Azogue

De où? de où, Kayou? On dirait des bouts de réglisse, Mmm

Il a fait ce qu'il fallait pour arriver le premier en haut de la cheminée du chantier, au pied du front de taille de la veille au soir: il y avait encore les vapeurs nitreuses des explosifs qui n'avaient pas été encore complètement évacuées, loin s'en faut. En effet, la ventilation ne réussit à parvenir qu'en s'essouflant, à ces chantiers qui remontent à l'envers dans les anciens conduits karstiques du Miocène (oui, mais (quand même) à chaque Horizon de la mine, on se débrouille pour les forer par en-dessous, de bas en haut, pour utiliser la gravité; c'est un détail). Notre ami, il en a pris plein les poumons (et il a abrégé un peu plus sa vie) parce que (comme il faisait encore très chaud) il avait enlevé le masque réglementaire... et là, par terre, parmi les cailloux et les cristaux de quatrième, 3ème et second choix, qui jonchaient la base du tir, ou bien: encore béante dans la paroi, il a vu la géode à-demi éventrée, et ... il a reluqué ce quartz de dingue . Son coeur s'est mis à battre, parce qu'il savait que cette découverte est exceptionnelle, un prisme de cette longueur, intact, pas pèté... Il a pensé (qui sait) à la Rentrée scolaire qui serait plus légère à financer... Inutile de dire que les copains du tir l'ont charrié, voire ont essayé de récupérer leur part. C'est beau, l'imagination, hein?

Le mineur (justement)... Parlons-en (essayons d'imaginer) Parce que, quelque part (pour les specimens provenant de mines en activité) c'est bien à eux qu'il faut dire MERCI, hein? Ce matin là, il s'est (probablement) dépéché (je ne dis pas "grouillé" pour que nos Foromeurs étrangers comprennent). Pourquoi? (on imagine toujours) Parce que, le pauvre, ça faisait des semaines peut-être que, dans le chantier où il était affecté avec son équipe de foreurs, on avait rien intersecté de chouette comme géodes (allez, je dis de mémoire qu'il y a en 2013 quatre (4) ore-bodies en cours d'abattage chaque jour, menés de front (ce sont en fait les anciens conduits des eaux chaudes minéralisées, qui ont été goutte à goutte remplis à raz la gueule de carbonates et de sulfures, selon); Du temps "à la soviétique" où l'on ne s'occupait pas encore de la teneur plancher d'entrée en laverie, il y en avait environ 8. Peut-être notre histoire s'est produite à cette époque, pas si lointaine = de 1950 à 1999. Ca faisait des semaines que, arque-boutés sur leur marteau perforateur, ils foraient , ils abattaient du tout-venant, qui faisait chaque matin (après le tir) un tas sans intérêt dont le loadeur toujours affamé venait s'empiffrer pour nourrir les concasseurs de la surface. Et puis, un matin, après le tir de la veille, ils avaient vu apparaître, derrière les vapeurs au front de taille, des trous, des géodes, des embryons de cavités ramifiées mises à nu. Ce n'était pas excitant; certes ils avaient trouvé dedans quelques spécimens sympas, mais rien de sensass. Néanmoins, le soir suivant, quand les "mineurs" (ceux qui ont le diplôme de boute-feu), ont poussé les cartouches au fond des trous forés, munis de leur long manche à balai, notre ami a fait un "voeu" (qui sait? Y croient-il, après tous leurs malheurs?). Le lendemain matin, donc, il s'est grouillé...

