Lucailloux

En fait, j'ai peut-être mal compris ; est-ce que c'était déjà comme ça avant de passer au dithio, ou c'est le nettoyage qui a donné ces irisations ?

Bin non... C'est bien de la pyrite (ou chalcopyrite), sauf que là elle est altérée. Les irisations sont dues à des oxydations de surface ; en fait la surface devient irrégulière à une échelle atomique, ce qui a pour effet de décomposer la lumière visible, donnant cet effet "arc-en-ciel". C'est le même phénomène chez les coléoptères par exemple. Le dithionite sur de la pyrite en même temps, c'était pas une riche idée.

T'as de jolies roches que tu peux garder, notamment des gabbros bicolores noir/blanc, et les variolites si t'en trouve au dessus des pillow (mais le parcours traditionnel des profs de svt passe pas par là ). Pas le droit de ramasser (officiellement) par contre, il faudra dire qu'il est tombé dans ta poche ce caillou. Pas de minéraux intéressants pour un collectionneur de minéraux, mais tu pourras dire que tu as marché sur le MOHO, et ça, c'est la classe.

Ouais sympa ce site, je l'ai ajouté à mes favoris, merci.

Non c'est logique... Si on accorde en latin ! Mais en français... Le problème se pose pour plein de mots latins, par exemple "minimum" : un minimum, des minimums ou des minima, les deux pluriels sont justes. Pour le genre, je l'ai déjà vu employé au masculin comme au féminin. Le 'a' à la fin sonne plus féminin ! Mais c'est pas bien important. Bin le débit, c'est comment une roche se casse. Par exemple, si tu peux faire des toits en lauze ou en ardoise et des murets en pierre sèche sans avoir besoin de tailler la pierre, c'est parce que le débit de la roche correspondante te le permet (en lames dans ce cas). Donc une roche à débit noduleux se 'casse' en nodules... Pour savoir, faut ouvrir !

On parle aussi de nodule pour qualifier le débit d'une couche géologique (par ex. un calcaire argileux à débit noduleux), même si la composition est identique. En gros un nodule c'est une 'boule' (plutôt ovoïde généralement) sédimentaire qui a souvent une origine biologique (fragment de bestiole, coquille, roulés dans un sédiment meuble et collant). Quand un nodule est gros, c'est une "miche". Pour la septaria ça a été expliqué, et si l'on veut être pointilleux, il faut d'ailleurs dire "nodule à septaria", enfin c'est surtout un moyen d'éviter le problème d'accord au pluriel que le nom latin pose.

Oui, j'aime bien le combo sidérite-quartz-pyrite, les trois sont frais, et la pyrite sur le quartz, même laiteux c'est sympa.

Maaais noooon, c'était plutôt dans le sens "sûrement la même chose dedans", en tout cas c'est comme ça que je le comprends ; un peu de recul et de 2nd degré ne ferait pas de mal, hein. Pour moi pareil, du quartz massif. Les cristaux dans les cavités sont aussi du quartz, mais comme il avait de la place, le quartz a pu développer ses faces cristallines, au contraire de ce que vous observez dans le reste de la masse. On dit dans ce cas que les cristaux de quartz sont "automorphes". Courant, ça oui, la silice ( = SiO2), pas forcément sous forme de quartz, mais essentiellement en composant d'autres minéraux appelés les "silicates", constitue à peu près 60% de la croûte terrestre (le pourquoi est plus long à expliquer...), donc on a de bonnes chances de tomber dessus en cassant un caillou au hasard quelque part dans le monde. A lire : http://www.geoforum.fr/topic/24150-promouvoir-notre-passion-pedagogie-et-mineralogie/?p=535313 Pour les autres roches, la 2 est sûrement un granite un peu métamorphisé, un gneiss. Le noir = mica noir (que tout le monde appelle 'biotite' en général), en blanc et transparent, ça devrait être des feldspaths et du quartz. Pourquoi c'est régulier : le granite 'de base' a été enfoui, et à cause de la pression et de la température qui règne à grande profondeur (sous des km de roche !), les cristaux se sont réagencés dans l'espace (les feuillets de mica qui sont en pagaille dans le granite sont maintenant tous dans le même sens dans le gneiss) et la roche a commencé à 'fondre un peu'. Ensuite il est bien sûr 'remonté à la surface', ce qui fait que vous avez pu le ramasser. La 3 pareil, mais dans une moindre mesure. La 5 : quartz aussi... La 6 : j'ai pas trop trop d'idée, en plus je suis pas très fort en roches. Faudrait déjà la casser et/ou la mouiller + faire une photo de près pour qu'on puisse apprécier la texture.

Intéressant. Vous avez tenté les ocres de Roussillon, Gargas, Rustrel etc ? Pas beaucoup de fer (<20% d'oxydes, le reste étant de la silice, du quartz), mais l'intérêt c'est que c'est déjà en exploitation alors si c'est pour de petites quantités... Suffit de tomber sur un ruban d'oxydes bien rouge, et la teneur en fer grimpe.

