Bonjour à vous tous. Quel plaisir que celui de rencontrer autant de passion autour de ce beau sujet !
Les différents travaux évoqués ont porté sur les quartz du domaine externe des Alpes et ceux des nappes de l'Helvéticum, que ce soit en Suisse (Val d'Illiez, Bex, …) ou en France (Hte Savoie, Savoie, Drôme, Alpes de Hte-Pce ; Aravis, ex Fosse vocontienne, …). C'est dire que ces quartz se retrouvent dans tout l'avant-pays des Alpes, chaînes sub-alpines et nappes helvétiques, qui correspondent aux sédiments de l'ancien rebord sud de la plaque Europe… Il convient de rajouter aux noms déjà cités celui, incontournable, de Sepp Mullis !
Dans ses films, l'ami Roger Martin présentait également des phénomènes d'ébullition et de rétro-ébullition… Que de discussions passionnantes j'ai pu avoir avec ce grand Monsieur !…
Tous ces quartz (et calcites, …) se sont formés dans des conditions instables et de T/P assez basses, mais surtout, en présence d'hydrocarbures (huiles ou méthane selon conditions). En gros, on peut dire que pour T 50 à 200° et P 25 à 340 MPa, on a des inclusions huiles + eau ; et que pour T 200 à 270° et P 90 à 380 MPa, on a des inclusions à eau + méthane (NaCl peut être présent dans ces deux types d'inclusions).
Faciès et habitus du quartz en présence :
1° d'HUILES : eau et huile dissoute = quartz prismatiques ; huile seule = quartz à rhomboèdres aigus ; huile légère = quartz diamant ; eau et huile dissoute, puis huiles légères = quartz sceptres ;
2° de MÉTHANE : eau et méthane dissous = quartz à âme, quartz prismatiques ; méthane = quartz diamant, quartz fenêtres ; eau et méthane dissous, puis méthane = quartz fenêtre sur quartz prismatique.
Visibilité de ces inclusions (qui ne sautent pas toujours aux yeux) :
• Si les hydrocarbures forment de grosses lacunes à libelles mobiles, les inclusions sont généralement visibles ;
• Si les hydrocarbures (huiles) sont plus ou moins solides (ce qui peut dépendre de la température ou de leur état de maturation et de deshydratation) et, plus ou moins, de teintes brunes à noirâtres, les inclusions sont généralement visibles ou, du moins, discernables ;
• Si les hydrocarbures (huiles ou méthane) sont incolores ou finement dispersés, les inclusions se révèlent difficiles à observer ! comment faire ? Il s'avère que, généralement les hydrocarbures liquides réagissent très bien aux UV : certains quartz des septaria (zone à huile) dans lesquels rien ne signalait la présence d'inclusion, deviennent très lumineux lorsqu'on les expose à une source UV… Sinon, comme c'est micro, il reste une bonne bino !
De ce qui précède, on peut conclure que :
• un quartz peut paraître enfumé, alors qu'il est tout simplement bourré de micro inclusions d'hydrocarbures de teintes brunes à noires ;
• un quartz peut paraître limpide incolore et exempt de toute inclusion, alors qu'il recèle des myriades de micro inclusions d'hydrocarbures incolores…
Encore un mot à propos des lacunes de cristallisation (qui emprisonnent les inclusions) certaines sont de formes quelconques, d'autres sont de formes polyédriques : le motif cristallin a été repris et ces cavités que l'on nomme " cristaux négatifs " montrent la forme de basse température du cristal hôte. Quel que soit le type de lacunes, elles peuvent être mono ou pluriphasées, et, parfois, emprisonner un cristal solide ou une bulle (libelle) gazeuse qui, l'un comme l'autre, sont parfois mobiles, si leurs dimensions et celles de la cavité le permettent… À+