Super sujet !!! Tendu à suivre vu la multiplicité des questions et le niveau des réponses mais énorme ! J'ai peut être quelques réponses, faudra qu'on en discute. Merci à Minéralia pour me l'avoir fait découvrir.
Pour les pyramide aztèque, je ne sais plus qui a donné une partie de la réponse, je crois que c'est 1frangin. Il s'agit d'un octaèdre qui a été obligé des présenter les plans du cube pendant la phase de cristallisation à cause de changement de température ou pression ou de composition chimique. Ces trois paramètres concourent à stabiliser ou déstabiliser les plans présentés en surface. Comme chaque plan 100 du cube est perpendiculaire à l'axe joignant deux sommets on observe plein de petits cubes qui semble jaillir de l'octaèdre.
Pour le briquet, la piste d'Odripano me semble la bonne, elle a été évoqué pour expliquer la croissance anisotrope de certaines pyrites. L'orientation du cristal dans le flux doit être importante également. Pour répondre à tout ça il faudrait un spécialiste de la mécanique des fluides et de la thermodynamique et un gros PC garnie de processeurs :)
Nombreux sont ceux ayant évoqué la contrainte lors de la cristallisation, en parcourant les diverses photos du post, il apparait que les briquets sont comme coincé et ne peuvent faire grandir tous les plans 100 à leur guise. Ainsi seuls les plans libres grandissent vite, car cela couterait trop cher à la nature de créer certain joint de grains. C'est une idée comme ça.
Il y a une autre possibilité pour avoir des formes bizarres. Au cours de mes travaux, par inadvertance, j'ai trouvé une méthode qui me permet de transformer de l'apatite en fluorite. Chose marante, la fluorite conserve la forme de l'apatite de départ et elle est monocristalline. Ainsi j'ai obtenue des baguettes nanométriques de fluorite. En somme j'ai reproduis (sans le vouloir) une pseudomorphose en laboratoire. On peut imaginer dans la nature un processus analogue ou un minéral anisotrope est pseudomorphosé par de la fluorite, plus la cristallisation continuant, la forme est perdue et les plans 100 se reconnectent tous.
Concernant le faciès en baguette, j'ai une réponse possible d'une personne qui arrive à faire en laboratoire des baguettes de matériaux cubiques. Avant d'avoir un cristal, la nature forme un germe qui est un minuscule départ de cristal. Ce germe n'a pas de forme bien défini et est anisotrope même dans un système cubique (ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas). Or les plans cristallins n'ont pas tous la même vitesse de croissance et si on bloque certain plan d'un germe anisotrope, en fonctionnalisant la surface avec des agents chimiques bien choisis on peut obtenir des baguettes de tout et n'importe quoi.
Pour les diverses formes, à peu près tout le monde a donner la réponse, la nature grosse feignasse, paye le moins d'énergie possible pour créer un cristal. Elle va d'une part minimiser la surface exposée et d'autre part favoriser les plans stables thermodynamiquement dans le milieu de croissance, c'est ce qui lui coute le plus cher. Quant à relier les formes aux conditions thermodynamiques et chimiques, c'est une horreur. C'est le sujet de thèse d'un copain qui bosse sur la cérianite (CeO2) et qui adopte la même structure que la fluorite, c'est diablement intéressant mais abject au possible. Quand sa thèse sera rédigée, elle sera en ligne et tout le monde pourra la consulter.
En tout cas, gros mystère ces macles !!! J'aimerai beaucoup comprendre également pourquoi il y a en tant à certain endroit et si peu à d'autre. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a une raison cristallographique à la présence de macle. La macle permet d'augmenter la symétrie. La macle du spinelle (galène, fluorite, par extension cinabre, calcite) permet de rajouter un axe d'ordre 6 là ou il n'y avait qu'un axe d'ordre 3. Du coup on peut penser à des conditions thermodynamiques particulières pour induire les macles ?! Encore un problème d'énergie ?