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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

Azogue

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Tout ce qui a été posté par Azogue

  1. Oulà, que voilà une belle série ! Pablo, je pense comme toi à de la pyrrhotite, à cause des reflets couleur bronze. Mais l'idée de jojo38 avait du sens. Toutefois, la bournonite de Trepca, pour le peu que j'ai eu l'occasion d'en voir, est noire et très très brillante. Ciel, me voilà, presque démasqué, comme Don Diego de la Vega. Reste pour toi à comprendre pour quelle raison (Diablo !) j'avais pris ce pseudo à une époque où, n'étant pas encore à la retraite, je devais garder l'anonymat Il y a une grande latitude permise, parce qu'à Trepca, la plupart du temps les carbonates ne sont pas purs, mais ce sont des solutions solides isomorphes où les cations oscillent entre toutes sortes de proportions de Ca, Mg, voire de Fe, Mn ; cela a été vérifié en diffractométrie de rayons X. L'exemple typique, c'est la kutnahorite.
  2. Coucou ! Que voilà une belle remontée ! Juste pour faire savoir que mon amie minéralogiste Polonaise Joanna Kołodziejczyk et ses collègues viennent encore de publier des infos extrêmement originales et pertinentes sur la STANNITE de Trepca (cf fichier pdf ci-joint) . PAs de panique: cela reste des cristaux microscopiques (st sur les photos A et B). Mais... minerals-06-00042.pdf
  3. A vos dictionnaires ! 7 nouveaux minéraux de BISMUTH ont été découverts à Trepca, par Joanna Kolodziejczyk et l'équipe avec laquelle elle travaille: ikunolite, babkinite, joséite-A, izoklakeite, cannizzarite, lillianite-gustavite and heyrovskýite njma_Band_192_Heft_3_p317-333_Bismuth_minerals_from_the_Stan_Terg_deposit_Trepca_Kosovo_84962(1).pdf
  4. Merci Lucailloux, Jojo, Proustite, Trenen, Titi & co., et toi Lionel (ah, mes services de RG t'ont enfin identifié: la perquisition chez toi, avec saisie générale, n'est donc plus qu'une question de jours! Tu as eu tort de te montrer au grand jour à SMAM) Vous avez de bien belles pièces, petites sans doute à mon goût (mais la taille Cabinet se revend tellement mieux), typiques et même pour certains très esthétiques Je confirme: les craquelures à Trepca, dans la sphalérite ou dans l'arsenopyrite par exemple, ne sont en général pas des zones de faiblesse : c'est au moment de la transformation (pseudomorphose) de la pyrrhotite "de base" en (au choix) pyrite, marcasite, galène... que le changement de volume, le changement de réseau cristallin , provoquent ces craquelures sur tout ce qui s'était déposé par dessus. Cela se fait immédiatement pendant la formation de l'amas minéralisé, à chaud, à haute température. Ca n'a rien à voir avec les fissures récentes qui peuvent se former à cause d'un choc, ou à cause de ce que la marcasite s'altère dramatiquement en sulfates de fer: ce qui se produit surtout si on n'a pas pris la précaution de mettre un sachet de granulés dessicants sur la vitrine, ou de bien sécher sur le radiateur ou au séchoir à cheveux les spécimens auquels on a voulu redonner du brillant en les peignant au savon de Marseille sous le robinet d'eau chaude. Vous ne me voyiez plus intervenir sur ce post parce que, avec la reconstruction du musée de Trepca et sa sanctuarisation sous la tutelle du ministère le plus riche du Kosovo, je considère que la "mission humanitaire" que je m'étais donnée avec quelques autres mordus, et à laquelle vous avez joint vos efforts en "postant", est couronnée de succès et donc achevée. Je sais, j'ai tort Je vais y remédier
  5. Ca fait penser aux alurgite, piémontite et autre "violano" des roches vertes de Praborna (ancienne mine de Saint Marcel, Val d'Aosta) Salut Joel
