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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

Proposition de loi au Sénat sur le patrimoine géologique, les fossiles et les minéraux


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Les plus jeunes ou les distraits ne s'en souviennent plus, à noter que les personnes qui pilotent actuellement au niveau national l'inventaire du patrimoine géologique sont à l'origine de cette proposition de loi...

J'ai souligné qq passages sympa :-).

Je suis retombé dessus là, je n'ai pu m'empêcher de partager cela avec vous :-).

N°23

SENAT

SESSION ORDINAIRE DE 1996-1997

Annexe au procès-verbal de la séance du 9 octobre 1997.

PROPOSITION DE LOI

visant à la protection du patrimoine géologique,

PRESENTEE

Par MM. Louis SOUVET, Michel ALLONCLE, Louis ALTHAPE, Henri BELCOUR, Jean BERNARD, Jean BIZET, Paul BLANC, Mme Paulette BRISEPIERRE, MM. Robert CALMEJANE, Jean-Pierre CAMOIN, Gérard CÉSAR, Jacques CHAUMONT, Désiré DEBAVELAERE, Jean-Paul DELEVOYE, Jacques DELONG, Charles DESCOURS, Gérard FAYOLLE, Alain GÉRARD, Charles GINÉSY, Daniel GOULET, Adrien GOUTEYRON, Emmanuel HAMEL, Bernard HUGO, Jean-Paul HUGOT, Roger HUSSON, André JOURDAIN, Christian de LA MALÈNE, Gérard LARCHER, Jacques LEGENDRE, Pierre MARTIN, Lucien NEUWIRTH, Mme Nelly OLIN, MM. Joseph OSTERMANN, Jacques OUDIN, Victor REUX, Jean-Jacques ROBERT, Michel RUFIN, Maurice SCHUMANN et René TRÉGOUËT,

Sénateurs.

(Renvoyée à la commission des Affaires culturelles, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)

Patrimoine.

EXPOSE DES MOTIFS

Mesdames, messieurs,

La France est l'un des seuls pays d'Europe à ne pas disposer de texte protégeant spécifiquement le patrimoine souterrain : minéraux, fossiles, géomorphologie, stratigraphie, tectonique, mines anciennes, grottes, etc.

L'article 1er de la loi du 10 juillet 1976, instituant un cadre légal dans ce domaine, est lacunaire sur plusieurs points. Il ne mentionne pas l'existence de ce patrimoine spécifique, lequel n'est cité que pour la création des réserves naturelles (article 18). La notion de ce patrimoine souterrain n'est pas non plus reprise dans l'article 23 qui prévoit la création des réserves naturelles volontaires, posant par là même le problème de la légalité de celles qui existent.

La loi n° 95-101 du 2 février 1995 apporte une petite avancée dans ce domaine avec ses articles 56 X et 93, mais ne prévoit que la protection d'espaces et non pas d'espèces fossilifères ou minéralogiques. Il en découle des ambiguïtés peu compatibles avec une protection efficace.

L'existence d'une législation globale prenant en compte l'ensemble du patrimoine géologique est nécessaire dans un pays comme la France qui a été longtemps le phare de la géologie mondiale avec la définition de très nombreux étages géologiques, les stratotypes, qui servent de références pour l'ensemble de la communauté scientifique internationale avec le développement d'une paléontologie reconnue elle aussi à l'échelle internationale grâce à de grands chercheurs et à l'existence de très nombreux gisements d'une richesse exceptionnelle.

Il convient de rappeler l'existence :

- d'un patrimoine minier très développé, témoignage de près de 2500 ans d'histoire industrielle de notre pays, recelant encore d'innombrables minéraux, de nombreux vestiges archéologiques ;

- de très nombreuses grottes, berceau de la spéléologie mondiale, dont plus de 100 drainent un important tourisme (6 000 000 de visiteurs par an) et de nombreuses autres qui abritent un patrimoine biologique et minéralogique méconnu et fragile, d'intérêt international.

