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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

phoscorite

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Messages posté(e)s par phoscorite

  1. Il y a 15 heures, jjnom a dit :

    Le pavé dans la mare: le titre du sujet l'a enfermé sur une fausse piste.

     

    1) Les cristaux automorphes montrés en LPA sur les photos de Dimanche ne laissent pas apparaître de mâcles polysynthétiques et ils sont craquelés.

    2) Sur les dernières photos en LR, les cristaux blancs me font bien penser à des feldspaths mais certains présentent un net miroitement/pailletage lumineux que je ne connais pas chez les F Ca-Na.

    3) Le fond des photos en LR est très graineux. On a l'impression de voir une texture microgrenue. Pas de baguette (de plagio comme chez les basaltes) visible.  Verre dévitrifié ou texture trachytique?

    Bref, je pense à quelque chose de bien plus potassique avec de la sanidine.

    Bonne piste.

    Il faudrait revoir tout ce qui a pu faire penser a de l'olivine et voir si l'extinction est droite.

  2. il y a 46 minutes, PK67 bis a dit :

    peut être Apatite ???

    Absolument. Les petites taches jaune vif sont des apatites.

    Pour la plupart, elles sont portées par des plagioclases, et c'est une sorte d'altération deutérique du plagioclase qui produit cette constellation d'apatites.

    L'origine de cette transformation du feldspath réside dans son contenu initial en Phosphore : les feldspaths des granites hyperalumineux contiennent souvent des quantités appréciables de berlinite (AlPO4) en substitution Al + P <> 2 Si. Quand ce feldspath s'albitise, il exsolve ce P sous forme d'apatite (en fait apatite + séricite).

     

  3. Salut

    Sur la première, les sections trapézoïdales claires sur la gauche devraient être des plagioclases. Au centre, la forme festonnée évoque un xenolithe.

    Sur la deuxième, une baguette de plagio en haut a droite et dans le coin opposé, une section octogonale beige qui devrait etre un pyroxène.

     

  4. Il y a 3 heures, fred39 a dit :

    La Monazite est radioactif ????

    Oui, elle contient souvent du Th. Et le bombardement alpha provoque des dégâts dans le réseau des minéraux dans lequel elle est incluse.

    Mais c'est sur de courtes distances (quelques dizaines de microns) et sur le très long terme, car la période de désintégration du Th est très longue.

    Donc aucun risque concret pour nous.

     

  5. il y a une heure, NiCoCaYoU a dit :

    Pour les sélénites, la gangue c'est de la dolomite/anhydrite. 

    Ouf, si tu m'avais dit du gypse, j'aurais du revoir ma copie et pas qu'un peu.

    Ce serait très intéressant de voir le détail des contacts entre tes sélénites et l'anhydrite si celle-ci est en cristaux un peu gros.

    A Naica, on trouve des cas de remplacement in-situ de l'anhydrite par le gypse, mais c'est assez rare. Le gonflement qui accompagne la transformation doit y être pour quelque chose.

    Et tant que j'y suis, quelle température il fait au fin fond de ton paradis scintillant ?

     

  6. Il y a 8 heures, trenen23 a dit :

    En extérieur j'ai vu une de ces plaques (sans célestite) et je me demande si une bonne partie des beaux gypses transparents, Caresse, Saragosse, n'aurait pas la même histoire ?

    Oui, on peut se poser la question de pourquoi on a ces beaux gypses 'gemmes' ici ou là, en fait dans beaucoup de gisements ou on est à peu près surs qu'il y a eu des circulations d'eaux chaudes. Je pense qu'on peut s'inspirer de ce que les chercheurs ont écrit sur Naica (Mexique) : ces idées viennent de la "Cristal Factory" de Grenade (Espagne), un labo dédié à la nucléation et la croissance cristallines, travaillant surtout pour les industriels de la cristallisation (pharmaciens en tête).