  6. Comme te le dit très justement Serge, il ne faut pas se fier aux apparences: pour ce filon, le fait que les parois de la chambre qui a été exploitée apparaissent sur ces photos comme "raclées au rasoir", ne veut pas dire que c'est une exploitation au feu, technique qui a été utilisée jusqu'au Moyen-Âge, période à partir de laquelle elle a été remplacée par l'abattage au pic (scarifications très serrées, à la pointerolle, ou combinaison massette-burin). On trouve même des preuves d'abattage au feu encore à la Renaissance en fait, jusqu'à ce que l'usage de la poudre soit généralisé. Dans le filon du Grand Clot (Hautes-Alpes, vallée de la Romanche) les rapports d'époque du Service des Mines attestent qu'on a utilisé une machine à creuser au feu même dans les années 1870! Gratter le filon "au plus près" signifie seulement, ici, que le mineur a exploité de façon artisanale, au marteau piqueur, en prenant bien soin de ne pas gaspiller son temps à aller sur sa lancée perforer les épontes (stériles), ce qui aurait eu pour conséquence ensuite (après le tir) de salir le minerai abattu et d'être obligé de le trier (à la main). Tu dois retrouver la trace des fleurets dans les parois et au plafond (on dit aux épontes, et en couronne)
  7. Je crois bien qu'il s'agit du filon de barytine dit de Saint Privat, dont on a sorti environ 60000 t de barytine dans les années 1960, et qui a fait l'honneur du DEA de Jacques CONNAN puis d'une publication remarquable de CONNAN et ORGEVAL: l'originalité de ce filon, c'est qu'on y trouve aussi des hydrocarbures, dont l'étude a apporté la preuve que dans certains cas la genèse des filons hydrothermaux suit les mêmes modes de migration de la matière que les gisements de pétrole ! Dans tout ce secteur, la barytine est abondante. Elle apparait d'abord, le plus bas dans la pile stratigraphique, en poches dans les dolomies du Cambrien de Soumont (avec dickite). Celebre encore plus est la barytine de la carrière de LOIRAS, et je crois bien avoir vu passer un article du Regne Mineral là-dessus. On peut avoir un bon aperçu aussi de la barytine de Loiras dans les pages web suivantes: http://planet-terre.ens-lyon.fr/image-de-la-semaine/Img351-2011-05-16.xml Dans un vieux numéro des Annales des Mines dont on trouve l'extrait sur Internet, on parle de la galène du filon de barytine dit de Bluech ou de Saint-Privat aussi. La plus recente publi scientifique sur le filon tres particulier de Saint-Privat, que l'on voit sur ta photo, a été: Rôle des fluides dans la fracturation des bassins sédimentaires et mécanismes de failles-valve; exemple des minéralisations barytiques de la Ride de Lodève (Hérault, France), par Anne-Charline Sauvage (1998), Mémoire du Centre de géotechnique et d'exploitation du sous-sol, Ecole des Mines, Fontainebleau, 169 p. ill. ; 30 cm Pour les plus costauds (et pour les plus cinglés de métallogénie comme Serge et moi) je cite le résumé: "Des remplissages minéralisés multiphasés contenus dans des fractures E-W et des paléokarsts de la Ride de Lodève (Hérault, France) ont été étudiés pour préciser les mécanismes de formation et déterminer si le phénomène transitoire à leur origine peut être comparé à celui de la faille-valve, qui décrit le rôle de fluides en surpression sur le fonctionnement de failles. Dans les failles scellées par les dépôts discordants du Trias moyen, les minéralisations correspondent à des cristallisations lenticulaires successives de barytines et sulfures, cimentant des fragments d'épontes. Les paléokarsts contiennent des minéralisations barytiques et sulfurées, zonées ou brèchiques. L'étude détaillée des minéralisations et des brèches signale la simultanéité des événements tectoniques et des cristallisations, et permet d'apprécier le