C'est l'ensemble de ce patrimoine qu'il est nécessaire de protéger par une loi spécifique car il est de plus en plus menacé :

1. les sites paléontologiques et minéralogiques sont pillés par les collectionneurs et les marchands. Les pièces ainsi arrachées sont vendues dans les bourses françaises (150 bourses) et étrangères.

Dans une fouille paléontologique, chaque couche de terrain enlevée est un morceau de temps qui s'envole, qui perd sa trace. Un gisement peut être considéré comme un livre qu'on ne peut lire qu'une fois, qui s'autodétruit au fur et à mesure de sa lecture.

Les pilleurs de fossiles (et de minéraux) volent des vestiges sans extraire leur histoire qui est perdue pour tous à tout jamais. Or, il s'agit en priorité de comprendre ce qui s'est passé il y a plusieurs milliers ou millions d'années et de reconstituer le contexte, le climat, l'évolution du milieu, de la flore et de la faune aujourd'hui disparues, à partir d'études approfondies, d'analyses isotopiques, sédimentologiques, palynologiques, etc., un travail de recherche toujours en équipes pluridisciplinaires.

Tandis que les scientifiques tentent d'exhumer patiemment la vie, ou l'histoire du lointain passé, leurs lieux de travail sont dévastés par les pilleurs et l'ensemble des sites est détruit faute d'une réglementation appropriée et leur auteurs rarement connus, leurs méfaits faiblement condamnés, puisqu'un seul crâne d'ours des cavernes se vend de 4 000 à 40 000 F et que les peines maximum ne dépassent guère 5000 F d'amende ! Certaines pièces de vertébrés fossiles en provenance de l'Hexagone atteignent plusieurs dizaines de milliers de francs à l'étranger, rendant impossible leur acquisition par les musées nationaux. Les amateurs ont bien sûr un rôle à jouer, comme en archéologie, mais dans le cadre d'une réglementation qui n'existe pas à l'heure actuelle.

Enfin, la protection des fossiles et des minéraux ne mobilise que très peu de personnes, il s'agit pourtant de nos origines, de notre mémoire, de la mémoire de la terre.

2. Les anciennes mines sont aussi vidées de leur contenu minéralogique et archéologique puis utilisées comme terrain de sports ou de jeux par certains, et ce sans aucun contrôle, et souvent au mépris de la réglementation existante du ministère de la culture.

3. Les grottes sont devenues des stades et des espaces de liberté où personne ne contrôle ce qui s'y passe, les problèmes de conservation sont de plus en plus préoccupants. Les spéléologues explorent, élargissent des passages (souvent aux explosifs), découvrent des éléments importants de notre patrimoine culturel et naturel. La loi doit permettre un contrôle de ces découvertes. Mais la loi ne doit pas induire d'effets pervers. C'est pourquoi il convient de dresser une carte des sites paléontologiques nationaux et d'établir un réseau de correspondants chargés de les surveiller. Sans cette précaution élémentaire, l'échange ou la vente de pièces à l'origine douteuse se fera avec plus de vigueur en direction des circuits parallèles déjà trop actifs. Cela ne manquerait pas de provoquer une inflation des prix et en définitive une aggravation de la situation présente, allant par là à rencontre du but recherché.

Face à cette problématique globale, des solutions simples sont pourtant possibles :

Protection des sites géologiques, création des arrêtés de protection de « géotopes »

Le géotope est à la géologie ce que le biotope est à la biologie.

La loi du 10 juillet 1976 prévoit la création des arrêtés de protection de biotope qui est un outil remarquable de simplicité, déconcentré à l'échelle du préfet. Il est rapidement devenu une forme de protection indispensable à la survie des espèces protégées et aux milieux naturels.

La création des arrêtés de protection de géotopes permettrait de combler un vide important dans la protection de notre patrimoine géologique.

