flag Posté(e) 22 mars 2020 Signaler Posté(e) 22 mars 2020 Il y a 12 heures, Jeando80 a dit : Jolie mimétite Fred! Il y a au moins 2 générations successives de mimétite, avec un cœur à l'éclat vitreux (que l'on observe sur les agrégats brisés, à l'habitus que les anglosaxons appellent "cauliflower" -"chou-fleur"-), et un second dépôt plus terne en surface. Des airs de première zone d'oxydation pour moi. Un spécimen très semblable à voir sur cette vieille galerie de Rob Lavinsky (http://www.tsumebfineminerals.com/sussman6.html, ex Marshall Sussman, numéro SC 137, le huitième en partant du début)... Oui Jeando80, on voit bien les deux générations à la bino. Merci pour le lien vers la galerie, en effet c'est la grande sœur de la mienne ! Fred. Citer
Jeando80 Posté(e) 27 mars 2020 Auteur Signaler Posté(e) 27 mars 2020 Bonjour à tous les confinés! Pour passer le temps, et pour tous les amoureux de sulfures et sulfosels, je vous propose un lien vers la vidéo d'une conférence à Tucson du Pr Frank Keutsch de l'université d'Harvard, publiée hier: "Tsumeb sans l'oxygène": Citer
flag Posté(e) 30 mars 2020 Signaler Posté(e) 30 mars 2020 Le 27/03/2020 à 08:57, Jeando80 a dit : Bonjour à tous les confinés! Pour passer le temps, et pour tous les amoureux de sulfures et sulfosels, je vous propose un lien vers la vidéo d'une conférence à Tucson du Pr Frank Keutsch de l'université d'Harvard, publiée hier: "Tsumeb sans l'oxygène": Intéressant et drôle : quel dommage en effet que tout ait été << oxydé >> ! Citer
Jeando80 Posté(e) 30 mars 2020 Auteur Signaler Posté(e) 30 mars 2020 Et oui, Fred, tous les goûts sont dans la nature, et il y a une certaine beauté insoupçonnée même dans ce qui semble laid au premier abord... Si le géologue minier est bien évidemment par essence souvent "sensible" aux sulfures, exploitables, et hormis quelques jolies chalcocites/tennantites/galènes et rares pyrites bien exprimées à Tsumeb, j'y préfère personnellement les sympathiques minéraux secondaires des 3 zones d'oxydation, dont la beauté parle au cœur de chacun sans besoin forcément d'être initié à leur "technicité" (initiation bienvenue qui permet toutefois de les apprécier pleinement!). Puisque cette vidéo t'a plu, j'en partage une autre, de la même chaîne Youtube (que je recommande pour le plaisir des yeux), cette fois-ci d'une conférence de Malcolm Southwood, Martin Števko et Paul Carr sur la série adamite - cuproadamite - zincolivénite - olivénite à Tsumeb... Très instructif (j'ai un gros faible pour les zincolivénites de Tsumeb et leurs paragénèses...) avec moult analyses! Citer
flag Posté(e) 2 avril 2020 Signaler Posté(e) 2 avril 2020 Merci Jeando80, très chouette aussi (et dans un anglais beaucoup plus articulé). Quant aux sulfures : moi-même j'adore ça (tout le monde me dit que j'aime les minéraux moches). Allez, une mimétite sur smithsonite (6,5cm) : Citer
Jeando80 Posté(e) 28 avril 2020 Auteur Signaler Posté(e) 28 avril 2020 Joli spécimen, Flag. J'aime beaucoup! Allez, encore une mimétite, pour changer... Mimétite et dolomite Mine de Tsumeb, Tsumeb, Oshikoto, Namibie 131x70x43mm Vue antérieure du "hérisson", composé d'une myriade de cristaux de mimétite (dont la couleur varie du jaune au brun en passant par l'orangé) en prismes hexagonaux, et de quelques aggrégats de dolomite en rhomboèdres blancs. (Dolomite et pas calcite car pas d'effervescence évidente à l'HCl dilué, à froid) Détail de la face précédente, montrant un peu mieux le faciès des différentes espèces, décrit plus haut. Le verso, encore une brèche, bien fragmentée, recouverte dans la partie supérieure d'aiguilles de mimétite vert pâle, et d'oxydes de fer au centre. Citer
Lucailloux Posté(e) 28 avril 2020 Signaler Posté(e) 28 avril 2020 Jolie pièce ! J'aime particulièrement la texture au dos. Citer