degré de pérennité des drains par l'évaluation du nombre de réactivations (de 5 à plus de 20). Les outils géochimiques ont permi de définir les caractéristiques des fluides mis en évidence. L'étude des inclusions fluides des barytines détermine deux périodes de circulations, le premier fluide entre 130 et 160°C et de salinité comprise entre 14,5% et 4,5% pds eq. NaCl, le second entre 100 et 130°C et 19,5% et 10,5% pds eq. NaCl. Les concentrations en strontium (12.000-30.000 ppm) et les isotopes du Sr (0,7090-0,7130) de ces barytines, proposent une origine commune aux sites et deux solutions mères, l'une venant du socle, chaude (180°C) et contenant le baryum, et l'autre liée à la diagenèse des sédiments permiens (à 80°C, accompagnée d'hydrocarbures). Cette étude permet la reconstitution d'un exemple de fonctionnements multiphasés d'accidents en liaison avec les arrivées pulsées de fluides liées à des surpressions, à une profondeur inférieure à 4000 m, au niveau d'une zone haute du socle, sous la couverture sédimentaire du bassin". J'en vois qui ont déjà la bave aux lèvres
  8. Kosakévitch. Sacrée belle personne aussi. Toutes mes amitiés
  9. Il me semble que Alengrin, Orliac et Fortuné ont signalé dans les années 70 du cinabre sur les lamelles de la barytine des poches dans les dolomies dévoniennes, que l'on a exploitées de place en place de 1950 à 1975 dans le même secteur que les filons des mines chalcolithiques. Cela n'avait rien d'étonnant si les cuivres gris sont en partie de la tétraédrite mercurifère comme celle exploitée (pour le cuivre et l'argent) au Moyen-Âge à Schwaz dans le Tyrol, où a été rédigé le fameux Bergmannsbuch. Je me souviens avec émotion des 2 ou 3 tétraèdres du filon de Cabrières, presque parfaits, de 5 cm de diamètre, sur lesquels Roland Pierrot nous faisait travailler lors des TP de minéralo à l'Ecole des Mines de Paris, en 1971.
  10. Casse pied dis-tu? Grincheux, Otto? et moi, la mouche m'a piqué dans le gras? Tous des caractériels, ces minéralos...
  11. Houla, houla, Otto Quel grincheux tu fais, effectivement. Je ne comprends pas pourquoi tant de HAINE? Paix sur Terre aux Hommes de bonne volonté Il est de fait que, dans le roman, le Professeur Lidenbrock de Jules Verne est un vieux grincheux, un célibataire endurci qui, sorti de sa passion, est assez sectaire. C'est très bien expliqué sur la page web: http://netia59a.ac-lille.fr/circ-dunkerque-centre/IMG/pdf/le_voyage_au_centre_de_la_terre.pdf Il est lui-même parmi les plus grands scientifiques du moment. Il a écrit des travaux qui sont le Top de ce qui se fait dans le microcosme de la Minéralogie du 19ème siècle. Les initiés de Geoforum savent que ma transposition est pertinente, puisque la Somme que tu as publiée l'an dernier est quasiment THE BESTSELLER de l'année, après le livre d'une célèbre journaliste d'un célèbre magazine pipole. Lidenbrock est donc extrêmement exigeant envers son neveu Axel. Lequel, d'ailleurs, évoque parfois sa mère, mais on ignore qui est son Père véritable... Ah, là là... Je ne pense pas que tu sois le Père Spirituel du principal auteur de la publication dont tu écornifles si spirituellement le titre un peu racoleur il est vrai. Jean-Louis, Bac+12 environ, était un modèle de modestie, de simplicité. Assez récemment, il a été emporté prématurément "par une maladie foudroyante", selon l'expression pudique. Je suis heureux, pour lui, qu'il n'ait pas lu tes commentaires, qu'il ne méritait vraiment pas. Mais peut-être as tu raison de te moquer, après tout? Viendrait-il à l'idée, d'écrire: "la mine de Puy les Vignes, un pipe dans le bâti hercynien du Limousin?" Personne ne comprendrait effectivement un tel titre Je crois que, s'agissant du Pontet, ce titre a été composé