Pour l'information de tous les Treptchaphiles, voici la photo d'un "monstre" que je viens de découvrir, un QUARTZ de 40 cm : Je ne le dis (presque) pas dans l'esprit du hélas trop connu "regarde un peu le mien, hein qu'il est gros?" mais pour faire savoir pour la première fois, au petit monde que ça intéresse, que ce gisement a fourni de tels cristaux . C'est un prisme de quartz qui s'élance d'un seul tenant, sur 40 centimètres de haut, un peu ventru au milieu comme la plupart du temps à Trepca (9 cm ici), pas très transparent mais plutôt gris jaune sale (comme souvent aussi pour cette mine); au départ (à la base) il est multi-géminé, fait de plusieurs prismes accolés étroitement, parallèlement à l'axe maximum de croissance. Il y a des têtes de quartz ou de courts prismes qui s'échappent sur toute la hauteur, de place en place, comme des tentatives d'émettre des branches, vite avortées. Le tout est constellé de calcite en cristaux blancs translucides souvent empilés en macle en pagode, avec (en prime) un peu de pyrite qui achèvent toutes deux de bien estampiller le Stufe de la marque de fabrique "Stari Trg". Intact en plus: pas une tonche, ce qui est très agréable . Tout en haut du specimen, le germe le plus malin sort de la masse et se fraie un chemin, dépassant tout l'édifice d'une courte tête: une tête mal foutue, un peu vrillée (comme souvent à Trepca pour ces grands quartz) mais plus transparente que le reste et bien pyramidale. Il est fier, ce rejeton sommital: c'est en effet lui, le cristal central qui a été le plus tenace pendant le développement du "tronc commun" de l'ensemble, et qui n'a pas lâché prise depuis sa gémination à la base du prisme, tandis que les autres n'ont finalement été que les accompagnateurs du "maillot jaune" et se sont "essouflés" en chemin. Je le répète, je n'en avais encore jamais vu un de cette taille, ni dans les musées, ni chez les mineurs, ni sur le web . (collection et copyright ...Azogue) C'est un assez grand collectionneur autrichien qui l'a cédé à un autre collectionneur, chanceux (1)... (oui, je sais, il n'y a pas de gloire quand ce sont des spécimens achetés; je n'en parle donc pas pour la gloire, encore une fois; ni pour attirer les cambrioleurs ). Le plus extraordinaire, vous le vivrez vous mêmes par la pensée: imaginez comment était la géode dans laquelle le mineur a prélevé ce "gourdin" de quartz ! Il faut bien se dire que le mineur, essayant de ne pas se faire confisquer sa trouvaille par la Direction de la mine ou par l'ingénieur, a dû se cacher et faire vite... En contemplant le Stufe, mon verre à la main (c'est pas encore interdit, non?) je pense à l'émotion qui a dû l'étreindre; moi j'en aurais peut-être crevé ! Quand je prends une galène à la main sur un stand en bourse, le vendeur, il entend déjà mon palpitant et il double le prix! ----------------------------------------- (1) Pourquoi chanceux? Parce que le vendeur ne s'est débarrassé de cette "buche" que parce qu'elle n'entrait plus dans le nouveau modèle de vitrine dont il a équipé son appartement: en effet, 40 cm à caser en verticale, ça ne passait plus! En entendant ça, moi je vous dis, à vous tous : "oui, vive la taille "Cabinett", y a plu k'ça de valable! Vive les Américains, vive les bonnes habitudes inspirées dorénavant par la bourse de Tassonn, et n'hésitez pas à me faire savoir en MP que vous voulez vous débarrasser à vil prix de vos trop grands "dadets" de cailloux, si c'est du bon Trepca! Ne les coupez surtout pas en deux !"

