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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

Lionel-R

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Tout ce qui a été posté par Lionel-R

  1. Le symétrie de la troncature plaide plutôt pour un plan de la famille {210} (dodécaèdre pentagonal) qu'un plan de la famille {110} (dodécaèdre rhombique) : en effet la troncature présente une dissymétrie qui n'est pas en accord. Aussi, j'irai volontiers vers une pyrite que vers un truc pas fréquent comme l'acanthite, pour affirmer acanthite, il faudra des analyses, pour affirmer pyrite, bouarf, on prend pas trop de risque vu que c'est le sulfure le plus commun au monde.
  2. Tout à fait d'accord, aucune aiguille ici mais des cristaux qui ont poussé de façon jointive qui donnent des colonnes et non des baguettes après séparation. Peut être que ça existe quelque part, vu la capacité de la calcite à avoir des faciès qui vont de l'étonnant à l'étrange grâce aux macles, mais pas ici.
  3. Très intéressant ! J'espère que ça ne concerne pas mon utilisation comme écarteur quand j'ai réussi à fendre le bloc : mes pointes ne sont pas sollicitées (ou peu ?) contrairement au corps au contact des blocs.
  4. Pour le matériel à mon sens il te faut : Une masse de 4kg. Une massette de 2kg (Magnusson c'est bien, MOB aussi et c'est français) Je prends mes burins chez Fischer Darex ; c'est juste monstrueux de solidité et de durabilité, j'en ai quatre : deux pointerolles et deux burins plats. Leur pointerolles ont une section ovoïde. Quand ta pointerolle est entrée dans un sens, tu peux continuer à ouvrir en la positionnant dans le sens où elle est la plus large. Deux coins de bûcherons pour les rochers qui se croient plus malins que moi (mais qui le restent souvent ^^). A côté de ça, j'ai un pied de biche et une barre à mine Fischer Darex. Je n'ai jamais utilisé la barre à mine sur le terrain, mais sans forcer, je fends des blocs de bétons de 25-30cm d'épaisseur, c'est un outil extraordinaire, j'ai hâte d'aller expliquer la vie aux cailloux avec ! Bon ça fait lourd dans le sac, mais ça changé ma vie sur tous les terrains, les limites sont plus loin, on travaille plus vite, on se fatigue moins. Niveau frappe, ce qui compte c'est aussi la respiration : si tu tapes en apnée, tu en tiendras pas. Il faut inspirer avant la frappe et expirer après, tu gagneras des heures de travail et amélioreras ta récupération. Penser à avoir la main en bas du manche pour maximiser la frappe. Et si ça ne casse pas, ce n'est pas un manque de force, c'est que ton marteau n'est pas assez gros.
  5. La baryte et la célestine forment une série continue : on peut substituer le strontium au baryum dans des proportions arbitraires sans créer de démixtion. La baryte et la célestine pures sont blanches, et le strontium ne possède pas d'électron célibataire pouvant être responsable d'absorption dans le visible, donc non , le strontium n'est pas responsable de la couleur bleue de la baryte (ou alors pas directement et pas à ma connaissance, car il peut s'agir d'effet fin de polarisation et ionocovalence de liaison assez subtils pour ne pas en parler ici.) Pour trouver l'explication il faut invoquer les centres colorés exactement comme dans la fluorine (bleue, rose, jaune, violette), le quartz (fumé, améthyste, citrine), la baryte miel, la célestine bleue etc. Les flux minéralisateurs sont des cocktails remplis d'ions en tout genre. Ces ions peuvent s'insérer dans la maille pendant la cristallisation, ce sont des défauts. Par ailleurs, la présence de défauts dans les cristaux est une nécessité thermodynamique, il est impossible d'avoir un cristal parfait, on peut même affirmer sans se tromper qu'il n'existe aucun cristal parfait. Les cristaux contiennent tous : des impuretés aliovalentes (ou pas), c'est à dire avec une charge différente de l'ion remplacé (ou pas) ; des défauts d'empilement que sont les dislocations, c'est à dire des