dans le but de faire coup double, puisqu'il s'agissait effectivement d'un travail tout à fait rare, où des archéologues et des gitologues ont travaillé la main dans la main, en galerie, pendant plusieurs jours, cotoyant les mêmes dangers, le même émerveillement, le même "enthousiasme". La mine médiévale d'un côté. La fente alpine de l'autre. Mariage impossible réalisé par une poignée de personnes que bien des choses opposent souvent. Pour en rester là, il faut que nous disions aux autres foromeurs (curieux, eux, de comprendre ce qui compte), qu'il faut savoir que le concept de FENTE ALPINE a évolué. On s'est rendu compte, au moins dans le Pelvoux et dans l'Argentera-Mercantour pour ce que j'en sais, qu'il n'y a souvent qu'un problème d'échelle entre le bon vieux FILON et la FENTE ALPINE, au sens des kluft-system je crois. Effectivement, on voit souvent dans ces massifs, étonnamment juxtaposées, des gentilles fentes de tension (d'extension) toute classiques, liées indéniablement aux déformations alpines (Tertiaire) et remplies rien que de quartz, mais qui (ponctuellement) sont relayées par des fentes à quartz, chlorite et quelques carbonates sidérite-ankérite, parallèles aux premières... et là, la chlorite sent (non pas le soufre mais) les relans de la fameuse rétromorphose dont tu parles. Et puis, on trouve, parallèles, en échelon dans le même "champ" de fentes, une fente à quartz+chlorite+chalcopyrite (mine de Charontes à Rimplas), et puis un faisceau de fentes (galeries du Pont de l'Alma) où s'ajoute de la galène et du côté italien (où la rétro est plus forte) à la miniera di Rua, en amont des Bagni di Vinadio, le socle (=le massif cristallin externe, toujours) est recoupé par un filon (alors là, on parle bien d'un objet géologique de la taille des gros filons) où à l'intérieur de la fluorine (ben oui, et on l'a même exploitée comme fondant en 1980) associée à la blende, on trouve de petits cristaux d'albite ou de stilbite (je ne me rappelle plus; stilbite je crois). D'autres scientifiques on étudié le quartz de ces gros filons et de ces petites fentes d'extension, en thermoluminescence (on excite par chauffage les grains de quartz pour voir le spectre de l'émission d'énergie qu'ils dégagent). Je pense en particulier à René Mazeran, isolé dans la Fac de Nice, frappé prématurément lui aussi, et pourtant la crême des Hommes. Il a découvert 4 catégories de comportements, dont une où l'on trouve aussi bien les "petites" fentes (à quartz seul, à Q+chlorite, à Q+Sulfures) que les gros et grands filons (de quartz seul ou bien ceux avec tout le cortège). Tout cela a été publié sans tapage dans des CRASSES des années 1974-1980. De là (et j'en passe; car je ne me souviens pas de tout) le concept de la fente alpine a évolué vers cette acceptation plus LARGE que celle Montblanchiste qui t'a fait bondir. Voili voilou. Et encore, je n'en connais pas autant que toi. Je voulais juste te dire: "Un peu de bonhomie". Pour Jean-Louis et pour sa mémoire stp . Merci à ceux qui ont un peu essayé de calmer le jeu. Si tu regrettes ton acidité, parce que comme Lidenbrock tu as une âme noble, le correcteur est à disposition, toujours, dans ce forum décidément bien fait.
  12. Bien vu... C'est presque du vécu, ça ! Il est certain que sur place, et aussi ailleurs, il y a des gens qui pourront un jour nous raconter pas mal d'histoires croustillantes sur l'extraction clandestine du quartz dans cette mine mythique. Ayant eu la chance de connaître quatre des cristalliers habitués des lieux et de mériter les confidences de deux d'entre eux (oh, une partie seulement, je me doute!) , je me suis régalé, mais je ne peux rien dire. Je reste néanmoins sur ma faim, comme la plus grande partie de vous tous...