Le terme de géotope est de plus en plus utilisé par les géologues à l'échelle internationale, un géotope est une portion de territoire dotée d'une valeur pour les sciences de la terre.

Les différentes formes que peut revêtir un géotope sont :

- un gisement de minéraux ;

- un gisement de fossiles ;

- une ancienne mine ;

- une coupe stratigraphique ;

- un site d'intérêt tectonique ;

- un site pédologique ;

- un site volcanique ;

- un site hydrothermal ;

- un site géomorphologique ;

- un site glaciaire ;

- une grotte ;

- une carrière particulièrement intéressante pour ses fossiles, ses minéraux, sa stratigraphie...

Certains de ces géotopes pourraient avoir une vocation purement scientifique, d'autres touristique, éducatif, etc., suivant la gestion prévue. En effet, les sites géologiques peuvent avoir une valeur scientifique, pédagogique et économique très importante, telle la réserve géologique de Haute-Provence.

A part les grottes, et parfois les anciennes mines, l'avantage des sites géologiques est leur faible étendue (quelques dizaines à quelques centaines de mètres). Ils sont situés la plupart du temps sur une à quelques parcelles, l'étendue des contraintes induites seraient donc faibles à très faibles.

La protection du patrimoine géologique et des différents éléments qui le composent : les gisements de minéraux et de fossiles, les sites géomorphologiques, les sites stratigraphiques, les sites tectoniques, les grottes, les mines anciennes, ainsi que leur protection contre toutes causes de dégradations qui les menacent sont d'intérêt général.

Il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du patrimoine géologique dans lequel il vit, le patrimoine géologique étant la mémoire de la terre. Les activités publiques ou privées d'aménagement, d'équipement, de production et de recherche doivent se conformer aux mêmes exigences.

La réalisation de ces objectifs doit également assurer l'équilibre harmonieux de la population résidant dans les milieux urbains et ruraux.

Un géotope est une portion du territoire dotée d'une valeur pour les sciences de la terre. Il peut s'agir d'un gisement de minéraux ou de fossiles, d'un site géomorphologique, volcanique, hydrothermal, glaciaire, stratigraphique, tectonique ou pédologique, d'une mine ancienne ou d'une grotte.

2° Protection des « espèces »

Il est difficile de protéger les espèces minéralogiques et paléontologiques en raison du manque de connaissance des services de gendarmeries et de douanes qui doivent les déterminer (bien qu'il soit toujours possible de faire appel aux spécialistes comme c'est le cas actuellement pour la faune et la flore).

En ce qui concerne les fossiles de vertébrés, cela est beaucoup plus facile, la reconnaissance d'un ossement fossile est vulgarisée du fait de la multiplication des ouvrages sur le sujet. De plus, en ne se restreignant qu'aux fossiles de vertébrés, on touche très peu au problème de la commercialisation.

C'est pourquoi, de façon identique à ce qui a été prévu par la loi du 10 juillet 1976 avec la liste des espèces protégées de faune et de flore, un texte pourrait prévoir que : la vente, l'achat, l'échange, le colportage de fossiles de vertébrés sont réglementés de façon stricte. La provenance de tels objets à l'occasion des ventes et des bourses d'échange pourra être contrôlée par les services compétents.

B en est de même pour les concrétisations des grottes et des mines : Tachât, la vente, l'échange, le colportage de tout ou partie de stalactites, stalagmites, fistuleuses, draperies, gours, excentriques, perles, planchers, etc., de calcite, aragonite, hydomagnésite, gypse, en provenance de grottes ou de mines fera l'objet de contrôles identiques.

3°Aménagement des grottes ou des mines pour le tourisme

Les études récentes effectuées sur les grottes ornées montrent l'impact très important que l'homme a sur le milieu souterrain. C'est pourquoi tout nouvel aménagement de grotte ou de mine pour le tourisme devrait être soumis à l'étude d'impact afin de déterminer les conditions de visites (nombre de personnes, durée, condition d'éclairement, poste ou non de sas, etc.) après avoir réalisé un état des lieux par des spécialistes de la biologie, de l'archéologie, de la paléontologie, de la minéralogie.

