Azogue

La sylvinite ça ne marche pas alors. Tu les a mouillés, tes échantillons? Ils sont curieusement lustrés, brillants, comme des bonbons sucés

Merci Papyfred, de m'avoir appris que la Sardine était le nom d'un bateau. Malgré les origines marseillaises d'une partie de ma famille, je l'ignorais Ce qui m'a fait penser à la sylvinite, c'est l'aspect flou de la substance, comme si de l'humidité avait fait "baver" le rose sur les autres couleurs (en peinture à l'eau, je n'ai jamais été soigneux, et mes réalisations lamentables ont imprimé ma mémoire). La stendhalite, c'etait vraiment une bonne idée de Cantalou . On sait moins que la LAMARTINITE, elle, a (au moins) failli figurer au dictionnaire. C'etait un minéral bizarre que le grand-père d'Alfred Lacroix, Tony Lacroix qui était chimiste et amateur de minéraux, avait remarqué associé à la romanéchite de la mine de Romanèche. Il avait soumis le minéral à des spécialistes et, lorsqu'on lui confirma que c'était une nouvelle espèce minérale , il proposa, pour inspirer le nom de baptême à donner au minéral, celui de son ami compatriote de Macon, déjà célèbre: Lamartine. Mais le poète venait de prendre des positions politiques très à gauche pour l'époque (ce n'était pas un "partageux" quand même, comme on disait, à l'époque, mais un républicain de centre gauche d'aujourd'hui). C'était déjà être absolument anti-royaliste et en 1843 c'était gonflé. Les pontes en place (Dufrenoy et Brongniart), eux, se "dégonflèrent" de peur de se mettre à dos les politiques et les hauts fonctionnaires qui tiraient les ficelles des crédits de la Recherche scientifique. Sur leur recommandation, on donna au nouveau minéral le nom vague d'arseniosidérite.

La Tour Eiffel... Peu de gens le savent, mais le fer de la tour ne vient pas du minerai (la minette) de nos mines célèbres de Lorraine. A l'époque, on ne savait pas le traiter convenablement, il était trop phosphoreux. Le fer vient de très petites mines de l'Est de la France (Haute Marne, Lorraine, Franche Comté), à ciel ouvert ou souterraines, où l'on exploitait du minerai de type karstique, reconcentré ainsi naturellement à de plus hautes teneur (goethite, hématite) que le fer de la minette. On n'a valorisé les gisements sédimentaires oolithiques de Lorraine qu'après l'invention du four Martin et du four Bessemer et Thomas, où le fer était déphosphoré

La TRACE, c'est si facile: passe la pointe d'un couteau sur les paillettes, comme pour écrire dessus: si la trace du trait reste rouge foncé, c'est de l'hématite

Ou alors, de la sylvinite??? Ce qui pose problème, ce sont ces traces noires sur un échantillon: mica? hématite-oligiste? impuretés organiques? La stendhalite de CANTALOU, ce qui est sur, c'est qu'il faut l'oublier :coucou!: : même si certains savants de l'époque y ont cru au début, elle a fini d'être complètement discréditée lorsque Liugi Sardinelli a recommandé à Victor Emmanuel II de surcreuser le port Lympia à Nice, sous prétexte qu'une sardine avait bouché déjà le Vieux Port à Marseille. Ce chantier pharaonique a ruiné la Savoie, préparant le vote massif pour le rattachement de 1860 à la France et à Napoleon III. Sardinelli, tombé en disgrâce, est apparu à tous comme un faussaire ou un illuminé. Il a été viré de sa chaire de l'académie de Turin. Merci à Cantalou de nous avoir rappelé la stendhalite, un "de ces nobles débris dont la science en progrès jonche sans cesse l'arène de son chemin" (Ferdinand Fouqué 1878)

