolcan de l'Ossau et dans une moindre mesure celles d' Artouste (qui pullulent dans le coin !) sont-elles différentes que celles rencontrées au Tourmalet ?

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Pour en revenir à ce que j'ai pu observer de ce qu'il m'a été donné de voir dans le coin dont parle Zunyite et me262 :

Le diopside se développe en périphérie, souvent au contact des épontes de la bande alpha, il peut former des veines centimètriques dont les cristaux individuels émergent avec peine, des allongements de cristaux inclus dans les masses de quartz massifs. Le clinochlore est lui distribué dans l'ensemble des fentes de tension, y compris et sans altération de la qualité contre les épontes, même en remplissage des fentes de celles-ci. On peut trouver des ensembles d'adulaires et préhnite assez esthétiques. L'un n'excluant pas l'autre. Le quartz peut former des cristaux de plus du centimètre, avec des têtes transparentes. Mais en général, là où le quartz est, on voit moins le couple adulaire-préhnite. Pour l'apatite, elle est statistiquement fréquente avec le diopside, le quartz, presque absente avec la préhnite.

La titanite est la dernière venue, on dirait. Elle est petite et discrète. En livrets.

Pour te répondre, Jean Marie, je ne connais pas les bandes alphas dont tu parles. Je suis plus à l'aise sur celles du Tourmalet jusqu'à Luz Ardiden. Non, elles ne sont pas de la même composition. Il reste des constantes, comme les minéraux verts qui composent la roche massive. Après, selon mon humble point de vue, l'hydrothermalisme et le métamorphisme font la différence. Le secteur d'Ardiden est franchement pauvre en expression minérale... à part les asbestes repérées 2 fois sur site. J'oublie le grenat orange au voisinage de ces bandes alpha... Vu 1 fois sur la bordure de plus de 15 filons de ces roches... Le quartz serait un indicateur pour montrer le degré de maturite des filons, avec la chlorite. Cette dernière, pour le Tourmalet, vire à la poudre pistache ou en cristaux micro bien exprimés vert nacré. Dans les bandes alpha les moins mûres, elle est massive et verte foncée.

Pour le coin à clinochlore, j'avoue que les fentes de tension sont vraiment déterminentes. On est très proche, je crois, d'un type alpin. Enfin, je ne suis pas qualifié pour évaluer de manière objective la chose. En tout cas, chaque bande alpha est différente même si elles ont des points de convergeance pour pouvoir les classer selon leur aspect.

Eric

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Bonjour

Voici mon point de vue. Les roches hypovolcaniques des Pyrénées sont extrêmements variées dans leur composition variant de roches plus acides de type microdiorites quartzifères à des roches plus basiques de type diabases. La plupart de ces dykes ont été sous cartographiés et non étudiés de manière systématique (on n'a pas d'analyse pour chaqu'un et il y en a des centaines, peut être des milliers). Sur le terrain sauf à faire une lame mince on ne sait donc que rarement à quel type de roche on a affaire. Tout ce qu'on peut dire c'est que certaines sont plus claires que d'autres ou que certaines ont une texture plus macrocristalline qu'une autre.

Au delà de ça, il faut se rappeller que tous ces dykes sont postérieurs à l'intrusion des granites. Il ne subissent donc aucun métamorphisme de contact. Les 4 datations effectuées donnent 268 ± 7 Ma contre 301 ±7 Ma pour le massif granitique de Cauterêt et 300 ±7 Ma pour celui du Néouvielle, ce qui fait tout de même une différence de 32 million d'années !

Les paragénèses observées semblent associées à un filon basique (présence de diopside) probablement développé en continuité avec les germe d'augite de la roche. Lemétamorphisme n'a pas besoin d'être invoqué dans ce contexte, car pour rappel on trouve de temps en temps des diopsides en cristaux libres dans les fissures des ophites en dehors de tout contexte métamorphique.

Pour le reste, la paragénèse n'est pas surprenante. Ces roches contiennent des augites titanifères, des ilménites et parfois même des sphènes primaires, qui sont à même de fournir le titane pour le sphène en cristaux libres ou pour d'autres minéraux de titane (comme cela se fait pour les ophites), des plagioclases pour faire de l'albite et de la prehnite, toujours un peu d'apatite primaire (1%). Amphiboles, pyroxènes et biotites primaires peuvent tous les trois, alternativement ou ensemble, être à l'origine de la chlorite.