empilements sous forme d'hélice, des rangées insérées à l'arrache entre deux autres ; des lacunes : un vide alors qu'il devrait y avoir un atome ou un ion. des atomes en position interstitielle : c'est à dire à un endroit où ils ne devraient pas se trouver et où d'ailleurs on ne devrait trouver personne... Tout cela à des répercussions sur le cristal notamment sa couleur et le défaut qui nous intéresse ici est le dopage aliovalent, c'est à dire le remplacement d'un ion par un autre d'une charge différente. J'ai mené personnellement une étude sur la baryte qui a montré la substitution du sodium au baryum et des ions phosphates aux ions sulfates. Fondamentalement, ce type de substitution va conduire à la formation de lacunes pour que le cristal possède toujours une charge neutre. Ces lacunes, (quand elles sont des puits de potentiel positif) peuvent piéger des électrons qui vont alors être responsables d'absorptions dans le visible et donc d'une coloration ! Pour finir, cette délocalisation peut s'effectuer sur des temps géologiques par la biais de la radioactivité naturelle ou en quelques heures après exposition au soleil. Voilà :) J'en ai parlé ici sur le forum, et cette discussion et cette étude sont présentées dans une article du Règne Minéral. Abonnez-vous ! C'est une source d'informations scientifiques de premier plan dirigée par une équipe sympathique, compétente et dynamique !
  6. Je ne suis pas choqué par l'usage du terme "lépidolite" surtout s'il est noté entre guillemet, parce que franchement j'ai beau aimé la rigueur : "membre intermédiaire de la série polylithionite - trilithionite" c'est vraiment long et encore c'est quand on n'est pas simplement face à une muscovite riche en lithium. Lépidolite c'est quand même très pratique comme "péridot", ou "hyperstène", ça n'existe pas mais on comprend tout de suite.
  7. Ce n'est pas exact, la lépidolite est le nom d'un membre de la série polithionite - trilithionite dont la discrimination sérieuse ne peut se faire qu'avec des analyses. En effet, la couleur violette d'un mica n'indique aucunement la présence de lithium : le lithium ne possède aucun électron qui pourrait être responsable d'absorption dans le visible. Ce violet serait plutôt dû à la présence de manganèse. Attention également aux analyses trop rapides car la muscovite est capable d'avoir des impuretés en lithium. DRX et analyses chimiques sont nécessaires pour affirmer la "lépidolite".
  8. Rosélite j'en doute très fort mais cobaltocalcite oui. Je ne suis d'ailleurs pas certain que la rosélite soit signalée en RDC.
  9. J’ignorais totalement que la pyrite pouvait être sous stœchiométrique. C'est archi connu pour la pyrhottite (et encore c'est plus compliqué que ça) mais la pyrite j'apprends un truc ! Il y a des documents auxquels se référer ? Ça m'intéresse beaucoup ! Comment cela s'explique ? Une valence exotique pour le fer ? Des impuretés dans le réseau ?
  10. Ça a toutes les chances d'être un produit de synthèse. la moissanite est très.... très rare sur Terre.
  11. Les produits fluorés sont d'une extrême dangerosité ! Il ne faut pas les conseiller sans précaution sur un forum, le fluor est un produit qui est tout sauf anodin. Je ne vois aucun conseil sur les précautions à prendre tant sur l"utilisation, le stockage et les déchets ! Au minimum il faut : Deux paires de gants dont des spéciaux ; blouse ; lunette de protection ; matériel plastique téflonné ou en argent ; local aéré et ventilé ; jamais de verre ; dispositif de protection en cas de projection ; piscine de nitrate de calcium pour séquestrer le fluor. Ce n'est pas rien. Je rappelle que le risque avec le fluor c'est la mort par nécrose interne ou des embolies pulmonaires causées par des caillots de fluorine se formant dans le sang. Je préfère jouer avec de l'acide nitrique fumant sans gant que cette énorme saloperie dangereuse avec toutes les mesures de protection que j'ai citées, j'ai dû en oublier certaines.
