Aller au contenu
Quelques-uns des principaux sujets de Géoforum.

Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

Géomorpho

Membre
  • Compteur de contenus

    303
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Géomorpho

  1. Salut, ça ressemble en effet beaucoup à une éclogite, avec de l'omphacite en vert et du grenat en rouge, mais je ne suis pas sûr qu'il y ait des roches à faciès éclogitique dans cette région (sauf peut être sous forme de lentilles ??). Si ce n'est pas une éclogite, ce pourrait être une pyroxénite ou une amphibolite à grenat, c'est à dire des roches formées sous des conditions de température moins élevée que l'éclogite. A+ Géomorpho
  2. Salut Je dirais : 1 - Une vieille roche volcanique de type brèche ou ignimbrite, sûrement paléozoïque ; 2 - Un calcaire (crayeux ?) du bassin tertiaire de Rennes j'imagine ? 3 - Une rhyolite rouge appartenant peut être au même complexe volcanique acide que l'échantillon de la photo 1 ??? 4 - Une migmatite du "Briovérien" ??? Des cassures fraiches auraient été intéressantes pour confirmer ou infirmer. @+ Géomorpho
  3. Salut Très belle coupe, extrêmement intéressante pour observer les phénomènes de stratification entrecroisée, d'érosion différentielle ou encore pour comprendre les conditions environnementales correspondant à la période du dépôt. Je ne me suis jamais rendu dans ce coin mais je crois savoir qu'il s'agit d'une formation d'âge secondaire (pour plus détail et de certitude, consulter la carte géologique du coin, car je ne suis pas sûr du tout à 100 %). D'abord, il me semble que la coupe ne fait pas apparaître uniquement des grès (définition d'un grès : roche sédimentaire détritique composée à 85% de grains de quartz de taille comprise entre 1/16 mm et 2 mm). Or, sur la photo, on distingue de nombreux éléments grossiers de taille supérieure à 2 mm pris dans une matrice plus fine. De manière plus vraisemblable, on a là une belle alternance de couches gréseuses et conglomératiques (définition d'un conglomérat : roche sédimentaire détritique formée pour 50 % au moins de débris de roches de dimension supérieure à 2 mm liés par un ciment). Je ne distingue pas bien la forme des élements grossiers sur photo mais son auteur pourra sûrement nous le dire : si les éléments grossiers sont en majorité anguleux, alors le conglomérat prendra le nom de brèche sédimentaire ; si les éléments grossiers sont en majorité arrondis (type galet), alors il prendra le nom de poudingue. Quant à la nature du ciment, c'est encore plus difficile à dire sans avoir été sur le terrain, mais la couleur rouge semble indiquer un ciment de type ferrugineux, peut être mixte s'il est mélangé par exemple à de la kaolinite car j'ai quand même l'impression que c'est assez argileux... Les différences de résistance entre le grès (plus résistant ici) et le conglomérat (moins résistant ici) illustrent une certaine érosion différentielle bien visible tout au long de la coupe. Enfin, concernant l'interprétation de l'environnement de dépôt, l'origine éolienne est évidemment à écarter (le vent n'est pas en mesure de transporter des éléments aussi gros que ceux représentés ici). Je pencherais plutôt pour une origine fluviatile avec des stratifications entrecroisées typiques de divagations des chenaux d'une rivière ou d'un torrent. Ce dispositif me semble tout à fait caractéristique d'une formation alluviale déposée lors de plusieurs phases distinctes à déterminer. Je ne vois pas de surface de discordance (= érosion), donc l'hypothèse de "l'émersion" qui a été formulée est selon moi à éliminer. Une coupe très pédagogique pour emmener des jeunes sur le terrain. A+ Géomorpho
  4. Bonjour, Pour répondre précisément à la question posée par Mecton : D'abord, le continent australien est un vieux continent qui n'a pas connu d'orogenèse depuis longtemps, en effet, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de tectonique active ! Plusieurs secteurs de l'Australie sont connus pour les effets spectaculaires de la néotectonique et de la sismicité actuelle (intraplaque) et certaines marges passives de divergence de l'Australie évoluent avec une dynamique de bourrelet marginal depuis des millions d'années (réponse isostatique flexurale), responsables de massifs montagneux élevés à quelques kilomètres seulement du trait de côte ! Faisons maintenant l'hypothèse que les mouvements tectoniques verticaux sont inférieurs aux taux de dénudation (ce qui, je le répète, n'est pas le cas partout actuellement en Australie !), alors il sera toujours impossible de faire disparaître le continent australien sous le seul effet de l'érosion, dans la mesure où cette même érosion est commandée par le niveau de base (en l'occurrence le niveau des océans). Si l'érosion arrive à une "plaine de niveau de base", elle ne pourra pas faire mieux, gravité oblige...!!! Erosion mise à part, même une phase de subduction aura du mal à "avaler" le continent australien en une seule fois !!! Donc pas besoin d'amener de la matière à l'Australie pour qu'elle survive encore quelques millions (je dirais même milliards) d'années ! @+ Géomorpho
  5. Salut, La référence majeure pour la géologie et la géomorphologie de la Vendée littorale reste la thèse de Mireille TERS : TERS M., 1961 - La Vendée littorale. Etude de géomorphologie, Thèse d’Etat, Rennes, 578 p. Tu trouveras l'ouvrage à la bibliothèque universitaire de Nantes sans problème. @+ Géomorpho
  6. Salut, Sur une échelle de résistance des roches, la craie et les marnes sont en bas de l'échelle, donc les plus tendres, les moins dures. Dans quasiment tous les cas, les calcaires représentent un type de roche plus dur que ses deux 'cousines' précédentes. Au plan de l'aptitude à la dissolution, les marnes sont moins sensibles du fait de leur teneur moins élevée en CaCO3, la craie la plus sensible (quasiment de la calcite pure), les calcaires dans une position intermédiaire. Je ne sais pas si ces informations générales pourront t'aider. Bon courage, Géomorpho
  7. Géomorpho