     

    En gros : gros cristal = cristal formé dans des conditions ou la nucléation a été parcimonieuse (comme dans une pegmatite)

    Corollaire pour les chimistes : les fluides n'ont presque jamais été fortement sursaturés par rapport au gypse. Ça ne dit rien sur la vitesse de cristallisation ni sur le temps que ça a pu prendre pour former les cristaux : c'est une contrainte dure, mais qui porte uniquement sur la chimie des solutions aqueuses mères.

    Ce qui nous ramène à considérer un scénario dans lequel on forme du gypse avec une eau juste assez minéralisée pour le précipiter, mais sans plus.

    Tout le contraire d'une évaporite ou on atteint des sursaturations monstrueuses, et ou on forme des cristaux à la pelle.

     

    Les gens de Grenade ont proposé un tel scenario pour Naica, et personnellement je suis assez convaincu.

    Le point de départ est la thermodynamique et les solubilités relatives de l'anhydrite et du gypse : il y a entre 50 et 65°C une fenêtre de températures dans laquelle la solubilité du gypse est inférieure à celle de l'anhydrite mais pas de beaucoup, ce qui fait qu'une eau qui précipite du gypse parce qu'elle est en train de dissoudre de l'anhydrite juste à coté ne peut pas être très sursaturée par rapport au gypse, et cette situation persiste tant que l'anhydrite n'est pas épuisée, et que de l'eau circule dans cette même gamme de températures.

    Si on envisage un gisement dans lequel on a de l'anhydrite primaire, et que ce gisement est balayé par des eaux chaudes, on va passer dans la fenêtre favorable pour néoformer du gypse dans des conditions assez douces pour qu'il ne nuclée pas trop fort, donc peu de cristaux, et que sa croissance se fasse presque à l'équilibre.

    C'est poussé à l’extrême dans le cas de Naica : on a une intrusion en pipe qui date de 30Ma, déjà bien refroidie, et les eaux convectées dans le gisement sont pile a la

    bonne température 55-60°C, avec la bonne chimie (mesurées pendant l'exploitation), et puis il y a ces somptueuses cavernes hypogènes qui servent de cristallisoir.

    Il me semble qu'on peut imaginer des scenarii un peu similaires pour les gisements des Pyrénées, ou il y a de l'anhydrite dans le Trias qui attend son heure, et ou des circulations convectives sont avérées depuis le Crétacé. Ou ces beaux cristaux se forment ? Dans des vides, comme toujours, karstiques, hypogènes, fractures...

     

     

     

  7. Hello

    J'ai un peu de mal a imaginer ce grain orange en 3D : sur les deux dernières photos, en supposant qu'il y a un axe ternaire, on discerne très bien les faces parallèles a l'axe, et on a l'impression qu'il y en a 6 comme dans un quartz...

    Alors que sur la première photo de la bipyramide, j'espère que c'est le meme grain, sinon toutes mes excuses...

    image.thumb.jpeg.e0e2cad9179355c1ade0e4e4dca6a593.jpeg

    on ne voit (ou on n'imagine) que deux faces parallèles a l'allongement...

    Celle de dessus, vers l'observateur et probablement celle de dessous sur laquelle le cristal repose.

    Sur les cotés, les faces ne sont pas parallèles à l'axe, et c'est sur cette impression que j'avais écarté le quartz...

    Intéressant mais Très bizarre

  8. Il y a 13 heures, NiCoCaYoU a dit :

    Mais serait-il possible de trouver de la célestine dans ce type de contexte. Je sais qu'elle est bien présente dans les évaporites comme à Arignac.

    Les évaporites contiennent souvent pas mal de Sr dérivé de l'eau de mer, puis incorporé dans l’anhydrite, puis relargué quand celle-ci se retransforme en gypse.

    Dans un environnement filonien, pour espérer avoir de la célestite, il faut imaginer une source de Sr dans les épontes.

    Ça peut être un niveau basique, p.ex un basalte alcalin, ou plutonique (certains granitoïdes).

    Le filon peut aussi recouper des carbonates initialement riches en Sr (i.e. aragonite, coraux, crinoïdes...) ou des évaporites, bien sur.

