icarealcyon

Bonjour Kevin, si c'était moi je n'achèterais ni ce poisson, ni cette ammonite. Pourquoi pas ce poisson: Caterpillar l'a souligné, il s'agit d'un Vinctifer comptoni de l'aptien du Brésil, certes recollé, mais surtout son contour est trop surligné par abrasion/nivellement de la gangue.... et aussi, sans doute, d'éléments du poisson...Ce type de traitement "esthétique" donne une image d'ensemble bien propre et nette à première vue: un poisson avec ses écailles, ses nageoires, sa queue... sauf que le procédé force le trait, redessine une silhouette, et remise au second plan des détails présents (ou absents selon la conservation originelle): tels que les fins rayons des nageoires, ou des écailles détachées autour du corps. C'est un peu l'équivalent du polissage des ammonites malgaches, un traitement qui anéantit des détails du fossile. Sur le spécimen présenté, on peut voir facilement que la queue du poisson est grossièrement redessinée. La tête n'est pas bien conservée. Si tu es intéressé par ces poissons brésiliens, je te conseille, comme Zunyite, de te documenter au préalable sur ces fossiles: par exemple sur internet en entrant le mots-clé "Santana formation". Lire l'anglais aide beaucoup, mais les traducteurs automatiques ont fait des progrès ... En ayant au préalable une idée claire de l'aspect de ces poissons (il n'existe que 3 ou 4 espèces de ces poissons du Crétacé brésilien que l'on rencontre souvent en vente), et en limitant ton attention qu'aux spécimens non "resurfacés", il est possible d'acquérir un fossile intéressant. Actuellement, le Brésil interdit l'exportation de ces fossiles. Mais des milliers ont franchi les frontières avant les années 2000 et demeurent sur le marché. Pourquoi pas cette ammonite: la conservation des tours internes est trop médiocre, elle est grossièrement re-sculptée.

Ces traces , en particulier dans leur aspect d'impact différent de part et d'autre du rostre, me font pencher effectivement en faveur de la morsure par un poisson, requin ou reptile marin. Je n'ai jamais rencontré un rostre avec de telles traces. Sur les ammonites, de telles altérations peuvent parfois s'observer. J'en profite pour nourrir le sujet avec des rostres de bélemnite qui ont pris cher, bien que d'une façon différente de celle présentée par Lytomania. Ils ont été trouvés dans le Toarcien terminal, z à aalensis de Lozère. Les deux spécimens les plus "rongés" ont été trouvés sur le même niveau, à moins de deux mètres de distance l'un de l'autre. La corrosion manifeste a empêché le développement du rostre au-delà d'une mince épaisseur emballant la cavité du phragmocône, et le "chicot" dépassant a un aspect profondément rainuré, dans l'axe d'allongement du rostre. Le troisième spécimen, trouvé à faible distance mais également dans le même niveau, présente un aspect plus conventionnel. Il est cependant anormal au niveau de la pointe, qui apparait anormalement "rongée". Cette anomalie est soulignée par une imprégnation pyriteuse de l'extrémité distale du rostre. Pourrait-t-il s'agir d'une maladie (de l'époque) affectant le développement du rostre ?

Oui, c'est naturel : les ammonites possédaient toutes, à l'origine, une coquille nacrée. C'est leur aspect naturel, qui est maintenant différent selon les gisements, et la qualité de conservation quand on les trouve à l'état brut. La conservation diffère fortement selon le milieu où la coquille a été préservée pendant des dizaines de millions d'années. Voici une Cleoniceras de l'Albien de Madagascar non polie: les irisations de la nacre originelle sont conservées Et une Kranaosphinctes rabei de l'Oxfordien de Madagascar, non polie: la nacre est naturellement altérée, blanchie, même si des irisations peuvent parfois encore apparaitre sur le spécimen quand on le trempe dans de l'eau. Ces deux fossiles n'ont subi aucun traitement de surface après leur récolte. Le polissage tel que pratiqué sur les spécimens malgaches abrase et fait disparaitre les fins détails, qui existent toujours à la surface des coquilles à l'état brut. Cette Kranaospinctes, en particulier, montre l'aspect de l'ouverture naturelle de la coquille, avec son embouchure échancrée et ses apophyses jugales.

