.jp

Dav, faut écouter Thanet, il a le sens du bon sens. Ceci dit, j'ai déja donné à peu près tout l'ensemble de mes techniques de recherches des micro-dents de vertébrés dan l'Albien à l'occasion d'une conférence faite sous la dynamique de l'auboise de géologie. Peu de gens externes à l'association ne se sont déplacés, pourtant j'avais poussé le challenge coté niveau technique assez loin. Ceux qui étaient là par contre, sont repartis avec en tête un kit complet. Je vais sans doute faire une ou deux sorties dans quelques temps, dans la bande albienne Champagne-ardennes. C'est trop tôt en ce moment. Si tu peux t'y déplacer on pourra se voir sur place. Thanet n'est pas très loin, mais pour moi c'est un grand et bien long voyage, et j'ai plus 20 ans.

Ha lala... Manque plus que la barraque à frites.

Ca fait beaucoup de traces de vertébrés dans cette "couche de glaize". A première vue, ça peut être aptien ou albien. Je ne vois pas de trace d'Asteracanthus dans ton jeu de photo. Si tu as d'autres photos, n'hésites pas.

Halucigenia, Rassures toi (enfin façon de parler) c'est à peu près ce que j'ai pu voir des quelques visites que j'ai pu faire dans les collections privées de Bully. Dans le même état, et bien sur avec la stupéfaction des propriétaires qui ne pensaient pas la pyrite aussi instable, surtout celle là et à ce point là. En fait j'ai rien vu de correct de ce gisement dans des collections privées ces dernières années et pourtant j'ai vu à l'époque des pièces muséologiques circuler, et pas des petites. Perso, mes ammonites pyriteuses (et fragments) tiennent assez bien le outrages du temps, assez variable mais pour le moment c'est quasistable, RDV dans 20 ans, puis dans 50 ans etc etc.

Sphenodus, pas de souci. Morphologie typique. Tu peux la mettre dans un écrin spécial, c'est pas courant, loin de là. Bonne pioche.

Oui, enfin non, c'est pas du Cénomanien, ou alors ce gisement va bousculer pas mal de choses ! (on peut toujours réver) Priabonien, sans aucun doute, comme souligné plus haut.

J'ai un original, époque ! Mais c'est une bonne nouvelle cette édition moderne.

Les deux dents de batoïdes semblent être du Raja. Trois millimètre c'est assez gros déja. J'ai testé du fin de là haut, mais les spots que j'ai fais ne m'on pratiquement rien donné dans les fractions fines, j'ai passé des heures à tamiser du sable mouillé pour pas grand chose au finish. Ceci dit, suivant les coup de pompages, ça vaut toujours le coup de faire un peu de fin. J'ai le souvenir de la visite d'une collection privée, d'avoir vu des centaines de petites dents d'une qualité extraordinaire provenant d'une lentille de ces sables du Pliocène. Dedans, plein de Raja, Mustellus, Squaliformes et Pristiophorus !

La dernière petite dent est sans doute un Squalicorax, et comme le signale Thanet, aussi vraissemblablement dérivée du Crétacé. En Touraine on trouve un peu de Crétacé, pas grand chose à vrai dire. J'ai fait une petite étude sur du matériel Crétacé dérivé dans les faluns de la Vienne. D'une localité visitée par moi et mon brillant collègue S.G, on a trouvé un bel échantillonnage varié de dents en assez bon état. Curieusement, ces dents crétacées étaient en meilleur état que les dents miocènes "in-situ" (ou presque). Pour une fois, on avait pas de des déchets. Sinon, tu peux rester sur S. falcatus jusqu'a nouvel ordre, puisqu'on a aucune idée de l'âge de cette dent. En toute rigueur, S. falcatus est décrit du Turonien. Etage moyen (en durée), falcatus peut aussi être présent sous une forme bien massive dans le Coniacien. Le passage falcatus/kaupi se situe quelque part au dessus. Plus bas, il existe plusieurs morphologies au Cénomanien. Je vois bien les différences, mais je n'approuve pas le découpage spécifique de ces dernières années. On peut rester dans le classique S. volgensis et S. baharijensis. Les autres "espèces" cénomaniennes, c'est du bidon. Plus bas que le Cénomanien, c'est encore le même cirque. Découpage spécifique complétement ridicule. On a toute sorte d'intermédiaires morphologiques entre les dents à tranchants lisses de l'Albien inférieur et moyen et les morphologies "crénelées" du Vraconnien extra-terminal. En tout cas dans l'Albien supérieur du Bassin de Paris, j'ai pas encore observé de dents crénelées, mais ma myopie commence juste au dessus d'Hysteroseras varicosum... ça fait des millions d'années tout ça. Par contre dans le Vraconnien des Charentes, elles sont déja crénelées, identiques à celles de la Paw-paw formation Texas. Bonne pioche. @plush