Bonsoir! Ta calcite à toi pourrait bien être du Trepca, bien que ce faciès en scalénoèdres n'est pas fréquent à Trepca, je ne l'ai (encore) jamais vu personnellement dans les collections du musée, ni chez les mineurs ni sur les bourses, sauf UNE fois, en 1972,, une plaque constellée de scalénoèdres de 1 à 3 cm d'allongement chacun, dans un lot chez un gros revendeur à Mitrovica. Ma calcite elle aussi était constellée de cristaux submillimétriques de pyrite, malheureusement tous oxydés en goethite, et cette altération météorique donnait au specimen (de 25x15x5 cm) une couleur orange. TA couleur est très belle, et les pointes bleutées arrangent bien l'esthétique de l'ensemble! Les agrégats de cristaux bleutés globulaires qui terminent tes scalénoèdres me rappellent les cristaux de calcite de Trepca que parfois j'ai vu contenir de minuscules inclusions d'aiguilles de boulangérite (qui donnent la couleur bleue) mais mes calcites à moi étaient des macles en pagode etc. Il a la même coloration bleutée dans des quartz "bleus" ou "noirs" de divers gisements dans le monde (inclusions de pyrite, de sulfosels de plomb, de stibine). Tu évoques la possibilités que ce soient en fait des cristaux de dolomite, ce qui aurait aussi du sens, car les scalénoèdres ne sont pas vraiment parfaits. Mais pour voir les rhomoèdres de la dolomite dans ces accolements un peu géométriques englués de microcristaux de calcite, il y a loin aussi. Donc, il est bien possible que tu as déniché un peu une rareté (au point de vue habitus de la mine) et c'est bien du Trepca, ou bien ce n'est pas du Trepca. Perso, c'est tout ce dont je peux témoigner (mais je ne suis qu'un spécialiste qui peut ne pas tout savoir de cette mine quand même! surtout si c'est une trouvaille en mine récente dont je n'ai pas eu ailleurs connaissance encore! Quelques posts au dessus du tien, lea photo n° 9 de notre copain FDOUN montre des macles en pagodes, typiques de Trepca (comme d'innombrables autres localités!) Merci de ta confiance! je suis un peu confus, non? Ah, la valse des étiquettes! Mieux vaut les coller à la colle sur le dos du caillou! Jean

Alors, si (Eric) tu m'encourages, je vais y aller d'une info supplémentaire :telephoner: (d'ailleurs, comme disait Coluche devant son distributeur de canettes de sodas, "tant que je gagne, je rejoue !") A partir du 5 juillet, s'ouvrira une expo temporaire "Minéraux de Trepca" à Belgrade, dans la belle Galerie du Museum national d'Histoire naturelle de Serbie qui est hébergée dans les jardins de la forteresse médiévale du Kalemegdan. Le conservateur a chargé de cette expo un jeune chercheur de son équipe, Aleksandar LUKOVITCH. Ils sont en train de ressortir des caves (pardon, des "réserves") et de refaire briller tous les "monstres" que les directeurs successifs de la mine ont envoyés à la Capitale depuis le départ des Anglais et des nazis. Il devrait y en avoir de chouettes , notamment les énormes cristaux des géodes que Friedrich Schumacher a décrits dans ses publications.

Et aussi, leur découverte de macles cycliques de sphalérite à 5 et 20 cristaux, en forme de petit ballon de foot Cyclic-sphal-twins-Zbornik_na_Trudovi_2012_CD.pdf

Ouh là là! il était tombé dans les oubliettes, ce post Mais, après tout, il a fait son office dans l'intervalle, le musée de Trepca a été sauvé, il a même été propulsé au rang d'institution nationale, inamovible , placé sous la protection d'un des ministères les plus puissants du Kosovo, donc nous avons accompli nos travaux d'Hercule, nous aspirons au repos... Non, car il y a toujours de quoi s'émerveiller A vos binos, M'sieurs Dams: aviez vous pensé, en effet, à des cristaux de galène en forme d'étoile? C'est pourtant ce que Vladmir Zebec, Vladimir Bermanec et leurs élèves viennent de trouver (je ne sais pas si c'est dans les collections du Musée de Zagreb ou bien dans les échantillons prélevés dans la mine récemment; je penche pour la seconde option à cause du faciès des spécimens) : Starlike-Galena-Zbornik_na_Trudovi_2012_CD.pdf