Quant aux minéraux de terre rare, ils peuvent également prendre leur source dans ces mêmes roches qui contiennent une certaine quantité de cerium et de lanthane (surtout les basiques). Par contre je ne sais pas sans quels minéraux.

Pour le reste, je ne pense pas que tout soit parfaitement synchrone. La prehnite notamment est un minéral de basse température qui se forme dans les derniers en principe, juste avant les zéolites.

La paragénèse que vous avez rencontrée est quand même sacrément riche, bravo.

Frédéric

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Merci Frédéric pour cette explication. Je vois au moins qu'à m'obstiner sur le métamorphisme m'empêche de voir les choses correctement. Tout est question de température de mise en place.

Une chose reste à préciser. J'en parlais dans un autre post. Les bandes alpha ne sont pas à confondre avec les grès refondus et hôtes de minéraux à titane, quartz et rarement albites, comme à Bouleste-Pîque d'Arazur ou à Estaing Est. Et dans le secteur dont parlait Jean Marie, les deux coexistent, il me semble.

Eric

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Bonjour

Voici mon point de vue. Les roches hypovolcaniques des Pyrénées sont extrêmements variées dans leur composition variant de roches plus acides de type microdiorites quartzifères à des roches plus basiques de type diabases. La plupart de ces dykes ont été sous cartographiés et non étudiés de manière systématique (on n'a pas d'analyse pour chaqu'un et il y en a des centaines, peut être des milliers). Sur le terrain sauf à faire une lame mince on ne sait donc que rarement à quel type de roche on a affaire. Tout ce qu'on peut dire c'est que certaines sont plus claires que d'autres ou que certaines ont une texture plus macrocristalline qu'une autre.

Au delà de ça, il faut se rappeller que tous ces dykes sont postérieurs à l'intrusion des granites. Il ne subissent donc aucun métamorphisme de contact. Les 4 datations effectuées donnent 268 ± 7 Ma contre 301 ±7 Ma pour le massif granitique de Cauterêt et 300 ±7 Ma pour celui du Néouvielle, ce qui fait tout de même une différence de 32 million d'années !

Les paragénèses observées semblent associées à un filon basique (présence de diopside) probablement développé en continuité avec les germe d'augite de la roche. Lemétamorphisme n'a pas besoin d'être invoqué dans ce contexte, car pour rappel on trouve de temps en temps des diopsides en cristaux libres dans les fissures des ophites en dehors de tout contexte métamorphique.

Pour le reste, la paragénèse n'est pas surprenante. Ces roches contiennent des augites titanifères, des ilménites et parfois même des sphènes primaires, qui sont à même de fournir le titane pour le sphène en cristaux libres ou pour d'autres minéraux de titane (comme cela se fait pour les ophites), des plagioclases pour faire de l'albite et de la prehnite, toujours un peu d'apatite primaire (1%). Amphiboles, pyroxènes et biotites primaires peuvent tous les trois, alternativement ou ensemble, être à l'origine de la chlorite.

Quant aux minéraux de terre rare, ils peuvent également prendre leur source dans ces mêmes roches qui contiennent une certaine quantité de cerium et de lanthane (surtout les basiques). Par contre je ne sais pas sans quels minéraux.

Pour le reste, je ne pense pas que tout soit parfaitement synchrone. La prehnite notamment est un minéral de basse température qui se forme dans les derniers en principe, juste avant les zéolites.

La paragénèse que vous avez rencontrée est quand même sacrément riche, bravo.

Frédéric

suis globalement d'accord ; les fentes de tension (ou de contraintes) minéralisées se "nourissent" de la roche environante (roche verte dans ce cas) et l'allure des fentes montrent bien que c'est une réaction différentielle aux contraintes entre deux comportements différents (schiste et filon de roche basique) la minéralisation est logique mais pas observée dans les pyrénées pour ma part.

Par contre, la prehnite est logiquement tardive mais pas dans ce cas : on peut observer les liaisons chlorites/prehnite et les chlorites tapissent toutes les fissures.

