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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

Polyplacophores dans le toarcien moyen marneux


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C'est vrai qu'il y a là du potentiel pour une étude éthologique... et  taphonomique... Mais là, pas évident de répondre tout de suite à cette question....Il faut que je reconstitue le bois avec ses différents segments: je ferai cela demain au grand jour. Je vais aussi essayer de prendre une photo de l'ensemble, mais si je doute qu'on y distingue bien les animaux. Je pourrai les signaler avec des points de couleur. De mémoire, il me semble qu'ils se répartissent dans les toutes petites dépressions du bois, sans organisation particulière à priori. Mais il y en a un qui n'a pas fait comme les autres, il se trouve sur une sorte de saillie du relief. C'est le seul ! Promis je m'y mets demain !

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Pour essayer de mieux répondre à l'interrogation de Gaël sur la disposition des chitons sur le bois, j'ai réassemblé celui-ci et marqué l'emplacement des chitons identifiables avec un trait rouge. Du coup, j'en ai découvert un de plus, à peine visible, ce qui nous fait 14 ! En fait, 15 avec celui que je n'ai plus à la maison. Vu le format de ma photo, je ne sais pas si vous arrivez à voir grand chose parce que le trait rouge est fin, mais j'essaie quand même.

P1050465 (3) - Copie.JPG

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Il y a 2 heures, icarealcyon a dit :

je ne sais pas si vous arrivez à voir grand chose parce que le trait rouge est fin

çà marche au poil, merci!

chitons.png

Plus de 130cm:content:cela fait + d'un chiton par décimètre. belle densité pour un fossile rarissime.

Pour ce faire une idée du milieu http://www.bouzic-perigord.fr/spip.php?article175

QP33-Carte_Toarcien_generale_Boidin_et_al_2011_modif.jpg

 

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Super, ça marche ! Et là, je vois que j'ai encore fait une bêtise: l'avant-dernier segment à droite est à l'envers (au sens droite-gauche inversé).Bon, il ne contient aucun individu, tout comme le segment à sa gauche. Ce que l'on peut établir comme critère d'emplacement: 12 d'entre eux sont comme incrustés dans d'étroits creux, ou dans des zones plus planes mais toujours bien incrustés, abrités par des reliefs protecteurs proches. 1 individu passablement désarticulé est à cheval entre zone concave et convexe, et 1 autre se trouve exposé sur une zone clairement convexe.Il se situe à l'extrémité gauche du bois, celle qui a été le plus longtemps exposée aux éléments, fortement oxydée. Comme le suggère JPP, au vu de l'épais enrobage pyriteux, il est fort possible que le bois ait été entouré d'un épais voile microbien (ou algal ?) offrant le couvert à ce petit monde.

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Il y a 19 heures, icarealcyon a dit :

au vu de l'épais enrobage pyriteux

Du coup, Le Pb classique de la conservation et a anticipé. Encore un exemple trouvé en recherchant de la littérature sur les dégats de la dégradation de la pyrite dans les drakkars

https://journals.openedition.org/archeosciences/3776?gathStatIcon=true&lang=en

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C'est un excellent article, (tout comme l'exposé sur le site www.bouzic-perigord.fr/spip.php?article175 parfaitement transposable aux Causses de l'Aveyron et de la Lozère qui participent de la même formation sédimentaire). Oui, la fossilisation en pyrite est un vrai problème. Comme c'est le mode de fossilisation dominant dans le Toarcien d'ici, je le connais bien....Après l'avoir expérimenté avec mes ammonites des Vaches Noires... Pour le moment, pas de dégâts notoires sur ce bois: pas d'efflorescences, pas de gonflements, mais il dégage quand même une légère odeur soufrée par endroits. Après le lavage suivant la découverte, il a fait trempette dans une solution de bicarbonate de soude, puis bien rincé. Il est conservé dans une boite à chaussures: pièces emballées individuellement dans du plastique bulle, dans la pièce la plus sèche de la maison, avec mes autres fossiles locaux et mes pyriteuses de Villers sur Mer.