Respect Fallait le faire. Parce que tu dates un peu: la stendhalite a été discréditée quasiment dès sa découverte, parce que ça recouvre des choses complètement différentes. Bon, faudrait déjà se mettre d'accord sur la terminologie: roche ou minéral? La stendhalite au départ, c'était une roche, tout au moins si on se fie au texte sarde de la publication de la découverte à Pignerol, et en plus le caillou était un galet alluvionnaire, isolé, unique. Ensuite, je me souviens que même Luigi Sardinelli, il a reconnu avant de mourir, dans un article peu connu du Bull. Accademia dei Lincei di Torino dont on doit pouvoir (en payant) obtenir une photocopie quelque part même en France, qu'il s'était gouré car il n'avait analysé que la bordure du filon de pegmatite. Donc, déjà, stp, décidons si c'est une roche ou un minéral On veut bien donner un coup de main sur les posts de déterminations, mais faudrait être précis entre nous

Les grandes lames épaisses sont typiques de la pyrrhotite, mais surtout cette couleur BRONZE. Moi, je la trouve très cool, cette couleur bronze ( couler un bronze :coucou!: ) . Bon, avant de sortir, je vous glisse cette superbe pièce de l'ami Norbert Stötzel

en parfait essor jusqu'à la crise, mais :coucou!: beaucoup moins fiable aujourd'hui (momentanément). Les prix des matières premières ayant atteint des sommets, les juniors companies (comme les majors) ont embauché plein de géologues (outremer s'entend) mais avec le crach et la chute brutale des cours, leur enthousiasme se tasse et il y a du licenciement à craindre . Les "majors" seraient plus fiables pour qu'un jeune (qui ne coute pas cher ) leur propose ses services actuellement. Encore que des géants comme Rio Tinto ont du mal à payer leurs dettes. Du coup, BHP Billiton ne parle plus d'OPA sur Rio Tinto... les acheteurs du coup ne se bousculent pas pour soulager Rio Tinto de sa filiale Luzenac (et que va devenir Trimouns et ses minéraux de terres rares super-rares, dans tout ça?? ). C'est bien fait pour Rio Tinto s'il a la digestion difficile: il n'avait qu'à pas avaler ALCAN qui a avalé nos belles bleues du Burc juste avant de fermer !! Une note finale d'espoir: la croissance des Chinois ne va pas s'arrêter comme ça. leur fringale de métaux n'est pas pres de s'arrêter. Même le plomb de la mine de Trepca a encore (sinon en 2009, du moins en 2010) du lustre car les Chinois ne maitrisent pas encore le recyclage des batteries (vu qu'ils n'ont presque que des vélos) contrairement à nous autres occidentaux qui sommes propres sur nous. Tu te demandes si, ayant (tu as l'impression) perdu un peu ton temps dans différentes impasses, il n'est pas trop tard, et si tu peux offrir tes compétences avec l'idée de te perfectionner sur le tas. Je suis tenté de répondre oui (mais je n'en ai pas discuté avec des companies récemment, des jeunes te le diront mieux). Les employeurs (au moins dans le domaine des minéraux industriels et des granulats, par exemple) préfèrent embaucher un type qui est pret à se mettre les mains dans le cambouis, à faire semblant (s'il le faut) de hurler sur des ouvriers (efficacement), et à obéir au patron de la boite qui a juste le bac, plutot qu'un jeune doctorant, savant aux doigts de pianiste, qui ne fera (s'il n'est pas surveillé) que de la science et prétendra à un gros salaire dès le début, alors qu'il n'a pas fait ses preuves.