    Dans le cas d'Arignac, si la source est clairement dans les évaporites, c'est aussi hydrothermal même si on ne voit pas de filon.

    NB : dans les sources possibles de Sr j'ai oublié les carbonatites, mais en France ya pas, et d'ailleurs avec la chimie de folie de ces roches, on aura des associations minérales du Sr avec d'autres métaux (Nb, Zr, Ti, REE...) et pléthore de phosphates.

  9. Encore une pseudomorphose peu précise au niveau des formes : la transformation d'allanite en monazite.

     

    Je précise le contexte, c'est utile pour comprendre pourquoi on observe cette transformation.

    Nous sommes dans le granite du Velay vers Monistrol / Loire.  Ce granite contient en enclaves une suite de roches ignées dont la mise en place est un peu antérieure à celle du granite du Velay lui-même (cf notice de la feuille Monistrol 1/50000, p31). Parmi ces enclaves, des granites porphyroïdes.

    PICT0535.thumb.JPG.0ac91617b26ad05e61961e8a7631f284.JPG

     

    Quand le granite du Velay refroidit, des fluides y circulent, et occasionnellement transforment les enclaves.

    Le granite du Velay est alumineux, à cordiérite et muscovite. Les enclaves elles, à l'origine, ne le sont pas. Les fluides en équilibre avec les minéraux du granite ne sont pas en équilibre avec ceux des enclaves, ce qui déclenche plusieurs réaction chimiques dans les enclaves.

     

    Dans les enclaves, on a une allanite primaire qui est parfois bien conservée (champ 3 mm).

    La bordure (riche en Th) est métamicte et on devine des craquelures radiales dans le quartz liées au gonflement du minéral métamicte.

    PRG17A_1LN.thumb.jpg.caf62d3bd012b8e123331f0a8bcc1d1a.jpgPRG17A_1LP.thumb.jpg.b05e9fcc26017ab89a6a89e7551efd05.jpg

     

    Dans beaucoup  d'autres cas, on voit à la place des amas de monazites xénomorphes :

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    Les monazites sont les petits granules xénomorphes avec des teintes vives en LPA et des halos sombres (dans la biotite) en lumière naturelle.

    C'est encore le Th qui bombarde le réseau des biotites et forme ces halos.

     

    Coup de bol, je tombe enfin sur un cristal d'allanite à moitié transformé.

    Un coté, englobé par le quartz, a été protégé et on voit la terminaison du prisme ; le reste a été retransformé en chapelets de monazites.

    PRG17B_1LN.thumb.jpg.6d00d62d7531d22e93fcdfd0a4fde9a6.jpg

     

    Dans le détail, on note le caractère très xénomorphe, presque vermiculaire, de ces monazites secondaires

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    Du point de vue chimique, l'interprétation est simple : l'allanite (une variété d'épidote) n'est pas stable dans un environnement peralumineux, dans lequel les porteurs normaux des Terres Rares sont monazite et xénotime. Elle est donc détruite et remplacée par une minéralogie plus conforme à celle du granite encaissant, mais seulement la ou les fluides peuvent passer.

     

    Ce n'est pas la seule réaction que l'on observe dans ces enclaves, il y a en particulier beaucoup de myrmékites, mais ce sera pour une autre fois.

  10. il y a 39 minutes, icarealcyon a dit :

    calcite ou aragonite, comme le suggère "Dieu", qui s'est ensuite pseumorphosee en silice , cela pourrait expliquer la structure en couches repliées, un phénomène que l'on peut observer dans certaines grottes a concrétions, dans les draperies par exemple.

    Cette idée est bonne à prendre, surtout dans l’hypothèse aragonite qui est plus facile à silicifier du fait qu'elle est instable.

    Ensuite, pour distinguer sédiment et concrétion, il faudrait regarder s'il y a du matériel argileux qui est intercalé dans l'empilement de ces couches.

    Une concrétion sera toujours plus "propre" qu'un sédiment.