Toujours pas d'accord, par contre sur les datations relatives bandes alpha et mise en place granite ! (mais bon, c'est un détail pour les minéralogistes)

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Bonjour,

Pour apporter ma petite contribution à ce sujet intéressant :

Pour Jean-Marie : Mille (1960) montrait qu'on en avait déjà quatre types rien que dans les environs de Barèges, dont les compos fluctuent entre des compos andésitiques et des compos labradoritques s.s. Celles du "ring dyke" de l'Ossau, pro parte synchrones vers 270Ma de celles du Tourmalet (cf datations dans notice Carte Laruns-Somport je crois), avoisinent des compositions dacitiques plutôt qu'andésitiques (ou alors tendance andésites acides)...Comme le signale Smoky, sur le terrain, sauf cas exceptionnel, c'est hyper-chaud de faire une quelconque différence entre tous ces termes (dont la granulo ou l'aspect macroscopique ne traduit en rien la composition)...Notons, car c'est assez ambigu dans vos commentaires, que les roches encaissantes ont déjà subi un métamorphisme de contact lié à l'intrusion des gros plutons et ce depuis au moins 40Ma (c'est à dire que les plutons sont moins que tièdes au momment de la mise en place des cortèges alpha). Dans un autre sujet, Eric parlait de "schistification" à néomicas, notamment dans le cas des alphas du Tourmalet : cette modifications des roches encaissantes des alpha est liée à une tectonique pyrénéenne : elle affecte également les bandes alpha au Tourmalet en réponse à des mouvements tangentiels sur la grande faille bordière (et chevauchante) du Pain de Sucre (La Mongie).

Dans les fentes de tension ouvertes dans les roches hypovolcaniques de l'Ossau et en particulier celles des environs de Fabrèges, il est très fréquent d'observer des sulfures tardifs (et généralement très altérés) en compléments d'une paragenèse à quartz, adulaire, chlorite, parfois clinochlore (et localement clinozoïzite ?).

Je ne suis pas certain (mais je n'ai strictement aucun argument) que la différence de composition des roches initiales (somme toute vachement réduite) va se traduire par des différences notables dans les paragenèses rencontrées, notamment dans le cas des fentes de tension. Je serai assez de l'avis d'Eric ci-dessus en considérant plutôt l'influence de paramètres physiques que réellement chimiques. Le fait d'une synchronicité de l'ensemble de la paragenèse me laisse pour le moins assez dubitatif : si c'est quelque-chose lié à un seul évènement, on imagine des séquences de cristallisations avec un ordre bien déterminé et cela ne semble pas être le cas dans vos observations. Si c'est pluriévènementiel, c'est encore plus facile à déterminer.

Il nous faudrait une étude "régionale" d'envergure sur les paragenèses de ces fentes de tension mais l'état de la Recherche française et le contexte actuel annihilent complètement ce genre de voeux pieux !

Je reviens un instant sur ce que dit Eric quelques messages au-dessus : "Le secteur d'Ardiden est franchement pauvre en expression minérale" ... Je ne le pense pas du tout (et je le pense encore moins si l'on s'intéresse à l'ensemble intrusif + sédiments) ! Mais là encore, il y a des différences significatives entre les différentes bandes alphas et des différences importantes au sein même de chacune des bandes. Les paragenèses que j'ai observées (Caperette) là ne sont pas très éloignées de celles décrites par Zunyite, plus des "amiantes" (comme citées par Eric) et des trucs du groupe des épidotes (d'où mon questionnement quelques posts au-dessus parce que ces amiantes et épidotes sont observées dans les fentes au coeur des filons et non aux épontes ou dans l'encaissant, même si cela existe également), moins, et c'est important, les minéraux de titane (pour l'instant pas trouvés, ni par moi ni par Rives_3 - cf sujet là-dessus quelque part dans le forum - mais je suis convaincu que le contexte de certaines alphas s'y prête néanmoins). On ne trouve pas non plus de diopside, ni dans les fentes, ni aux épontes (en tous les cas, je n'ai pas vu). On observe de plus quasi-systématiquement des sulfures très altérés à section hexagonale (pyrrhotite ?) et des minéraux noirs qui sont sans doute des magnétites, automorphes et tardives. Il est vrai que d'un point de vue macro, l'ensemble de ces minéraux présente assez peu d'intérêt mais d'un point de vue micro, ce sont, avec mon sentiment d'ignare en la matière, sans doute de bons spots, d'autant que certains micros ont largement dû échapper à l'investigation; peut-être quelques apatites justement).

