Pour faire (très) simple : qui dit méthane dans le milieu dit excédent d'alcalinité, et qui dit excédent d'alcalinité dit carbonate facilement précipité.
C'est la même "succession logique" qui est à l'origine de nodules concentrant les carbonates dans des séries détritiques (y compris les septarias dans certains cas), voire de véritables "cheminées calcitiques" dans les fractures par où le méthane remontait à travers un fond marin relativement perméable (argiles peu compactes, silts et sables) :
(exemple du Maroc - on voit sous le marteau des filonnets de calcite très blanche qui s'entremèlent vers le haut pour former de véritables "tuyaux" verticaux à travers l'argile noire toarcienne, d'ailleurs certains surgissent comme "de nulle part" à travers l'argile un peu au-dessus)
Accessoirement, lorsque du méthane remonte et suinte durablement dans un même coin de fond marin : c'est du pain béni pour toute une ménagerie, un peu à la façon des "oasis" autour des fameux fumeurs noirs des abysses... sauf que là c'est du gaz de pet de vache, c'est pas chaud du tout ("suintement froids", pour ceux qui aiment la littérature chercher cold seeps ou methane seeps), c'est des créatures moins exotiques.
Il n'empêche, ces récifs de méthanophiles et autres communautés chimiotrophes se trouvent assez couramment dans le registre fossile : concentrations aussi denses que localisées de bestioles pas forcément très originales (= lentilles de lumachelles à bivalves, vers, brachiopodes...) au milieu de kilomètres cubes d'argiles totalement stériles.
Les paléontologues habitués des "Terres" aussi "Noires" que monotones, du précambrien à l'actuel, voient sans doute de quoi il s'agit.