  13. Il n'y a eu aucun sondage. Au 19ème siècle, dans les petites mines métalliques on n'en faisait pas. On faisait des sondages pour le charbon, mais en fait de "sondage" c'etait souvent carrément des puits juste assez larges pour faire descendre un mineur pas trop large d'épaules avec son pic. Il ne faut pas perdre de vue que la concession de La Gardette n'a pas été accordée pour exploiter du quartz, mais de l'or (et probablement les métaux connexes; je ne me rappelle pas les mots exacts du décret d'institution). Donc, quand un minéralogiste dit que le filon a été à peine exploité, il faut déjà savoir de quoi il parle. S'il parle de l'or, eh bien, c'est normal. Vu que de l'or, il y en a très très infiniment très peu. Le filon est le plus riche en or lorsqu'il est encaissé dans les terrains du Trias. En dessous, dans le socle Primaire, il est presque sec. On peut voir sur la projection frontale de Ancel et Dardignac (bien meilleure que tous les croquis antérieurs, qui ont eu le mérite de nous faire rêver mais qui n'étaient que des croquis), que la partie qui est encaissée dans le Trias est presque un gruyère. Donc, on peut dire que le filon a été très exploité, avec un taux de défruitement très important, dans cette partie, la seule valable au plan minier, économique. Sur cette projection frontale par contre, on voit que, en ce qui concerne la partie sous le Trias, alors là, effectivement, les dépilages ont été assez peu nombreux. De là, à dire qu'il y a encore plein de géodes disponibles dans les parties restant vierges entre les différents tracages, ce serait très excessif car il ne faut pas oublier que les géodes ne se développent que dans des "coins tectoniques", dans des élargissements très passagers de la caisse du filon, un peu en pull-apart, entre deux petites failles décrochantes. Ceux qui ont eu la chance de parcourir les grands tracages se souviennent qu'on voit bien le filon constamment en couronne, mais que de géodes (même des anciennes, toutes cassées, déjà pillées) on n'en voit pas beaucoup de vestiges ou en tout cas ce sont des cristaux pas terribles. Quant au grand TB tout à la base, que j'ai pu parcourir avant qu'il soit caché, il se termine par un montage (je n'y suis pas arrivé) qui va à la rencontre des niveaux inférieurs mais ce TB n'a rien trouvé de chouette, ce qui fait que l'aventure s'est arrêtée là pour le concessionnaire. Donc, rêvons oui, mais pas trop non plus. Mais, aucun d'entre nous ne parle du "Trou à Giraud"... Grands cachottiers, va !
  14. Olif, tu as malheureusement raison, La Gardette n'a pas beaucoup motivé les gîtologues après la thèse de Bernard Poty. Il y a des explications à cela, j'ai ma petite idée. C'est donc un champ encore vierge, c'est à dire que tout est encore possible, sauf que malheureusement on ne dispose plus que des affleurements.
  15. Cedric, tu as raison mais j'ignore quoi répondre à ton interrogation. C'est vieux. La dernière fois que j'ai signalé sur le forum une légende de prospection comme ça, ça concernait un indice de galène dans le Trias moyen carbonaté de Péone (06) où, sur un échantillon unique (de musée) étiquetté GALENE DU VALLON DE L'OULE que j'avais retrouvé à Nice, Paul Picot avait déniché des inclusions de lévingéite, un sulfosel de plomb très rare. Il n'en a pas fallu davantage au courageux ONYX pour retrouver la petite galerie de 1860 paumée dans les ronciers ! J'ose donc espérer ici? Qu'on ne se fasse hélas pas d'illusion: que Montebourg soit là ou ne soit plus là pour soutenir le "renouveau minier français" dont on a parlé sur ce forum, ce n'est pas le minuscule indice de cobalt associé probablement à un filon de barytine à blende, paumé à Puget sur Argens, qui va faire venir Rio Tinto pour ouvrir une nouvelle mine sur la Côte d'Azur !
  16. et voici le passage du rapport de 1985 qui rend compte des conclusions:
  17. Voilà la carte de situation à 1/25000 et sa légende (j'ai partagé en deux fichiers à cause de la limitation de la taille des images!) L'emplacement du fameux prélèvement de stratégique n° 3018 qui pètait à 131 g/t Co est figuré en haut à droite de la carte. Le tableau des résultats d'analyses montre que l'anomalie s'accompagne (s'accompagnait) de teneurs notables en zinc, arsenic, baryum et nickel. La barytine est très fréquente dans le secteur, en filons classiques.