Les grenats sont relativement abondants, d'autant plus que l'on se rapproche des contacts granodioritiques (notamment juste en avant des Pics d'Aulian, sur le flanc nord de la Caperette), mais ne doivent pas être associés à la mise en place des alphas (développement d'un métam de contact très faible sur des distances exagérément réduites de part et d'autre des épontes) : ils les précèdent dans un métam de contact (mise en place du pluton de Cauterets Oriental) diffus mais généralisé jusqu'au delà du Soum des Aulhères au Nord.

EricT

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Merci Frédéric pour cette explication. Je vois au moins qu'à m'obstiner sur le métamorphisme m'empêche de voir les choses correctement. Tout est question de température de mise en place.

Une chose reste à préciser. J'en parlais dans un autre post. Les bandes alpha ne sont pas à confondre avec les grès refondus et hôtes de minéraux à titane, quartz et rarement albites, comme à Bouleste-Pîque d'Arazur ou à Estaing Est. Et dans le secteur dont parlait Jean Marie, les deux coexistent, il me semble.

Eric

Salut Eric,

Si ce sont les séries initialement gréso-pélitiques carbonifères qui ont subi une tectonique synchrone d'un métamorphisme (cas de celles d'Artouste ou celles de la haute vallée de Bouleste par exemple); ce sont typiquement des successions de schistes et quartzites, autant appeler un chat un chat, non ? Pourquoi utiliser ce terme ambigu de "grès refondu" ?

EricT

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nous sommes bien dans des niveaux gresopelitiques avec plusieurs phases tectonites que l'on retrouve dans les directions de schistosité (N110 pour la principale , N70 et N40 ) Par contre c'est vrais que dans le descriptif j'ai oublié les sulfures : pyrite et galene!

.Notons, car c'est assez ambigu dans vos commentaires, que les roches encaissantes ont déjà subi un métamorphisme de contact lié à l'intrusion des gros plutons et ce depuis au moins 40Ma (c'est à dire que les plutons sont moins que tièdes au momment de la mise en place des cortèges alpha).

c'était bien le but de ma remarque : c'est ce contexte plus ou moins identique à un métamorphisme de contact qui a servi de "moteur" aux remobilisation chimiques et formation des fentes à minéraux.Ayant repris le sujet avec Laurent, il faut bien distinguer les champs de bandes alpha éloignées des plutons et stériles et les bandes alpha plus proches avec minéralisations secondaires. Pour l'instant nous n'avons pas observé de minéralisations hors proximité de plutons !

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Salut Zunyite

J'y revient encore... vous n'avez peut être pas observé de minéraux "exotique" dans des roches hypovolcaniques loin des plutons mais moi si, respectivement à 1,5 km, 3,5 km et à 5,5 km ! (énormes brookites de 2 cm, anatases jaune ou bleu, rutile, apatite + minéral rose non identifié). Comme je n'ai pas encore eu l'occasion d'y retourner, vous comprendrez ma discretion en ce qui concerne la localisation exacte pour l'instant... mais EricT et Fred09 peuvent témoigner (ils ont vu les gites de leur propre yeux et Fred09 et même l'auteur du second spot à anatase).

Je ne comprends toujours pas le rôle que vous voulez jouer à ces plutons qui dans leur ensemble (en tout cas pour ceux des Pyrénées centrales) sont d'une stérilité stupéfiante (évidemment ici où là on peut rarissimement trouver quelques micro anatases ou apatites mais rien de fantastique comparé aux roches hypovolcaniques, quartzites de Sia, voire autres roches).

Je ne comprends pas non plus ce que tu dis quand tu écris: c'est ce contexte plus ou moins identique à un métamorphisme de contact.

Pour être plus ou moins identique il faut un magma en fusion ... Tu penses à l'intrusion même du magma hypovolcaniques ? Ou à un autre phénomène que j'ignore.

