BUT

Merci beaucoup, je vais creuser cette piste. Joli spécimen. Pour l'anecdote, j'ai passé une dizaine de jours dans ce secteur en ... 1987, dans le cadre des études géologiques et géotechniques préalables à la construction du barrage de Pubugou sur la rivière Dadu. Malheureusement dans les années 1980 les épidotes locales étaient encore inconnues: je crois qu'elles n'ont commencé à sortir en Occident que vers 2005. Le site du barrage se trouve à une cinquantaine de kilomètres au Nord de Hongxi zhen (à vol d'oiseau); et à une vingtaine de kilomètres de l'autre localité à Epidote connue sous le nom de Jinkouhe. A l'époque c'était un site magnifique et très sauvage, tout près du Gongga Shan, plus fameux sous son nom tibétain de Minya Konka, et qui fut au 19ème siècle suspecté d'être le plus haut sommet du monde avec une altitude évaluée fautivement à plus de 9000m (!), avant qu'une mesure plus sérieuse ne fût réalisée au 20ème siècle. Pour donner une idée des paysages locaux aux environs de ces localités à Epidote, ci-dessous une vue de Pubugou en décembre 1987, avant la construction du barrage. Le site du barrage se trouve immédiatement à l'amont du confluent de la rivière Dadu (à droite de la photo) avec la rivière Niri. Les traînées d'éboulis frais visibles en rive droite de la Dadu sont les déblais de galeries de reconnaissance de l'appui rive droite du barrage (on voit également les sentiers d'accès aux entrées des galeries). L'endroit doit être méconnaissable aujourd'hui. Ci-dessous un des gites envisagés pour le noyau étanche du barrage, dans une zone peuplée par la minorité Yi. La disponibilité de terre à noyau était un vrai problème dans ce secteur où l'on trouve très peu de terrains meubles suffisamment étanches.

Bonjour Section plus ou moins carrée ou octogonale --> pas Apatite. Chercher dans les systèmes quadratique ou orthorhombique, à la rigueur monoclinique. Intéressant ce cerne noir qui souligne le contour, avec d’autres minéraux à l'intérieur.

Epidote en baguettes (jusqu'à #2cm) et Albite en tablettes aplaties, avec Quartz accessoire. Bien qu'enchevêtrés les cristaux d'Epidote et d'Albite sont pour l'essentiel automorphes. Environ 8cm x 7cm. Désert d'Atacama - Région d'Antofagasta - CHILI. Le Nord du désert d’Atacama, cela reste encore très étendu : je ne désespère pas de préciser un jour la provenance.

Pour ne pas sortir du diagramme?

Pour le moment, et jusqu'à indication plus précise, le "coin" c'est la boutique du Musée.

Fine pellicule d'Opale peut-être.

Otto et Geopat : du très beau Romanèche.

Beau spécimen au demeurant, avec plusieurs habitus de la Prehnite semble-t-il : prismes à section plus ou moins carrée disposés en éventail ("faciès flabelliforme"); et il me semble distinguer un "casque" sur la photo 1. En revanche, je ne vois pas ce que pourraient être les cristaux aciculaires visibles sur la partie inférieure des photos.

Magnifique, en particulier l'Axinite. L'autre spécimen n'est pas banal non plus, avec la Prehnite incolore, vert pâle et rosée.

Photos 1-2-3-4: possible Prehnite (les cristaux trapus du dessus; pas les cristaux aciculaires du dessous). Ce n'est pas de la Tourmaline (pas de symétrie ternaire).

Bonjour Scier serait peut-être préférable tant qu’à ouvrir. Après il faut bien réfléchir pour choisir un plan de coupe. Au vu de la densité cela pourrait-il être creux? Vue la géométrie on peut approcher décemment le volume en l’assimilant à un ellipsoïde, avec une correction pour tenir compte du petit cratère à l’extrémité.

Merci pour la rectification. Dommage! Joli spécimen, même sans Fluorine.

