Azogue

Autres aspects de la vivianite de Trepca (photos de l'équipe Signorelli toujours): prisme de 5 cm de haut, avec carbonates incrustés L'avantage de la vivianite de Trepca s'est qu'elle ne se déssèche pas comme celle de Anloua (Cameroun) qu'il faut enduire de bédacryl ou autre vernis, et donc elle n'éclate pas en esquilles et en miettes au bout de quelques années d'exposition en vitrine (rappelez-vous que c'est un phosphaté HYDRATE de fer)

Le Baron De Dietrich (que tu cites) écrit qu'il y avait plusieurs entrées et plusieurs puits. "Dans des galeries situées au-dessous du niveau de la mer, les mineurs évacuaient rapidement les lieux à marée haute et reprenaient le travail quand les lieux étaient dénoyés, à marée basse" . La raison de cet acharnement aurait été la teneur EXCEPTIONNELLE en argent de la galène: 52 kg par tonne de plomb, c'est à dire (dans le vocabulaire des mines plus classiques) 52000 g/t ou ppm c'est à dire 5% d'argent! Difficile à croire. Les analyses de l'époque se faisaient souvent sur des échantillons absolument pas représentatifs. L'intérêt minier de toute la province poitevine est ranimé en 1823 et 1830 par trois ingénieurs du Corps des Mines, Bonnard puis De Cressac et Manès, qui publient un gros article sur toute cette nouvelle province métallifère, dans les Annales des Mines. Avec le regard nouveau des années 60 sur la métallogénie et le potentiel en plomb zinc, méconnu jusqu'alors, des gites "stratiformes" (mot à prendre dans le sens de lié aux strates , ce qui explique des formes parfois en petits filons) , Jean Lougnon, grand géologue minier français venait dans les années 50 de s'acharner avec l'Asturienne des Mines sur le gisement de même famille de MELLE et du district de ALLOUE-AMBERNAC. Il s'est intéressé en 1963 aux Sards et il décrit le gite (sommairement) dans deux rapports. Avec le mémoire de De Dietrich, ce sont les seuls écrits que je connaisse. Dans celui de 1969, Lougnon conclut qu'on se trouve bien là dans le témoin les plus au Nord des minéralisations plomb zinc associées aux sédiments du Lias de la bordure du socle ancien du Seuil du Poitou. Il précise que Paul Picot a fait sur la galène des Sards trois sections polies mais qu'il n'y a pas retrouvé de minéraux d'argent. Que la position du gîte au niveau et sous la mer a entrainé la décision de ne pas tenter un sondage de reconnaissance minière . D'après Lougnon, on trouve galène, bouffées de blende dans le jaspéroïde des épontes (c'est le Lias qui est silicifié), pyrite et surtout marcasite (très développés dans l'anse Saint Nicolas); quartz, barytine souvent (Saint Nicolas) épigénisant des fossiles, et un peu de fluorine.

Bravo ce reportage. Suspense habilement soutenu La partie gauche de la section de la galerie sur cette photo, un peu ovale, aux parois lisses, me fait penser (oh c'est peut-etre une erreur d'optique) à une voute creusée à l'ancienne (au feu ou à la pointerolle) qui aurait ultérieurement été recalibrée à l'époque de la poudre. J'ignore s'il y a de la doc sur ce gisement. Le plomb est dans le sédimentaire silicifié? c'est un contexte vachement intéressant, genre Melle (quoique sans karst)

Les sarcasmes ne sont pas de mise Specimen de vivianite de 3 cm de long. Je ne dis pas à qui elle est Après tout, ce n'est pas un concours...

La ludlamite, elle est beaucoup plus claire. Specimen de 6x6 cm recouvert de petits prismes de quartz encroûtés de carbonates, et dessus quelques prismes de ludlamite vert d'eau, maxi 6 mm de long (je suis jusqu'ici un collectionneur malchanceux pour la ludlamite). Naturellement, j'ai scruté mes specimens des fois qu'un autre phosphate de Trepca, plus rare, la childrénite, aurait échappé au négociant imprudent (en vain ) Ah, y aura t'il sur ce forum un collectionneur charitable qui me vendrait une ludlamite usagée un peu plus longue?