  18. Wow, je ne peux pas m'empêcher de prendre la plume pour signaler que, au pied nord du Rocher de Roquebrune, le long de l'autoroute, la prospection géochimique stratégique des années 78-80 a déniché, en un point unique, ponctuel, une incroyable anomalie, je crois bien en cobalt, que la prospection tactique déclenchée à la suite n'a jamais permis de préciser. Les géologues pourtant étaient excités par cette trouvaille, mais en ratissant toutes les pentes au marteau ils n'ont pas observé le moindre filonnet de sulfure ou quoi en place. C'est donc passé dans la légende pour les gens de ma génération : Conclusion: on n'a trouvé ce cobalt (attention, pas d'affollement: c'était en traces géochimiques: de l'ordre de 100 grammes à la tonne) dans un seul échantillon (c'était des prélèvements de sables dans les sédiments des petits ruisseaux qui ravinent le Rocher, qui sont à sec la plupart du temps). Je vais rechercher à la cave dans ma doc et je posterai une carte de situation en couleurs dans quelques jours. Le cobalt (sous forme de cobaltite je crois) n'est pas extrêmement rare dans les filons de quartz à BGPC ou de fluorine ou barytine qui recoupent les gneiss et micaschistes des Maures.. Après, il faut toujours penser aux minéralos qui à midi un jour se sont assis sous un pin pour casse-croûter, ont sorti les sandwiches de leur sacs à dos, et en ont profité pour secouer les derniers petits cailloux qui étaient restés au fond depuis leur dernière randonnée en Ontario...
  19. Moi, avec tous les chromosomes chargés de plomb que je me trimballe depuis l'enfance (comme les autres afficionados de Saturne ont pu le voir sur le post à la gloire de la mine de Trepca) je ne vois pas quoi dire d'autre que: "Bravo" et que "encore encore", en gloussant presque de plaisir Voilà encore un Hors Série de l'équipe de Louis Do qui fait le point tous azimuths sur l'une des plus "grandes" mines françaises. Le volume est comme à l'habitude fort bien équilibré entre les différents thèmes. J'ai particulièrement apprécié l'article de Christophe Marconnet parce que, outre son contenu technique passionnant, c'est (au plan des symboles que j'aime souligner à mon âge) une main tendue par les minéralos aux archéologues miniers (ou vice versa) qui montre comment effectivement les hommes de bonne volonté de toutes les disciplines doivent "partager" leur passion, pour le bénéfice mutuel maximum et celui de Dame la Science. Il était normal que Otto, un fana ou même le plus fana de la minéralo tricolore, soit choisi pour rédiger l'introduction Un autre point original et très pertinent, c'est la mention de la colonie britannique de mineurs et chefs mineurs. Il est amusant de retrouver certains de ces noms (Rickard, Taylor...) dans l'Histoire des mines de cuivre de Léouvé par exemple (ces gens étaient des expatriés au sens complet du terme; quand une mine fermait, ils essayaient de se faire engager dans une autre). Enfin, le coup de chapeau donné à Geff a été un autre choix éditorial judicieux. Si ce grand savant passionné était encore dans son labo de minéralo du CEA, les yeux fascinés dans les oculaires de son immense microscope dont le barillet me faisait penser à l'une des tourelles quadruples de 380 du cuirassé Richelieu, il aurait tiré 21 coups de canon pour saluer la sortie de ce numéro remarquable. Merci à toute l'équipe éditoriale et aux auteurs, de tous les articles sans exception, qui sont passionnants
  20. (sérieux) il faut que les pancartes soient bi- ou même tri-lingues, si on veut montrer que les collectionneurs du Monde entier qui viennent sur ce site célèbre (La Gardette? Saint-Salvy?...) ont été prévenus correctement du danger
