Jean Baptiste DELORT

Bonjour Cela a l'air passionnant ! Juste une question pour bien comprendre ce que vous recherchez exactement. En général, le minéralogiste amateur nomme "chlorite" tout silicate d'aspect pailleté parce qu'il n'a pas les moyens analytiques pour confirmer ou infirmer ces suppositions. En fait, le terme chlorite désigne le groupe de 13 espèces dont clinochlore et chamosite sont les plus communes : http://www.mindat.org/min-1016.html (si mindat est bien à jour !) Donc, si j'ai bien saisi, votre post a pour but de trouver, par l'intermédiaire des géoforumeurs, des échantillons différents (par gisement) de ces 13 espèces ? (Si c'est exact, ce n'est pas une mince affaire, car mis à part le clinochlore, les autres espèces sont plutôt rares). Question subsidiaire : l'étude est-elle restreinte au groupe de la chlorite ou prend-elle en compte aussi les aluminosilicates de fer et magnésium de la famille du clinochlore ? (http://www.mindat.org/search.php?cim=16.19)

Pour l'article il faut avant tout remercier l'auteur, c'est à dire Daniel Gol (Daniel, si tu nous lis... !) Pour les photos, il faudrait dire aux pro. qu'ils les postent !!! sinon je vais me mettre à

Merci pour ta réponse. D'un point de vue théorique, il ne serait peut-être pas impossible de rencontrer la langite autrement qu'en néoformation... à voir. La galène est intéressante car elle est susceptible d'indiquer une microminéralogie associée originale pour le micromonteur (c'est le cas à Alzen) ; d'autre part, je mets ma main à couper que bon nombre de mineralos se sont mépris sur l'identité supposée de galène... l'espèce ullmannite (sulfure de nickel et d'antimoine) présente des similitudes morphologiques avec la galène ; elle est signalée microscopique mais il existe des endroits des Pyrénées où elle a été macroscopique. En ce qui concerne la liste que je propose, visiblement je n'ai pas été assez explicite : elle n'est pas exhaustive, elle comptabilise les espèces intéressantes non photographiées (car non retrouvées de façon certaine, déterminées par analyse) dans l'article du Règne minéral. Un échantillon de réalgar est visible au musée des mines (de Paris), l'adamite a très certainement été trouvée par des micromonteurs, hémimorphite et smithsonite sont des espèces banales et la cuprite est associée au cuivre natif (rien d'étonnant). Je comprends bien que je demande peut-être l'impossible (c'est à dire voir/trouver des micro-minéraux d'espèces microscopiques étudiées par le BRGM) mais c'est quand même légitimement le travail du minéralogiste descriptioniste ! Quel dommage ! Si tu en as suffisamment pour un échange je veux bien ! (même un échantillon aussi petit qu'il soit)

Bien sûr, je peux te procurer cette thèse ; le seul problème c'est que je n'ai que la version papier (pas numérisée) ; il faut qu'on se débrouille autrement : ou te l'envoyer ou te la faire passe par quelqu'un (elle comporte 140 pages). Je pourrais aussi te scanner quelques pages mais je pense qu' il vaudrait mieux que tu la voies en intégralité. Cela étant, elle date de 1960, et je suppose qu'un certain nombre d' hypothèses, de théories et de conjectures qui sont faites dedans sont aujourd'hui dépassées. Il est vrai que l'engouement suscité pour Alzen a été dû aux teneurs du minerai en métal argent mais le site avait fait l'objet, bien auparavant, de diverses exploitations, entre autres des fouilles ont permis de mettre à jour des objets moyenâgeux relatifs à l'exploitation du fer. Je comprends que tu n'aies pas vraiment l'équivalent de ce gisement chez toi, parce qu'il est assez particulier ; cependant dans le monde, vis à vis de la complexité (dans la quantité des espèces métalliques), plusieurs "monstres" de gisements détrônent facilement Alzen (en Asie par exemple ou en Europe du Nord). Après, du point de vue de la géologie, il faut tout examiner.

En outre, je ne peux pas m'empêcher de remercier particulièrement smoky : c'est avec lui que je me suis rendu pour la première fois à Alzen profitant de son expérience.

Merci trenen23 de t'intéresser au sujet ! Oui, effectivement c'était la remarque judicieuse à faire, relativement à la métallogénie : les minéraux sont primaires. Cela dit, il y a tout de même des espèces d'origine secondaire (en particulier l'anglésite si je ne m'abuse) ; je ne sais pas jusqu'à quel point il est pertinent de les "comptabiliser" dans la liste des espèces... en fait, pour avoir potassé la thèse de Tourenq (sur le complexe minier d'Alzen) qui fonde l'origine des filons sur le fait que la minéralogie soit primaire, il semblerait qu'il faille voir les minéraux secondaires comme dérisoires en quantité par rapport aux autres minéraux/minerais. Dans ce cas précis, je pense qu' il serait nécessaire d'avoir l'avis d'un métallogéniste.

