Qui n’a jamais rêvé de racheter une mine ? un rêve de gosse, mais franchement je trouve qu’aujourd’hui ca devient malsain. On est en train de pourrir une région a cause du fric tout puissant (ou de la passion délirante). Une sorte d’escalade ? Je pense que je préfère encore des sites fermés que des sites rachetés par des caillouteux.
Pour moi cette pratique revient à isoler encore un peu plus l’amateur de base, c’est de la confiscation de sites connus et fréquentés par beaucoup de monde… Certes ca empêchera le travail des sagouins ou cela retardera celui de la Drire mais ca isolera encore un peu plus l’amateur qui se contente de peu.
Pour le Filon Jaune, vu l’historique des chantiers personne ne mériterait plus qu’un autre de racheter ce terrain. Et il n’est pas vraiment étonnant que de voir débarquer des gens qui s’approprient le coin, cela créé des tensions avec les locaux qui ont la même philosophie de gros chantiers – oui, pas toujours discrets Alain, et effectivement ces derniers ne valent pas mieux que les autres.
Ce ne sont pas eux que je défends, puisque je marche très souvent solo dans mes prospections - prospections micro d’ailleurs. Je défends plutôt des gens, surement de plus en plus rares, qui ne font pas forcement des chantiers des qu’ils voient le potentiel d’un filon. Non, ces vrais passionnés n’exploitent pas, ils prospectent et picorent ; ne planifient pas des expéditions cailloux, mais partent sur tel ou tel site un dimanche après midi pour faire une balade, s’imprégner d’une atmosphère et ramasser 1 ou 2 cailloux. A la belle saison ils profitent des longues journées pour aller inspecter les fronts de taille des carrières en semaine, les mains dans les poches (et la masse dans le coffre quand même au cas où). Ils sont la, on ne les voit pas, si on les croise on pourrait à peine se douter qu’ils font de la minéralogie. Des gens qui non seulement habitent dans le coin, mais pour lesquels ces mines font parti de leur terroir.
Ils ne vont pas perdre grand-chose puisque ce n’était déjà pas leur philosophie de faire des chantiers, mais sont dégoûtes de voir toute l’agitation qui se produit autour des sites majeurs de leur coin. Dégoutés parce qu’ils savent désormais que cet espace de liberté (et le champ des possibles) déjà réduit par les mesures de DRIRE ressemble de plus en plus a un terrain de chasse dont certains se réservent l’exclusivité, en se demandant quel sera le prochain sur la liste…