Dommage, elle ne semble pas téléchargeable . Cedrick, tu as bien fait d'en parler parmi les premiers sites! En effet, ce qu'il faut je pense privilégier dans les recommandations, ce sont celles pour des sites miniers qui procurent une EMOTION (j'aime beaucoup ce critère!) Le village minier de Tiebaghi, ce qui m'y a frappé lorsque Henri Reuillard m'a guidé là en 2005, c'est d'abord "le cratère sommital", qui correspond au vide énorme laissé par l'exploitation du pod et qui est illustré par la coupe géologique de Simone Caillère publiée dans le traité de métallogénie de Pierre Routhier en 1963, coupe qui ne décrivait que ce qu'on savait de la mine en 1962, puis, dans une des salles du musée, la grande coupe de Christian Tessarolo affichée au mur, et qui date de la fin d'exploitation des années 1980, coupe devant laquelle j'ai été quasiment séché par la dimension colossale du pod de minerai qui a été soutiré là. Enfin, le village minier est inoubliable, on dirait qu'il a été abandonné la veille; il est imprégné de toute la vie quotidienne, la sueur et les joies de la petite communauté qui a vécu là. J'y retourne dans 10 jours et j'essaierai de la prendre en photo pour que les potes (un pod, des potes...) se rendent compte . Seras tu encore dans les parages?

Pour essayer de faire "surnager" ce post à la première page du forum, malgré les trouvailles extraordinaires que (les uns et les autres) vous vous "enginiez" à dénicher sur les sites que vous aimez (s'ingénier, du mot engine, engineer, le moteur qui a révolutionné le 19ème s. et puis, bien sûr le GENIE ) je ne sais plus que faire: alors, simplement, SVP méfiez vous des "contrefaçons" : quand j'ai choisi mon pseudo, Azogue, je n'ai absolument pas été inspiré par le personnage affreux du Hobbitt, joué poutant par un acteur fort sympathique: Azogue, pour moi, c'est le nom arabe du VIF ARGENT, le mercure coulant de la mine d'Almaden, un autre de mes hobby (-te). Ce n'est pas du tout ce monstre là:

Vive Gougueulle (mais non, je ne veux pas de compliments ni de liesse populaire, ça ferait des jaloux, et puis ce n'était pas une thèse de doctorat chez Routhier mais chez Jean-Claude Touray, un des as de la fluorine) Auteur(s) : CALAPKULU F. Titre : Contribution à l'étude géologique et géochimique des minéralisations en galène, blende, barytine de la région des Bondons. Orléans, Université, 1973. Mots clés : GEOLOGIE. GEOCHIMIE. MINERALOGIE. BARYUM. PLOMB. ZINC. LES BONDONS. LOZERE.

Et bien sûr: Auteur(s) : BOULADON J. Titre : La minéralisation en Pb-Zn du plateau des Bondons (Lozère). Résultats des recherches effectuées en 1957 dans le granite et dans les schistes. Données pétrographiques et métallogéniques Orléans, B.R.G.M., 1959. 56p.. ill. Mots clés : GEOLOGIE. METALLOGENIE. PETROGRAPHIE. MINERALOGIE. GRANITE. MICASCHISTE. PLOMB. ZINC. LES BONDONS.

Trouvé pour commencer: Surfaces d'aplanissement et métallogénie de l'uranium : un type de gisement supergène (sur l'exemple du gisement des Bondons, Lozère, France) Année de publication 1977 Type de document Article Auteurs Trescases Jean-Jacques. In Résumés des communications présentées par les géologues ORSTOM au cours d'une journée d'étude qui s'est tenue à Bellevue (laboratoires du CNRS), le 12 octobre 1976 Source Cahiers ORSTOM.Série Géologie, 1977, 9 (1-2), p. 63-64. ISSN 0029-7232

Chouettes, ces récoltes paléontologiques Cela dit, les Bondons, pour nous les minéralos, c'est aussi en Lozère un district à minéralisations BGPC... de type filonien je crois, je dirais même (mais Trenen23 le validera) filons de couverture. Cad des filons qui recoupent à l'emporte-pièce les strates sédimentaires du Jurassique (dont celles-ci peut-être bien, entr'autres). Je dirais aussi: "terrain de thèse de doctorat d'un jeune géologue turc de passage à Paris chez Routhier vers 1970, du nom de Cataploglu ou qq ch comme ça". Je vais enquêter, des fois qu'il y aurait quelques cristaux de sulfures chouettes, et je reviendrai sur le forum