Merci Benj ; cela fait plaisir d'avoir les félicitations de la Bretagne !

Bonjour Frédéric. ... moi aussi je pense à de l'épidote ; cela dit, il serait possible d'avoir à faire à des silicates de calcium non alumineux de type ferro-actinolite, signalée sur mindat (publication du congrès géologique international 1980), ou à de la clinozoisite (aluminosilicate de calcium non ferrique) dont une photo semble correspondre, mais il y a aussi d'autres candidats possibles (http://www.mindat.org/loc-49408.html). Je profite de ta présence pour souligner que tu es l'un de ceux qui a eu le plus de mérite relativement à la prise de risque dans l'exploitation des minéraux d'Alzen ; on n'a jamais toutes les garanties de ressortir intègre de chacun de ces types d'expéditions !!! Bonjour Michel. C'est bien d'avoir individualisé la scheelite avec du bon matériel UVB ; on n'a pas ainsi de doute avec le bleu caractéristique du minéral en ultraviolets.

Bonjour Maurice. Merci d'être sensible aux lettres. Je partage ton avis, il ne fait pas de mal, de temps en temps, d'utiliser un vocabulaire moins courant que celui de tous les jours ; l'idéal est de trouver un juste milieu entre registre vulgaire "pipi, popo, quartz..." et un langage trop pédant. D'un point de vue purement mathématique, ma participation à l'article pèse un onzième en tout (3 pages sur 17 de texte) ; dans le futur j'aimerais bien en faire un (également complet) qui ne néglige pas "l'humain" ; j'attends d'avoir tous les éléments pour assurer un résultat. Bonjour Éric. Malgré l'indéniable difficile accessibilité du coeur de la mine, il y a moyen de ramener des cailloux sans prendre de risques inconsidérés ; dans les déblais par exemple, on doit pouvoir trouver des choses pas inintéressantes. Bonjour Laurent. Bonne intervention ! tes photos sont chouettes ! Je me pose plusieurs questions : *Peut-on trouver (à Alzen) de la langite qui ne soit pas une langite de néoformation ? *Tu as dû trouver la cérusite à proximité de plomb ; y avait-il de la galène ? Malheureusement, on n'est pas parvenu à retrouver certaines des espèces de la longue liste de minéraux d'Alzen référencés par le BRGM (même si un bon nombre ne se rencontre certainement qu'à l'état microscopique). Si quelqu'un pense avoir trouvé acanthite, anglésite, arsénopyrite, boulangérite, chalcostibite, digénite, énargite, gersdorffite, jamesonite, linnaeite, miargyrite, polybasite, proustite, siégénite, ullmannite ou violarite, une photo est la bienvenue !

Le complexe minier qui a subi de multiples exploitations au cours des siècles passés a donc fait l’objet, ces dernières années, de campagnes de recherche de minéraux. C’est un site dangereux qui requiert d’être abordé par des prospecteurs expérimentés… En somme, ce lieu n’est pas dédié à la « balade familiale dominicale » ! Parfois, on dirait que les vibrations du vol d’un moustique (s’il pouvait être présent en un tel endroit !) suffiraient à faire effondrer l’enchevêtrement de blocs et de poutres de bois pourri. D’un point de vue rationnel, chacun de nous (minéralogistes amateurs) aurait dû établir contrat de ne point narguer la déesse Lyssa ! Mais, comme courage et bravoure sont vertus latentes de l’Homme, la divine ensorceleuse eut raison de la couardise, et, sans angoisse ni épouvante, les preux minéralogistes descendirent les « puits de la mort » à la recherche des opulentes poches de leurs rêves.

Quelques remarques : Le flottant de calcite de 20 cm provient de la poche dont j'ai mis la photographie plus haut (seconde poche). Le flottant de quartz (de 14 cm) a été sorti de la première poche (première photo) ; en ce qui concerne les sulfures, cette cavité ne contenait malheureusement que d'anciennes tétraédrites (deux box-work de cristaux sont visibles sur le côté droit de la pièce) ; par contre, nous avions pu sortir de fragiles ramifications de cuivre natif altéré (?) dont une belle photo est visible en page 13 de l'article. Merci du compliment ! J'ai essayé de m'appliquer surtout pour faire les photos de ces pièces qui font partie de la collection.