  12. Même doute ce qui n'enlève rien au plaisir de lire et regarder ces découvertes !
  13. Les échantillons présentés sont mouillés, cela doit sans doute participer à cette vision d'un éclat gras. De mon côté je vois aussi un enduis d'oxyde noirâtre mais je ne me prononce pas pour le manganèse qui est trop souvent invoqué à tort.
  14. J'espère que ça permettra de remettre les choses dans leur contexte et de lire moins de confusion pyrite/marcassite. C'est vraiment super carré et il y a plein de données.
  15. L'aspect fibroradié n'est absolument typique de rien du tout. Tout et n'importe quoi peut former des amas fibroradiés. Il s'agit clairement de pyrite et non de marcassite. Je comprends parfaitement que le troisième échantillon puisse être pris pour de la marcassite mais ce n'est pas le cas. Il s'agit d'un amas d'octaèdre qui ont poussé dans des directions presque parallèles. On peut voir la symétrie d'axe d'ordre 4 sur certains cristaux bien que cela soit rendu compliqué par le faciès de la pièce. Je proposerai sur ce fil un exemple de pyrite du Cap Blanc Nez avec marcassite présentant ce faciès pour la pyrite et permettant de bien fixer les idées.
  16. Que de la pyrite pour l'instant, je n'ai vu aucune marcassite dans ces dernières photos. Quant à l'aspect technique de mes réponses je suis désolé mais dans le thème de la différenciation visuelle marcassite pyrite, à moins d'être technique on raconte n'importe quoi.
  17. L'intérêt d'une pièce est une chose dont on peut discuter des heures. Certains seraient hyper heureux de posséder quelques pièces quand d'autres ne les utiliseraient même pas pour construire un mur ; tout dépend d'une quantité formidable de critères propres à chaque collectionneurs. Je me garde d'ailleurs bien de donner ce genre d'avis : c'est trop subjectif. Après si c'est bien exprimé, de bonne taille, rare si possible, sans défaut, qu'il y a du contraste, de la brillance, de la transparence (quand c'est possible) et une architecture originale, une majorité sera d'accord pour dire que l'on est face à un bon échantillon ou face à un échantillon intéressant si ce n'est simplement correct. Quant à la rigueur, mon objectif n'est évidemment pas de casser, d'être rude ou méchant. Tout le monde a le droit de faire des erreurs, de dire des bêtises, de se tromper, ça m'arrive tous les jours. Je suis enseignant, je passe mes journées à exploiter les erreurs de mes élèves qui sont du pain béni pour pouvoir progresser : quand on sait pourquoi et comment on se trompe on a tout ce qu'il faut pour progresser. Je me suis appuyé sur une erreur classique, à savoir la confusion marcassite/pyrite. Je me suis abstenu de tout jugement, j'ai été très correct et mon paragraphe est argumenté. Je referai exactement pareil la prochaine fois même si mon avis ne convient pas pour une question subjective de ton : je respecte toujours mes interlocuteurs et je mets un point d'honneur à ne pas les juger même quand je vois quelque chose qui me révulse. Si tu veux absolument que tes échantillons reçoivent une étiquette, je ne vois rien de mal à ce que tu dises qu'il s'agisse de pyrite. Si ce n'est pas le cas, tu seras face à quelque chose de moins fréquent ce qui a mon sens est beaucoup plus intéressant. J'ai eu cette bonne surprise dernièrement : j'avais pris un encroûtement blanc pour de la smithsonite et un internaute bien avisé m'a expliqué qu'il s'agissait de sphalérite ce qui d'un point de vue scientifique est particulièrement excitant. La sphalérite blanche, ça ne coure pas du tout les rues, mais alors ! Après les gens font ce qu'ils veulent et disent ce qu'ils veulent, mais ils doivent fondamentalement assumer d'avoir des contradicteurs même si ça ne fait pas plaisir.