Bonsoir Ceux qui me connaissent ont compris (merci les amis) les motifs de mon insertion dans la discussion. Au passage, notons que la mention par Daniel que (je cite) " les bouts de cordes qui reliaient les deux échelles ont finalement bien tenu durant ces 20 longues années" devrait ramener à l'évidence les potes de bonne volonté . Oui, paix à sa mémoire. Ce post prend une tournure grave qui (à mon avis) n'est pas inutile. Dans la mesure où le fondateur de ce forum a eu au départ, comme bien des personnes qui l'ont aidé à réaliser ce monument, le souhait de faire oeuvre éducative et de partage, il faut bien dire aux membres que la cueillette des minéraux s'avère parfois mortelle (dans certains cas extrêmes heureusement très rares: 1 mort par 20 ans). (commentaire usuel qu'on me fait: "c'est moins que les accidents de la route, d'escalade et ...de cigarette". La famille appréciera). Paix à sa mémoire. Je ne le connaissais pas mais j'aurais pu avoir la chance de l'avoir pour ami. J'ai pris des risques moi aussi quand j'étais jeune. En conclusion et pour que mon intervention n'ait pas de suite svp, je répète que j'ai écrit que ce reportage est très beau. En général, tout se passe bien. J'ai fait mon vilain canard de cafeter auprès des jeunes de ce forum que (1 fois tout les 20 ans et sur un site parmi 500) ca finit mal. La mine étant une construction humaine plus ou moins ancienne faite pour ne pas durer plus de 20 ans, on ne connait pas ses limites de solidité et elle a toujours le dernier mot. Dans beaucoup de mines, il y a eu des morts (et des handicapés) dès le temps de leur exploitation. Après leur fermeture, on a oublié. Comme Rives-3 tu le dis, il reste que les haldes sont disponibles

Toujours pas obtenu de détails sur ce sujet. Je relance mon correspondant! Par contre, je vous fais profiter d'un joli specimen "stalactiforme" de calcite, rhodochrosite et sphalérite de 11 cm de long, qui m'a appartenu pendant quelques jours au moment de Noël (mon enchère hélas s'est avéré insuffisante au final, je ne saurai donc jamais si ce stalactite avait un canal axial encore libre, vide, pour le "goutte à goutte" hydrothermal qui lui a donné naissance. BoouHoouhouuu)

La mine de Montredon Labessonié exploitait uniquement le tungstène (comme tes échantillons l'illustrent) bien que le minerai soit complexe (avec même un peu de fluorine, moche); par conséquent, on ne risque pas d'y avoir traité la fluorine ou le minerai de plomb et zinc de la mine de ...Peyrebrune, d'autant que ce n'étaient pas les mêmes propriétaires. PAr contre, il n'est pas impossible qu'on y ait fait, dans la laverie gravimétrique au bord de la petite route (aujourd'hui démontée), des essais de traitement de minerais de tungstène amenés d'autres recherches de tungstène de la région, plus ou moins lointaines (Enguialès? L'Hom Haut?), c'est à vérifier.

Oui, c'est un reportage superbe mais je ne sais pas s'il ne serait pas URGENT de faire disparaître ce post. Personne, en effet, ne semble avoir fait mention de l'accident mortel survenu au début des années 90 (?) à cause de cette funeste stolzite, pourtant, à l'époque, ça avait fait pas mal de foin, avec enquête de gendarmerie, PV du Service des Mines etc. et pourtant, m'a t'on dit (mais ça, est-ce vrai?), les compagnons de l'infortuné avaient eu l'idée malicieuse de porter le corps hors de la mine de façon à faire croire que le pauvre s'était tué dans les éboulis des haldes, au dehors.