En résumé, j'insiste sur le fait que cette proposition de loi s'inscrit dans un schéma global de défense du patrimoine et de l'environnement, ce dernier constituant ajuste titre une des priorités de cette fin de siècle. C'est une des raisons pour lesquelles je vous demande, mes chers collègues, de soutenir et d'adopter la présente proposition.

PROPOSITION DE LOI

Article 1er

Afin de prévenir la disparition de sites géologiques, les préfets peuvent fixer par arrêté toutes les mesures tendant à favoriser la conservation des géotopes tels que sites minéralogiques, paléontologiques, statigraphiques, tectoniques, géomorphologiques, grottes ou mines anciennes, dans la mesure où ces géotopes sont nécessaires à la conservation des sites illustrant l'histoire de la terre. Ces mesures peuvent inclure la limitation voire l'interdiction d'accès à un site sauf autorisation délivrée pour un motif scientifique après avis d'une commission interdisciplinaire. Cette commission régionale est composée de géologues, hydrologues, paléontologues, archéologues, spéléologues et du service régional de l'archéologie si la cavité présente une liaison entre paléontologie et archéologie.

Article 2

La provenance des fossiles de vertébrés peut être contrôlée par tout agent assermenté et chargé de la protection des milieux et des espèces naturelles (douaniers, agents des eaux et forêts) lors de la vente, l'achat, l'échange, le colportage de fossiles de vertébrés. A cet effet, les vendeurs de ces matériaux doivent établir un inventaire précis des pièces qu'ils détiennent. Les fossiles de vertébrés ne figurant pas dans l'inventaire sont considérés en cas de contrôle comme récemment acquis et donc relevant de la nouvelle législation.

Article3

Afin de renforcer l'efficacité du présent texte, il sera procédé conjointement par les services compétents des ministères de la culture et de l'environnement à l'établissement d'une carte des sites paléontologiques nationaux. Il est mis en place conjointement par les deux ministères concernés, un réseau de correspondants chargés de surveiller les sites répertoriés.

Article 4

Dans le cas de la prospection d'un site nouveau, toute personne désireuse de procéder à des recherches, désobstruction, etc., munie de l'autorisation du propriétaire du terrain, doit également faire une déclaration au maire qui transmet au préfet pour avis d'une commission interdisciplinaire (comme prévu à l'article 1er de la présente loi).

Article 5

Les travaux d'exploration et de fouilles dans les mines anciennes tant à l'intérieur des galeries que dans les installations annexes doivent faire l'objet d'une autorisation spécifique du ministère de la Culture.

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super ! ca sera super bien protege en tout cas !! meme que plus personne ne verra plus rien....

bientot mettre un pied hors du goudron relevera de la cour penale.... en revanche, mettre du goudron partout, ca ce sera pas un probleme, puisque les fouilles preventives ont deja pris une sacree claque .

bon ben va faloir ecrire a Frederic mitterand pour aller gratouiller....

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Je n'ai pas tout lu, trop peur d'être grossier devant cette phobie du pillard qui assez souvent récupère des trucs que la nature détruira (ou même l'homme autorisé par des impératifs industriels dans certains cas).

Géopolis n'a pas eu l'opportunité de faire entendre un autre son de cloche ?

Faut pas se raconter d'histoire le pillage de site existe ou a existé, mais la destruction de site par immobilisme aussi.

Pöur la petite histoire, ce n'est pas le discours de la commission d'inventaire du Patrimoine Géologique du Limousin, à laquelle j'ai participé, ou tout du moins, l'opprobre n'est pas jeté sur les collectionneurs.

