Mathieu à ma connaissance sur les petits cours d'eau (je ne me souviens plus lesquels sont en première ou en seconde catégorie), le propriétaire est propriétaire du lit jusqu'à la moitié et de la totalité s'il est propriétaire des deux berges.
Par contre si je me souviens bien, il ne peut pas empêcher l’accès pour pécher, mais pour orpailler (pour l'or) l'autorisation du propriétaire est obligatoire. Pour le Sioulot, je vous garantis que depuis deux ans la fréquentation visible (les trous, parce que perso, j'y passe hors saison) a vraiment explosé.
Pour les dérives des riverains du Sioulot, j'en connais certaines, le propriétaire avec lequel j'ai le plus discuté et qui est bien remonté est le même qui me donnait l'autorisation avant et avec qui on discutait agriculture, méthodes de gestions des terrains et qui venait me voir gratter quand il faisait traverser son troupeau (on discute toujours très amicalement, mais je ne peux plus gratter !), il ne me semble pas être le bourrin de base. Je crois qu’il y a le ras le bol de voir des gens qui se servent sans rien demander à personne alors que si le paysan déverse du fumier trop près de la rivière et qu'il se fait prendre l'amende est salée (ce qui est normal). Le mec ou les mecs qui ont ratissé tout le lit de la rivière à un endroit sont repartis peinards.
Pour le problème des trous et des crues je le retrouve de manière récurrente comme orpailleur, c'est un classique du Salat qui est une bien plus grosse rivière. C'est partiellement vrai, certains gros trous avec leur bourrelet de déblais semblent intensifier l'impact des crues sur les berges avant qu'elle ne les rebouche.
De toute manière, je crois réellement que ça ne coûte pas grand chose d'être discret et de reboucher son trou en partant (plus dur si c'est une baignoire de 2 m3 !!!, mais c'est rare).
On a une activité qui est toujours sous le risque d'une interdiction beaucoup radicale si les DREAL et l'ONEMA s'y intéressent de près, autant être discret. Comme je l'ai souvent écrit, tant qu'il n'y a pas d'impact visible et évident, on nous tolérera de manière plus ou moins bienveillante (franchement bienveillante pour mes contacts), l'érosion des berges par les troupeau en accès à la rivière préoccupe plus la DREAL de chez moi en Limousin que la trentaine d'orpailleurs qui bougent deux ou trois m3 de sable par an (et encore en Limousin, c'est beaucoup) quand ça posera un problème on interdira.
Amitiés, Serge
PS: je n'avais pas vu la fin, si la concentration en saphirs du Sioulot a diminué apparemment depuis les années 80-90, je n'ai pas trop peur pour le potentiel, sur les dix dernières années j'ai régulièrement récupéré un tube à hémolyse de saphirs tout venant par seau de concentré batée (coupé au dessus de la magnétite). Il est sur que à l'endroit qui a été raclé, il n'y en aura plus mais les zigs ont du récupérer un gros bocal à confiture de saphirs tous calibrés, très beaux à la bino mais bon en masse, ça jette pas beaucoup, pour moi strictement aucun intérêt, je ne sais d'ailleurs pas ce qu'ils ont pu en faire .
Mon intervention n'a donc pas pour but de conserver pour moi une richesse bien connu de tous, avant ces derniers mois, c'était de dire "préservons la ressource pour que tout le monde puisse en profiter", mes élèves ont vu le Sioulot, c'était génial de les voir découvrir leur premier saphir en vrai, pareil pour un copain coutelier, ils n'y sont jamais revenus mais ils ont vécu une belle petite aventure...