On parle ici d'ammonites uniquement. Elles ont vécu du Dévonien à la fin du Crétacé, soit plus de 330 MA...
Elles ont évolué avec une rapidité phénoménale pendant tout ce temps. Pendant le Toarcien (de -184,2MA à -174,7MA), certaines espèces riches en individus n'ont vécu qu'entre 100 000 à 400 000 ans maximum.
La notion d'"espèce" pour les fossiles n'est pas identique à celle des êtres vivants actuels.
Cette définition correspond davantage à une description, la plus précise possible, faite à un moment donné sur un échantillonnage plus ou moins riche, sans forcément bien prendre en compte les critères de variation individuelle, juste les niveaux stratigraphiques, surtout dans les études anciennes (disons pré-années 1980)
Elle n'implique donc pas forcément une réalité biologique. A l'opposé des genres/espèces fourre-tout fossiles (qui existent également en abondance), on a créé à certaines périodes de la paléontologie, des nouvelles espèces à tour de bras, explosant certains genres parce que que x était différent de y mais un peu pareil aussi...cf les vicissitudes des genres Pleydellia, Amaltheus, Cardioceras et une foule d'autres .
Puis d'autres personnes se sont attelées au boulot inverse (ingrat), cf le travail de Jean Mattéi sur les Amalthéidés. En définissant les morphes acceptables pour appartenir à l'espèce en question, unique et polymorphe. Quand on pratique sur une longue période- plusieurs décennies- un gisement donné, riche en individus et en espèces, sur un horizon précis, on saisit bien le fait que des espèces fossiles données comme distinctes sont en fait juste des morphes d'une seule et même espèce biologique, à la polymorphie plus ou moins intense. On a pu observer tous les intermédiaires possibles. Mais ce genre d'observation qui nécessite du temps et du nombre n'est pas donné à tout le monde. D'où l'intérêt et la longue vie des "espèces descriptives" dans la littérature.
De même, le dimorphisme sexuel, souvent très prononcé chez les ammonites, est rarement pris en compte dans cette taxinomie descriptive (on continue de parler de Macroscaphites et Costidiscus pour ne citer que ceux-là). Et il n'est question ici que des ammonites...