 

Ce bois a été récolté en 2 fois : 2012 pour la plus grande partie, et 2016 pour la partie oxydée (les 48 cm à l'extrémité gauche du bois sur ma photo). Cette partie était enfouie sous une quinzaine de cm d'épaisseur de marnes en place. Elle a donc subi 4 ans de plus d'alternances ruissellement/sécheresse avec des conditions thermiques pour le moins changeantes. Les conditions hygrométriques sont plutôt bonnes chez moi (taux d'humidité généralement inférieur à 60%; aujourd'hui par exemple 47% !). Mes ammonites récoltées depuis 1992 sont globalement stables, à l'exception (étrange !!) des faunes naines de Dactylioceratidae: mucrodactylites, septimaniceras, etc... Elles me désespèrent parfois, car je les considère comme les ammonites les plus intéressantes à étudier ici (formes endémiques) . 

 

Puisqu'on aborde le problème épineux de la conservation des fossiles pyritisés, j'ai bien un autre fossile ici qui, contrairement aux chitons, est une énigme complète pour moi, il fera l'objet d'un autre post aujourd'hui, si je peux prendre de bonnes photos.

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Comme une image vaut mieux qu'un long discours, voilà vu de près à quoi ressemble la partie du bois que j'ai exhumée 4 ans après la première. La première, c'était après un important épisode pluvieux qui avait bien creusé les marnes en place. Depuis que j'ai sorti le reste, je regrette de manière cuisante de n'avoir pas insisté davantage à l'époque. 

P1050463.JPG

P1050464 - Copie.JPG

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L'aspect n'est pas engageant certes, mais ils n'ont plus bougé depuis  bientôt deux ans qu'ils sont à l'abri, au sec, à l'aride dirais-je même, après une simple neutralisation initiale au bicarbonate de soude. Les fissures étaient déjà là, et elles n'évoluent pas. La situation est sous contrôle :jaieuchaud:  Les plages plus claires ne sont pas des efflorescences: bien massives, ce sont des zones phosphatées à mon avis. Ce que je déplore surtout, ce sont les méfaits de l'oxydation météorologique sur les chitons présents (il y en a 6 sur cette zone dont le plus grand du lot) qui auraient été bien plus "beaux" s'ils avaient été recueillis en même temps que leurs autres collègues. Mon os de bête du Domérien me pose infiniment plus de problèmes, car à conditions de conservation identiques le phénomène d'oxydation n'a jamais pu être enrayé... Mystères insolubles de la pyrite:huh:

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Le 15/03/2018 à 17:23, Bathollovien a dit :

Dans le cas de ce spécimen il suffirait de se mettre dans les études de paléogéographie locales et d’éventuellement regarder les faunes ammonitiques associées à ces niveaux.

Bonjour, en effet, ce serait d'autant plus intéressant d'étudier l'environnement de dépôt et faunes associées que dans le cas de ce bois, l'environnement sédimentaire a des caractères nettement distincts du reste de la formation marneuse toarcienne (hors schistes cartons). En effet, les marnes de la sous-zone à porpoceras verticosum-vortex sont moins compactes et argileuses que les autres et se distinguent aisément dans la série. Elles forment de très fins feuillets tendres, fortement oxydés aux affleurements anciens. Les marnes contiennent donc beaucoup plus de pyrite diffuse que les autres horizons. On constate aussi une proportion importante de débris de très fines coquilles calciteuses, au point d'affecter la cohésion (des bivalves ?) .

 

Autre point remarquable, cet horizon épais d'1m à 1m30 contient les occurrences les plus fréquentes d'un étrange rostre de bélemnite effilé, très allongé, partiellement creux (presque toujours écrasé sur cette partie creuse) atteignant de grandes dimensions (salpingoteuthis ?? photo ci-après). Ce type disparaît définitivement dans les 2 mètres suivants... Les ammonites sont bien conservées dans cet horizon, souvent avec la chambre d'habitation, parfois envahies de pyrite encroûtante. C'est presque systématiquement le cas pour P. vortex, qui atteint une grande taille. Nous sommes en plein dans la zone moyenne à Hildoceras bifrons (morphotype moyen, nombreux microconques quasi-complets et macroconques écrasés) avec Harpoceras subplanatum M et m, Porpoceras vortex et de rarissimes phymatoceratidae (Phymatoceras) d'un type original (les 3 rostres de bélemnites et les 4 ammonites ci-après ont tous été récoltés dans cet horizon). 