Un panneau d'interdiction coutera toujours moins cher qu'un panneau pédagogique.....

Serge

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Invité SPATHFLUO

A voir l'énergie et l'argent que dépensent les dirigeants sur certaines causes, on ne dirait pas que nous vivons dans un pays sinistré. On abîme le paysage ? Moins que les colonnes de Buren ou que le Centre Beaubourg, non ? Ça me rappelle le sketch de Coluche sur les "milieux autorisés". Tu fais quoi, aujourd'hui ? J'sais pas, je vais m'autoriser un truc... Eh bien, c'est pareil. Oh, il y a des mines, les gens vont dedans, et prélèvent des échantillons... Un hobby qui échappe à tout contrôle, à toute taxe... Pas de ça ! D'accord avec Alchimiste : bientôt, il faudra un permis pour respirer. Pauvre France !

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C'est ce qu'on dit...mais a propos de nos problématiques de mineralo j’ai de gros doutes. Surtout avec l’aspect tout sécurité des sociétés occidentales, ou personne n’ose prendre le moindre risque quitte a depenser des folles sommes (cf. grippe…).

A moins de recréer un UMP (Union Mineralo – Paleonto) ou bien un NPA (Nouveau Parti Anti-autoturlute-geologique)

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A voir l'énergie et l'argent que dépensent les dirigeants sur certaines causes, on ne dirait pas que nous vivons dans un pays sinistré. On abîme le paysage ? Moins que les colonnes de Buren ou que le Centre Beaubourg, non ? Ça me rappelle le sketch de Coluche sur les "milieux autorisés". Tu fais quoi, aujourd'hui ? J'sais pas, je vais m'autoriser un truc... Eh bien, c'est pareil. Oh, il y a des mines, les gens vont dedans, et prélèvent des échantillons... Un hobby qui échappe à tout contrôle, à toute taxe... Pas de ça ! D'accord avec Alchimiste : bientôt, il faudra un permis pour respirer. Pauvre France !

je partage assez ton avis !!!!

pareil en montagne : ouuuu !! pô bien les gratouillages de minéralos !!! par contre les piste et remontées : biennnnnnnnnnn!!!!

gratouillé dans les mines : pô biennnnnnn!!!! les mêmes mines en elles même : bof pô grave !!!!

pô vu pour les carrières ..............?? ha oui c'est déjà interdit !!! (sinon : pôôôôôô bien les gratouilles des minéralos!!! les trous béants des carrières : on s'en fout !!!)

heureusement que la France est un pays de liberté ...........

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:sourire: C'est une honte !

Personnellement, en temps qu'étudiant dans le domaine et gratouilleur amateur à la fois, je trouve ça révoltant.

Je ne vois pas d'inconvénients à ce que les 'professionnels' et les 'amateurs' (parfois plus rigoureux que les professionnels) travaillent intelligemment et sans arrière-profit... Un partenariat de ce type serait beaucoup plus fructueux pour notre patrimoine ! Pourquoi ne pas se rapprocher ? Pourquoi tant de jalousie et de chasse gardée ? Pourquoi cet état d'esprit conservateur et possessif ?

Entre les protections des sites pour le patrimoine et autres, le remblayage/réabilitation des carrières, les réserves naturelles/géologiques, les propriétés privées sur des stratotypes, les décharges publiques et ces lois abusives : qu'en est-il de notre passion et de notre loisir ??? :siffler:

D'autant plus qu'au niveau de la paléontologie actuelle, les sites français (même parfois inétudiés) sont bien souvent délaissés par nos chers paléontologues, qui "préfèrent voyager" à l'étranger...

Bien entendu, si je défends le fait de collectionner, je condamne toujours le pillage de sites uniquement pour la vente (là il devrait y avoir des mesures). A la limite, bien qu'extrêmiste dans une société de consommation, interdisons carrément la vente de fossiles (ça règlera le problème) et favorisons les bourses d'échanges et expositions !