Ca rend humble . Nous, les vieux dinosaures qui ont vu passer au cours de leur carrière plusieurs théories, nous sommes à la fois curieux mais très lents à convaincre des nouvelles théories ! Et comme dit Trenen23, l'étude des successions paragénétiques c'est vraiment un des points clés de l'étude des gisements minéraux complexes comme celui-ci. Ajoutons que, au cours des 3 phases de dépôt d'un minéral donné, la richesse de ce minéral en éléments en traces (par exemple dans la galène l'argent, l'or, le bismuth...) n'est souvent pas la même. Il en résulte qu'on doit etre très prudent avec l'interprétation des analyses. Par exemple, si à chaque fois que, en mine, le géologue a prélèvé un échantillon de galène pour doser l'argent, il se trouve qu'il a tapé -chaque fois- dans la galène à gros cristaux des géodes du troisième stade, qui est (je dis au hasard) moins riche en argent que la galène fine contenue dans le minerai massif, il conclura pour le gisement à une moyenne de teneur ...qui est fausse. C'est au niveau du concentré qui sort de la laverie qu'on aura une teneur en argent représentative du tout (c'est ce qu'on fait à Trepca). Et en même temps, on essaie d'analyser la galène partout pour repérer des amas plus riches en argent que d'autres (pour abattage sélectif afin de remonter la teneur du concentré qu'on propose aux acheteurs)

Govorité vi Srpsko H'rvatski? Pour en apprendre un peu plus (c'est un des buts du Geoforum, oui?) voici de la main de Strahinja Smejkal dans sa thèse de doctorat (Belgrade 1960) la succession :coucou!: paragénétique de Trepca. Où vous voyez, à la ligne 8 Pyrrhotin par exemple, qu'au cours du dépôt du gisement (qui a pu durer un bon million d'années, c'est un ordre de grandeur usuel pour un gite de ce tonnage) la pyrrhotite s'est déposée en 4 phases. Il y a eu un prémice et puis 3 resucées, dont la seconde, "bien": ca a coulé un max au robinet hydrothermal de ce coin des Dinarides. La sphalérite est ligne 19: 3 étapes de dépot. La galène ligne 21: trois étapes aussi. Ce type de représentation (véritable chronogramme du gisement) a eu un grand succès jusqu'à ce que, en France, l'école Routhier, à Paris, mette un peu tout ça au musée sous prétexte que les minéralogistes ne comprenaient pas toute la genèse du gisement avec leurs seuls minéraux; et puis, comme il arrive avec toutes les écoles, elle a passé, et ce genre de diagramme a repris depuis force et vigueur. Pierre Routhier est décédé le 3 novembre (il avait 92 ans)

Si :coucou!: les couleurs grises de tes photos sont fidèles (!), les minéraux groupés en empilements, en gerbes de feuillets à éclat métallique gris terni, ça pourrait à cette distance être effectivement de l'hématite, sauf que si c'est vraiment un specimen de Trepca, l'hématite n'est pas exprimée comme ça. Je pense alors à des pseudomorphoses de pyrrhotite : lames autrefois de pyrrhotite, plus ou moins hexagonales on a l'impression, et groupées en gerbes ce qui est assez classique du gisement; pseudomorphosées (classiques aussi) par de la galène, ici assez ternie (ce qui arrive aussi). Ca me chiffone que ces feuillets soient, comme tu le dis, "friables". Ce serait plus typique de marcasite (féquente à Trepca en pseudomorphose de pyrrhotite aussi-mais pas cette couleur grise). La galène est friable peut-etre parce que ces feuillets sont très minces? Le galimatias de cristaux gris bleuté enchevêtrés sous et entre les gerbes, ça pourrait bien etre de la galène et de la blende marmatite interpénétrées très classiquement, sans formes cristallines très jolies ici. On distingue des petits prismes de quartz gris bleuté (je ne parle pas des pointes de quartz hyalin qu'on aperçoit au sommet du specimen sur l'une des photos et qui (si je suppose juste) appartiennent à des specimens de quartz distincts, posés plus loin sur la tablette. Les petits cristaux blanc ivoire peuvent (flous) etre calcite ou dolomite ou rhodochrosite (celle de Trepca n'est pas toujours rose, loin s'en faut). L'arrière du specimen assez massif, grenu et à éclat métallique (me semble t'il) pourrait etre de la pyrite et/ou de la pyrrhotite massive

