Cedrick

Les lanthanides ne sont pas vraiment rares a l’échelle de la croute terrestre mais ils sont rarement assez concentres pour former des gisements exploitables. Cependant ces gisements n’avaient que peu d’intérêt jusqu’à récemment, ils n’ont surement pas fait l’objet de recherches poussées. L’autre grosse difficulté avec les terres rares est l’extraction des éléments. C’est complexe avec des produits toxiques et ça laisse derrière des résidus radioactifs (les restes de monazite en particulier). Les types de gisement sont assez varies, mais l’essentiel des terres rares provient des monazite, xenotime, rhabdophane, que l’on trouve dans des roches alcalines et des carbonatites,des skarns, ainsi que les gisements alluviaux qui résultent de leur érosion. Ce n’est pas vraiment un sous-produit d’autre chose, l’élément associé le plus fréquemment aux lanthanides étant le thorium et la fluorite (notamment dans le gisement géant de Mongolie intérieure). Pour ce qui est du potentiel francais, il semble assez maigre, quelques indices en Bretagne il me semble, et peut être dans le Sud, associees aux bauxites mais anecdotique.

C'est organique, surtout vu sa consistance.... Les bestioles/vegetaux adorent les vacuoles de basalte, même si les vacuoles semblent fermées, pour peu que ce soit légèrement fracture, ils trouvent leur chemin....

fallait s'y attendre... mais tout de meme.

Ben, tu peux re-rectifier... A ma connaissance il n'y a jamais eu ce type de prehnite-epidote sur le gisement d'or de Sadiola qui géologiquement est totalement différent d'autres skarns, beaucoup plus jeunes et situés plus a l'Est, autour de Sandaré-Bendougou. Mais jojo38 a une excuse, car c'est difficile de savoir que c'est faux si on fouille sur internet. C'est un exemple typique d'une erreur qui est recopiée plusieurs fois et que l'on tient pour vérité parce que Google la retrouve en quantité. Donc pour la proveance de ton specimen: une des mines autour de Bendougou, region de Kayes, Mali. NB, et pour etre precis Kayes ne se prononce pas Kayès, mais caille, comme l'oiseau.

Génial! Enfin, ça passe ou ça casse.... On sait pas ou est le pilote, mais le site s'y prête bien.

Non, malheureusement le XRF que nous utilisons ne donne pas ces deux éléments, ils sont dans 'Bal' avec les autres éléments légers (j'imagine majoritairement O dans notre cas). http://pdf.directindustry.com/pdf/thermo-fisher-scientific/thermo-scientific-niton-analyzers-periodic-table/25842-152204.html Pas de spectrometre IR non plus pour les argiles, mais vu la texture elle doivent pas être nombreuses.

Me revoilà... Pas encore eu trop de temps pour faire une observation détaillée de la texture, mais au moins quelques données sur sa composition chimique: Trois mesures faites a trois endroits différents du morceau. Sans surprise, beaucoup de fer... Ce qui est le plus significatif, ce n'est pas la présence de tel ou tel élément, mais au contraire tous les absents... Avoir autant d’éléments sous le seuil de détection (<LOD) n'est pas fréquent pour une roche naturelle, les latérites en particulier... La présence d'arsenic et manganèse dans les latérites est normal, mais on devrait en avoir d'autres, beaucoup d'autres, ne serait ce que quelques dizaines de ppm. Je dois quand même avouer que je n'ai pas d'exemple sous la main d’échantillon de cuirasse développée sur calcaire, un comble...pas vraiment, a moins de prospecter les métaux résiduel (Al en particulier), on évite d’échantillonner les cuirasses... Anyway, j'irais prélever dans les environs des que j'ai le temps, histoire de comparer. Sinon pour expliquer la présence de calcium, pour le moment je mise sur un reste de fondant (castine) visible a la loupe (aspect cireux),

Dans un sens, un escalier qui va Trébas, ça aussi j'en ai vu....

De quoi s'agit il au juste? dans un but d'exploration minière? Sans permis ça me semble complique cette histoire... A moins qu'il s'agisse de cela (qui a priori n'est pas de l'explo minière) : http://www.dna.fr/edition-de-colmar/2013/11/13/exploration-geologique

St Salvy etait une mine de Zn mais egalement de Germanium... Sinon, parmi tous les projets d'exploration en cours, l'exploitation du district fluoré de l’extrême nord du Massif Central est certainement le plus réaliste a moyen terme..

C'est tout ce qu'on peut leur souhaiter. Les objectifs sont louables, mais les moyens inadaptés selon moi.

Tofix, un prospecteur motivé... tu vas trop vite pour nous.... J'ai bien reçu ton échantillon, mais n'ai pas encore eu le temps d'en faire une observation détaillée. Par rapport aux photos ci dessus, dans l’hypothèse d'une origine anthropique les deux types peuvent très bien coexister: - le faciès gris serait le laitier qui surnage dans le fourneau et qui ne contient pas de fer - le faciès oxydé serait le métal mélangé avec un peu de scorie A ce stade je reste sur la piste anthropique pour le morceau brun, anthropique volontaire ou du au hasard.

Et bien, comme la majorité de ceux dans notre cas, il doit donc partager à peu près la même vision non partisane sur cette histoire. Pour favoriser l’investissement dans le secteur minier en France il faut surtout un cadre légal favorable et stable, plutôt qu’un nouveau machin étatique. Et pour ce qui est de caresser des rêves en lorgnant sur l’ancien empire colonial, il est bien tard : la France s’est tiré une balle dans le pied il y a a peine quelques années en liquidant Coframines. Enfin defaire pour refaire est un des passe temps favoris de nos politiques... Je pourrais bien faire un print-screen de l'article, mais un peu moyen vis a vis des droits d'auteur....

