Pour répondre aux interrogations et pour essayer d'éclairer votre lanterne...
Le xénomorphisme a intrigué les premiers naturalistes comme il vous intrigue.
C'est déjà une preuve que la curiosité humaine et le doute suivent toujours les mêmes chemins.
Le phénomène de xénomorphisme bien observable en particulier sur les coquilles d'huîtres concerne la valve droite (non fixée) qui reproduit exactement l'empreinte du substatum sur lequel la valve gauche (cémentée) est soudée.
Il est dû au fait que dans ses premiers stades de croissance, alors que la coquille est encore fine, les deux valves doivent absolument rester jointives pour que l'animal échappe aux prédateurs.
C'est pourquoi le xénomorphisme ne concerne que la partie de la coquille proche des crochets, c'est-à-dire celles des premières années de croissance.
Pour employer une analogie, il faut absolument que la valve droite reste en contact avec la valve gauche et que son bord suive celui de la valve gauche comme son ombre...
Si la valve gauche est fixée sur la coquille ondulée d'une ammonite, elle prend donc un aspect de tôle ondulée et la valve droite qui la suit fidèlement en fait tout autant pour que la commissure soit régulière et que la coquille "ferme bien".
Quand la bestiole prend de l'âge, la valve fixée se détache en partie du substrat, la valve libre se développe alors avec sa "forme normale" (idiomorphie ou automorphie) et la bizarrerie du xénomorphisme n'existe plus.
Le xénomorphisme ne se transmet bien entendu pas aux descendants, mais comme certaines huîtres ont un substrat de prédilection (par ex. des Octocorallia) elles montrent de génération en génération des individus qui illustrent le xénomorphisme.
DEFRANCE donna dès 1821 une bonne description du phénomène mais ne put l'expliquer...
J'espère avoir répondu à vos interrogations.
Bonne journée, je retourne à mes Cardinia du Lias alpin.
Alcide