L'anticlinal de Volx-Manosque (04).
Il a fait l'actualité ce dernier mois lors de la grève des raffineries ; en effet, c'est dans les couches salifères du cœur de cet anticlinal qu'est installée la plus grande réserve stratégique d'hydrocarbures (pétrole brut/raffiné et méthane) française dont la gestion est assurée conjointement par Géosel/Géomethane, filiales du groupe Geostock, une holding à 90% Vinci (Entrepose) et 10% Total.
Géométhane est un cas à part puisque qu'elle appartient pour 1% à Géostock, 49% au groupe CNP Assurances et 50% à GDF Suez (via Storengy).
La partie visible des installations en surface, ici un groupe de pompage sûrement au-dessus d'un réservoir. En dessous, c'est une cavité de 300m de haut en moyenne pour un diamètre de 60-80m, ce qui représente une capacité de 100 000m3 à 500 000m3 (d'après Géosel).
Un réseau de pipelines relie le site à Fos-sur-Mer et permet le déstockage de grande quantités d'hydrocarbures en cas de pénurie, tamponnant notamment l'augmentation du prix à la pompe sur le territoire.
Voilà pour la parenthèse économique !
D'un point de vue géologique, l'anticlinal de Volx-Manosque est un pli d'axe NE-SW mis en place en deux temps :
- d'abord lors de l'épisode compressif N-S qui caractérise la fin de la phase tectonique pyrénéo-provençale, à l'Éocène, et qui affecte alors les calcaires crétacés,
- ensuite lors de la phase alpine au Mio-Pliocène, qui reprend les structures formées à l'Éocène, déformant les sédiments plus récents de l'Oligocène.
Ce soubassement Crétacé, qui forme l'ossature du pli, et la majeure partie de la couverture Oligocène sont bardés de failles normales (l'Oligocène est distensif dans la région) liées à la moyenne Durance. En fait, le tracé de la faille de la Durance délimite la flanc Sud-Est de l'anticlinal, juste au Nord de Manosque.