Permettez qu'en tant que membre du C.A. du Club de Minéralogie de Chamonix, je vous donne la position officielle du Club :
- Le massif du Mont Blanc est un site classé par arrêté du 14 juin 1951. Néanmoins les cristalliers continuent leur activité de façon plus ou moins discrète.
- Procédure judiciaire datant de 1985 contre une équipe de cristalliers connue dans la vallée sous le vocable de " la bande des 4 ". En conclusion de cette affaire, la Cour de Cassation stipule (je cite) :
« La Cour d'Appel énonce que l'extraction, à l'aide de burins et de massettes, de cristaux du sein de la paroi granitique où ils se trouvent, dans des filons ou cavités appelées fours, a pour effet de dégrader le site protégé en supprimant partie de sa substance et que l'intention délictueuse résulte suffisamment du caractère volontaire de ces dégradations et de l'appropriation des minéraux ainsi obtenus. »
- À la suite de cette affaire, Michel Barnier, ministre et originaire de Savoie, est à l'origine de la lettre directive de Madame la Ministre de l’Environnement en date du 22 juillet 1996. Cette directive autorise la cueillette traditionnelle de cristaux et autorise le ramassage artisanal avec des moyens d'extraction rudimentaire.
- Le musée des cristaux de Chamonix, dont le club est un des premiers artisans, ouvre ses portes en 2005.
- La mairie de Chamonix est propriétaire de l'ensemble des lieux de recherche.En vertu du droit du sol (code civil) elle est propriétaire du dessus et du dessous, donc de tous les minéraux extraits.
- Ces deux derniers éléments ont amené la Mairie de Chamonix et le Club de Minéralogie à entrevoir une réglementation, afin de savoir ce qu'il se passait réellement dans le massif, et à imaginer une solution afin de pouvoir avoir un regard sur les pièces trouvées, et une possibilité d'en acheter pour compléter la collection du musée. Il convenait également que les cristalliers respectent un minimum de règles élémentaires de correction et de protection de la nature.
Ainsi est né l'arrêté municipal en vigueur depuis le 1er août 2008, et le code d'honneur des cristalliers (que chaque demandeur doit signer et respecter sous peine de se voir retirer l'autorisation de recherche et de ramassage), élaboré par le club de minéralogie de Chamonix et approuvé par le conseil municipal.
À ce jour, voilà résumé de façon succincte et précise l'état des règles et des motivations les ayant induites.
Fin de citation.