Dav, Dans les crabes vrais ou araignées, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'autre choses dans l'Albien du BP, sauf si on arrive à échantillonner de nouveau dans les toutes premières sub-zones de l'Albien inf. Par contre G. Breton m'avait demander de reventiller les restes "Hoploparia & co" de Saint-Dizier l'an dernier à la recherche de quelque chose de bien précis. j'ai pas trouvé exactement ce qu'il cherchait mais j'ai vu d'autres variations dans ce groupe. Je pense que les nouveautés doivent être là dedans. A la louche 4 ou 5 formes/espèces, surtout à la vue des collections de mes collègues de l'auboise géologie. J'ai laissé tomber la systématique des décapodes albiens, par contre je continue à travailler sur le groupe avec une approche taphonomique. J'y vois un parallèle avec les concentrations de vertébrés et "mes souffles océaniques". C'est un très gros sujet ultra-casse-pied et qui n'intéresse personne. Comme ça, j'embête personne, et personne m'embête. La vie est belle. JP

David, Découverte récente ? JP

Si tu veux rester le propriétaire de "la plus grande collection de crabes de ce quartier", je te suggère de conserver tout ton materiel. Gardes tout ensemble. A ce rythme, bientôt tu n'auras plus rien, et plein de gens auront des miettes inutilisables d'un ensemble qui fut scientifiquement très intéressant. C'est très charitable, mais tu vas avoir des regrets dans quelques dizaines d'années. JP

L'acide, c'est le dernier recours quand le reste ne fonctionne pas. Globalement, il ne faut pas l'utiliser sans faire des tests. JP

Bon, J'ai lu un peu trop dans ce topic. Cappetta n'a rien inventé. Megaselachus est un nom introduit par Glyckman. Carcharocles reste le dernier synonyme à peu près correct, sachant que, comme l'a souligné Thanet : - à la perfection nul n'est tenu. - il faut laisser du temps à un nouveau nom de s'instaler dans les esprits. Un nom, c'est une boite. L'important c'est de savoir de quoi on parle, rien de plus. Un formalisme instable en quelque sorte. Pas la peine de s'enflammer, vraiment pas. JP

Je ne connais qu'une seule espèce d'Homolopsis dans l'albien de Champagne/Ardennes, mais vu que ce genre y est bien plus que sporadique, on a pas une vision très globale de sa diversification. Ceci dit, l'Albien est un étage assez long, faut voir de plus près où on été découverts stratigraphiquement les spécimens UK. Pour ma part, les décapodes se trouvent partout, dès qu'on peut voir du phosphate authigénique ou non. Sans phosphate, pas de fossiles de décapodes dans l'albien. Mais il existe un pic à la transition lyeli/dentatus, où on trouve généralement beaucoup plus de traces. JP

12 mm du microreste ? Es tu certain de ton échelle ? Houla, c'est un peu gros pour du micro. Bref, d'après tes clichés ça peut être plusieurs choses.

Je connais bien ces sablières, j'habite à 5 Km des deux. Concernant les niveaux, il faut regarder en particulier les lits de graviers et galets. Les concentrations en vertébrés sont assez variables, en qualté et en quantité. De toute manière il faut mieux laver du sable à l'eau que de tamiser, la casse sera trop importante sinon. Les racines des dents sont partiellement dissoutes et sont très fragiles. Maille 500µm minimum. Niveau sécurité, ces deux carrières sont risquées. Le sable de Fontainebleau, comme tout les sables ont la facheuse tendance à se détacher sans signe d'alerte si on sous-cave dedans. Ca fait des années que je n'y suis pas retourné, un peu à cause de la sécurité faible. J'aime pas tellement le sable. Les argiles, c'est plus cool. JP

Idem que les postes précédents, cette localité des Vaches noires est un lieu où tout peut arriver. J'avais amené mon fils quand il était bien petit, il avait trouvé une belle vertèbre de reptile marin. JP

Les halpes ? Connais pas. Si tu parles des Alpes de Haute Provence, il y a du potentiel potentiellement. Mais il y a surtout la réserve naturelle, ce qui va limiter tes prélevements. JP

Quelle horreur (erreur). Une dent d'Otodus pour combler le vide, c'est lamentable. Je les connaissais bien plus méticuleux pour faire du faux. Ta seule chance d'en tirer quelque chose de ce pseudo-fossile, c'est d'attaquer le block sur l'autre face, peut être que la vue sera plus naturelle. Ou bien fiche le direct à la poubelle et garde quelques dents isolées. Des gamins seraient ravis de ton don. JP

La photo deux, semble être un fragment endommagé de queue d'un décapode, peut être quelque chose proche de Hoploparia. La photo un, ça ne me dit pas grand chose pour un vertébré. On voit parfois des fragments d'aiguillons de chimères, mais les barbillons sont disposés en quinquonce, non en ligne. Si c'est un un aiguillon, il y a d'autres élasmobranches qui en possèdent, mais la relation avec des dents est du même ordre qu'un tirage à la courte paille dans l'Albien. Difficile d'apprécier le volume avec des photos. Peut être aussi un article de décapode. JP