Pour ce qui est des datations je vois que tu n'es toujours pas d'accord. Personnellement je me fis aux documents et aux observations: 4 datations signalées dans les notices des cartes géologiques + "bandes alpha" recoupant les microdiorites stéphaniennes (donc postérieures au volcanisme de l'Ossau, lui même postérieur aux intrusions granitiques), "bandes alpha" (ou supposées telles) recoupant les granites eux même dans presque tous les massifs... Alors oui, elles n'ont pas toutes été datées, loin s'en faut, et sur le terrain on pourrait parfois les confondre avec les dykes ryolitiques de l'Ordovicien... sauf que ces derniers ne débordent jamais de ces formations justement. Par contre, dans les contacts Cambro-ordovicien / granite comme dans le secteur du Pas de La Case, il n'est certainement pas facile d'attribuer l'âge de ce volcanisme, sauf si justement le granite recoupe ces dykes... et donc effectivement dans ces cas on pourrait imaginer un quelconque lien avec le métamorphisme de contact.

Frederic

Effec

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Là, c'est du haut niveau ! J'ai l'impression d'assister à un débat de thésards sur les bandes alpha ( d'ailleurs qu'est ce qu'une bande alpha ?) et sur la minéralogie pyrénéènne.

vous pourriez pas au passage, expliquez un peu , certains thermes employés pour une meilleure compréhension.

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les âges :

- j 'avais déja observé et je dois retourner dans un autre site pour confirmer ces observations , des bandes alpha nettement métamorphisées par les granites

- j'étudie plus particulièrement les albites et les minéraux du titane liés dans ces fentes ; les pressions/formations de ces minéralisations correspondent à un environnement similaire à un métamorphisme de contact ( faible pression/haute température) même si ce n'est pas toujours le cas

-le titane est difficile à remobiliser et surtout à transporter et il faut pour cela "un moteur" et les contraintes de pression sur les séries dévoniennes ou cambro ordoviciennes ne suffisent pas à justifier une telle mobilisation!

Pour l'affleurement détecté avec bande alpha/granite je pense malheureusement qu'il est trop tard cette saison (l'affleurement est à 2400m) mais je m'y remets dés le printemps (il y a des budgets alloués pour la géologie fondamentale des pyrénées et en particulier dans le domaine des metasomatoses et les datations sur ces mises en place : à priori deux phases distinctes)

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La discussion est riche et c'est vraiment captivant !

Au moins, chacun apporte sa contribution et cela permet de dissiper les zones d'ombre, de réunir les points de vue.

Pour répondre à Eric T, j'utilise le terme de grès refondu à défaut d'une terminologie adaptée. Je ne crois pas au quartzite dans le cas des lieux cités. Pour plus de 100 échantillons regardés à la bino, j'ai observé les reliques d'une disposition en grains de la roche de la Pique d'Arazur. C'est un aspect comparable pour Estaing Est. Je ne suis peut être pas au fait sur l'aspect classique des quartzites, pourtant, je pense en avoir rencontré, que ce soit à Ardiden ou Estaing. La difference, je la vois sur l'aspect micro-grenu.

Pour d'autres observations sur Ardiden, je suis preneur pour une sortie conjointe, EricT :clin-oeil: Ne serait-ce que pour approfondir les indices à grenats et amiante... J'ai eu des doutes pour l'épidote, je le reconnais.

Ah, Xavier, toi aussi tu es perdu ? Imagine un tel débat sur Saint Pons... tu serais au paradis ! Comme moi ici présent, c'est la quête de ma vie, ces bandes alpha. Pour ce que j'ai compris, ce sont des roches volcaniques dont la composition varie des andésites à des labradorites (dacites comprises ?). La composition de ces roches permet d'énumérer quartz, plagioclases, amphiboles, chlorites, avec calcite accessoire... et d'autres accessoires dans les Pyrénées comme les minéraux de terres rares, les sulfures, phosphates, titaneries et préhnite donc. Je dois en oublier.

Eric

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Pour ce qui est de ma seule observation de proximité entre bande alpha et granite, de l'ordre de moins de 50 cm, ce fut à Capedette, sur le domaine d'Ardiden. J'ai mis une photo sur le post créé à cet effet. Même altitude que l'indice que tu veux voir, Zunyite... mais pas même contexte géologique... Ton coin est emballé dans la série de quartzite du Sia, si j'ai bien lu la notice d'Infoterre. La même bande qui est au nord de mon indice d'Estaing Est. Et dans laquelle j'ai trouvé des aiguilles de rutile sans parvenir à repérer l'origine...