Je viens de lire une tribune intéressante en page 38 du Mining Journal de la semaine dernière. http://www.mining-journal.com/reports/view-from-the-west-end-sacre-bleu2 En résumé, on peut dire qu'outre manche ils sont également assez dubitatifs sur les idées de colbertisme minier du sieur Montebourg. En particulier sur le fait que les pays africains seraient demandeurs du savoir-faire / savoir-etre français par rapport a celui des anglo-saxon (les negos qui s’éternisent actuellement a Niamey en sont surement la preuve.. .) Apparently, so the story goes, there are many countries in Francophone West Africa that have had enough of those nasty, grasping Anglo capitalists and are yearning for the warm embrace of the old colonial master. Et l'auteur de conclure: So how will it go? Well I don’t know, although I am betting on an expensive fiasco. But having as a youngster worked with a few French oil crews in smelly parts of the world, I can attest that the lads will at least eat and drink well. A fiasco, but a stylish one. Sacre bleu!

Merci pour les photos supplémentaires, le faciès nodulaire correspond bien a celui que l'on trouve a Tiebaghi. http://www.mindat.org/photo-571601.html Ce facies existe sur d'autres mines mais c'est fort probable que l'echantillon provienne de la mine de Tiebaghi, tres prédominante sur la production du territoire.

La teinte jaune et l'oxydation suggèrent bien une matte de type sulfure de nickel. Pour l'autre, la couleur argent suggère plutôt du ferronickel, bien que le ferrochrome doit être assez ressemblant. La densité du Ni étant 8.27 et celle du chrome 7.15, et en supposant que les teneurs des étiquettes soient exactes, la matte de nickel devrait être plus dense que la matte de chrome. La typographie des étiquettes fait très années 50-60.

Il y a bien eu une très éphémère usine electrometallurgique SLN a Yaté (mise en opération juste avant la crise de 1929). En revanche je ne pense pas qu'il y ai jamais eu de métallurgie du chrome en Nouvelle-Caledonie. Il faudrait faire une analyse et/ou comparer la densite avec la matte de nickel, mais la matte de Yate est certainement du ferronickel et non du chrome.

Pas certain qu'ils soit très bien exprimé minéralogiquement, mais il y a de l'uranium dans les libournais...

Intéressantes tous ces vieux specimens. La montagne de Kaw se situe en Guyane, les autres pieces proviennent bien de NC.

Je pense qu'il fallait comprendre qu'il y a toujours de la demande dans le secteur petrolier. Pour le domaine minier il paraitrait qu'une possible reprise se profilerait dans 2 ans.... ou pas.

La mesure de densite ne devrait pas apporter d'argument decisif qui permettrait de trancher. Surtout qu'a moins de broyer l'echantillon et utiliser un pycnometre on aura juste une densite apparente. On est d'accord que les vacuoles existent dans beaucoup de cuirasses, mais leur organisation assez particuliere sur l'echantillon de Tofix me questionne. Ca fait penser a une cuirasse avec pisolithes ou bien a un gossan, mais ni l'un ni l'autre ne sont magnetiques habituellement. Si ca t'interesse Tofix, je peux faire des observations a la bino et une analyse au XRF (non destructrice) sur un morceau de l'echantillon. Contacte moi en MP si ca t'interesse.

Etant donné cet éclat métallique, ça pourrait à la rigueur (et dans un autre contexte) être une relique de magnetite ou de gossan reprise dans un profil latéritique. Mais l’origine anthropique me semble plus que probable, avec ces vacuoles de taille irreguliere, surtout si c’est magnétique. NB : J’ai été formé aux latérites africaines par cette équipe IRD-Cerege . En parlant des chapeaux de fer en domaine lateritique, voir le site d’Alain Blot, particulièrement intéressant : http://www.gossans.com/

Pour une cuirasse lateritique l'aspect tres metallique est tout de meme tres etrange. En tous les cas ca ne peut pas etre une bauxite d'un point de vue composition mineralogique: trop riche en fer.

En rive droite tu as du taper dans le roches rouges bien vaculoaires, mineralisees en cuivre-zinc. Il y a assez souvent de la smithsonite, peut etre transformee en hydrozincite dans ton cas. Pour les Grosses Gouttes, le coin n'est quand meme pas tres conseille pour une visite en famille.

Je reste également assez dubitatif devant le dernier lapin sorti du chapeau de Montebourg… Les objectifs de cette compagnie des mines de France ne me paraissent pas encore très clairs… Sinon pour répondre au frangin, il me semble que les acteurs prives font bien de reprendre de la prospection de base comme la géochimie sol. Au cours des dernières prospections qui remontent à 20-30 ans, les analyses n’étaient pas forcement faites sur tous les éléments et les seuils de détection bcp plus hauts qu'aujourdh'hui. D’autres part, si on sait à peu près où sont les ressources potentielles en France, je doute que l’on ait le moindre chiffre de réserves ou même de ressources qui tienne la route au regard des normes actuelles. Donc la aussi de nouveaux travaux seront indispensables rien que pour evaluer les choses. Lancer 'directement' l'exploitation de ce qui est connu est techniquement impossible, et meme si ca l'etait ce serait aller directement au casse pipe vis a vis de l'aspect social/ecolos etc... Ce n'est pas un mal de passer du temps sur l'exploration afin de preparer les communautes locales. Par rapport aux terres rares, Olif voulait surement parler du gisement de Mabounie, dont le traitement est un vrai challenge, sur le point d’être résolu via une usine pilote. En revanche, le projet Grande Cote est très basique et concerne les sables (ilmenite-zircon).