En voilà un sujet de discussion passionnant,
Félicitations à Gaël pour ce nouveau post et toutes les belles découvertes qui vont suivre.
Cela va être difficile de répondre à toutes les questions et interrogations, mais sans ambiguïté et c'est je pense suffisamment démontré dans la publication de Le Quenoy, les faciès sableux glauconieux fins et bien triés de la base du site, n'ont rien à voir avec les dépôts supérieurs où les vertébrés continentaux et l'ambre ont été trouvés.
On retrouve d'ailleurs cette même configuration sur le site de Rivecourt (connu trop sur le tard) et pourtant les niveaux sup ne sont pas d'après (Smith et al.) les mêmes que ceux de Le Quenoy.
La notion de remaniement est à prendre dans son sens premier, reprise d'un stock initial (simple effet abrasif local du chenal). Dans le cas de ce secteur, il y a probablement très peu de transport entre ces 2 unités aux cachets si différents, et d’une manière générale peu ou pas de différence d'usure sur les requins.
Pour ce qui est de la datation des requins, clairement on n’a pas les mêmes ordres d'échelles qu'avec d'autres marqueurs biostratigraphiques (sujet déjà évoqué), il n'en reste pas moins que faute d'autres éléments paléontologiques, ils peuvent apporter une bonne idée sur l'âge de certains niveaux.
Concernant les environnements, et en particulier les fleuves, les requins ont certes pour certaines espèces des facilités migratoires, mais l'accoutumance à des eaux peu ou pas salées n'est pas si simple. Dans notre connaissance de la faune actuelle moins de 1% des espèces à cette faculté. Dans le registre élasmobranches fossiles du Cénozoïque, on constate d’ailleurs que peu de publications évoquent des faunes de ce milieu.