  21. Tout ce qu'il fallait dire a été dit par les uns et par les autres et malheureusement, tourne et retourne, on en revient toujours au même point de blocage: celui qui se fait écrouler la falaise dessus, même s'il a fait l'imbécile pour en arriver là, ne sera pas tenu pour responsable par les compagnies d'assurances et par les pouvoirs publics... parce que, comme Jésus disait sur la croix : "pardonnez leur Père, parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font". Même s'il signe une décharge en écrivant qu'il endosse la responsabilité entière de ses actes dans la carrière, ce papier n'aura aucune valeur juridique. Le coupable désigné, c'est celui qui sait, celui qui connaissait les dangers, celui qui possédait la compétence, les moyens et l'autorité pour circuler dans ce site dangereux en pleine responsabilité et en pleine connaissance. Donc, c'est le carrier, c'est le directeur de la mine... Il aurait dû mettre un grillage plus élevé! Pour contourner cet éternel problème, il y a des personnes intelligentes qui, finalement, se sont données les moyens adaptés: les archéologues miniers. La plupart avaient déjà acquis, en autodidactes, des compétences extrêmement solides pour se prémunir des risques d'accidents, mais pour être en quelque sorte "patentés", ils ont passé différents stages de formation (spéléo alpine, réglementation minière, dangers en milieu minier, etc...), diplomants, moyennant quoi le ministère de la Culture a pu les mandater officiellement en parfait accord avec les DRIRE pour effectuer les fouilles de sauvetage et les études archéologiques réglementaires prévues depuis 1995 par le Code Minier (préservation des intérêts prévus à l'article 79 qui est devenu le L161-1 dans le nouveau Code Minier). Ils avaient la connaissance, l'autorité et les moyens, donc c'étaient eux aussi des personnes sachantes et donc pleinement responsables de leurs actes, puisque en principe parfaitement formées pour empêcher l'accident de les frapper. Bon, vous connaissez tous la suite du raisonnement : les minéralogistes auraient aimé que la Minéralo (avec un grand M, c'est à dire l'inventaire, l'étude, la valorisation et la protection du patrimoine minéralogique) soit également consacrée d'utilité publique par une loi. Cette "consécration" aurait permis que les adeptes de cette conception de la Minéralo (=les gens comme vous qui sont animés de ces 4 idéaux) puissent accéder aux sites minéralogiques "autrement". Finalement, les progrès récents enregistrés au plan législatif par la protection du patrimoine géologique n'ont malheureusement pas abouti à ce statut officiel des minéralos: seuls les aspects "protection, sanctuarisation des géotopes " = (dans les faits) les "interdictions" , ont été jusqu'ici pris en compte. L'aspect VALORISATION et donc "autorisation officielle des initiatives individuelles d'étude et de valorisation" viendra (espérons) après .
  22. Une fois tout cela replacé dans son contexte, ce qu'un vieux comme moi peut souligner pour les plus (ou moins) jeunes (avec le handicap de ne pas pouvoir présenter de photos, le maître mot de la comm aujourd'hui), c'est qu'il faut se méfier des idées reçues. En 1970, à l'époque où la "ruée" vers St-Pons n'avait pas démarré, aucune des personnes "branchées" n'aurait misé le pari d'une tournée de bière à ses potes, sur le potentiel minéralogique (sans parler de minier) de ce coin paumé. Nous, les professionnels (et encore à l'époque j'étais presqu'encore un jeune amateur), nous ne parlions (dans le Sud-Est) que des "districts" classiques, l'Oisans venant en tête, avec des outsiders comme différents sites dans les Alpes-Mmes et la fluorine et la barytine du Var. Les amateurs (qu'ils soient éclairés ou vraiment débutants béotiens) n'avaient pas d'a priori, c'est peut-être la chance de certains. N'ayant pas à regarder leur temps, étant pour beaucoup d'entre eux parvenus à la retraite, ils étaient libres comme l'air. Aucune contrainte si ce n'est de pouvoir mettre du carburant dans le réservoir, et de réussir à convaincre toute la famille de sacrifier le week end à un pique nique dédié à la recherche des minéraux, et de se coltiner leurs ados qui (à l'époque) n'avaient ni game-boy ni ordi, mais qui auraient préféré être ailleurs, et qui (une fois dans le bain) donnaient de la masse mieux que leurs parents. Seul un isolé essayait de rameuter