La quête continue !

Eric

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"des bandes alpha nettement métamorphisées par les granites"... je demande à voir (sincèrement... si tu as une photo)

"les pressions/formations de ces minéralisations correspondent à un environnement similaire à un métamorphisme de contact ( faible pression/haute température)" C'est aussi les conditions de formation de beaucoup de fentes alpines en dehors de tout contexte métamorphique il me semble.

"le titane est difficile à remobiliser et surtout à transporter et il faut pour cela "un moteur" et les contraintes de pression sur les séries dévoniennes ou cambro ordoviciennes ne suffisent pas à justifier une telle mobilisation!" Là je suis d'accord avec toi, sauf qu'il n'y a pas besoin de moteur, parce qu'il n'y a pas besoin de transport, vue que le titane est présent PARTOUT dans les roches hypovolcaniques (biotites, titanomagnétites, augites titanifères, voire sphène primaire). De même les quartzites de Sia sont probablement trés impures. Rappelons qu'à l'origine se sont des sables marins... et les plages à rutiles ça existe un peu partout. Qui nous dit que ces sables n'ont pas eu par endroit des formes de placers enrichis en minéraux de titane. Pure spéculation faute d'étude pétrographique sérieuse de ces roches, mais hypothèse probable, et plus vraisemblable qu'une migration en provenance des contrées granitiques.

Bref, pour moi c'est simple comme bonjour cette affaire, on est vraisemblablement dans des cas typiques de fentes alpines où 90% des minéraux qui s'y développent proviennent directement des éléments de la roche dans laquelle se sont formées les fissures. On a d'ailleur presque systématiquement fentes de dissolutions et fentes de cristallisation en concomitence étroite (genre à quelques centimètres les unes des autres, parfois on a même un côté pile de faciès de dissolution et un côté face de recristallisation). Tout ça pour dire que le titane, ne voyage pas, il reste pépère à la maison après un petit relookage glamour en anatase, brookite, sphène ou rutile. Ou alors les lois de la physique ne s'appliquent pas au Pyrénées. Même à Trimouns (reliserez le RM) avec un moteur métasomatique énorme, le titane n'a pas été lessivé et est resté sur place alors que les terres rares sont parti en voyage dans les dolomies (à defaut des dolomites). Certes, on trouve bien un peu de titane dans les dolomies géodiques mais en quantité infime comparé aux terres rares. Quand on sait que la proportion de titane dans une roche granitique doit être au moins 10 fois plus importante que celle des terres rares, si on imaginait un lessivage du titane depuis les gneiss ou les pegmatite, on aurait en principe des géodes fourrées d'anatase, de rutiles ou de brookite. Or, ces derniers minraux sont beaucoup plus rares et beaucoup plus petits que les minéraux de terres rare, tant et si bien que ce titane peut trés bien provenir de la dolomie elle même (il me semble que les dolomies son généralement trés impures car formées dans des milieux partiellement détritiques).

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Salut

Bon, sur le titane, y'a débat (et des hauts !) ...

Je reviens juste sur ceci :

Zunyite : " - j 'avais déja observé et je dois retourner dans un autre site pour confirmer ces observations , des bandes alpha nettement métamorphisées par les granites"

Sans préjuger de quoi que ce soit, cela n'est absolument pas anodin et ça plante un peu une épine dans la théorie : on estime, je crois, que les cortèges alpha se mettent en place de manière post-orogénique (c'est à dire postérieurement aux déformations hercyniennes et intrusions des granites tardi-orogéniques) dans un contexte de failles et fissures normales (ou transtensives) qui accomodent le début de dislocation en blocs de la chaîne hercynienne; les points culminants de cette manifestation sont censés être l'éruption de l'Ossau puis de l'Anayet.

Dans un tel cas de figure (mais peut-être n'est ce qu'une interprétation erronée ?), comment envisager des filons hypovolcaniques antérieurs aux granites...SAUF si l'on envisage une phase précoce (quand ?) et une phase tardive (permienne); auquel cas on ne parlerait même pas des mêmes groupes de roches (même si compos identiques) !

