volcanophyle

L'équation est simple: les médias veulent de l'info, les labos ont besoin de communiquer Les seconds produisent des communiqués de presse "à l'américaine" (en en rajoutant un peu, comme l'explique si bien Klemetti sur son blog) pour vendre leurs découverte et faire un buzz, et les seconds relayent sans trop avoir besoin de se forcer. C'est un business qui semble convenir aux deux parties.

Robin sera d'un grand conseil sur ce point, vu qu'il connait bien l'édifice. Je te jette quelques idées: - une succesions d'arrêts depuis la côte à Aci Castello jusqu'à l'entrée de la Valle del Bove, pour une lecture de paysage (dykes, stratifications. Cela permet de reconstituer les grandes étapes de la formation de l'édifice (du moins de la succesion de différents édifices, au moins 5 ou 6). Une balade est possible jusqu'au Monte Fontana, le dénivelié reste accèssible pour des collègiens et en terme de temps ça doit être bon. - Un petite sortie sur la station de Piano Provenzana ou l'on voit, outre les dégats de l'éruption de 2002, les coulées récentes, avec un petit jeu sympa: essayer de trouver les différentes façons dont les arbres ont brulé. On peut y aborder la notion de fissure éruptive par exemple, ou de rift-zone et la présence de cônes isolés à différents stade de colonisation végétales peut être un exercice de chronologie relative possible (toujours lecture de paysage). Il doit aussi y a avoir la possibilité de visiter un tunnel de lave (se procurer les eux acartes, celle du parc au 60000ème, et la topo au 25 000ème). Ce qui peut être interessant aussi c'est travailler sur les notions d'échelles espace et temps: passer de la fissure éruptive récente (2002) à la Rift Zone (qui fonctionen depuis longtemps), puis faire prendre conscience du lien avec la Valle del Bove pour en déduire que tout le versant est du volcan est "fragile". Et partour, le travail sur les textures de la roches, les types de coulées (pahoehoe, aa) les classifications cendres/lappilis/bombes. Les enfants pourront aussi (interessant) trouver à foison des cristaux d'amphibole (libres, parfois centimètriques) dans les dépôts de 2002. Il ya bien sûr plein de choses à faire au sud, mais c'est généralement bondé donc moins interessant pour du travail scolaire. Les boutiques de Sapienza seront aussi une source importante de déconcentration pour des collègiens !-) Pour finir: possibilité de travailler sur les noms des communes qui entourent l'Etna: entre les noms qui dérivents des noms de dieux Sicules, des grecs, des arabes il y a de quoi aborder l'histoire de la conquète de la Sicile.

L'éruption prend fin progressivment: plus d'anomalies thermiques, niveau d'alerte aviation abaissé. Le sursaut est possible mais peu probable. http://laculturevolcan.blogspot.fr/2013/08/eruption-du-volcan-tolbachik-bientot-la.html (actu mise à jour aujourd'hui)

Nouvel évent sur la plate-forme http://laculturevolcan.blogspot.fr/2013/08/volcan-stromboli-apparition-dun.html

De facto: 78000 personnes savent qu'il est incompétent puisqu'aucune "éruption capélinienne" ne s'est produite (on en était même encore relativement loin). C'est le bon côté des choses: ça devrait te remonter le moral non ?

Ah! Raymond Matabosch! LA légende de la peusdo-science catastrophiste, pseudo-anticonformiste. L'égérie des herzatzes de scientifiques autodidactes autoproclamés, atotoutcequevousvoulez, qui parle de science sans en connaitre le concept, la culture, la méthodologie. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il m'a manqué mais j'attend avec impatience que des sociologues se penchent sur son cas. Moi je prend tout ça au troisième degré et je préfère rire de ce qu'incarne le personnage. Pour info: il publie aussi d'assez nombreux ouvrages chez edilivres: http://www.edilivre.com/catalogsearch/result/?q=Matabosch Pulcano: tu voulais savoir si RM touchait de l'oseille en racontant des salades (jeu de mot): tu as la réponse claire et nette !-)

Ah! Le volcan Mystère est de retour, merci LISA! Bon j'ai la réponse mais je passe mon tour pour faire durer le plaisir (pour LISA je précise juste que les lettres du volcan sont PC, histoire qu'elle ne pense pas que je suis un baratineur !-))

Ca faisait longtemps! http://laculturevolcan.blogspot.fr/2013/07/activite-explosive-au-lokon-empung-ce.html

Ah marrant: c'est une image d'une coulée du Tolbachik en illustration... Comment voulez-vous que les gens pigent ce qu'est un volcan après ça? Merci Pulcano en tout cas.

Hiroshima? Non, Stromboli.