l'attention de ses collègues, je veux dire (toujours) Pierre-André Poulain, ce prospecteur infatigable et passionné de la Division Minière Sud-Est de la Grande Muette. Après les bons succès qu'il avait eus dans les Hautes-Alpes et dans l'Isère, son chef l'avait missionné pour éplucher toutes les archives départementales du Département des "Basses" Alpes comme on disait alors, et celles-ci (les alpes un peu plus basses en question) elles avaient la réputation d'être très basses (aussi) pour leurs curiosités en minéralogie et en archéologie minière. Mon ami malin, sans se laisser décourager, avait fini par dégotter la trace des aventures minières des moines de l'Abbaye de Boscodon (recherches d'or, cuivre de Bréziers... et finalement, plein d'indices de fer dans les fameuses Terres Noires désespérement stériles de la vallée de Barcelonnette (parce que les Terres Noires de la Fosse Vocontienne, par contre, elles avaient donné lieu à quelques petites mines de zinc au XIXème, le top étant la colonne de blende du filon du Piémard à Menglon. Son enthousiasme n'était pas parvenu aux oreilles des amateurs, et le ravin de St-Pons n'était connu de quelques initiés que pour le Torrent du Bourdoux, cet exemple cité par tous les livres de géographie pour la géométrie parfaite du bassin de réception et du cone de déjection. Je ne sais vraiment pas comment nos amis "chasseurs" (Davoux, Proal etc) en sont arrivés à dénicher les sulfosels de Saint-Pons. Il faudrait que je le leur demande ! Peut-être en cherchant des fossiles? Toujours est-il que, comme vous le dites les uns et les autres, ce site (depuis) n'en finit pas de nous étonner . Personne n'aurait misé une pièce de vingt-sous dessus... Un autre site comme ça, c'est Jas Roux dans les Hautes-Alpes. A priori, c'était connu dans les archives comme un petit indice merdique de plomb. Après le premier coup de marteau (de Pierre-André vers 1967) et l'oeil averti (au microscope) de quelques pointures qui ont mis le doigt sur les sulfures rares de thallium cachés avec ceux d'antimoine et d'arsenic, on en finit pas (depuis) d'y dégotter des espèces minérales très rares ou carrément inconnues au Monde (minuscules malheureusement). Conclusion: pas d'a priori. Patience et longueur du temps font plus que force ni que rage C'est très rare. Mais ca arrive.
  23. Vous avez eu raison de vous montrer patients, chers Géoforomeurs, car pendant ce temps là, des découvertes se préparent, avec l'aide du MEB (1)... Une amie m'informe qu'elle a encore découvert (preuves indiscutables à l'appui) la présence à Trepca de 2 ou 3 espèces minérales qui jusqu'ici n'y étaient pas connues... des sulfures métalliques, bien costauds, bien de haute température (pas de minéraux supergènes comme il s'en forme dans les pissotières ) Dès que c'est publié, je vous en ferai profiter --------------------------------------------- (1) microscope electronique à balayage Par exemple, mode d'emploi pour découvrir dans vos récoltes (ou dans vos achats) de bons petits sulfosels nouveaux à partir de la recette plus classique de la cosalite: au MEB il suffit de déposer un fragment de fibre sur un plot (une section polie n'est pas nécessaire). La cosalite contient Pb, Bi, et généralement une faible teneur en Cu ; Sb mineur est possible, mais bien inférieur à Bi. La jamesonite contient Pb, Sb et Fe (mineur, mais significatif); Bi peut remplacer partiellement Sb (mais c'est rare), de même que Mn pour Fe (pôle Mn = bénavidésite). La boulangérite ne contient que Pb, Sb et S (As mineur peut remplacer assez rarement Sb). La jamesonite présente de plus un clivage net perpendiculaire à l'allongement des fibres, facile à voir au MEB (et même sous la bino, si les fibres sont assez grosses)...
  24. A propos, CM, ne dit-on pas que dans les pays émancipés de l' (ex) Bloc soviétique, les rampes tournent à gauche, tandis que dans les vieux pays conservateurs elles tournent à droite? C'était un clin d'oeil mais je garde le maaasque
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