Jeando80 Posté(e) 6 mai 2020 Auteur Signaler Posté(e) 6 mai 2020 Merci Lucas! C'est qu'il en a fallu des torrents d'eau méteorique pour lessiver ainsi cette brèche émoussée... Allez encore une smithsonite (pour ne pas trop changer)... Smithsonite Mine de Tsumeb, Tsumeb, Oshikoto, Namibie 105x64x40mm Malgré son apparence plutôt "classique" pour du Tsumeb (qui nous avait habitués a plus d'exubérance en termes de couleurs et de paragenèse), ce sympathique spécimen reste intéressant pour ces différentes générations de rhomboèdres beiges, au fameux éclat vitreux/perlé. Le verso, laissant apparaître la structure interne, avec un noyau de sulfures bien altérés (probablement de la tennantite) entouré d'un dépôt concentrique de carbonate de zinc Citer
Jeando80 Posté(e) 6 mai 2020 Auteur Signaler Posté(e) 6 mai 2020 Et un peu plus d'exotisme... Anglésite et arsentsumebite Mine de Tsumeb, Tsumeb, Oshikoto, Namibie 52x52x13mm Touffes de petits cristaux aplatis vert-pomme d'arsentsumebite (analysée) à la surface de bipyramides modifiées, blanches et à l'éclat adamantin: des cristaux d'anglésite. Probablement première zone d'oxydation. Le verso, où l'on observe aussi en plus quelques agrégats de malachite plus sombre. Le cœur du spécimen, une lame aplatie de sulfures séparant les 2 faces de l'échantillon, se devine à droite sur la tranche; d'un gris tirant vers le noir, il s'agit probablement de galène altérée. Citer
Jeando80 Posté(e) 7 mai 2020 Auteur Signaler Posté(e) 7 mai 2020 Bonsoir le forum! Encore un spécimen où l'on côtoie du beau monde. Smithsonite et compagnie... Mine de Tsumeb, Tsumeb, Oshikoto, Namibie 90x68x35mm Pseudo-dodécaèdres de smitshonite cuprifère, posés sur un lit de dolomite blanche, recouvrant une brèche silicifiée. Première zone d oxydation. Le verso, où l'on distingue une fine couche de quartz, en grande partie recouverte d'un encroûtement de dolomite, dont les concrétions s’agglutinent par endroits en quelques crêtes parallèles. Mais pas que... Une jolie cérusite translucide (visible en bas à gauche de la photographie précédente), en fait 2 individus maclés prenant une forme de cœur. On distingue aussi sur le quart inférieur droit de l'image quelques sphérules d'un bleu turquoise: de la rosasite. la dolomite blanche, plus massive sur la gauche, laisse la place vers la droite à de petits rhomboèdres qui se noient dans un étang de quartz microcristallisé. Au milieu de la face arrière du spécimen, on constate quelques taches d'un vert pomme. Un arséniate sans doute. J'aurais tendance à parier, par la couleur, sur de l'arsentsumebite ou de la duftite. Mais Tsumeb nous joue des tours quand s'essaye aux analyses, et c'est alors souvent la loterie; il pourrait aussi s'agir de conichalcite, de bayldonite, de gartrellite, de mottramite, de tangéite... Ne jamais parier... 2 lamelles de wulfénite de couleur caramel, engluées de dolomite, ultérieurement recouverte de smithsonite vert-pomme. Citer
flag Posté(e) 10 mai 2020 Signaler Posté(e) 10 mai 2020 Le 07/05/2020 à 20:47, Jeando80 a dit : Bonsoir le forum! Encore un spécimen où l'on côtoie du beau monde. Smithsonite et compagnie... Mine de Tsumeb, Tsumeb, Oshikoto, Namibie 90x68x35mm Pseudo-dodécaèdres de smitshonite cuprifère, posés sur un lit de dolomite blanche, recouvrant une brèche silicifiée. Première zone d oxydation. Le verso, où l'on distingue une fine couche de quartz, en grande partie recouverte d'un encroûtement de dolomite, dont les concrétions s’agglutinent par endroits en quelques crêtes parallèles. Mais pas que... Une jolie cérusite translucide (visible en bas à gauche de la photographie précédente), en fait 2 individus maclés prenant une forme de cœur. On distingue aussi sur le quart inférieur droit de l'image quelques sphérules d'un bleu turquoise: de la rosasite. la dolomite blanche, plus massive sur la gauche, laisse la place vers la droite à de petits rhomboèdres qui se noient dans un étang de quartz microcristallisé. Au milieu de la face arrière du spécimen, on constate quelques taches d'un vert pomme. Un arséniate sans doute. J'aurais tendance à parier, par la couleur, sur de l'arsentsumebite ou de la duftite. Mais Tsumeb nous joue des tours quand s'essaye aux analyses, et c'est alors souvent la loterie; il pourrait aussi s'agir de conichalcite, de bayldonite, de gartrellite, de mottramite, de tangéite... Ne jamais parier... 2 lamelles de wulfénite de couleur caramel, engluées de dolomite, ultérieurement recouverte de smithsonite vert-pomme. Superbe, Jeando80 ! Des couleurs délicates... Merci. Citer