Salut Deblauth. Ca fait bien longtemps que j'ai pas fait de pétro mais il me semble bien que c'est une roche volcanique: Matrice grise aphyrique + phénocristaux et microlites de feldspath (je peux pas te dire lequel...) mais on dirait que certains sont zonés (bien que ça puisse être une illusion d'optique)+ phénocristaux d'olivine avec frange d'altération (et certaine solivines sont en effet totalement altérées)+ vacuoles: Je ne vois pas de pyroxènes (ou alors ils sont déjà altérés aussi) mais je serais partant pour un vieux bout de coulée de basalte. Un spécialiste dans la salle?

Voilà une obs qui va interesser aussi les amateurs de météorites: joli flash au-dessus du Lascar ce matin. Je vais envoyer un rapport à l'IMO.

Ouh, chaud ce matin au Kizimen!

Je suis tout à fait d'accord, mais je pense qu'il faut lire ce petit résumé de l'éruption de 1538 : http://www.activolcans.info/eruptions-volcaniques-historiques-du-volcan-Champs%20Phlegreens.html Quand à un plan d'évacuation : si des signes précurseurs clairs se mettent en place aujourd'hui, il y aura des victimes (je n'avance pas de chiffre, tout dépendra de l'éruption) et des dégâts sur les infrastructures considérables en terme de coût, ça c'est une certitude.

Non c'est pas tout à fait ça. Même si je n'ais pas vraiment tout saisi non plus (notemment les détails techniques et les méthodologies: Robin ), voilà tout de même quelques élements de l'article qui me semblent interessants: - les magmas de la zone volcanique napolitaine sont tous alcalins (pour répondre à ta question) .Visiblement, le Vésuve, Ischia, Champs Phlégréens piochent tous dans la même source profonde. Voire dans la même zone moins profonde. - stockage et différentation se feraient à environ 6 km de profondeur, à l'interface entre socle hercynien et couverture sédimentaire carbonatée mézozoique. Les auteurs notent que, d'après leur étude, la dissolution des carbonates n'est pas un facteur aussi aggravant de l'explosivité des éruptions qu'on ne le pensait jusqu'à présent. D'autres auteurs avaient évoqué, et étudié, la dissolution, dans le magma, de CO2 prélevé dans les carbonates Mézozoiques pour expliquer l'explosivité de certaines éruptions. - l'analyse des textures ponceuses et de leur pétrologie indique que pour les éruptions majeures (VEI 4-7) la fragmentation du magma (niveau de la cheminée à partir duquel les bulles de gaz deviennent si volumineuses qu'elles coalescent: ce que l'on appèle "magma" n'est alors plus qu'un énorme volume de gaz avec des morceaux de lave en suspension) se fait entre 1100 et 1600m , tandis que pour les éruptions moins importantes, cette fragmentation se fait vers 800 m de profondeur. - le temps mis par le magma pour évoluer jusqu'à la phase éruptive est approché par la théorie dite "crystal size distribution" dans laquelle ont compare la taille des microlites avec leur densité dans la pâte (nbrs de microlites/unité de volume), pareil pour les phénocristaux. Visiblement l'analyse des phénocristaux indique qu'ils se sont formés en quelques centaines d'années seulement. L'étude des microlites indiquerait quand à elle que pendant les éruptions de faible volume, le magma ne met que quelques heures à jours pour remonter, tandis que pour les éruptions plus violentes, ce temps serait réduit à quelques heures à peine (absence de microlites) - la conclusion : pour les auteurs, la chambre est mûre et une activité éruptive est possible à court-moyen terme dans les Champs Phlégréens. Rien n'est dit à propos de la violence supposée d'une telle éruption. Ce pourrait être une activité faible ou pas. La conclusion met surtout en avant le fait que les signes précurseurs d'une activité éruptive ne se feraient connaitre que très peu de temps avant le départ de l'activité éruptive, ce qui laisserait que très peu de temps pour l'évacuation de la zone de Naples (le plan d'évacuation est connu pour son, disons...., manque de lisibilité...). Tout cela ne nous explique malheureusement pas à quoi pourraient être dûes les déformations actuelles, mais c'est sûr que c'est pas jouasse!

Hyper interessant! Merci fossile 47. En plus ça remet en perspective l'idée que je m'étais forgée à la lecture d'autres articles. Et du coup, c'est vrai que la situation actuelle est quand même inquiétante. Tout ça est vraiment très complexe. Vraiment, encore merci pour cette lecture!