    Photos satellite

    oups ! j'oubliais : ce sont des images brutes (avec tous les canaux), c'est à toi de les traiter avec un logiciel de télédétection. Et c'est là tout l'intérêt de la chose pour repérer des linéaments tectoniques ou tout autre chose! Bon courage Géomorpho
  8. Géomorpho

    Photos satellite

    Salut, Je te conseille ce site si tu souhaites télécharger gratuitement et facilement l'imagerie Landsat (TM et ETM+) pour l'ensemble de la planète : http://glcf.umiacs.umd.edu/portal/geocover/ @+ Géomorpho
  9. Si tu habites dans l'Ouest, la pierre réfractaire rhyolithique de St Pierre-du-Chemin (Vendée), facile à tailler, a fait ses preuves, pierre que les géologues considèrent par ailleurs comme unique au monde par sa pétrologie et ses propriétés mécaniques. Géomorpho
  10. Je pense que la meilleure traduction en français serait "clastes d'arrachement" ou "lithoclastes d'arrachement", même si le terme anglais "rip-up clasts" semble assez largement employé "tel quel" dans la littérature géologique francophone. Disons qu'à l'écrit, on peut le traduire comme ça mais il vaut mieux mettre le terme anglais entre parenthèses à la suite pour éviter toute forme de confusion. Petite précision : ces débris d'arrachement ne sont pas spatialement restreints au continent antarctique, ni aux milieux froids d'ailleurs. On trouve ainsi des clastes d'arrachement volcaniques, glaciaires, fluviatiles, marins, etc... Ce sont en réalité des débris "arrachés" à leur environnement de dépôt d'origine puis redéposés dans un environnement de dépôt différent (exemple : argillite déposé à l'origine en milieu aquatique de faible énergie, par la suite arraché et redéposé dans un milieu aquatique de haute énergie, aux travers de dépôts conglomératiques). Géomorpho
  11. Quelques chiffres et calages chronologiques pour élargir le débat. Nous sommes effectivement dans une période interglaciaire depuis 10000 ans, appelée Holocène. Au cours de cet interglaciaire, de nombreuses petites oscillations climatiques ont existé : par exemple, l’optimum Atlantique de l’Holocène, il y a environ 6000 ans, période la plus chaude de l’Holocène (donc plus chaude que l'Actuel !). Dans un passé plus récent, on a eu aussi de petites oscillations climatiques : le « Petit Âge Glaciaire » (entre le 16e et le 18e siècle), dernier épisode froid de l’Holocène (les archives historiques le prouvent). Aujourd’hui, on se situe dans une période de réchauffement global depuis 150 ans, c'est-à-dire à peu près depuis la fin du Petit Age Glaciaire, en partie au moins corrélable avec les émissions de gaz à effet de serre. En fait, c’est la 1ère fois dans l’histoire de la Terre que l’Homme est capable d’influencer la dynamique du climat global (les oscillations du climat global dans l’histoire de la Terre sont principalement attribuées à des variations d’origine astronomique : cf. théorie de Milankovic). Le réchauffement climatique du XXe siècle a été de 0,6°C pour l’ensemble du globe, avec une incertitude de 0,2°C, et il a connu 2 temps forts : le 1er entre 1910 et 1945, et le second de 1975 à nos jours. En réalité, le réchauffement climatique actuel s’expliquerait à la fois par les oscillations naturelles et par l’action de l’homme (l'effet "catalyseur" évoqué par Rémi exprime bien cette idée). A l’échelle de l’Holocène, le réchauffement actuel serait ainsi une oscillation normale qui fait suite à la période froide du Petit Age Glaciaire, qui elle-même succède au « Petit Optimum Médiéval », phase de radoucissement climatique qui a connu son apogée lors de l’expansion