  18. Cherche la synthèse des nanofils d'argent si tu peux, c'est assez courant comme approche. Les morphologies sont normalement étudiées au MEB mais on avait un TEM assez accessible au labo, tu devrait pouvoir trouver les deux analyse si tu cherches les publications de l'ICMCB.
  19. Je n'avais pas vu le dernier message de Lucailloux, on ne peut éviter les croisement quand on met plusieurs heure à écrire 9 lignes (faites des enfants...) mon message n'est pas à sa place mais je n'ai pas envie de me lancer dans une édition longue. Lucailloux et moi sommes en fait sur la même longueur d'onde :) Sur les échantillons que j'ai pu analyser, je ne voyais rien de dendritique, j'ai vu des terminaisons octaédriques et le corps du fil semblait présenter les faces de la famille {110} mais ce n'était vraiment pas évident à dire, et dans des agrégats aussi complexe on peut ne voir les dendrites quand elles sont présentes. En tout cas, merci pour les photos qui sont très parlantes et pour la qualité de l'intervention.
  20. Je ne suis pas d'accord avec l'intervention de Lucailloux elle est très certainement valable pour les métaux (je ne peux pas juger ce n'est pas mon domaine de compétence) mais je doute que l'on puisse l'appliquer dans le domaine des minéraux lors d'une cristallisation en milieu aqueux car ici il n'y a pas de transition de phase. Ici la morphologie et l'existence des cristaux est tributaire de la pression, de la température et de la composition du flux minéralisateur. Exit le problème de stabilité : on n'a pas une phase stable qui devient instable, le problème est tout autre. L'explication donnée par Théophraste est à mon sens bien plus pertinente car c'est de cette façon que l'on procède en laboratoire pour fabriquer des cristaux avec des formes interdites par la symétrie de la maille. Par exemple pour créer des fils d'argent, on fait précipiter l'argent métallique dans une solution contenant des espèces dissoutes capables de fonctionnaliser certaines faces du germe mais pas d'autres. Les germes ayant des formes tarabiscotée, une croissance ultérieure permet de faire grandir les faces libres aux dépends de celles qui sont fonctionnalisées. On obtient alors des fils dans les bonnes conditions de synthèse. Il suffit de faire pareil en milieu naturel : boucher des faces et ne pas laisser d'autre choix que de pousser là ou il y a de la place.
  21. Ce n'est vraiment pas rigoureux de venir affirmer que ces cristaux sont de la marcassite sur la base de la présence d'une face carrée pour la bonne et simple raison que la pyrite, vraiment beaucoup plus abondante dans les milieux sédimentaires, peut présenter cette même face quand son faciès est celui de l'octaèdre tronqué par les faces du cube. Il est encore plus dommage de documenter un tel manque de rigueur pour faire force d'argument. Il est d'autre part inutile de faire valoir une quelconque distorsion orthorhombique "visible", les cristaux de pyrite sédimentaires étant souvent très fortement distordus. Ici la détermination est tout simplement difficile sur la base de critères purement morphologiques. Parfois on peut, là je ne m'y risque pas. Vraiment, dans ce genre de cas, il faut faire preuve de beaucoup de rigueur. Si on veut absolument donner un nom, les appeler pyrite n'est pas dramatique car il s'agit de l'espèce la plus commune. Vouloir absolument que ça soit une marcassite peut donner lieu à de fausses interprétations et contribue encore et encore à faire croire à trop de monde que l'on peut '"facilement" trouver de la marcassite. C'est vraiment hyper loin d'en être le cas. Je risque de me faire conspuer encore une fois mais la rigueur dans la minéralogie qui est une science dans le sens noble du terme est pour moi une chose d'une importance capitale.
  22. Si tu vois des angles rentrants, c'est gagné. Sur la baveno, on voit quand même super bien le plan de macle qui coupe le cristal en deux, là ça ne me semble pas flagrant. Vivement les photos.
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