Merci pour cette splendide photo, Laurent.
La coexistence de plusieurs formes cristallines (habitus) d'un même minéral et formées dans la même soupe est bien connue des expérimentateurs. Comprise, c'est une autre affaire.
Merci But pour ce sujet. D'abord, je découvre l'existence de cette MLP (j'en étais resté à la kyrielle d'opales, calcédoines, etc...) : un clathrate Si, avec la multiplicité de structures et de remplissages des cages possibles, ça meuble considérablement le paysage. Et ça fait un écho bienvenu à un problème sur lequel je planche actuellement, qui est d'interpréter les étranges textures de silicification observées dans un bois fossile Oligocene dans les évaporites de Malvesi (11). J'y vois des calcédoines optiquement anormales et une organisation des cristaux de quartz diagénétiques dont je soupçonne qu'elles sont liées a un minéral précurseur style opale-CT voire MPL, maintenant que je sais que cela existe. J'y reviendrai en photos.
Concernant la partie "théorique" du sujet, à savoir s'il y aurait un intérêt conceptuel à définir des "kir-PM", i.e. des minéraux de composition proche d'un solide de composition fixe sans être des solutions solides de ce solide, je crois bien que sans être formulé ainsi, c'est un peu ce que l'on fait pour les hydrates de gaz. Ces hydrates (clathrates) intéressent beaucoup l'industrie, notamment pour les procédés de séparation des gaz. Les chercheurs ont pris l'habitude de les représenter comme de solutions solides dans laquelle le "solvant" est une glace (solide) à structure hydrate mais avec des cages vides, et les solutés sont les différents gaz que l'on peut caser dans ces cages. Toute la beauté du truc, comme souvent en thermodynamique, c'est de définir comme "état standard" (terme consacré) un solide qui n'existe pas, et s'en servir pour décrire les propriétés énergétiques des variantes chimiques de ce solide qui existent réellement.