Vaste et interessant sujet.
Il y a certainement des tords des deux cotes. La période coloniale a laisse des traces, mais rien ne prouve que sans cette période les pays en questions n’en seraient pas au même niveau.
L’exemple brésilien est intéressant, même si il est à la limite hors sujet pour ce membre du BRIC. C’est un pays sur la voie de la réussite et au niveau des ressources pétrolières/minières il est déjà dans la cour des grands avec des compagnies comme Petrobras et Vale (désormais la seconde compagnie minière mondiale). L’imaginaire collectif a tendance à avoir une vision caricaturale de multinationales en train de piller le tiers-monde pour remplir les poches des occidentaux et en particulier des anciennes puissances coloniales. Mais ce n’est pas si simple. Si on revient a l’exemple brésilien de Vale, il y a quelques années cette compagnie a absorbe le canadien Inco (2eme producteur mondial de nickel a l’époque). Le Brésil est il en train de piller les ressources minières du Canada ?
Les pays en voie de développement pourraient se diriger sur la même voie si les pouvoirs en place géraient en bon père de famille la manne des royalties/parts de societes exploitantes. Mais au lieu de réinvestir cet argent dans le développement, ils préfèrent encore la solution de la facilite et c’est le clan au pouvoir qui se partage les profits pour se payer des hôtels particuliers dans le 16eme, etc…
Pour le cas de Madagascar, malgré une géologie tres favorable les ressources minières ont a peine été exploitées jusqu'à présent (mis a part les gemmes à l’échelle artisanale). On ne peut pas trop accuser la France d’avoir opéré un pillage de ces ressources du temps des colonies. Quelques mines de graphite, de la chromite, du béryllium… Tout ca exploite en quantité assez négligeables.
La hausse des cours des matières premières et l’impulsion de Ravalomanana a permis d’attirer a nouveau les investisseurs sur un pays pratiquement vierge de toute exploration moderne. Les deux seuls gros projets en cours sont l’exploitation des sables lourds à Tolanaro, et de nickel latéritique exploite par la voie tres complexe techniquement de l’ hydrométallurgique a Ambatovy.
Ces projets n’auraient jamais vu le jour sans l’intervention de compagnies occidentales expertes dans le domaine. Mais c’est la tache des gouvernants de négocier des conditions favorables au développement du pays.
De toute façon c’est un problème très difficile à cerner, on ne peut jamais généraliser, ou se faire honnêtement une opinion catégorique sur le sujet. Les idées très arrêtées de certains, sans avoir eu au moins un aperçu sur le terrain des tenants et aboutissants, prêtent un peu à sourire. Même en faisant parti des acteurs de cette problématique, je ne m’aventurerais pas à designer le bon et le méchant car les responsabilités sont partagées. Et à moins de vivre en hermite, coupé de la société de consommation, nous sommes tous, occidentaux et classes moyennes des pays en voie de développement, en partie responsables.