Mise au point:
1) Les méthodes pour classer les roches magmatiques sont de 2 types :
- par reconnaissance et quantification des minéraux constitutifs et utilisation du diagramme QAPf (Quartz, Feldspaths alcalins, Feldspaths plagioclases et feldspathoïdes, Streckeisen 1976). Ceci revient à ne considérer que les éléments Si, K, Ca, Na. Sur la droite entre A et P on repère le pourcentage P/P+A.
- par report des résultats d’analyses chimiques sur des diagrammes.
- La méthode TAS (Le Bas 1986) avec la répartition selon les secteurs du diagramme de Cox et Arkell et qui ne considère que Si, K et Na
- La méthode Debon et Lefort (1983) qui considère Si, K, Na et Ca
Aucune de ces méthodes ne fait intervenir Fe et Mg les éléments qui représentent les ferro-magnésiens colorés.
Rem : les méthodes QAPf et TAS sont celles reprises le plus souvent et notamment dans la dernière édition du Dictionnaire de Géologie.
2) L’indice de coloration mesure la quantité exprimée en pourcentage de minéraux colorés(définis dans le groupe M’).
Hololeucocrate 0-10
Leucocrate 10-35
Mesocrate 35-65
Melanocrate 65-90
Holomélanocrate 90-100
Ces termes traduisent des plages de quantités de minéraux colorés qui reflètent la teneur en Fe et Mg de la roche. Mais, comme déjà dit, ces éléments ne sont pas utilisés dans les classifications.
Au pôle P du diagramme QAPF, on trouve les basaltes mélanocrates, les gabbros mésocrates ou mélanocrates, les anorthosites leucocrates.
Au pôle A, opposé au pôle des basaltes, on s’attend à trouver des roches claires. Cependant, les syénites à néphéline sont loin d’être claires : méso à mélanocrates.
Conclusion : ce n’est pas pour rien que les minéraux colorés n’entrent pas dans les méthodes de classification. Ce n’est pas par insuffisance des méthodes mais par impossibilité et les quelques exemples ci-dessus le démontrent.
L’indice de coloration n’est pas un critère professionnel pour classer les roches. Ca permet juste d’indiquer au lecteur que la roche est + ou + chargée en minéraux colorés. Autrement dit c’est juste un qualificatif qu’on ajoute au nom de la roche, genre syénite mésocrate ou monzonite leucocrate.
Exemple: “The dominant alkali feldspar syenites are leucocratic to mesocratic rocks, whilst the fine- to medium-grained varieties are mostly mesocratic.” http://www.scielo.br/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0001-37652008000200014
Remarque : dans cet article, comme dans tous les articles ou ouvrages de pétrographie, les nombres sont exprimés avec 2 chiffres après la virgule (résultats de moyennes).