Trouvé par hasard, en actualisant ma bibliographie: "Des cristaux de galène en forme... d'ETOILE" J'ai hâte de voir cela en photos. J'ai demandé aux auteurs une copie de leur article. Résumé: Star like galena Trepca.pdf En avez vous déjà vu dans d'autres gisements ? Ce serait lié à une croissance orientée galène/pyrrhotite A suivre!

Ouh là là ressaisis-toi Dis toi bien que C'EST LE DESTIN d'un filon de fluorine, d'être concassé jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que de la poudre qui passera dans les bacs de flottation de l'usine Il ne faut pas faire de sensiblerie là-dessus. Il ne faut rien céder. Ces idées sont (si tu ne te ressaisis pas) les mêmes que celles de certains archéologues miniers qui voudraient interdire l'accès des mines aux minéralos, et pourquoi pas demain aux mineurs eux même? Ce n'est pas comme en biologie, avec les espèces "endangered" dont il faut absolument protéger les derniers exemplaires pour qu'elles se reproduisent et que nos enfants puissent en voir Et encore, il y aurait aussi beaucoup à dire: les GRANDES EXTINCTIONS (phénomènes naturels, météorite, volcans?) ne se sont pas privé d'exterminer les espèces en voie de disparition de l'époque, et ça n'a pas empêché l'évolution de Darwin. Regardez un filon de quartz à galène dans les Alpes ou dans les Vosges, exploité par la méthode du creusement au feu, au Moyen-Âge: les mineurs n'en ont rien laissé, les parois du filon sont lisses comme le derrière d'un minéralo. Et alors? Ca fait défaut à qui? La casse donc, oui c'est dommage pour les cristaux mais, si on avait laissé le mineur exploiter le filon, il ne resterait RIEN de ces cristaux non plus Tu ne dois pas, je pense, abandonner ta collection à cause de ces dégâts; tu n'en es pas responsable. Au contraire, plus il y a des acheteurs et plus il a des mineurs qui, voyant la chute des prix, font gaffe (la fois d'après) d'extraire le cristal intact, ce qui permettra aux musées d'en avoir connaissance. Si pas de collectionneurs et de musées, la seule issue pour ces cristaux, c'est le concasseur de l'usine de flottation!

J'espère que l'ami Yves de Nantes (ou bien un autre qui se défend bien?) va répondre à ta question (qui est très pertinente!) , car pour moi c'est trop calé :debousole:Voici, pour le fun, une pyrrhotite (5 cm de diamètre en tout) dont j'ai été l'heureux possesseur pendant quelques jours (dans une enchère bien connue). Je l'ai finalement laissée filer :desole:La pyrrho est partiellement transformée en pyrite qui recristallise en petits cristaux dorés plus brillants. Son côté sympa, c'est la sphalérite au centre, et puis surtout les petis cristaux un peu globulaires de LUDLAMITE vert pomme grani, l'un des phosphates de fer bien connus de Trepca. Pièce récente.