J'ai jamais dit que ce serait celui-là je pensais à un spécimen plus ancien et moche que je garde dans ma cave, parce qu'il est tombé en disgrâce (un de ces nobles débris dont le collectionneur en progrès (comme la science selon Ferdinand Fouqué 1878) jonche incessamment l'arène de son chemin

Je te cède à vil prix une pièce à vivianite et quartz, juste pour te corrompre à la cause de Trepca Specimen de 5 cm hors tout, aimablement cédé, avec ses photos, par mes amis Giovanni Signorelli, Sandro Maggia et Bepi

Je ne sais hélas pas comment t'aider concretement, n'étant pas dans le domaine de l'hydrogéologie. mais enfin, ce serait quand même inoui qu'un foreur ait une obligation de résultat ...de débit ! Quand tu fores à la recherche d'eau, il me semble qu'il y a deux cas de figure: ou bien tu es dans un contexte géologique de nappe alluvialle ou de nappe dans un bassin sédimentaire comme dans le Bassin Parisien. On sait alors grâce aux forages déjà faits alentours, et tous obligatoirement renseignés dans la base de données Ades (accessible par Internet), que l'eau est à une certaine profondeur. Ca ne dit pas le débit qu'il y aura. ou bien tu es dans un socle ancien, genre Massif Central (pas dans une plaine alluvialle du-) et alors c'est pile ou face car la circulation de l'eau ne se fait pas en nappe mais elle est fissurale. Donc là, tu ne peux absolument pas savoir si tu trouveras de l'eau, c'est encore pire que le cas précédent. Je ne vois donc pas de quel droit l'avocat parle d'une obligation de résultat. Dans le meilleur des cas (1) tu sais à peu près la profondeur à forer, mais tu ignores le débit. Si ca pompe à tout va autour de ton forage, ça abaisse meme anormalement la nappe

Ayant eu la couche de cellules en batonnets attaquée à force de manipuler des fluorines du Burc sans arret (à cause des centres colorés par les lanthanides et notamment du pic en Europium) je ne vois plus qu'en noir et blanc comme un vieux poste de télé, alors ça ne me gene pas Non, je blaguais Ah, des égouts et des couleurs :ye!: Non discutandum, mais si le pavé mosaïque de nos cathédrales est en noir et blanc, c'est bien parce que le blanc c'est la lumière divine, la pureté, et le noir c'est son complément effectivement assez triste, mais c'est aussi le noir de la nuit qui précède l'aube et donc la regénérescence quotidienne! Avoir les deux, c'est avoir le yin et le yang chez soi dans sa vitrine à minéraux. Il y a des gens qui paient cher pour ça

A Trepca, si les sulfures, par leur éclat métallique très dur, où certains ne trouvent pas "l'émotion" espérée, refroidissent le désir de nombreux collectionneurs (et c'est tant mieux pour les autres), les carbonates (par exemple ici la calcite, en macles en pagode) et le quartz ne sont pas sans charme. Voici mon Petit dernier, "killer" probablement flottant aimablement cédé par Ryan Christensen ce midi. Je l'attends au courrier avec fébrilité . Il faut peu pour rendre un homme heureux

Pour revenir à l'arsénopyrite: un facies assez courant, qui rappelle un peu quand quelqu'un a eu du mal à se coiffer ce matin là, et qu'on dirait "qu'il s'est coiffé avec un pétard" Hauteur de l'aiguille maclée: 1 cm

Nous, nous parlons, nous devisons, bien tranquilles, et pendant ce temps là, voilà une pyrrhotite de 30 cm, worldclass, de plus, qui sur son étagère du Crystal Museum, n'en finissait plus de sulfater avec l'humidité, et qui a explosé (photo Joel Balazuc 2005) C'est qu'il faut bien vous dire que, vu la crise mondiale, là bas les crédits sont au minimum vital. Au musée, ils n'ont guère qu'un petit poele pour chauffer à la fois le personnel et tous les mètres cubes du musée, environné de belle neige comme dans nos stations de ski à la mode, mais seulement isolé par ses minces murs troués, moisis comme du carton

En bord de mer Rouge, veinard, il y a déjà le Jebel el Zeit, avec ses anciennes mines pharaoniques ou médiévales (=arabes) de plomb (el kohol); Il y a un livre de Georges Pouit là dessus. J'ai vu des photos sensass de réseaux taillés au feu ou à la pointerolle. Minéraux? ben galène et blende. Avec un peu de patience, tu trouveras de la cérusite?? Attention de ne pas nuire à la préservation inouie des lieux Sinon, plus à l'intérieur, tu as surement des mines d'or pharaoniques, avec des photos d'archéologie minière du feu de Dieu à faire

Merci Odripano et Papyfred. J'ai oublié les détails (et je les ai donc forcément enjolivés). Moi je ne suis allé profiter de leur connaissance du site qu'un seule journée, vite passée hélas comme tous les bons moments comme ça, comme vous le savez bien . J'ai toujours dans ma cave une petite merde (pardon, un petit bijou avec un gnon) (je suis nul à l'exercice marteau-burin, c'est pour ça que j'achète) qui me rappelle, chaque fois que je descend l'exhumer dans la froidure du lieu, cette chaleur de l'amitié Je me souviens que sur cette DS ils montaient les amortisseurs à la position la plus haute possible