Salut salut! Que dire... Le fonctionnement d'une caldera est quelque chose d'assez inconnu il me semble donc l'intepretation de l'évolution des caldéras, notemment la source des déformations, est forcément sujette à discussion. Tout cela doit s'analyser dans la durée. Les informations relayées par B.Duyck sur son très bon blog n'ont pour l'instant donné lieu à rien de particulier. Dans son rappport en date de cette semaine, l'observatoire du vésuve indique qu'aucune déformation particulière n'a été relevée, comme la semaine précédente. Pour reprendre une version plus à jour (mais pas complètement à jour visiblement) des mesures de déformations, on voit qu'on est en effet dans une période de stagnation, qui peut n'être que temporaire... ou pas. Reste qu'il faut pouvoir intérpréter tout ça, reconstituer un modèle pertient qui expliquerait l'évolution de cette caldera. - Réalimentation? Je suppose que non puisqu'il n'y a aucune sismicité profonde particulière. - "Ebullition rétrograde" (augmentation de la tension de vapeur des gaz sous l'effet de la cristalisation des minéraux anhydres)? Pourquoi pas... au moins en partie. Mais pourquoi cette accélération des déformations depuis 2005, puis 2011? Le taux de CO2 vs H2O augmente, ce qui peut être un signe de cette cristallisation de chambre, le CO2 étant particulièrement insoluble dans les magmas silicatés. Je fais ici un petit aparte concernant le graphique CO2 vs H2O : il me semble un peu "malhonnête". Car une belle flêche montre que le CO2 gagne du terrain depuis 2000, incitant le lecteur un peu pressé à penser que du magma participe à ce qui se passe actuellement, en 2012-2013. Or, le rapport CO2/H2O augmentr extrêmement peu (il stagne presque) depuis 2008-2009. Je ferme ici cet aparte. Et après? Je pense que tant qu'il n'y a pas de sismicité, il n'y a pas d'urgence... Mais nul doute que si le niveau d'alerte à changé, c'est parce que les paramètres suscitent une inquiétude...car personne ne peut dire à quoi ces changments sont dûs exactement. Je n'ai pas trouvé d'infos plus récente concernant le niveau d'alerte sur le site de l'INGV ou de la protection civile: je suppose donc qu'il n'a pas changé.

Très très joli shot, "snipping Pulcano"! Bien vu!

Y'a encore quelques belles pétées de temps en temps!

Enfin: oui et non... dans le cas d'El Hierro qui intéresse Flemaire, le magma n'est pas sorti, donc le sol est bien définitivement déformé...mais tu as raison de chercher la petite bête !-) Après, quand une éruption se déclenche, là le comportment du sol va dépendre de la manière dont se prépare l'éruption: si, comme dans le cas d'El hierro, il y a mise en place d'un volume de magma conséquent, il y aura un déformation définitive après la fin de l'éruption, pour une raison simple: une éruption n'évacue jamais la totalité du magma qui se met en place. Le volume restant maintient une défomation. Le niveau 0 des tracés GPS actuels sur l'IGN n'est pas celui d'avant l'éruption de 2011. Dans d'autres contextes, le comportement sera différent. Quand l'alimentation en magma se fait directement depuis le manteau, sur des volumes de magma restreints on peut supposer que le tracé du GPS avant-pendant-après sera différent. Il peut même y avoir en effet un retour à la normale (enfin...il faut voir si toutes les stations GPS (nord/sud;est/ouest et verticale) reviennent à leur point de départ... j'en suis pas sûr ne serait-ce que parce que la mise en place de magma s'accompagne de fracttures qui sont des déformations définitives....). Le tracé d'Eyjafjöll illustre ce que fait remarquer 1GM. http://strokkur.raunvis.hi.is/~sigrun/GOLAstutt.png Juste pour info, je prend un cas un peu extrême pour illustrer l'augmentation de volume (la déformation) par intrusion : la moitier du volume des volcans-boucliers est dûe à de l'intrusion (dyke/sill) donc à du magma qui n'est jamais émis. Le reste c'est l'accumulation des coulées et des hyaloclastites (pour les phases sous-marines de leur croissance). Le tracé GPS du Kilauea illustre bien le phénomène :

Si tu regardes bien, il y a une légère déflation sur certaines stations. Elle est très légère. Mais en l'occurence c'est normal qu'il n'y ait pas de vraie bonne grosse déflation, aussi importante que l'inflation qui s'est produite pendant la crise sismique: le magma n'a pas été évacué et il représente donc un volume, en base de croute et/ou à la limite croute/manteau, en + par rapport à ce qu'il y avait avant la crise sismique. Le sol est donc définitivement déformé.

L'alerte jaune est passée au niveau 3 ce matin: l'activité ne semble pas vouloir diminuer....A mon avis ça serait pas mal que l'AVC suive ça de prêt, il y aura peut-être de belles choses à voir dans les jours qui viennent, avec un peu de chance. http://laculturevolcan.blogspot.fr/2013/05/lactualite-volcanique-12-mai-2013_12.html

Atchoum!!!!! et les postillons tombent sur Puebla comme de la neige http://www.activolcans.info/actualite-volcans/08052013-6314.php

Ca serait pas reparti là? Pulcano, t'en penses quoi?