Il est vrai qu'à Strzegom l'Albite se présente souvent en épitaxie sur des cristaux de Microcline, et peut localement les recouvrir; mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait ici un "noyau" de Microcline sous l'Albite. Le spécimen évoque un contexte "caverneux" ou plus exactement un amas très ouvert de "sucres" d'Albite attachés entre eux de façon plus ou moins lâche (ici par la Fluorine et l'Epidote, avec un soupçon de Chlorite): résultat de l'évolution d'une zone très fracturée dans un filon de pegmatite, sous l'effet de circulations hydrothermales ? Si vous allez sur le site de Spirifer minerals, sur la rubrique "Travels and Articles", et que vous ouvrez l'article "Recent finds in Strzegom, Poland, 2009-2012", vous y trouverez des photos des carrières, et en particulier des photos de cavités géodiques en place : grâce aux outils présenst sur les carrières, ils ont même réussi à prélever une cavité de 1,5m intacte, par sciage. Les mineurs locaux les appellent "Jardins de pierres". On trouve également dans l'article des photos de quelques spécimens fabuleux, notamment une association avec Microcline rose saumon, Albite bleu-ciel, Stilbite orange et Fluorine violette. Mais sans Epidote; le spécimen que j'ai présenté a été sorti en 2018.

En effet, les contours de plusieurs édifices de cristaux d'Albite semblent mimer de plus gros cristaux. Et même ceux dont la forme est irrégulière sont cristallisés de toutes parts, avec un aspect guilloché, avec différentes familles de microfaces qui miroitent successivement à l'unisson lorsqu'on fait tourner le spécimen: corrosion?

Peut-être des "poupées" gréseuses provenant de la molasse miocène, qui est omniprésente dans le secteur, et affleure au lieudit Champdolent si l'on en croit la carte géologique. Après il n'est pas impossible que ces nodules plus solidement grésifiés moulent des terriers ou d'autres singularités; mais cela n'est pas obligé, le degré de cimentation de la molasse étant très variable.

Oui, l’association Epidote-Fluorine n’est pas courante, surtout en cristaux automorphes et centimétriques (cf. Mindat). J’espère bien qu’un jour prochain le collègue @Tourmaline69 nous en ramènera quelques spécimens d'une de ses pegmatites du Rhône (il y a déjà récolté les deux espèces séparément)...

La montée un peu raide qui permet d'accéder à la partie supérieure du Vallon de Bouteille (post précédent), en s'insinuant entre le Pic du Pelvat (à gauche) et le contrefort Sud-Ouest du Pelvat de Chabrières (à droite). L'escarpement clair en haut du couloir est constitué par les "marbres et jaspes", qui résultent de la métamorphose des premiers sédiments déposés sur le plancher océanique. Sur la deuxième photo, les derniers mètres du couloir: le ruisseau franchit en cascade la barre de marbres.

Epidote-Clinozoïsite sur Fluorine et Albite. Secteur de Strzegom / SILESIE / POLOGNE.

Vue du pic du Pelvat et du Vallon de la Bouteille depuis le petit col situé sur la crête frontière à l'Est Sud-Est, environ 100m en dessous du Pelvat de Chabrières: - au premier plan les schistes lustrés, de couleur gris clair; - au fond en noir la partie supérieure du Pic du Pelvat, constituée de métadolérites; - entre le Pic et les schistes lustrés, le massif gris plus foncé aux formes arrondies est constitué de serpentinites; leur contact avec les schistes lustrés se voit bien. La végétation s'accroche où elle peut (ici schistes lustrés):

Joli ! Cela fait masque vénitien, ou encore hibou de Lurçat...