Viking. Les modèles climatiques pour les 80 prochaines années suggèrent une augmentation moyenne à l’échelle du Globe de 1,5°C (Arpège de Météo France). Pour certains, les perturbations climatiques par l’homme sont telles que la période interglaciaire Holocène dans laquelle nous vivons pourrait être exceptionnellement longue et continuerait encore 50000 ans, justifiant alors une nouvelle appellation, celle « d’Anthropocène ». Mais comme nous sommes dans une période interglaciaire, le retour normal à une période glaciaire pourrait totalement inverser les tendances actuelles des scénarios climatiques, qui sait... Nul ne peut prédire l'avenir avec certitude. Géomorpho
  12. Question : Y a-t-il eu à cette même époque (Pliocène ? Pléistocène ?) des manifestations volcaniques de surface chronologiquement associées à ces granitisations ? Géomorpho
  13. Mon diagnostic rejoint celui d'Orthopyrox et de Quaternaire. On est là dans une région de calcaires cénomaniens qui ont été affectés ultérieurement par une tectonique souple (anticlinaux et synclinaux probablement à grand rayon de courbure : rien à voir sans doute avec les plis étroits de la zone sous-pyrénéenne) et/ou cassante (rejeux de failles hercyniennes), probablement en relation avec la phase pyrénéenne de l'orogénie alpine (Eocène). Donc les plis seraient bien d'âge éocène, et non d'âge cénomanien. Attention : seules les failles hercyniennes sont susceptibles d'avoir rejoué ; les anticlinaux / synclinaux affectant les calcaires cénonamniens appartiennent à une nouvelle génération de structures géologiques formées à l'Eocène et n'ont aucun rapport direct avec les plis hercyniens arasés et fossilisés sous la couverture sédimentaire du Bassin aquitain. Géomorpho
  14. Très beaux plis hercyniens dans le massif ardenais le long de la vallée de la Meuse (je reconnais le synclinal arrasé de la photo du bas, j'ai aussi la photo chez moi !). Pour la photo du haut, j'imagine que c'est aussi sur un versant escarpé de la vallée de la Meuse. A mon avis, on ne peut pas vraiment parler de mont ici, il semble s'agir d'un système de recoupement des versants de la vallée (avec localement des versants structuraux comme ici). Comme pour la photo du bas, la surface d'érosion post-hercynienne doit recouper les plis au sommet du plateau ardenais, sans aucun doute. Géomorpho
  15. Salut, En accord avec les observations de Quaternaire, la coupe taillée dans ces alluvions montre qu'il s'agit incontestablement d'une pédogenèse évoluée. Par contre, j'ai du mal à observer des traces visibles de lessivage (horizon E, revêtements) ce qui ne veut pas dire qu'elles n'existent pas. Mon interprétation diffère aussi un peu sur la superposition des bandes claires et foncées. Pour moi, le trait pédologique majeur que j'observe est la présence de traces marquées d'oxydo-réduction (hydromorphie) responsables d'une répartition du fer très hétérogène : juxtaposition de volumes clairs appauvris en fer et de volumes couleur rouille enrichis en fer. Ces ségrégations du fer, qui résultent de la succession dans le temps de processus de réduction avec mobilisation du fer (périodes de saturation en eau) et de processus d'oxydation avec immobilisation du fer (périodes d'aération), suggèrent que l'on a affaire à un horizon rédoxique. Si tel est bien le cas, ce serait conforme à l'unité UC3c repérée par Quaternaire (Terrasses planes d'alluvions anciennes mal drainées à boulbènes imoneuses), "boulbène" étant le nom régional donné aux sols lessivés hydromorphes (ou LUVISOLS REDOXISOLS). @+ Géomorpho
  16. Géomorpho

