Merci, j'en ai autant à ton service.
Merci de vous creuser les méninges avec moi, c'est un grand plaisir. Je ne sais pas trop si vous pensez au cas Arignac ou à l'autre, mais je crois qu'on ne peut pas trop raisonner sur les anions (CO3, Cl, SO4) qui entrent dans la composition des scapolites. Soit ils sont présents dans la roche (carbonate, sulfate) et il n'en manque pas soit ils sont apportés par la solution aqueuse et ils ne reflètent pas ce qu'il y avait dans la roche avant le passage du fluide.
Pour comprendre qui est éventuellement transformé en scapolite, c'est plus simple de raisonner sur le rapport Si/Al, qui est bien plus difficile à modifier par le fluide parce que ni Si ni Al ne sont très faciles à transporter par rapport aux anions (ce point mérite discussion, c'est trop schématique, mais on le fera plus tard si besoin est). Le rapport Si/Al vaut 3 dans la marialite pure (comme dans l'albite) et 1 dans la méionite pure (comme dans l'anorthite). Le monde est simple : une scapolite, c'est un plagioclase déguisé qui profite des anions de la solution pour devenir stable. A mon sens, quand on transforme en scapolite un plagioclase basique comme c'est le cas dans les ophites des Pyrénées, on s'attend plutôt a trouver une composition tirant sur la méionite. Dans les échantillons d'Arignac, au contraire, j'ai l'impression (à cause de la basse biréfringence) que la composition est proche du pole marialite et j'envisage donc très sérieusement l'idée que ce soit du quartz qui est scapolitisé (ce serait peut-être une première, il faut creuser la biblio) ou un autre silicate pauvre en Al (diopside, olivine...si on est vraiment dans un marbre). Je pense qu'il est exclu que le fluide ait transformé du plagioclase dans ce cas précis, car les inclusions que je vois ne sont pas les restes d'un grand cristal de plagioclase, ils auraient une orientation commune comme de bonnes petites reliques. L'enquête suit son cours...