EricT

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je suis d'accord mais quand je parle moteur et remobilisation , je parle bien d'une remobilisation in situ ( ou à très faible distance) pas d'un apport des granites; la mise en place des granites n'est là que pour apporter l'énergie et la chaleur aux fluides pour migrer, dissoudre/recristalliser les éléments chimliques ! Les granites n' en sont pas la source ; même dans l'auréole de métamorphisme de contacte s.s le granite n'apporte que peu de choses en chimie ( sur environ 30-40cm pas plus)

j'en revient à la première ramarque sur cette fente : elle ressemble beaucoups aux fentes alpines car elles sont très rares dans les pyrénées du fait de la grosse différence en pression/température des fluides à l'origine des lessivages/cristallisation des fentes alpines.

Dans les pyrénées , les phénomènes les plus proches des fentes alpines sont les métasomatoses (que ce soit potassique, sodique ou magnésienne) où elles sont très developpées dans le massif pyrénéen et trés rares et très localisées dans les alpes. Ces métasomatoses s'accompagnent , presque toujours, de minéraux du titane issus de la dissolution de l'encaissant (roches vertes, pegmatites, microgranites , gres etc..)

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Pour Rappel, Debon qui a été l'un des rares auteurs à observer et décrire les roches hypovolcanique note ceci:

"... Il convient de souligner que ces filons "basiques" sont - tout au moins en ce qui concerne leur termes doléritiques à augite - postérieurs aux filons "acides" étant donné qu'ils sectionnent ces derniers .... En outre ... ces mêmes dolérites à augite peuvent également recouper les filons de microdiorites quartzifères génétiquement liés aux manifestations hypovolcaniques du Pic du Midi d'Ossau". L'âge de ces dolérites serait donc postéphanien supérieur"

On a donc 3 phases:

1- phase acide

2- phase basique

3- phase plus acide à nouveau lié à l'Ossau

Mais ... les phases 1 et 2 ont toutes été également observées dans le granite... donc par definition aprés cristallisation de celui-ci.

S'il y a eu d'autres filons antérieurs, non ordoviciens, que le granite a recoupé, ma fois c'est trés possible, mais ça n'a été remarqué par personne. Donc si ça existe, soit les observateurs précédents ont oublié pas mal de choses (ce qui arrive souvent en géol), soit c'est un phénomène isolé qui ne vaut peut être pas généralité (sauf à se repéter en plusieurs indices).

Quoi qu'il en soit j'aime lire "je suis d'accord mais quand je parle moteur et remobilisation , je parle bien d'une remobilisation in situ ( ou à très faible distance) pas d'un apport des granites; la mise en place des granites n'est là que pour apporter l'énergie et la chaleur aux fluides pour migrer, dissoudre/recristalliser les éléments chimliques ! Les granites n' en sont pas la source; même dans l'auréole de métamorphisme de contacte s.s le granite n'apporte que peu de choses en chimie ( sur environ 30-40cm pas plus)". Car enfin nous sommes d'accord sur ce point.

Par contre je ne comprends pas le sens de cette phrase : "j'en reviens à la première ramarque sur cette fente : elle ressemble beaucoups aux fentes alpines car elles sont très rares dans les pyrénées du fait de la grosse différence en pression/température des fluides à l'origine des lessivages/cristallisation des fentes alpines". Je ne trouve pas que les fentes alpines soient trés rares dans les Pyrénées, bien au contraire, mais développées dans des roches différentes. Nos gneiss et granites n'en sont que trés rarement pourvus en raison d'une tectonique moins puissante, mais les fentes alpines existent ailleur... Une fente alpine n'est elle pas une fente de tension garnie de cristaux ? Ou alors on n'a pas la même définition. Quelle est la tienne ?

D'autre part, je ne vois pas pourquoi on aurait besoin de la chaleur des granites pour l'énergie de ces fluides... les ophites (j'y reviens) qui sont bien postérieures aux granites, tout le monde en conviendra, son capablent de produire des fentes à cristaux à sphène, tourmaline, grenat, rutile, magnétite, épidote, chlorite, diopside, prehnite, albite, axinite, actinote, hématite, pyrite, chalcopyrite, quartz, scapolite, zéolites ... je passe tout en vrac mais à part anatase et brookite... on a des cortèges typiques de fentes alpines plutôt riches il me semble.... sans calorie autre que celle de la tectonique pyrénéenne ou autre (systèmes espagnols de la Sierra Nevada ou des montagnes de la région de Murcia).