     

    Il y a 1 heure, trenen23 a dit :

    IL est exclu que ça puisse être un filon siliceux avec des dépôts successifs et des géodes ?

    Pas exclu du tout, mais dans ce cas il faudrait chercher une symétrie dans la succession des couches, comme pour le remplissage centripète d'un filon.

     

  11. Bonjour

    Visuellement, je n'ai pas l'impression que ce soit complètement replié (en pli couché). Peut être un coup de scie pour bien voir la structures.

    Pour ce qui est des contorsions de la couche du haut (dernière photo), il me semble que ça reste dans le cadre de ce que peuvent faire des déformations synsédimentaires.

    Que ce soit silicifié ensuite est une autre affaire.

  12. Je nous ramène en Ariège (Tarascon) sur un échantillon de marbre a scapolites et amphiboles qui avait été illustré dans "les minéraux pyrénéens"

    IMG_20230612_212250_BURST009.thumb.jpg.55ebf19d8a94fbb5e718262ee7afec2f.jpg

     

    le fond de la roche est de la calcite en grains mm, avec de petites pyrites, et des porphyroblastes de scapolite et d'amphibole. Il y a des veinules de pyrite.

    C'est visiblement très transformé par les fluides (scapolitisé) et j'ai fait faire une lame dedans pour essayer de comprendre quelle était la roche d'origine.

    Surprise, on y trouve du sphène (titanite) regroupé en petits amas spongieux dont les contours évoquent une pseudomorphose.

     

    Premier exemple, champ 2.5 mm : lumière naturelle, puis analysée :

    AC3_1LN.thumb.jpg.39c984c3c1fe7211d09f58c237216d87.jpg

    AC3_1LP.thumb.jpg.70c8f49c8b6fb94a09347b30bdb9249f.jpg

    Il y a de l'amphibole (teintes jaune et blanc), vers le bas et la gauche. Le sphène, ce sont les granules xénomorphes.

    Le fond est de la calcite.

     

    Deuxième exemple, avec une morphologie externe de l'amas de sphènes qui est mieux discernable : champ 3 mm

    AC3_2LN.thumb.jpg.3481b0c86662fdddb749b268f1829253.jpg

    AC3_2LP.thumb.jpg.71be7621ff49b1edb5c1eb86ddf41d01.jpg

    Il y a un peu de clinochlore au centre (teintes grises) et une amphibole très amochée en bas a droite.

     

    Dernier exemple : cette fois c'est clairement une forme en baguette qui a été partiellement convertie en sphène : champ large 6 mm

    AC3_3LN.thumb.jpg.dc2e7694c0fdbead86420b5aa4245aa2.jpg

    AC3_3LP.thumb.jpg.3eb1c7ca94976555934ca6825e626b0f.jpg

    Les taches noires sont des pyrites, et encore une amphibole (jaune en LPA) miteuse sur la droite.

     

    J'imagine que ces pseudos (très partiels) peuvent représenter d'anciennes ilménites, et la roche une ancienne ophite ou quelque chose d'approchant, mais je n'ai pas vu d'ophite en bon état à coté pour le démontrer.

     

  13. Sinon, d’après ce que l'on voit sur la première photo, je supposerais :

    - que le fragment vert du bas, à cassure conchoïdale, est juste un éclat de verre

    - le petit grain rose un peu rondouillard du quartz émoussé par le transport

    - le prisme transparent en haut à droite a l'air d'avoir une forme quadratique, auquel cas c'est peut être un zircon (je laisse aux habitués le soin de me démentir s'ils pensent que c'est trop transparent pour un zircon); mais la photo peut aussi être trompeuse et on a peut être juste un bout de calcite clivé : la taille du grain n’empêche pas de voir s'il réagit à l'acide : on le met dans une goute de HCl dilué et on a la réponse immédiatement.

    - pour le bipyramidé jaune, je suis bien d'accord qu'il faut établir la symétrie : compter les facettes qui entourent la pointe... Il me parait en bon état, ce qui incite a chercher du coté des minéraux résistants à l'abrasion.

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