Jeando80 Posté(e) 10 mai 2020 Auteur Signaler Posté(e) 10 mai 2020 Merci Flag, je suis toujours ravi de partager avec d'autres mes "maigres" connaissances (n'est pas Georg Ghebard qui veut!) et que cela te plaise. Je sui né trop tard, je passais mon bac quand la mine a fermé et je regrette tellement de ne pas avoir pu la visiter avant qu'on ne la noie... J'ai en projets d'autres topics du genre (je pense à la mine d'Ojuela en premier) quand j'aurais plus de temps, si cela suscite de l’intérêt. Citer
Lucailloux Posté(e) 12 mai 2020 Signaler Posté(e) 12 mai 2020 Le 10/05/2020 à 13:03, Jeando80 a dit : je pense à la mine d'Ojuela en premier oui, ça susciterait un intérêt terrible !! Citer
Jeando80 Posté(e) 13 mai 2020 Auteur Signaler Posté(e) 13 mai 2020 Il y a 22 heures, Lucailloux a dit : oui, ça susciterait un intérêt terrible !! Alors je me lance dans la rédaction ce soir! Citer
Jeando80 Posté(e) 13 mai 2020 Auteur Signaler Posté(e) 13 mai 2020 il y a 22 minutes, le sablais a dit : chouette ! C'est juste "un chouïa" plus compliqué à décrire: Tsumeb c'est basiquement un trou, Ojuela une espèce de labyrinthe creusé par des souris sous LSD... Tsumeb c'est 100 ans d'Histoire récente dont les débuts sont attestés par des teutons rigoureux, Ojuela 4 siècles dont on connait assez peu de chose des 3 premiers (merci les espagnols!). Et je vous passe la biblio dans la langue de Cervantes (que je ne parle pas)! Mais ça va le faire! Il faudra juste être un peu patients... Citer
Michel de Champigny Posté(e) 14 mai 2020 Signaler Posté(e) 14 mai 2020 Il y a 20 heures, Jeando80 a dit : labyrinthe creusé par des souris sous LSD... J'ai du mal à imaginer comment une souris sous LSD peut creuser des galeries, par contre des taupes sous LSD: alors là j'aimerais bien voir l'expérience ! Déjà que sans LSD la répartition des taupinières n'est pas forcément triste, mais sous psychotrope, ça doit donner ! Quant à des conquistadors souffrant de fièvres diverses et avides comme ce n'est pas permis d'or et d'argent, j'imagine très bien ce que ça peut faire... Citer
Jeando80 Posté(e) 14 mai 2020 Auteur Signaler Posté(e) 14 mai 2020 il y a 44 minutes, Michel de Champigny a dit : J'ai du mal à imaginer comment une souris sous LSD peut creuser des galeries, par contre des taupes sous LSD: alors là j'aimerais bien voir l'expérience ! Déjà que sans LSD la répartition des taupinières n'est pas forcément triste, mais sous psychotrope, ça doit donner ! Quant à des conquistadors souffrant de fièvres diverses et avides comme ce n'est pas permis d'or et d'argent, j'imagine très bien ce que ça peut faire... Bon il est vrai que j'ignore les effets exacts de l'acide lysergique sur les muridés ... Mais si les épeires diadème sont capables de cela sous psychotropes... D'après Noever, R., J. Cronise, and R. A. Relwani. 1995. Using spider-web patterns to determine toxicity. NASA Tech Briefs 19(4):82. Published in New Scientist magazine, 29 April 1995. -document émanant de la NASA, non soumis à copyright- On remarquera au passage que les araignées ont l'air de bien plus s'éclater au café que sous buvards... ...alors nos chères souris domestiques pourraient être capables de se mettre à creuser sous acide (en psalmodiant en chœur White Rabbit du Jefferson Arirplane)... Riche idée! Vite, il nous faut une étude de toute urgence pour vérifier notre hypothèse! (On me dit dans l'oreillette que finalement la PETA a dit non...) Citer
SACHA16 Posté(e) 14 mai 2020 Signaler Posté(e) 14 mai 2020 Bon sang, mais on trouve n'importe quoi sur la toile, comment voulez-vous que j'arrive suivre le fil de votre histoire (et ce après une dure journée de labeur et sans LSD ou autre, enfin je crois). Citer