Des insomnies, Trenen23 ? Il est vrai que l'horodateur du forum est resté semble-t'il à l'heure de sa date de création. Ou alors tu appliques déjà l'horaire recommandé par le dernier livre de Benoit XVI La question posée est intéressante. On se la pose souvent. Je pense qu'il a plusieurs angles d'attaque à considérer et que ce post va être fertile en réponses. D'abord, il y a deux cas de figures: Mine artisanale ou bien mine moderne à méthode d'extraction et cadence industrielles. Dans la conduite ARTISANALE de l'exploitation du gisement, les méthodes n'ont pas changé depuis le 19ème siècle: le mineur va doucement, et il fait gaffe à la dépense des explosifs. C'est l'idéal pour le bon état des cristaux. Dans la conduite MECANISEE de l'extraction, on l'a vu en métropole: il y a eu beaucoup moins de grosses pièces parfaites à Fontsante après 1970 que avant. Ca n'a pas empêché, par contre (et cela, surtout après 1970, car avant il n'y avait pas autant de fans), les mineurs (ou les amateurs) de revenir le dimanche fignoler "artisanalement" l'extraction de petites pièces parfaites (de taille miniature ou cabinet) que nous voyons en grand nombre sur les bourses et dans les collections. Mais des GROSSES pièces (je ne veux pas dire "cabinet" mais carrément 30 cm) intactes =où les plus gros cristaux n'aient pas des tonches, c'était fini. Pourquoi? Parce que, à Fontsante, AVANT 1970, la Secmé ne menait que des travaux de "préparatoires" c'est-à-dire qu'ils tracaient la galerie de base, puis en paralllèle le sous-niveau, 3 mètres au-dessus, et qu'ils ne commercialisaient que le minerai ainsi sorti. Ils faisaient donc (j'imagine) des tirs assez courts (fleuret de 2 m), et en direction. S'ils tombaient sur une géode, les mineurs avaient le temps de ne pas tout fracasser, ils regardaient comment s'y prendre le mieux, et ils extrayaient en douce de grosses pièces (et les miettes). Après 1970, il s'agissait de vider l'intervalle entre le sous-niveau et le tracage parallèle situé 20 m plus haut. Ils faisaient donc des trous de fleuret beaucoup plus longs pour faire descendre beaucoup plus de tonnage à chaque tir. D'où utilisation de davantage d'explosif et création de davantage de fissures dans les blocs sortis. Dans les mines aujourd'hui, ces tirs sont même creusés par des engins montés sur pneus, les jumbos de perforation, avec plusieurs fleurets longs à la fois.

et le second, de 1990, par Johan, Ohnenstetter et coll.;pour respecter la taille maximum admise pour les pièces jointes, j'ai été obligé de supprimer quelques illustrations et la liste bibliographique, désolé! il est vrai que tout cela ne fait pas vraiment référence au 38, mais plutôt au 05 et même au 13 . Mais le DRAC a ses raisons que la raison ignore, et en plus il faut tenir compte du platine contenu dans des galets alluviaux qui ont pu être transportés sur de grandes distances, voire même via les Grès du Champsaur, conglomérats du Vieux-Chaillol, et autres étages géologiques intermédiaires, qui ont joué le rôle de "réservoir de stockage-déstockage" à diverses périodes ultérieures Johan Ohnenstetter etal 1990w.pdf

Mieux vaut tard que jamais Je viens de retomber par hasard sur les deux articles scientifiques auxquels je pensais en... 2007 ci-dessus Voici le premier, de 1973, par mon ami (regretté) Pierre-André POULAIN Platine Hautes-Alpes Poulain 1973w.pdf

Quatre sulfures et sulfosels d'argent identifiés à Trepca Comme le font tous les bons musées miniers du monde, celui de Trepca encourage les études scientifiques sur les spécimens de la mine. Trepca Stan Terg fait de la sorte, en encourageant l'année dernière, par exemple, les travaux d'une chercheur Polonaise: Joanna Kolodziejczyk, du Dpt. of Economic Geology, AGH, University of Science and Technology de Krakow, à mener des investigations sur le minerai. Les résultats espérés ne se sont pas fait attendre: elle a identifié pour la première fois : freibergite, polybasite, pyrostilpnite et stéphanite (à vos dictionnaires ! ) Vous allez me dire: " oOoOh, mais ce ne sont que des espèces microscopiques à Trepca". Certes! Néanmoins, depuis 1960 et la fameuse thèse de doctorat de Strahinja SMEJKAL sur ce district, aucun travail de minéralogie descriptive d'ensemble n'avait été tenté par les chercheurs à Trepca. Et puis... à vos binos, les copains ! S'il y en a déjà beaucoup au microscope (vu que le minerai titre quand même une centaine de grammes d'argent par tonne), il en existe peut-être des macrocristaux qui se sont nourris suffisamment longtemps dans la cheminée hydrothermale pour atteindre quelques centimètres ! 114-Prsek.pdf