icarealcyon Posté(e) 11 juin 2019 Signaler Partager Posté(e) 11 juin 2019 Bonjour à tous, Ces dents ont été trouvées dans le Toarcien moyen du Causse de Mende (zone à variabilis, horizon à phillipsi). Malgré toutes mes recherches, je n'arrive pas à identifier leur(s) propriétaire(s). Il me semble pourtant que, malgré des variations de détail, elle se rattachent toutes à un même animal. Leur taille est très bien calibrée: entre 1.3 et 1.5 mm de plus grande dimension. La position de la partie basale (visible sur l'exemplaire n°3) montre un axe très incliné pour les cuspides. L' émailloïde est épais et très brillant; la compacité de la structure globale de ces dents a aidé à leur bonne conservation sur les différents spécimens trouvés à ce jour, au nombre de six, figurés ci-après. Je remercie tous ceux qui voudront bien m'apporter leurs lumières, ne serait-ce qu'une piste de recherche ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
elasmo Posté(e) 11 juin 2019 Signaler Partager Posté(e) 11 juin 2019 Bonsoir Je pense qu'il faut chercher du côté des orectolobiformes, et possiblement vers la famille des Hemiscylliidae Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
icarealcyon Posté(e) 15 juin 2019 Auteur Signaler Partager Posté(e) 15 juin 2019 Merci beaucoup pour cette idée Elasmo ! En la suivant, j'ai trouvé un intéressant article belge de Herman JACQUES et Hilde Van Waes (2014) (ici: https://docplayer.fr/16725887-Geominpal-belgica-2-observations-diverses-et-deductions-concernant-l-evolution-et-la-systematique-de-quelques.html )qui présente une étude comparée de ces requins actuels et fossiles (mais pas toarciens). Il semble effectivement qu'on doive chercher parmi les Hemiscylliiformes pour cerner les propriétaires des dents ci-dessus, ainsi que d'autres, un peu plus fréquentes, mais de même longueur (soit typiquement autour de 1.5mm ) bien caractérisées par la forme de leur base et leurs cuspides latérales. En voici quelques-unes, qui mériteraient de meilleures photos, je m'en excuse... Mon matériel de prise de vues est des plus sommaires Sur ces deux planches, tirées de l'article ci-dessus, on peut se figurer l'agencement de telles dents sur les mâchoires et le palais. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
elasmo Posté(e) 15 juin 2019 Signaler Partager Posté(e) 15 juin 2019 Voici un extrait du Handbook of Paleoicthyolgoy (Cappetta, 2012) traitant de cette famille Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
jjnom Posté(e) 15 juin 2019 Signaler Partager Posté(e) 15 juin 2019 J'ai bien l'impression que les sélaciens du Toarcien des Causses n'ont jamais été étudiés. Je me trompe? Si ça se trouve, les dents des lumachelles sont passées inaperçues jusqu'à présent. Tu ferais peut-être un heureux en contactant dominique.delsate@skynet.be au Museum de Luxembourg. Si quelqu'un sait parler des sélaciens toarciens, c'est bien lui et il sera peut-être bien content qu'on lui amène tout cuit un nouveau terrain de jeu. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
icarealcyon Posté(e) 16 juin 2019 Auteur Signaler Partager Posté(e) 16 juin 2019 Bonjour Jjnom, oui, il semble bien que ces formations n'aient jamais étudiées, c'est d'ailleurs ce qui en fait tout leur intérêt pour moi. Elles ne font jamais l'objet de mentions, même dans les articles comparant des gisements français de sélaciens toarciens. Je suis d'autant plus étonnée de cette impasse que le professeur Henri CAPETTA enseignait à Montpellier. Il est vrai que ces formations lumachelliques toarciennes sont dispersées, aléatoires dans leur occurrence et toujours de très faible ampleur/épaisseur, du moins pour celles que je connais. Elles peuvent parfaitement passer inaperçues. Donc, je crois effectivement qu'il me faut contacter les spécialistes français, à voir s'ils veulent bien communiquer avec une "non-universitaire": outre le professeur DELSATTE, je pense à Gilles CUNY et Henri CAPETTA. Le livre d'Henri CAPETTA Handbook of paleoichthyology Vol. 3. - E (2012) Chondrichthyes. - Mesozoic and Cenozoic Elasmobranchii m'aiderait sans doute, mais son prix est... rédhibitoire. Déjà, avec l'aide d'Elasmo, on peut mettre en évidence la présence de requins au mode de vie benthique (les hémiscylliiformes: dont les actuels représentants sont le requin chabot et le requin carpette). Ajoutés aux raies (Toarcibatis), ça fait beaucoup de monde sur un fond réputé anoxique. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