Une poire pour la soif : 12x7 cm. Le rigolo, c'est la touffe de quartz juchée sur la pyrrhotite

Les panneaux doivent etre en plusieurs langues depuis que les traités de minéralogie du monde entier vantent certaines de nos anciennes mines. personnellement, le chinois me sera nécessaire car je vois des calcites en pagodes partout

EN PAGODE

ben, c'est toujours des cristaux!! il n'y a que de rares substances minérales qui ne sont pas cristallisées cad amorphes comme l'opale. ce qu'il faut distinguer , c'est quand la calcite est bien exprimée avec ses formes géodiques, ou quand elle est en masses sans forme cristalline. Il y a un adjectif pratique pour cela, mais il ne s'applique qu'à l'echelle du microscope: les cristaux sont automorphes (avec leurs formes géométriques nettes) ou ils sont xénomorphes (contours quelconques); dans une meme lame mince de roche on peut avoir les deux types simultanément. A l'echelle de la loupe ou de l'echantillon de poing, il n'existe pas d'adjectif bref comme cela: il faut faire une périphrase : la calcite revet ici ses formes géométriques propres, elle est ici largement cristallisée, géodique... Maintenant, ta question se rapportait à un AGREGAT de cristaux. Là, pas de problème, c'est toujours des cristaux

Beau rose, Cyril11 ! on croirait presque à de la rhodochrosite! Pour participer, quelques tonnelets en (comment dit-on déjà?) pyramide tonkinoise? (2 à 3 cm de diamètre chaque, sur galène) de Trepca, qui se sont échappés de mon post en profitant de l'euphorie de l'apéro . A charge de revanche svp!

Genial

Merci Rasc50 ! On fait avancer le pion! J'essaie de me défendre de penser (à travers ton pseudo) au "You Rascal!" des dessins animés des années 50, parce que tout ce que tu dis, je le partage. (qu'est ce que l'abréviation RASC veut dire? le 50, je me doute bien que comme pour les voitures de location, c'est pour payer moins cher ton assurance auto ) Je n'ai hélas pas réponse à tout. Ta lettre à toi, bien dans la lignée des éditoriaux constructifs du LRM, m'a paru justement très bien inspirée, à quelques détails près que j'ai évoqués. Ce que je souhaite surtout impulser comme idée de principe, c'est qu'on ne gagne rien (ou même, que du mal!) à dire à l'autre que c'est un imbécile qui a tout faux. On n'aboutit qu'à couper les ponts derrière LUI (et donc au final derrière SOI puisqu'on ne lui laisse que le choix entre se déjuger =reconnaitre qu'il y avait encore une autre solution à coté de celle qu'il a choisie!! (mais qui croirait que ça ça va marcher??)- ou casser net le dialogue). Hélas, les exemples ne manquent pas. On m'a signalé récemment un cas où un compromis aurait pu se trouver entre gens de bonne volonté, mais les relations sont déjà (par la force irréparable des écrits envoyés) à feu et à sang et ça se terminera par l'épreuve de force à la cons; personne ne peux plus rien y faire. Dans un conflit, à moins d'être en période de révolution où ça se règle au fusil et au couteau, il faut laisser à l'autre assez de place derrière lui pour qu'il révise sa position, pour arriver à un compromis :ye!: raisonné et partagé. Libre à chacun de se positionner par rapport à ce point de vue.