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Bonjour,

Aux conférences de Grenoble des 24 et 25 novembre 2009 sur le patrimoine géologique en Rhône-Alpes, si certains géologues ont insisté sur le rôle nécessaire des amateurs, d'autres ont effectivement répété les méfaits (pillages) de ces derniers ; même le discours de Bernard François a été snobé (aucune réaction dans la salle). Ces conférences en disaient d'ailleurs plus sur le plan national. L'inventaire national est donc bel et bien en marche comme nous le disions dans notre compte-rendu publié dans le Règne Minéral n°91, pages 39 à 43..

RDAG

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Bonjour,

Merci Théo !

Ce projet de loi "Souvet" date effectivement de 1997 et à ma connaissance a été retiré par ses auteurs même étant donné que cela avait provoqué un tollé, non seulement de la part des associations d'amateurs, mais également de scientifiques renommés qui se sont épanchés sur cette problématique. (Eric Buffetaut, par exemple)

Peu de gens se souviennent d'un projet similaire (Krieg, années 1970) qui a été mis à la poubelle à l'époque d'une manière pratiquement identique.

Mais il n'est pas inutile de rappeler périodiquement ce qui nous pend au nez si on n'est pas attentifs !

Pour rappel, un texte à lire et relire, et compléter si vous avez des informations à ajouter...

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/28/02/...leontologie.pdf

Phil "Fossil"

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Théo,

pourquoi avoir ressorti ce projet de loi qui date de plus de dix ans ? et qui, si j'ai bien compris n'a pas été adopté ?

Serge

Je ne peux pas répondre à la place de Théo… mais je pense que (et à mon âge, pour peu que l'on ait un peu de mémoire, on en a déjà connu plusieurs de ces projets inadéquats, on a vu les " choses " se dégrader, nos espaces de liberté se restreindre, …) nous ne devons jamais oublier l'épée de Damoclès suspendue (peut-être faudrait-il mettre cela au pluriel ?) au-dessus de nos têtes : ces projets de lois sont toujours dans les cartons, il suffirait qu'un député ou un sénateur obscur veuille rattacher son nom à une loi… et qu'il réussisse à mobiliser suffisamment de voix sur son projet…

Conclusion : restons attentifs et mobilisés !

À+

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Hello, aucune raison particulière de ressortir cela aujourd'hui, juste en faisant une recherche sur le net, je suis retombé dessus, c'est en ligne sur le site Internet du Sénat. J'avais 2/3 minutes devant moi pour faire un copier/coller ici, je me dis souvent qu'hélas, on a parfois la mémoire trop courte...

CF le message de papyfred ci-dessus.

Pour cedrick, gauche/droite, pour ce type d'histoire, tout pareil, sachez que si les gouvernements changent, les administratifs dans les ministères restent, et continuent donc les même projets, tranquillement. Avec quelques autres, j'ai par exemple suivi les même interlocuteurs au ministère de l'environnement (qui change à chaque gouvernement de nom) de la fin des années 90 à maintenant, il y a eu l'alternance politique, des ministre différents, mais c'est tjs pour nos affaires les même discours, la même idéologie (sanctuariser la nature pour la protéger de l'Homme qui est mauvais) et les même projets.

Pour Trenen : un certain nombre de personnes à l'époque se sont mobilisées contre ce projet de loi, quelques asosciation aussi, tant bien que mal, pas facile d'agir en ordre dispersé, cela a donné les journées des Sciences de la Terre de Marne la Vallée, et certaines personnes se sont dit qu'il serait bien de créer une structure pour organiser quelque chose, porter d'autres idées, visions des choses, une autre dynamique, ils ont créé cette structure, qu'ils ont appelé Géopolis.