jjnom Posté(e) 16 juin 2019 Signaler Partager Posté(e) 16 juin 2019 Bonjour, Après avoir vu la liste des genres cités par Delsatte dans le Toarcien luxembourgeois, je suis allé voir via Google les dents de Hétérodontus (requin dormeur, benthique également). Les dents antérieures présentent aussi 2 cuspides latérales très marquées comme certaines des tiennes. Une piste? https://www.google.fr/search?q=Heterodontus+teeth&tbm=isch&source=iu&ictx=1&fir=3mxOv8wdWjkH9M%3A%2CLqzUF-J8-tjjHM%2C_&vet=1&usg=AI4_-kTr7SvpNymhM_9jooJk37BiLayspA&sa=X&ved=2ahUKEwjB953S3u3iAhWCyIUKHXWtAVwQ9QEwAHoECAYQBA#imgrc=_&vet=1&spf=1560679087062 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gaeldeploeg Posté(e) 16 juin 2019 Signaler Partager Posté(e) 16 juin 2019 il y a 48 minutes, icarealcyon a dit : Bonjour parant des gisements Henri CAPETTA. il est mort! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
elasmo Posté(e) 16 juin 2019 Signaler Partager Posté(e) 16 juin 2019 ?? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
icarealcyon Posté(e) 23 avril 2020 Auteur Signaler Partager Posté(e) 23 avril 2020 Le tri continue sur le matériel accumulé, assez important. La période actuelle de confinement est mise à profit au maximum. En temps normal, comme vous tous j'imagine, quand j'ai un peu de temps libre je préfère le terrain au classement . En dégrossissant mes morceaux de lumachelle, je découvre sans cesse de nouvelles dents, c'est une histoire sans fin ! J'ai entamé un dénombrement par forme de dent selon les horizons de récolte. Il apparait que la forme "Dent-en-Etoile" est restreinte de l'horizon à semipolitum à l'horizon à phillipsi. La forme effilée avec cuspides latérales n'a pas tout-à fait une répartition temporelle équivalente. Celle-ci parait un peu plus étendue dans le temps, au début et à la fin, mais elle non plus ne franchit pas le passage au Toarcien supérieur, qui semble montrer une faune de sélaciens nettement appauvrie en nombre et variété. Photos de quelques nouvelles découvertes: Nouvelles "dents-en-étoile" à trois ou 5 pointes: Du type "effilé": Pour le plaisir: dent d'orthacodonte avec sa racine robuste, rarement conservée. La pointe principale de la dent (placée perpendiculairement à la surface du bloc), dépassait de 1mm; elles sont d'une résistance phénoménale ! Belle dent de synechodus à 8 cuspides Pour le contexte intéressant: dent à 6 cuspides associée à des fragments de bois réduits à l'état pelliculaire, et une gastrolithe. Dent "forme effilée" (à droite) avec gastrolithes (à gauche, et juste au-dessus de la marque bleue) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
elasmo Posté(e) 23 avril 2020 Signaler Partager Posté(e) 23 avril 2020 Bonjour Bravo pour ces nouvelles découvertes, notamment l'Orthacodus, il faut voir dans le Cappetta de 2012 pour connaître les formes de l'époque et leurs répartitions géographiques Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nico de Vierzon Posté(e) 23 avril 2020 Signaler Partager Posté(e) 23 avril 2020 Belles quenottes que celles-là et merci pour les clichés vivement que l'on aille sur le terrain ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gryph58 Posté(e) 24 avril 2020 Signaler Partager Posté(e) 24 avril 2020 Ces dents multi cupsides sont incroyables ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
icarealcyon Posté(e) 24 avril 2020 Auteur Signaler Partager Posté(e) 24 avril 2020 Merci à tous pour vos encouragements ! Ma progéniture s'est chargée de réaliser la plaque professionnelle apposée à l'entrée de mon antre: Plus sérieusement, les dents "forme effilée" ainsi que la deuxième dent en photo en haut de cette page semblent confirmer la présence de l'orectolobiforme Annea, mais une espèce différente d' Annea maubeugii. annea maubeugii description et dents.pdf Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
icarealcyon Posté(e) 28 avril 2020 Auteur Signaler Partager Posté(e) 28 avril 2020 Voici une des dernières dents étranges trouvées dans l'horizon à semipolitum. Elle mesure environ 0.7 mm de long , a un aspect de "molaire", en tout cas une dent vraisemblablement broyeuse. Pour une meilleure perception de son relief, voici des photos prises sous des angles divers. Elle présente des similitudes avec les plus petites dents broyeuses d'un pycnodonte récemment décrit (2017) à partir de dents trouvées en Poméranie, Grimmenodon aureum toarcian pycnodont.pdf Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