    Cours de l'Ariège

    La force de Coriolis est un puissant moteur pour de nombreux phénomènes (circulation atmosphérique en particulier). Mais la gravité est plus puissante encore. Si la Garonne et ses affluents vont en direction de l'ouest, c'est que leur niveau de base s'y trouve (Océan Atlantique). Si le puissant fleuve Amazone et ses nombreux affluents coulent en direction de l'est, c'est aussi parce qu'il doivent rejoindre l'Océan Atlantique après être majoritairement descendu de la chaîne andine. Comme j'ai pu le dire dans un précédent message, les contre-exemples ne manquent pas (aussi nombreux que les exemples !). Géomorpho
  17. Géomorpho

    Cours de l'Ariège

    Tu as entendu dire par tradition orale ou par une étude scientifique qui s'est penchée sur le problème ? A mon avis, les contre-exemples ne manquent pas mais je peux me tromper. Si des personnes trouvent de la doc là-dessus, ça m'intéresse. Quant à la dissymétrie est-ouest des vallées, est-on sûr qu'il n'y a pas une quelquonque influence de la structure géologique ? Géomorpho
  18. Géomorpho

    Cours de l'Ariège

    Non bien sûr, c'est une pure coïncidence avec le cas rhodanien. Tous les cours d'eau possèdent des affluents de rive droite et de rive gauche d'importance variable. Aucun rapport avec le sens de rotation de la Terre si c'est à ça que tu pensais...!!! Géomorpho
  19. Salut Youssefline, Les résultats de tes recherches sont les bons : c'est bien sur les rivages de la Mer Morte que se trouve la zone émergée la plus basse du Globe (actuellement, -417 mètres sous le niveau 0 des océans). En 1950, le niveau de la Mer Morte était de -350 m, et il n'a cessé de baisser jusqu'à nos jours pour atteindre le niveau -417 m (la faute à un usage excessif, pour l'irrigation, des ressources en eau du Jourdain, le principal fournisseur en eau douce de la Mer Morte). Autrement dit, le niveau continue toujours de baisser (et s'accélère même), on pourrait bien arriver à -500 m avant 2050... Le point le plus bas de la Terre continue de s'abaisser pour des causes d'origine anthropique, mais aussi pour des causes d'origine naturelle : en effet, la Mer Morte se situe sur une zone de faille transformante (le système du Levant) qui constitue une frontière de plaques qui s'étend sur plus de 1000 km, depuis la zone en extension active de la Mer Rouge jusqu'à la zone de collision du Taurus en Turquie. Tout au long de ce système en décrochement, il est possible d'observer des fossés losangiques en "pull-apart", dont celui de la Mer Morte (150 km de longueur et de 4 à 15 km de largeur), qui témoignent de phénomènes d'effondrement et de subsidence active. Ces phénomènes tectoniques contribuent à l'abaissement relatif de cette zone. Comme tu demandes des "preuves scientiques", j'ai réussi à dénicher un article paru en 2003 dans les comptes-rendus de l'Académie des Sciences (C.R. Géoscience), dont un truc sérieux, qui fait état de toutes ces questions. Voici le lien : http://www.sic.rma.ac.be/~dclosson/index_f...CRG_closson.pdf @+ Géomorpho
  20. Géomorpho