Trenen, il y a bien le bon et sympatique boulot fait par des gens de terrain, assez démocratiquement en région, et une forme de totalitarisme au niveau national, où quelques personnes se sont donné le droit de tout diriger, tout piloter, de décider d'ailleurs ce qui doit rentrer ou pas ds l'inventaire (qui à remettre en cause le travail en région), qui aura accés aux info, que faire des sites inventoriés (les classer par exemple), etc. Les régions bossent sans que leurs choix soient souverains, c'est à Paris que 5/10 personnes contrôlent tout, pour leur plus grande gloire.

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@dinomaniac80: "Bien entendu, si je défends le fait de collectionner, je condamne toujours le pillage de sites uniquement pour la vente (là il devrait y avoir des mesures)"

S'il s'agit de pillage au sens strict. C'est à dire l'épuisement radical, systématique et "définitif" d'un affleurement, pas le ramassage des ammonites qui trainent en surface sur des badlands en marnes Valenginiennes par exemple car après quelques orages celles qui affleuraient ont été détruites par les éléments et d'autres ont été dégagées. Mais attention les "anti-collectionneurs" ont tendance à qualifier de pillage tout ramassage y compris dans une carrière en activité, il faut donc bien s'entendre sur le sens des mots. Donc en cas de vrai pillage il me paraît évident que des mesures de protection s'imposent (encore faut-il que les mesures soient efficaces par rapport à l'objectif: interdire de prélever des fossiles au pied de la falaise du Blanc Nez ne les protège contre rien puisqu'ils seront détruits par les éléments en quelques marées). Une telle protection est d'ailleurs indispensable indépendamment que le pillage ait un but commercial ou pas, que les fossiles soient échangés ou vendus ne change rien au résultat sur le terrain.

Mais je ne peux m'empêcher d'épingler votre phrase car elle s'applique parfaitement aux carrières et aux mines qui sont exactement: l'épuisement systématique, délibéré et définitif de gisements uniquement pour la vente. :) :)

Il faudra donc prendre des mesures radicales conte les carrières et les mines. On peut y ajouter les chantiers d'urbanisation, routiers et autres qui ont également un but lucratif.

A moins bien sûr que ramasser 2 kgs de fossiles ou fonds de la carrière d'une cimenterie soit infiniment plus grave que d'envoyer chaque année plusieurs millions de mètres cubes dans le four à ciment.

Excellente journée à tout le forum.

jph

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Invité SPATHFLUO
@dinomaniac80:

A moins bien sûr que ramasser 2 kgs de fossiles ou fonds de la carrière d'une cimenterie soit infiniment plus grave que d'envoyer chaque année plusieurs millions de mètres cubes dans le four à ciment.

;)

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Voilà une bonne question pourquoi se focaliser sur qq kg, et pas sur qq centaines ou millions de tonnes ?

C'est "religieux", pour certaines personnes, on a quitté le souhait légitime de protéger la Nature, des objets scientifiques, pour finalement nourrir une "religion" avec ses dogmes, ses vérités révélées et donc pas discutable.

Ici tout collecteur/collectionneur est forcément un pilleur, point, cela ne se discute pas.

D'où comme l'a évoqué entre2roche avec une intervention au colloque de Grenoble une impossibilité d'écouter, d'intégrer d'autres approches, d'autres idées, d'autres "véritées", d'autres pratiques.

Cette clé de comphréhension par la "religion" n'est pas nouvelle, elle est developpée par moult auteurs pour décrire et analyser diverses mouvements écolos (une minorité certe, mais très active), qui "dérivent" vers le sectarisme autour d'une quasi religion.

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tout a fait , et a force se "sanctuariser" a tout va on risque de deriver vers l'elimination de l'homme de l'equation.

demain les hommes vivront enfermes dans des villes, ou le seul but de leur existance sera de travailler puis mourir, puisque 'une minorite sectaire sera parvenue a eliminier tout ce qui est "superflu" et sanctuariser tout endroit ou l'homme pourrait avoir un impact.

c'est ce WE les regionales ?

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