Un autre specimen, photo aimablement fournie par mes amis Wolli et Karine Wendel (Mineral Classics): La rosette hexagonale de pyrrhotite est entièrement couverte, coté face, de pyrite en agrégats bourgeonnants, et recouverte coté pile surtout (et sur le coté) par des scalénoèdres de calcite blonde. Un peu de marmatite en bas. Total 12x8 cm. Pour les pyrrhotites, Trepca est un must mondial aux cotés de Dalnegorsk (Russie orientale)

Je n'interviens que pour aider à recentrer les arguments qui sont, à mon avis, essentiels dans la pétition à diffuser: En cas d'accident, jusqu'à aujourd'hui, le minéralo le plus sincère qui soit, ne sera pas poursuivi en propre, et l'assureur cherchera un bouc émissaire pour payer, parce que le minéralo de base n'est (pas solvable) et PAS UN PROFESSIONNEL DE LA MINE. Le juge conviendra qu'il n'a aucune responsabilité (comme on dit pour les "irresponsables") parce que ce n'est pas son métier. Même s'il a signé volontairement une décharge. Comme on fait dire à Jesus dans le Nouveau Testament: "Père, pardonnez leur parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font". De toute façon, même les mineurs , ils ne descendent pas dans une mine abandonnée sans détecteurs de gaz et tout un système d'alerte qui se tient prêt, en surface, en cas d'accident, contrairement à ce que beaucoup de géoforomeurs nous racontent avec émotion et sans pudeur sur ce forum. Je concède qu'à mes débuts, je n'ai pas fait mieux (c'etait une autre époque). Alors, il ne faut peut-etre pas trop argumenter, dans la pétition, que nous sommes des professionnels: maitriser les techniques de la spéléo alpine, c'est bien, mais ce n'est pas une preuve de professionnalisme chez tout le monde. Jetons un voile pudique sur nos imperfections. Un intervenant a écrit dans sa lettre que boucher les entrées comme c'est fait en ce moment, c'est plus dangereux encore, car les puits se révéleront en surface brusquement un jour et le remède est donc pire que le mal. PAs malin non plus, à mon avis. Veux-tu inciter les pouvoirs publics à ce que dorénavant on remblaye (ou foudroie) TOUT, meme à l'intérieur de la mine profonde? En effet, pour le moment, derrière les bouchons en béton de La Gardette, les galeries restent intactes. Elles restent comme auparavant exposées à l'usure du temps certes, mais ce n'est plus l'ami R... qui va nous combler le puits Cromot jusqu'à ras la gueule avec les déblais de ses travaux de la galerie Brides (ou vice versa) comme les cristalliers l'avaient fait jusqu'à la fermeture, interdisant -sympas- la visite du réseau à leurs successeurs "pas autant professionnels". Le Statu quo du bouchon d'entrée a du bon, non? Evitons enfin de faire deviner sur le forum ou dans la pétition les rancoeurs personnelles, que "moi je n'ai pas été invité dans la commission du patrimoine géologique de ma région, que je suis le meilleur mais que c'est gangréné par la mafia intellectuelle en place", etc. A quoi ça servirait de déverser sa bile perso dans la pétition? Ca la discréditerait et ça ne soulagerait même pas (c'est vrai qu'il y a des mafias, il y en a toujours eu) Il faut à mon avis argumenter sur le reste: ça coute cher, et c'est la loi qui bloque tout.

Je salue les textes que tel ou tel nous a montrés sur ce post: la clé de l'argumentation, à mon avis, ne devrait pas consister à dresser les gens les uns contre les autres "en les traitant" mais à constater les conséquences (ca coute cher) et à proposer une ou des solutions (en l'occurrence, c'est la loi qu'il faut modifier pour qu'on cesse de poursuivre les gens responsables sur le papier de la sécurité publique) Quant à dire que le patrimoine est detruit, c'est un point de vue stérile, là encore: les archéologues miniers, en effet, pensent que ce sont les minéralos non professionnels qui détruisent le patrimoine en amassant des collections, non publiques, de minéraux non renouvelables (pour ce qui est des mines françaises) qui partent à la poubelle quand l'amateur décède ou qu'il passe à la collection des scoubidous Enfin, financièrement on ne peut pas ouvrir une mine musée à tous les coins de rue.

