Houla, tu vas nous mettre à tous le moral à zéro.
Je vais enfoncer le clou :
Imaginez l'instant magique de la découverte de ces belles aigues-marines, après des heures de travail acharné. Vous les sortez précieusement, et les enveloppez avec douceur dans du papier journal. Les aigues-marines se réjouissent déjà de trôner au milieu de votre vitrine après avoir subi un nettoyage délicat. Elles savent qu'elles pourront arborer avec fierté cette petite étiquette sur leur provenance : c'est leur nom de famille, leur jeunesse, leur histoire. Elles se délectent à l'avance de voir les sourires béats des collectionneurs de passage, et de s'amuser à discuter avec d'autres fantastiques minéraux (ça va les changer de cette gangue peu bavarde)...
Oui mais voilà, ces aigues-marines la n'ont pas eu de chance. Ramassées à la pelle, entassées dans un sac de toile de jute, elles finissent dans un vieux magasins poussiéreux dans lequel elles attendent à quelle sauce elles vont être entreposées. Et ce n'est pas la joie : bignées par le vilain gros quartz irradié qui prend toute la place, voilà qu'on leur explique qu'elles vont servir de porte clé, et qu'elles ont intérêt à ce que leur propriétaire n'attrape plus jamais le rhume (sinon, c'est la décharge publique). Elles ont bien vu ce collectionneur rentrer dans le magasin poussiéreux, mais il est reparti : on avait oublié de leur mettre un nom de famille.