Jeando80 Posté(e) 14 mai 2020 Auteur Signaler Posté(e) 14 mai 2020 Tsumeb, des conquistadors, des araignées toxicomanes, et des souris... J'avoue que cette histoire n'a ni queue ni tête! Citer
Michel de Champigny Posté(e) 14 mai 2020 Signaler Posté(e) 14 mai 2020 Excellent les toiles d'araignées ! Je regrette vraiment de ne pas savoir dessiner car l'idée de l'épeire diadème tissant sa toile biscornue tout en fumant son pétard devrait inspirer les bons dessinateurs caricaturistes. En fait le LSD n'est pas le pire pour l'araignée, elle saute simplement des mailles (elle tricote un pull à trous !). Par contre les autres, c'est quelque chose et la caféine, c'est le summum. A se demander quelle action a Nespresso sur George Clooney ! Ça fait du bien de s'amuser un peu... Citer
Jeando80 Posté(e) 5 juin 2020 Auteur Signaler Posté(e) 5 juin 2020 Une petite vidéo parue hier à l'attention des anglophones du forum, avec Phil Persson de Collector's Edge, présentant la mine de Tsumeb (tout a été déjà dit dans l'introduction de ce topic, mais la conférence est néanmoins sympathique): Sinon le topic sur Ojuela avance bien, mais pas aussi vite que prévu (entre le boulot, les enfants, les tailles printanières au jardin d'ornement et le potager... le temps passe vite!). Je le posterai avant l'automne, promis! Citer
Jeando80 Posté(e) 10 juin 2020 Auteur Signaler Posté(e) 10 juin 2020 Pseudomorphose de rosasite après azurite, et cérusite Mine de Tsumeb, Tsumeb, Oshikoto, Namibie 112x68x35mm Il s'agit en fait d'une "double pseudomorphose", les cristaux d'azurite ayant d'abord été remplacés par de la malachite, puis la malachite par la rosasite. Habitus typique, "ancien", des premiers niveaux de la première zone d'oxydation. Découverte probablement dans la première moitié du XXème siècle. Détail de la portion inférieure de la vue antérieure, montrant à la surface des prismes pseudomorphosés quelques cristaux de cérusite blanche, avec quelques macles. Le verso, montrant une matrice de cuprite partiellement recouverte d'un encroutement de rosasite de couleur turquoise. Citer
Jeando80 Posté(e) 10 juin 2020 Auteur Signaler Posté(e) 10 juin 2020 La rosasite est un minéral secondaire relativement rare à Tsumeb, principalement rencontré dans la partie supérieure de la première zone d'oxydation (la "Green Hill" et les 100 premiers mètres d'après Gebhard): -Outres ces doubles pseudomorphoses après azurite puis malachite, l'on signalera une paragenèse intéressante, avec des encroutements parfois associés à la "mythique" et rarissime otavite (carbonate de cadmium, première espèce "nouvelle" à avoir été décrite à Tsumeb en 1906). Quelques cristaux (et non des encroutements!) ont toutefois été découverts vers la fin de l'exploitation dans la troisième zone d'oxydation: -Ces cristaux (mesurant jusqu'à 2mm) ont permis en 1986 de redéfinir l'espèce: Roberts, A.C., Jambor, J.L., Grice, J.D. (1986) The X-ray crystallography of rosasite from Tsumeb, Namibia. Powder Diffraction: 1: 56-57. Ce faciès était jusqu'alors inconnu pour ce minéral; le spécimen en question est visible à 4min08 sur la vidéo suivante: https://www.youtube.com/watch?v=ZiRtCMxVkHc Citer
Jeando80 Posté(e) 2 juillet 2020 Auteur Signaler Posté(e) 2 juillet 2020 Wulfénite, dolomite, et tsumcorite, sur tennantite Mine de Tsumeb, Tsumeb, Oshikoto, Namibie 116x66x60mm Cristaux tabulaires biseautés, de couleur caramel, de wulfénite, posés sur un lit de tsumcorite jaunâtre. A droite, on distingue un amas de cristaux blancs rhomboédriques de dolomite. Ce spécimen provient très probablement de la seconde zone d'oxydation. Au verso, où la wulfénite se fait plus éparse, on y observe mieux la tsumcorite, en encroûtement terreux, jaunâtre. Détail de la vue précédente, où l'on apprécie mieux, outre les tablettes de wulfénite à l'éclat adamantin, les agrégats de tsumcorite et surtout la matrice de tennantite, que l'on devine à travers ces formes de tétraèdres.altérés. Citer
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