    Cours de l'Ariège

    Salut à tous, Le département de l'Ariège est, en effet, une région sismiquement active mais la tectonique récente n'est pas en mesure d'expliquer ici le report de la rivière vers l'ouest. En fait, c'est un dispositif assez classique qui m'a tout de suite fait penser à celui du Rhône, par ex. à la hauteur de Valence, qui est déporté le long de sa rive droite (c'est-à-dire vers l'ouest), repoussé par les alluvions latérales des affluents de rive gauche, dont l'Isère qui en constitue un puissant émissaire. C'est exactement le même cas de figure qui est reproduit au débouché de l'Ariège à la hauteur de Pamiers. L'Ariège se trouve déportée à l'ouest, en raison des puissants apports alluviaux fournis par son fougueux affluent de rive gauche, l'Hers, qui arrive de l'est. Ce processus est fonctionnel car l'Hers fournit environ 1/4 du total du débit de l'Ariège versé à la Garonne, auquel s'associe une puissante charge de fond provenant de l'érosion des contreforts pyrénéens. Cependant, comme pour la vallée du Rhône, ce phénomène n'est pas récent. Le report de l'Ariège sur la rive gauche de sa vallée alluviale a été facilité par les puissants apports alluviaux des périodes glaciaires pléistocènes en provenance des Pyrénées (alors occupés par d'imposants glaciers qui ont fourni des quantités importantes de sédiments morainiques). Ce sont principalement ces périodes glaciaires qui sont responsables de l'édification de la large plaine alluviale entre Pamiers et Saverdun. Ainsi est-il possible d'observer différents niveaux de terrasses constituées d'alluvions anciennes datant de ces périodes (Würm, Riss, pour l'essentiel). La vallée actuelle de l'Ariège et ses alluvions modernes n'occupent qu'un couloir d'un à deux kilomètres au sein de cette vaste plaine alluviale qui atteint une largeur de 10 km à la hauteur de Saverdun. J'espère avoir répondu à toutes les questions ! @+ Géomorpho
  21. Attention, mesurer le pH des eaux et le pH du sol n'est pas la même chose, et donc ne donne pas forcément les mêmes résultats. Si j'ai bien compris, les mesures concernent le pH des eaux. Le kératophyre est une roche volcanique intermédiaire, riche en plagioclases sodi-calciques, calcite et minéraux ferromagnésiens. Rien d'étonnant donc à trouver des pH de sols ou d'eaux plus élevés que sur les grès et quartzites culminants qui sont des roches siliceuses très acides (pH < 5 est cohérent). Le calcium est un élément facilement mobilisable par les eaux qui circulent dans les sols ou dans la roche. La concentration importante de Ca dans les eaux souterraines de la région, qui trouvent leur origine dans les roches kératophyriques (plagioclases, calcite, ferromagnésiens), est en mesure d'expliquer des pH proches de la neutralité, voire alcalins. Géomorpho
  22. Il s'agit de sous-placages de matériel mantellique partiellement fondu à la base de la croûte. De nombreux travaux géochimiques et géophysiques (notamment prouvés par sismique-réflexion) montrent que d'importants volumes de magmas basaltiques sont parfois piégés à la base de la croûte continentale ou au sein de celle-ci. Ce magma basaltique peut ensuite avoir plusieurs destinées : 1/ sous-placage conduisant à la formation de gabbros à la base de la croûte ; 2/ chambre magmatique 3/ éruption volcanique Lorsque d'importantes manifestations de surface ont lieu comme dans le massif central français ou dans le massif ardennais où les séries magmatiques sont également très importantes (notamment la province volcanique de l'Eifel en Allemagne, pour répondre à la 2e question), on peut suspecter l'occurrence d'un sous-placage magmatique, potentiellement responsable du soulèvement thermique de la région considérée (car il s'agit bien d'un mécanisme thermique, mais l'épaississement crustal consécutif au sous-placage intervient sans doute aussi dans le soulèvement par compensation isostatique). Les manifestations volcaniques de surface sont favorisées dans les régions récemment fracturées et/ou ayant subi un amincissement crustal. C'est ce qui s'est produit avec la distension oligocène le long du rift de l'axe Rhin-Rhone qui se prolonge jusqu'à la mer du Nord en passant par le massif Central et la région ardennaise. Géomorpho