On fait souvent faire des tests de dureté pour l'identification, mais en réalité un test précis est plus contraignant (parce que la dureté d'un minéral peut varier selon les faces testées, sa composition exacte etc). Dans ce cas il faut un test précis donc vous ne pouvez pas le faire, la marge d'erreur serait trop importante. Le problème du clivage dans ce cas, c'est que celui de l'anhydrite ressemble à s'y méprendre à celui de la calcite ; enfin pas exactement, mais faut avoir l'habitude... Ou alors vous nous faites une photo du débris. Je vois pas de truc plus simple que le test à l'acide. Une goutte d'acide chlorhydrique (2€ en grande surface rayon droguerie, ça sert aussi à déboucher les tuyaux entartrés) et vous nous dites s'il y a réaction. Sinon tant pis pour vous, le caillou restera inidentifié.

Merci Florent, mais là bof pour les dernières, je galère un peu avec mon objectif pour les objets de 2,5-4cm à cause de la focale un peu courte.

Oui du moment que c'est en plastique, y'a plus trop d'intérêt... Ici c'est un forum de fossiles, pas de détermination des objets en plastique.

Ah oui si la célestine vient après la calcite c'est pas possible... Je sais pas trop, on peut faire plein d'hypothèses, on pourrait par exemple dire que le cristal de célestine a choisi cet endroit (entre les deux calcites) pour croître. Tu l'observes souvent ce truc ?

J'ai répondu sur le sujet d'identification, pour pas trop sortir du sujet.

Possible mais malheureusement c'est inidentifiable sans analyse. Ça pourrait tout aussi bien être un des nombreux autres sulfosels.

On avait conclu diopside je crois la dernière fois.

Avec aragonite de temps en temps : 3,4cm x 2,7cm Le film d'oxydes de fer en lui-même est très fragile, un coup sous l'eau et tout part, révélant la calcite blanche. Il n'est pas inclus dans la calcite, ce qui montre qu'il est plutôt tardif. On peut remarquer en regardant bien qu'en fait, il est constitué d'une croûte blanche (aragonite) recouverte d'oxydes. C'est une sorte de mixture aragonite-oxydes. Juste avec ces observations, on peut d'ailleurs tenter de reconstituer un ordre chronologique des différentes minéralisations déposées sur les épontes des joints de ce banc calcaire : d'abord quartz, puis baryte, puis calcite et ankérite-sidérite. Ensuite une phase tectonique a décroché des épontes les calcites montrées précédemment. La dernière solution minéralisée est remontée (à cause de la compression alpine ?), plus chaude et à plus haute pression, déposant un nouveau carbonate, l'aragonite, puis, dissolvant et altérant l'ankérite qui a apporté les oxydes de fer que l'on voit collés aux épontes. Dans le cas de notre banc oxydé, ces solutions étaient très concentrées en oxydes, déposant ce film épais sur l'aragonite recouvrant désormais les différents cristaux déjà présents, dont les calcites libres. Une fois qu'il n'y avais plus d'ankérite, de l'aragonite s'est de nouveau déposée en fin cristaux blancs. Puis une nouvelle phase tectonique récente a décroché les barytes (et les quartz sûrement), peut-être déjà fracturés par la première phase, et qui ne montrent pas d'oxydes sur leurs parties cicatrisées. Enfin c'est une hypothèse...

Même banc, des petites pièces libres de calcite recouvertes d'oxydes de fer orange foncé et irisés. 2,7cm x 1,8cm 3,1cm x 1,6cm Le film d'oxydes donne un aspect orange métallisé style science fiction des années 60 que j'aime bien.

Danke schön ! Ce fut une belle poche, où JeF et moi-même avons pu mettre les doigts. D'un banc plus oxydé maintenant : 4,2cm x 3,6cm 3,6cm x 3,4cm Des barytes, malheureusement déjà détachées dans la poche, cassées-cicatrisées (se voit de derrière notamment), il y avait bien leur moitié sur l'éponte d'en face, mais impossible à replacer à cause de la recristallisation. Tant pis. Recouvertes d'oxydes de fer et d'aragonites fines pour la seconde.

Étonnant !

Ah, c'est relativement ancien alors ? Depuis les années 70-80 c'est la COGEMA d'Areva qui s'occupe de l'uranium si je me trompe pas. D'accord, merci de ces explications. Il faut dire que tout le monde n'est pas passionné et on peut imaginer que pour certains pros l'intérêt économique prime, et de loin, sur l'attrait esthétique ou la dimension historique d'un caillou, au point que ces derniers n'aient plus d'importance à leurs yeux. Ou alors ils aimaient beaucoup le bruit du concasseur.

Mmh, il me semble qu'on l'a déjà eu à identifier ce caillou...

Oui elle est bien la photo, c'est net sur le haut des trucs marrons. J'y verrais plus sidérite/ankérite bien altérée. Un indice pour la pyrite/chalcopyrite, serait de regarder si on voit pas de petites irisations.

Oui merci mais il n'y a que le chapitre 1.

Le lien vers le cours de Jebrak ne marche plus, quelqu'un pourrait le mettre en direct sur le forum ?