Vraiment, à Trepca, la pyrrhotite c'est un point fort. Il y a les worldclass , et de plus ordinaires comme celle-ci, simples, mais de bon goût: (5x4x9 cm)

C'est pour me délecter de cela, que je reste malgré tous les états d'âmes (que j'ai comme les uns et les autres tour à tour ) sur ce forum Reylimam nun !

juste comme ça, une impression brut de brut juste après l'apéro (c'est mon ministre de tutelle qui -via les Guignols de l'info- m'autorise à ces excès) je lancerais une piste, sphalérite marmatite?? ça a l'éclat de la cassi, aussi... Je ne suis pas allé voir le bouquin sur les duretés respectives

L'explication de la macle du mispickel (arsénopyrite) en aiguilles de sapin Sur l'échantillon de blende marmatite ci-dessous, une zone pleine de macles de ce type est visible dans toute la partie supérieure de la photo, où l'arsénopyrite a vraiment le faciès "Mennen for men à barbes dures" . Le blanc est de la calcite.

Oups Tu as raison, je pensais à la petite mine d'uranium de Piriac. Pour les nostalgiques, je joins un plan de 1960 du puits de Dielette (le chevalement), à comparer avec la CP de Gadin

C'est fascinant, je trouve, ces mines en bord de mer et dessous la mer, qui étaient exploitées à la force des pompes (tu me diras, c'est -à terre- souvent le cas aussi, il faut que les shadoks pompent toujours ) Dielette pour le fer, Les Bormettes pour le plomb-zinc, il y a eu une mine d'uranium en Vendée aussi, exploitée dans les années 60 à peine. Dans la brochure en vente dans le musée de Dielette, pas géniale au plan communication moderne, mais pleine d'infos, ils racontent comment les partisans ont fait se noyer la mine en 40, à l'arrivée de l'armée ennemie, et comment les portes étanches laissées en position ouvertes se sont rouillées après, avec l'eau de mer, si bien qu'il a fallu du boulot pour les remettre en état à la Libération. Quand j'étais adolescent, ça me fascinait de lire qu'il y avait une sorte de "trappe" en pleine mer, une cheminée avec un couvercle boulonné façon kiosque de sous marin, que l'on ne débouchait qu'à marée basse en cas de besoin (issue de secours): épée de Damoclès qui, si elle avait fui d'une manière inattendue, aurait causé l'ennoiement de la mine et la mort de tous les ouvriers. Dans les années 60, à en juger par une photo dans la brochure, le chevalement pitto de la CP de Gadin a été remplacé par une tour en béton armé hideuse, comme d'hab.

Les facies plus classiques de Trepca pour l'arsénopyrite, c'est ça: (le bourgeon de calcite a 3 cm de diamètre) et ça: (la galène posée, c'est la cerise sur le gateau ; le cristal de galène fait 3 mm)

Mispickel=arsénopyrite Champ de la photo 3 cm x 2 cm: macle en aiguilles de sapin (habitus en arbre de Noel)

Dielette et La Ferrière aux Etangs, ce sont deux gisements différents. La Ferrière aux Etangs, c'est une des (environ) 10 anciennes mines de fer qui jalonnent les synclinaux de Domfront, Mortain, Bourberouge etc. On voit encore du minerai en place. Moche (goethite, limonite, hématite, minerais oolithiques). Il y a beaucoup de galeries. Dielette, c'est au bord de la mer et sous la mer. Grâce au granite de Flamanville qui s'est mis en place en grignotant les couches de minerai, il y a eu transformation des minerais en magnétite. On en voit dans les vitrines du musée sympa qu'on visite sur place. Hélas, on ne peut plus accéder aux affleurements ni à la dalle de l'ancien puits principal de la mine car, à l'emplacement du carreau de la mine (qui a fermé voici 50 ans environ), il y a des installations de COGEMA (AREVA maintenant) et c'est grillagé de partout.

et encore: MEM__Muzeu_i_Kristaleve_web3.pdf Dommage: les photos sont "bien" prises, mais pas très artistiques. On a du mal à se rendre compte que, pour certains specimens, les dimensions dépassent les 40 cm! En outre, il faut des efforts pour y voir l'émotion qui, pourtant, s'en dégage de près, et qui est grande. Tout le monde ne s'improvise pas en "Louis Do"... ! Enfin, c'est bien pourquoi on a lancé ce Post . A vot' bon coeur, ne soyez pas timides pour poster les photos de vos specimens

suite de ce livre: quelques uns des cristaux exposés dans le Musée de Trepca/Stan Terg MEM__Muzeu_i_Kristaleve_web2.pdf