André, juste pour le plaisir de discuter
Nos élèves neutres (et pas neutres d'ailleurs!) comme tu dis ont pour la plupart un fond culturel judéo-chrétien ou tout au moins issu d'une des religions du livre. Dans ce fond se trouve toujours l'idée que l'homme a été crée par Dieu et tout au moins qu'il est le sommet de la réalisation.
L'argumentation comme quoi ça n'est pas le cas et que le finalisme n'est aucunement nécessaire en sciences demeure somme toute relativement récent et du coup les représentations initiales de la majeure partie de la population sont finalistes, ce qui n'impose pas qu'ils soient obligés de devenir des créationistes obtus militants d'ailleurs.
Cette vision non finaliste des choses n'a pas été possible tant que l'homme ne disposait pas d'explications à l'aspect et au fonctionnement du monde qui l'entourait. Il était alors obligé de faire appel à des esprits, des dieux et se faisant, de se construire un monde spirituel religieux. Les arguments disponibles à l'appui des mécanismes de l'évolution permettent dans ce domaine de s'affranchir de la nécessité d'un "deus ex machina". Je ne sais pas ce qu'il en, serait pour la physique quantique et l'origine de l'univers.
A mon humble avis, il faut donc une démarche intellectuelle volontariste ou provoquée ( par l'Ecole, le Collège ou le Lycée) pour une prise de conscience, de ce caractère non finaliste de l'évolution d'où notre rôle essentiel et nous batissons sur des fondations imprégnées de finalisme.
Le gag, c'est que le finalisme n'est absolument pas incompatible avec le fait que nous appartenions à la famille des singes, c'est bien la preuve que derrière tout ça se trouve des notions de valeurs, une hiérarchie et pour tout dire un rôle du sens des mots qui ne doit rien au raisonnement, singe implique macaque implique idiot tout juste bon à singer l'humain, ce qui n'a rien à vois avec la définition biogique de la famille, singe animal tétrapode, mammifère, primate possédant des ongles (bon OK, je viens de l'inventer, je n'ai pas révisé, honte à moi).
Par contre il est clair qu'on ne pourra pas s'affranchir de ce passé dans notre manière d'aborder le sujet
Bonne soirée à tous
Serge, prof de SVT, historien refoulé mais piètre philosophe