Tes specimen Montroc81 sont fort beautiful, en particulier (première photo) tes tonnelets de pyrrhotite dont le grand axe vertical d'empilement est bien visible sur la droite, quant au specimen du dessous, il porte effectivement une bien belle bournonite en roue dentée, de taille très honorable pour du Trepca

En voici un autre bien sympa, de taille 30x15x15 cm publié par Feraud, Maliqi et Meha dans le M. Record 2007 (specimen cédé par mon ami Jean-Jacques). Ce sont quatre plaquettes hexagonales de pyrrhotite (jusqu'à 12 cm de diamètre et 4 cm d'épaisseur chaque) entièrement pseudomorphosées par de la pyrite et de la marcasite et épigénisées de calcite en chapeaux chinois et de dolomite ivoire, et les quatre plaquettes sont embrochées (voir schema) sur un meme axe vertical de 30cm de long, avec à chaque intervalle un agrégat (maclé spinelle) de gros sphénoèdres (3 cm de diamètre) de blende marmatite au passage

Vous n'êtes pas nombreux à poster des photos de vos cristaux de Trepca. Dois je en conclure qu'à force de razzias, j'ai thésaurisé tous les cristaux valables de la Planète dans mon petit Fort Knox perso? Home, sweet Home... (traduction: quel heureux Homme ) Nous avons fait un peu de géologie, mais bcp d'entre vous ont demandé qu'on cesse les amuse-gueule et qu'on passe aux antipasti. Par où commencer? Les plus beaux? Les plus colorés? Les plus gros? Les Natifs, puis les Sulfures, puis les supergènes? L'histoire de la succession des minéraux de Trepca commence (à peu près, on va tricher un peu) avec le dépôt de la PYRRHOTITE. Trepca c'est même, au fond, une mine de FER avant d'être une mine de plomb, zinc, argent, bismuth, cadmium et d'or... (et d'indium puisque vous en avez parlé). A une époque qui (peut-être) est antérieure au Moyen-Age, on a exploité à Trepca les oxydes de fer du "chapeau de fer" qui s'est formé aux dépens de la pyrrhotite et de la pyrite du gisement, aux affleurements. Pyrrhotite, magnétite, puis pyrite chalcopyrite, enargite, arsenopyrite, grenat andradite et calcite. C'est ce que Strahinja SMEJKAL a noté dans sa première publication sur la mine, en 1956. Quel perte que ce génial minéralogiste se soit crashé quelques années plus tard dans un accident de voiture au Maroc, sur la route de Bou Azzer. C'est lui qui a démêlé la succession des minéraux le premier. Tous les autres auteurs ont copié sur lui (sans toujours le citer! ). Voici un specimen que j'aime bien, parce que (avec ses aiguilles de quartz hyalin) c'est un petit bijou (il y en a qui disent KILLER) de 6x6x6 cm (photos due à mes amis Giovanni, Daniele Respino, Idro, Chiara, Nanni Arcudi and Sandro Maggia)

---------------------------- Ce que je disais là est un luxe qu'il convient :ye!: de prendre pour une carte prévisionnelle. En France, les cartes des schémas départementaux des carrières à 1/100000 (à usage plus administratif et d'aide à la gouvernance que de prospection) ne vont pas jusqu'à être si serviables. Elles s'en tiennent aux contours stricts des affleurements . Toutefois, faut pas rever quand meme: au delà d'un certain taux de décapage qui varie en fonction de l'épaisseur du niveau X qu'il faut décaper et de l'épaisseur (je sais je devrais dire puissance) utile du niveau Y et de son prix de vente espéré en fonction du marché, on ne pourra pas exploiter le terrain Y du dessous. Ce conseil d'élargir la patate n'est donc surtout valable que pour les zones à pendage très faible où, au moindre trou qu'on fera dans le terrain X, on va taper dans le mille dans le terrain Y qui passe partout à quelques mètres de profondeur (disons moins de 10).