caterpillar Posté(e) 28 avril 2020 Signaler Partager Posté(e) 28 avril 2020 Elle est en place dans la mandibule? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gryph58 Posté(e) 28 avril 2020 Signaler Partager Posté(e) 28 avril 2020 Super découverte ! C'est la question que je me posais. Os ou bois sous la dent ? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
icarealcyon Posté(e) 29 avril 2020 Auteur Signaler Partager Posté(e) 29 avril 2020 Il y a 18 heures, caterpillar a dit : Elle est en place dans la mandibule? Non, c'est du débris de bois carbonisé qui se trouve à proximité. Ce bois est courant dans la L1. Les dents de mes lumachelles sont généralement isolées, quelques cas de regroupement sur un ou plusieurs centimètres de distance, laissant penser que le propriétaire a perdu plusieurs ratiches en même temps (sphénodus: 4 dents proches dans la L 21 mais bloc malheureusement disloqué, Annea: 2, L21 aussi.) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nico de Vierzon Posté(e) 29 avril 2020 Signaler Partager Posté(e) 29 avril 2020 Très jolie quenotte ! Mazette ! Tu as l'oeil, 0.7mm de long... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
jul Posté(e) 29 avril 2020 Signaler Partager Posté(e) 29 avril 2020 magnifiques photos, j'ai aussi cru a la présence de la mandibule ... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
icarealcyon Posté(e) 20 mai 2020 Auteur Signaler Partager Posté(e) 20 mai 2020 Cette micro-faune de vertébrés toarciens des Causses était restée inconnue des spécialistes, c'est confirmé maintenant, et son étude scientifique va commencer. De quoi être encore plus occupée dans les mois qui viennent. J'en suis ravie ! Pour ma première sortie post-confinement, sur un sol bien rincé par les récentes pluies, j'ai déniché une 23ème lumachelle, qui promet. Située à la base de l'horizon à variabilis, sur quelques fragments centimétriques elle a fourni entre autres cette belle dent d'hybodonte (1 mm environ de hauteur pour 2 mm de largeur), et d'étranges denticules dermiques. Malheureusement, je n'arrive pas à photographier correctement ces derniers avec mon matériel plus que sommaire, leur taille étant inférieure à un demi-millimètre. Située environ 1,20 mètre en dessous de celle-ci, au sommet de l'horizon à semipolitum, dans la lumachelle n°21 : une très jolie dent d'orectolobiforme, cf. Annea (1mm environ) Par ailleurs, mes "dents-en-étoile" montrées plus haut ressemblent singulièrement à celles du Ginglymostomatidae Delpitoscyllium africanum du Thanétien... et cette famille n'est répertoriée dans le registre fossile qu'à partir de l'Albien. Peut-être un cas de convergence morphologique ? Une autre ressemblance troublante avec des représentants de cette famille, cette étrange dent coupante, du même niveau que les dents-en-étoile: Du côté des poissons osseux qui sont bien représentés dans ces assemblages, mes approches d'identification sont tout aussi ardues dent cf Dapedium (2.5 mm), h. à semipolitum. Cf Birgeria Pour ces dents élancées à l'émail profondément plissé, je "sèche" complètement, ainsi que pour cette forme en aiguille. Pour les premiers, je ne suis même pas sûre qu'il s'agisse d'un poisson osseux . Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gaeldeploeg Posté(e) 20 mai 2020 Signaler Partager Posté(e) 20 mai 2020 Colossal! icarealcyon est un titan de six mètres de haut Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gryph58 Posté(e) 20 mai 2020 Signaler Partager Posté(e) 20 mai 2020 Il y a 8 heures, icarealcyon a dit : Cette micro-faune de vertébrés toarciens des Causses était restée inconnue des spécialistes, c'est confirmé maintenant, et son étude scientifique va commencer. C'est une formidable nouvelle ! Un super exemple de partenariat amateur-pro ! Merci de nous faire profiter de tes recherches en partageant tes photos. Que de variétés de formes pour ces dents Toarciennes ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Christophe B Posté(e) 20 mai 2020 Signaler Partager Posté(e) 20 mai 2020 Super! mais sur Géoforum il n'y a pas le bouton "j'aime" ou "wouah!'. Passionnant et motivant cet alliage de connaissances et modestie/simplicité: bravo! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fossilis78 Posté(e) 27 janvier 2021 Signaler Partager Posté(e) 27 janvier 2021 fantastique et merci pour le partage Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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