P1050544.JPG

P1050547 (2).JPG

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Il y a 13 heures, gaeldeploeg a dit :

Cette magnifique thèse de Mickael HERMOSO est une lecture vivement recommandée à tous ceux qui s'intéressent aux périodes critiques de l'histoire de la Terre, dont le Toarcien fait partie !

Le niveau où a été trouvé ce bois correspond exactement à l'élévation maximale du niveau marin au Toarcien (cf diagramme page 16)

En Lozère, l'enregistrement sédimentaire apparaît continu du Domérien au Toarcien terminal, avec un soupçon de lacune (correspondant à une glaciation ???) enregistrée près du sommet du Domérien , sous la forme d'un niveau oxydé. Le passage du Domérien au Toarcien est matérialisé par des marnes de plus en plus compactes prenant l'aspect des schistes cartons et un banc calcaire bitumineux dur, finement laminé, épais d'une trentaine de cm, vraiment remarquable, qui a dû tout enregistrer dans ses lamines sur le laps de temps où il s'est formé. Sur la photo, la hauteur de coupe n'est que de 6.5 cm, soit un cinquième de la hauteur totale du banc.

P1050568.JPG

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il y a 38 minutes, jjnom a dit :

Bonjour.

Ce papier va dans le sens d'un dimorphisme sexuel chez Youngibelus tubularis qui se traduit par le développement très rapide d'un épirostre entre le rostre au sens strict et le phragmocône:

https://www.palass.org/sites/default/files/media/publications/palaeontology/volume_28/vol28_part1_pp133-146.pdf

Merci pour cet article très intéressant ! En Lozère, les premières formes arborant cette particularité apparaissent dans le Domérien supérieur (Z à pleuroceras spinatum) où elles sont très rares et elles disparaissent dans le toarcien moyen (z et sz à Hildoceras bifrons). En restant toujours beaucoup plus rares que les rostres de bélemnites "normaux" (passaloteuthis...), c'est dans la sous-zone (je devrais mieux dire "horizon à porpoceras") où se trouvait le bois qu'ils sont les plus nombreux. Les schistes cartons contiennent également des individus, dont certains pourraient atteindre les 40 cm de long ou plus s'ils étaient trouvés complets, j'attends toujours ma chance:desert:

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Il y a 23 heures, icarealcyon a dit :

On constate aussi une proportion importante de débris de très fines coquilles calciteuses, au point d'affecter la cohésion (des bivalves ?) .

Il y a 2 heures, icarealcyon a dit :

Toarcien est matérialisé par des marnes de plus en plus compactes prenant l'aspect des schistes cartons et un banc calcaire bitumineux dur, finement laminé,

 

 

Figure 1 - 19 : Évolution de la sédimentation proposée par Röhl et al. (2001) pour les Posidonienschiefer du Toarcien inférieur de la coupe de Dotternhausen (SW Allemagne).

bip.png

Exemple de colonisation juvénile mono-spéciphique.

1-s2.0-S0031018201002012-gr6.jpg

Ta description colle avec le niveau O2 n°2.

1-s2.0-S0031018201002012-gr9.gifhttps://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0031018201002012

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Il y a 22 heures, JammoBnite a dit :

Peut-être , mais avec ton phragmocône  du Toarcien de plus de 10 cm si je me souviens bien , t'imagines le bestiau !

 

Merci JB,

 

Oui c'est vrai (une très agréable sortie dont je garde un excellent souvenir...)

Malheureusement je n'ai jamais retrouvé le rostre ...

 

Hélas

 

Philippe

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Le 14 mars 2018 à 15:50, icarealcyon a dit :

je n'ai absolument rien trouvé sur le sujet "chitonidae toarciens", nulle part...

 

Unknown.jpegPolyplacophora del Lias inferiore della Montagna di Casale in Sicilia

 

Fucini A. 1912. Paleontographia italica, 18: 105–127.
 
 

 

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