Les expériences sont variables mais l’observation m’amène à une autre logique géologique, une autre histoire.
Les rhizolithes sont, la plupart du temps, considérés comme des concrétions à la périphérie des racines, générées par des échanges ioniques liés à l’activité biologique de ces racines dans un sol. Le résultat est :
- des formes tordues, branchues
- une cristallisation du CaCO3 en lamines concentriques
- des vides
- des inclusions de particules en provenance du sol
- un axe central évidé correspondant à la racine maintenant disparue ou dégradée.
Sur les photos de Latruf on observe
- des objets rectilignes
- une cristallisation de calcite radiaire
- absence de vides
- absence d’inclusions
- un vide axial cylindrique dont le diamètre semble relativement important
La cristallisation radiaire de la calcite ne peut se réaliser que si les cristaux peuvent croitre librement et c’est ce qu’on observe dans les spéléothèmes. Ce qui, par ailleurs, limite considérablement les vides et les inclusions.
Reste le trou axial relativement important.
Je pense aussi qu’il représente effectivement la trace d’une ancienne racine mais, à la différence d’un rhizolite, elle n’a pas été le moteur de la concrétion mais juste le support. Il suffit de considérer qu’une racine a pénétré dans une cavité karstique où elle peut croitre en ligne droite et a été calcifiée à la manière d’un spéléothème pour obtenir ce que Latruf a trouvé. Les anglo-saxons ont baptisé ça rootsicles.
Un type particulier de rhizolite ou un type particulier de spéléothème ? Pour l’environnement et la typologie de la concrétion, j’opterais pour le second classement.