Peu probable pour Macroscaphites Yvani: on distingue des côtes secondaires sur le ventre. C'est plus compatible avec un périsphinctidé.

Cleoniceras de l'Albien malgache mais affreusement dénaturés par le polissage.

Non, ceux que tu nous montres, ce n'est plus des fossiles correctement préservés, comme le souligne Zunyite, ce sont juste des objets décoratifs. Ils sont dénaturés par l'abrasion et le polissage, qui abîme ou anéantit des parties pourtant conservées à l'origine, sur le brut, au point que l'on ne peut plus les déterminer de manière certaine.

Et le résultat est généralement triste à voir pour ceux qui aiment les fossiles .

Au nom de l'"intérêt stratégique", et de l' autonomie nationale en "ressources naturelles ", concepts récemment ressortis des cartons par les politiques de tout bord, bien des choses considérées comme irréalisables "écologiquement parlant" seront entreprises. Ce n'est pas la première fois, mais l'actualité donne un accélérateur sinistre à cette tendance. L'écologie ne pèsera pas bien lourd face aux défis de la géopolitique.

L'ammonite: genre Kranaosphinctes de l'Oxfordien malgache, malheureusement poli ; Le nautile: un Cenoceras probablement, au vu de l'origine malgache, mais trop "raboté" pour en dire plus .

Il est fortement et grossièrement "repeint", ce poisson. Rien qu'au niveau de la nageoire caudale, les traits de peinture brun foncé masquent les éléments osseux éventuellement conservés et observables. Dommage !

Oui, elle est bien rabotée...

Basalte à olivine.

Une possibilité: https://www.decitre.fr/ebooks/mines-et-mineraux-des-alpes-maritimes-9782402414593_9782402414593_1.html

Le rapport BRGM en question: Il est en lien (surligné) dans l'article du Monde suivant : https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/26/le-lithium-ce-tres-convoite-or-blanc-qui-inquiete-les-bretons_6115304_3244.html ou ici: RP-68321-FR.pdf

Du lithium et des Bretons: https://www.lefigaro.fr/sciences/finistere-600-personnes-contre-une-exploitation-de-lithium-a-treguennec-20220226

Avec ce genre de matériel, le guidage du bloc à couper à la main est certes dangereux mais c'est de loin le plus facile, du moins je trouve. Pour faire de belles tranches régulières, ce n'est pas évident. Il faut s'entrainer sur du moche encore et encore ! Bon courage !

https://www.crevola.org/gilbert/pdf/VOLCANISME_RHYOLITIQUE_ESTEREL_Riviera_Scientique_2010.pdf

NWA1289, une laissée pour compte de la classification depuis 2002: https://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php?code=32161

Merci beaucoup Ihagee pour cette doc ! Ces petits diptères Alavesia ont vraiment des drôles d'antennes. L' AMNH semble à la pointe (avec les auteurs chinois) pour l'étude des inclusions de cet ambre.

Voici un petit cylindre d'ambre de 22 mm de long contenant une vingtaine d'insectes, principalement divers diptères nématocères (dont un couple manifeste), une cicadelle, un coléoptère à forme de puce, et en guest star une araignée archaeidae mâle aux très longues pattes (complètes).

Les végétaux présents dans cet ambre sont d'une infinie variété...

oui, rhyolite de l'Esterel !

Thecocyathus mactrus plus que probable en effet. On trouve ces coraux du Toarcien moyen jusqu'au sommet du Toarcien supérieur. Pour ma part, très régulièrement dans toute la hauteur du Toarcien des Terres Noires des Grands Causses, avec des individus augmentant nettement en taille (du simple au double) vers le sommet de l'étage. Je précise que je ne tente pas d'affiner mes trouvailles au niveau de l'espèce.

Bonjour, voir du côté du corail solitaire du genre Thecocyathus.

Voici une pièce chinoise composée de cubes chanfreinés vert printemps, mine Xiang Hua Pu, Linwu, Hunan.