  23. Je rectifie tout de suite, je viens de dire une connerie en lisant trop vite... Ce ne sont pas des vitesses d'incision mais des vitesses d'érosion à l'échelle du bassin versant. Donc ne pas tenir compte de mon petit calcul (= 42 mètres) pour l'incision totale de la Meuse depuis 0,7 Ma. Pour le reste, ça ne change rien. Géomorpho
  24. Je suis tombé sur un résumé d'article portant sur les vitesses d'incision de la Meuse dans la région ardennaise sur quasiment l'ensemble du Quaternaire (depuis 1,6 Ma). Les taux d'érosion trouvés sont uniformes entre 1,6 et 0,7 Ma (25 à 35 mm/1000 ans). En revanche, depuis 700 000 ans, les résultats montrent une augmentation importante de la vitesse d'incision (30 à 60 mm/1000 ans). J'ai fait le calcul, un incision à un rythme de 60 mm/1000 ans, ça fait une incision totale de 42 mètres depuis 700 000 ans ! Ce n'est pas rien. Deux hypothèses sont retenues pour expliquer cette augmentation : 1/ amplification des cycles glaciaires depuis 0,64 Ma ; et surtout 2/ soulèvement topographique estimé à 250 mètres depuis 0,7 Ma en réponse à l'épisode de sous-placage magmatique et de volcanisme de l'Eifel. Dans cette hypothèse, la moitié du soulèvement des Ardennes (+ 500 m) a eu lieu au cours des 700 000 dernières années ! La réponse géomorphologique de ce soulèvement récent est un acroissement de l'incision des cours d'eau (contribuant donc au "pittoresque" de ton secteur) et cette incision en réponse au soulèvement ne semble pas terminée (il y a un décalage dans le temps entre soulèvement par "underplating" et incision des cours d'eau, décalage d'environ 100 000 ans). Voici le lien qui renvoie au résumé en anglais de l'article (que tu connais peut être déjà) : http://adsabs.harvard.edu/abs/2003EAEJA......536S @+ Géomorpho
  25. Salut Ardennais, Je ne connais pas particulièrement bien l'histoire géologique et géomorphologique du massif des Ardennes, en revanche, je suis à peu près au fait des principaux mécanismes à l'origine du soulèvement post-orogénique des massifs anciens hercyniens d'Europe. Toutes les explications que tu avances sont plausibles et en réalité, ici comme ailleurs, il est bien difficile de trancher. Donc, rassure-toi, tu n'es pas le seul à "coincer" dans la recherche des causes et des époques de soulèvement de ces massifs anciens. Pour revenir rapidement aux hypothèses possibles : - un soulèvement en contrecoup de l'orogénie alpine est souvent invoqué pour expliquer le ploiement en dome des massifs hercyniens circum-alpins (le géomorphologue C. Klein a toujours défendu cette hypothèse, sans vraiment apporter de preuves irréfutables...) ; - l'hypothèse de "l'underplating" ou sous-placage magmatique, hypothèse de plus en plus soutenue pour le soulèvement du massif Central français, pourrait aussi tenir la route ici, dans la mesure où un important volcanisme identique à celui du MCF est connu dans les Ardennes entre l'Eocène et le Quaternaire ; c'est pour moi l'hypothèse la plus sûre, mais d'autres mécanismes ont pu intervenir en même temps ou au cours de périodes plus anciennes... - la troisième contribution possible au soulèvement du massif ardennais est, selon moi, le rifting continental diffus qui a eu lieu à l'Oligocène, à l'origine de la création des fossés de Bresse, Limagne, Rhin, etc., et du soulèvement corrélatif des épaules de ces rifts (Cévennes, Vosges, Forêt Noire, et Ardennes peut être en partie ?) En espérant que cela puisse t'aider dans tes recherches sur l'histoire géomorphologique de cette région. Géomorpho
×
×
  • Créer...