Bonjour Cela pourrait être un mica du groupe de la Biotite, ou encore de l'Hématite (ou Ilménite ou terme intermédiaire), mais à première vue - et pour autant qu'on puisse en juger d'après ces seules photographies - je pencherais plutôt pour de la Molybdénite. Pour discriminer entre ces espèces, il faudrait faire un minimum de tests, entre autres dureté et couleur de la trace sur une porcelaine dépolie : - la Molybdénite est très tendre (1-1,5 sur l'échelle de Mohs), elle se raye à l'ongle, et laisse une trace grise sur la porcelaine dépolie (et sur le papier également); elle s'effrite très facilement en paillettes flexibles et même malléables; - l'Hématite est beaucoup plus dure (5-6 sur l'échelle de Mohs), et laisse une trace rouge brun à brun rouge sur une porcelaine dépolie; - l'Ilménite quant à elle a la même dureté que l'Hématite mais laisse une trace noire (pouvant tirer sur le brun rouge si c'est une Ilménite riche en fer et pauvre en titane); - la Biotite est de dureté intermédiaire (2-3); sa trace sur la porcelaine est claire; elle aussi s'effrite facilement en paillettes flexibles; mais elle est sensiblement moins dense que les autres espèces ci-dessus.

Belles Scheelites.

En effet certaines mines du Beaujolais et des Monts du Lyonnais ont joué un certain rôle dans l'histoire de France, à une époque où l'Europe manquait cruellement de certains métaux comme l'argent, et avant l'arrivée massive de la "plata" des Amériques. Quant à l'étiquette avec les "anneaux borroméens", je pense qu'elle plairait beaucoup au mathématicien et collectionneur de minéraux Stephen Smale, que vous connaissez personnellement je crois (et qui est célèbre entre autres choses pour avoir résolu le problème du retournement de la sphère).

Merci Otto de nous faire découvrir inlassablement l'ancien patrimoine minier de la France, avec des spécimens parfois très "esthétiques", parfois très "moches", au sens des critères d'esthétique minéralogique ayant cours à notre époque. Il est vrai que ce spécimen de Sain-Bel n'est pas vraiment beau (moins beau que son étiquette !), et relève de ce que certains appelleraient de la "bordure de trottoir". Mais c'est le premier spécimen de Sain-Bel qu'il m'est donné de voir (il n'y en a aucun dans la banque de données du Mindat). Donc j'apprécie et j'en redemande. Si nous remettons les choses en perspective, l'émergence de critères d'esthétique minéralogique valorisant la couleur (toujours "gorgeous"), la taille et la disposition des cristaux (si possible "aerial"), la perfection des formes (nécessairement "neat" ou "textbook"), la netteté des arêtes ("razorsharp"), la limpidité ("gemmy") ... est un phénomène relativement récent, qui reflète l'évolution des goûts et des motivations des collectionneurs. Quand nous voyons des collections anciennes, nous sommes souvent frappés par la laideur de certains spécimens, qui ne font pas vraiment envie. Mais les collectionneurs d'il y a un ou deux siècles partaient d'une vision naturaliste, et se satisfaisaient de spécimens de qualité moyenne, représentatifs d'un gisement, sans chercher nécessairement des spécimens exceptionnellement beaux et par là même moins représentatifs. En outre, certaines collections - comme celles des Ecoles des Mines et des Universités - se voulaient entre autres utilitaires et devaient également montrer les minerais dans leur état le plus commun (en général massif et pas beau, et dépourvu de cristaux automorphes), et pas seulement sous forme de belles cristallisations esthétiques. Du reste, il existe encore divers types de collectionneurs qui ne sont pas exclusivement guidés par des critères esthétiques : par exemple les systématiciens, ou ceux qui cherchent à constituer la monographie minéralogique d'un département, d'une région voire d'un pays. Vitaliano VIII Borromeo Arese était un naturaliste du 19ème siècle et sa collection est un reflet de son époque. Il était apparenté par son père aux Borromeo et par sa mère aux Visconti, donc aux grandes familles dirigeantes de la Lombardie. D'ailleurs j'ai relevé avec amusement la présence sur l'étiquette des "anneaux borroméens", qui symbolisèrent à une époque l'alliance des trois familles Borromeo, Visconti et Sforza. Ces anneaux ont beaucoup intéressé les mathématiciens qui s'occupent de théorie des noeuds, avec des développements inattendus dans le domaine de l'ingénierie moléculaire.

Pour alimenter la discussion, voici une ornementation du même type qui m'a toujours intrigué, sur un cristal d'Uvite du Brésil. La dernière photo montre l'autre terminaison, pour le plaisir d'illustrer l'hémiédrie.