.

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Zunyite : "la mise en place des granites n'est là que pour apporter l'énergie et la chaleur aux fluides pour migrer"

Pour moi, il y a un peu une incohérence géologique (chrono) quelque part : les granites, antérieur de 30MA et mis en place haut dans la croûte, sont froids au moment où s'injectent les différents filons : comment pourraient-ils apporter un flux calorifique ?

Ces mêmes filons de roches "vertes" présentent des fentes de tension (ouvertures d'allure généralement sigmoïde liées au mouvement entre deux failles ou couloirs cisaillants, indépendemment de leur remplissage cristallin synchrone ou diachrone à l'ouverture - personnellement, je suis ok avec Frédo, je trouve au contraire qu'on en a beaucoup et dans beaucoup de contextes différents !) : elles-mêmes ont donc un comportement fragile donc elles sont froides.

C'est là que ce pose mon problème (notamment vis à vis d'un flux thermique ou flux "chauffant" potentiellement engendré par les granites) : pour moi, ces déformations cassantes, les somatoses par fluides chauds etc sont bien postérieurs à l'hercynien et comme le candidat idéal, c'est le pyrénéen, le pas pourrait être rapidement franchi ... Qu'en pensez-vous ? Avez-vous des arguments pour ou contre cette façon de voir ? Ou carrément une autre façon de voir le truc ?

Sincèrement, je suis premeur de vos avis !

EricT

ps Frédo : "S'il y a eu d'autres filons antérieurs, non ordoviciens, que le granite a recoupé, ma fois c'est trés possible, mais ça n'a été remarqué par personne. Donc si ça existe, soit les observateurs précédents ont oublié pas mal de choses (ce qui arrive souvent en géol), soit c'est un phénomène isolé qui ne vaut peut être pas généralité (sauf à se repéter en plusieurs indices)".

Si cela existe ! Effectivement à part les épisodes acides ordoviciens, et à moins que je ne dise une grosse con--erie, il y a un complexe de tuff, volcanoclastites et laves dacitiques à la base du Dévonien moyen (se localise sur la feuille géol Campan Nord mais n'a jamais été catographié - ni mentionné en notice !) . Je rechercherai les refs (géologie minière)...

ps2 : Dieu s'en fout...parti faire un golf ...

ps3 : A-t-on déjà tenté de mesurer le QI d'une huitre : on serait peut-être vachement surpris...

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:coucou:

Sujet passionnant... je bois du petit lait !

A ce sujet et toujours en quête de LA "bande Alpha", qui pourrait m'indiquer un site où je pourrais visualiser des cartes géo espagnoles... de type info terre du BRGM ? Mais uniquement la partie ibère des Pyrénées, du complexe Oiartzun (Pays basque) à l'est d'Andorre (grosso modo) ...

:merci:

;)

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Salut Jean-Marie,

Tu trouveras les cartes géologiques espagnoles parues au 1/50.000 là : http://www.igme.es/i...fia/magna50.asp

Tu cliques sur le rectangle vert (carte) de ton choix et tu peux visualiser les cartes....Mieux, tu peux tout télécharger (carte jpeg, carte géoréférencée en Mercator UTM ED50 fuseau 30 à 31, notices, livrets techniques etc...).

Les espagnols mettent toutes leurs données en libre accès et surtout en libre téléchargement (y compris leurs données vecteurs IGN 1/25.000, photos aériennes haute résolution etc...http://centrodedesca...E50B337C2D8C55B) : il faut utiliser "busqueda en visor", cliquer sur l'Espagne et choisir ton rectange (carte au 1/25.000). Tu as la "lista de productos" juste à coté...

On est bien loin de ça encore en France !

Dis-nous si c'est OK...

Mieux que nous dans la mise à disposition des données, ils souffrent des mêmes affres quant à la carto : les bandes alpha sont généralement omises ou très largement sous-cartographiées (mais, à leur décharge comme à la notre : c'est une question d'échelle de cartographie !).

EricT

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