Odripano, Pas de souci, tu peux prendre des mois à faires photos, ça me conviendra toujours. Je ne vois pas de quelle autre façon je pourrais me documenter sur cette localité. C'est rare de rencontrer quelqu'un qui s'intéresse à cet étage. De la doc, oui j'en ai un certain volume. Sinon, au point de vue environnemental de l'Albien dans nos quartiers, j'ai pas mal travaillé le sujet depuis de longues années, et je continue à explorer toutes les possibilités encore disponibles. Certaines idées viennent en quelques minutes, comme une toute petite coquille d'apparence très banale, identifiée il y a moins d'un mois, que je pense être un indicateur fiable pour documenter la bathymétrie de certains de ces dépots. D'autres pistes, comme les associations symbiotiques de "Serpullidae et coraux", biodétérioration polarisée des dents, fragmentation des mues de Décapodes ou des différences de taux de colonnisation de substrats durs demandent horriblement plus de temps à se décanter. Je pioche parfois mes modèles dans les sédiments d'autres étages pour faire le lien. Par exemple, je vois un parallèle particulièrement croustillant dans la préservation d'un grade (taphonomique), entres des dents du Mio-Pliocène d'Anvers et certaines dents de la fin de sous-zones à Pseudosonneratia steinmanni(fin de l'Albien inférieur). Coté ammonite, je ne suis pas expert, loin de là. Ces fossiles sont pour moi avant tout de très bon indicateurs biostratigraphiques, couplés à de remarquables témoins taphonomiques. J'ai une bonne perception des morphologies types et des variations autour du thème, seulement dans un intervale assez réduit de l'Albien mais aussi des espèces "pas trop rares". En toute honnêteté, je pense qu'il faudrait que tu te rapproches de l'Auboise géologie, c'est à ma connaissance le groupe de personnes actives qui peuvent encore pouvoir t'aider dans les ID d'ammonites de l'Albien. Ils ont une belle brochette de spécialistes reconnus, dont Francis Amédro, René Jaffré et bien d'autres. JP

As tu consulté une carte géologique, comme je te l'avais suggéré dans un de tes anciens postes ? Ton huitre est d'une fraicheur qui ne peux pas aller avec du matériel aussi ancien que le Jurassique dans cette partie de la France. Où sont les bélemnites et autres marqueurs biostratigraphiques associées ? Tu fouilles vraissemblablement dans du Pliocène en ce moment. Ceci dit, si tu creuse un gros trou, tu finiras bien par percer dans le Jurassique, dans quelques mois. Courage, dès que tu sortiras des trilobites, reviens en arrière. [humour off] Je résume : Pli-o-cène (sub-actuel)

Odripano, La conservation nacrée dans l'Albien est assez remarquable. Il y a sans doute conjonction de certains facteurs pour tenter une explication globale. Comme tu le suggères, l'Albien a surtout brillé par sa dysoxie chronique dans nos quartiers. Les rares épisodes passablement normoxiques sont si peu nombreux, qu'on a le plus souvent une vision d'un monde épouventable, conditions de vies détestables et à visibilité réduite. Les bancs nacrés (pinkish beds) sont le plus souvent des dépots sous un taux de sédimentation assez élevé. Mais l'aragonite se retrouve aussi sur les fossiles partiellement phosphatisés, ce qui tend à montrer le contraire, soit une sédimentation très très lente. En fait, l'Albien c'est le siège de phénomènes très intéressants, avec une diagénèse qui a été très souvent perturbée par des exhumations répétitives. On peut suivre un peu à la trace ces cycles en examinant les nodules. Sinon, je serai ravi si tu pouvais faire un cliché de tes restes de vertébrés. Pour ma connaissance personnelle, celle ci étant quelque peu limitée à Pseudoisurus, Paraorthacodus et un reptile marin qui n'est pas un Platypterigius. Avec un savoir si modeste,, j'ose même pas tenter une comparaison faunique avec mes localités de Champagne Ardennes, Nord de la France ou d'Angleterre. Tes ammonites sont magnifiques. L'avant dernière ressemble beaucoup à une Cleoniceras. T'es bien dans l'Albien inférieur, quelque part autour de la sous-zone à bulliensis. JP

Thanet, A cette époque ma plus fine maille était 500µm. Il est possible que certaines petites formes soient passées à la trappe. De tête, j'avais pas mal de petites otolithes, différentes morphologies de petits hybodontoids graciles, Orectolobiforme et Rhinobatidae. Volume environ 10 Kg. C'est une fouille faite avec Sergen, ce jour là on avait fait sensation à perforer la plage. JP