Quelques cailloux maintenant ! Aragonite cuprifère néoformée ; 6 x 5 x 2,5 cm ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) Tétraédrite ; taille du cristal : environ 1,5 cm ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) Biterminé de calcite ; 9 x 5 x 5 cm ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) Azurite en micro-cristaux ; 5 x 3 x 1,5 cm ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) Calcite ; 10 x 7 x 6 cm ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) Flottant de quartz ; 14 x 12 x 5 cm ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) Calcite sur sidérite ; 3,5 x 4 x 2 cm ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) Dolomite, calcite et quartz ; 13 x 8 x 5 cm ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) Calcite ; 20 x 12 x 5 cm ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) Cristal biterminé de calcite ; 16 x 11 x 10 cm ; mine d’Alzen-Lina (Ariège)

À l'occasion de la publication du dernier numéro du Règne Minéral sur l'ancienne mine d'Alzen (Ariège), voici quelques photos, témoins de bons souvenirs passés sur le site http://www.minerauxetfossiles.com/index.php?page=039 Coucher de soleil vu depuis le secteur minier d’Alzen (Ariège) Descente vers les niveaux inférieurs ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) ; 2007 Poche de flottants de quartz (jusqu’ à 30 cm) partiellement oxydés ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) ; 2009 "À table !!!" Poche tapissée de cristaux de calcite avec inclusions de pyrite ; profondeur de la cavité 2 à 3 mètres ; mine d’Alzen-Lina (Ariège) ; 2009

Petite page de publicité !

Merci, CLERGUEMORT, d'avoir agrémenté le post des Pyrénées de ces fluorites reliques, cela fait bien plaisir. Une fluo massive de coloration bleu-vert est abondante ailleurs (par exemple dans le Tarn) mais compliquée à trouver au jour d'aujourd'hui dans les Pyrénées. De même, la forme des cristallisations d'Hélette est elle aussi fréquente (par exemple en Espagne) mais bien rare des les Pyrénées.

très bonne remarque. Les champs des Petites-Pyrénées contiennent des formations siliceuses de divers faciès (de type "géodes des Landes" ou calcédoines) avec des cristallisations (chétives) plus arrondies et triangulaires que prismatiques hexagonales. (Cela vient de la précipitation du silicium dans les calcaires, ce qui n'a aucun rapport avec les quartz de type alpin). Petite anecdote, quand j'étais gamin, j'avais trouvé une petite géode de quartz, dans un endroit inconnu de tous (que je sache), perdu dans un bois des Petites-Pyrénées, et dans cette géode est venu se former un agrégat très très légèrement bleuté... était-ce de la célestite ???

Bonjour Éric, Apparemment je n'ai pas été assez explicite ! Mon message du 30 octobre 2016 est une farce ! Il n'y a jamais eu de quartz à âme de 40 cm à Montsaunès pas plus que dans les Pyrénées et d'ailleurs sans doute pas dans le monde entier non plus. D'un point de vue de la géologie (jusqu'à preuve du contraire), il est impossible de trouver un quartz de "type alpin" au niveau du piémont pyrénéen de la Haute-Garonne ! La photographie que j'ai insérée correspond à une photo de quartz âme incolore prise sur internet et grossièrement retouchée pour avoir un vague effet fumé. Je suis désolé d'avoir entaché le post d'une plaisanterie... elle n'avait que le but d'apporter un peu d'humour (sur cette Terre parfois "tristounette") et de continuer à faire fonctionner la "dérision" comme nous la pratiquons entre nous, fred09 et moi.

Merci, bouchon, pour la réponse. Effectivement, en faisant réfléchir la lumière sur les faces des cailloux on voit bien qu'aucun de ceux qui sont photographiés ne sont cristallisés (au sens de la minéralogie du moins, pas au sens de la chimie). Malgré ce que certains peuvent dire ("pas cristallisé donc pas intéressant"), moi j'aime beaucoup ce genre d'échantillon technique.

Bonjour rutile65, Il y a un moment que je n'ai pas de tes nouvelles... petit MP !

... ils font quelle taille, ces morceaux de fluo ? Sur les photos, on ne voit pas s'il y a au moins une face libre (cristallisée) ; je ne pense pas, mais il est légitime de se poser la question !

moi, ils m'ont plu et ils me plaisent toujours (contrairement au message du 30 octobre sur le quartz à âme, là mes propos ne sont pas une plaisanterie !)

"... cela ne m'étonne pas du tout que ce soit toi qui aies le meilleur... comme d'habitude !!!"

La taille maximale connue pour un quartz à âme fumé pyrénéen est de 40 cm de long pour 20 cm de large : c'est moi qui l'ai trouvé l'année dernière en me promenant sur le secteur de Salies-du-Salat, précisément dans un champ de la commune de Montsaunès. (Pour la roche hôte c'est de la terre) C'est une provenance un peu inattendue et inédite, et cela contribue à faire toute l'originalité du spécimen... La photo suivante sert de preuve :

... c'était déjà mentionné dans l'ouvrage de Monsieur Berbain à l'époque où il est paru, et l'allanite aussi (mais pas les autres espèces). oui, c'est sûr !

...non, le rutile est connu depuis beaucoup plus longtemps (10 ans au moins). Sinon, il est intéressant de constater qu'il y a une évolution positive de ce site comparé à d'autres dont ce n'est pas le cas.