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Bourse minéraux Sainte Marie aux Mines 2024, avec fossiles et gemmes.
Bourse minéraux et fossiles de Sainte Marie aux Mines (Alsace) - 26>30 juin 2024

memoire d'objet, histoire d'homme


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Invité valanni

LE GENTLEMAN ET LA MONTRE SUISSE



La seconde guerre mondiale, un film culte, des détenus qui prennent la poudre d'escampette... Et des montres suisses réservées aux gentlemen !



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Une rolex modèle oyster 3525 sera vendue au plus offrant près de Londres le 6 novembre,,,



L'histoire de cette montre débute en 1942, le lieutenant britannique Gérald Imeson est fait prisonnier et est détenu dans le stalag luft III (situé en Pologne aujourd'hui) . La firme suisse avait proposé une pièce à tous les officiers britanniques prisonniers pour remplacer celles saisies par les Allemands, avec la possibilité de la payer après la guerre. Via la croix-rouge la montre fut livrée au camp...


Plus de 3000 prisonniers de guerre auraient profité de l'offre qui n'a été proposée qu'aux officiers, pas de belles montres suisse à crédit pour les simples bidasses !!!



Mars 1944, sa rolex au poignet, Gérald Imeson fait partie des détenus qui creusent trois tunnels de 110m de long pour s'évader... Dans les 155 qui purent sortir des tunnels, 76 pilotes s'enfuirent, 79 sont repris et 50 d'entre eux ont été fusillés sur ordre d'Hitler.


Gérald Imeson devait être le 172ème, il a survécu...


Cette histoire à été immortalisée par Steve McQuenn dans :



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Le lieutenant oeuvrait comme "pingouin" dans les tunnels.



Sa montre fonctionne toujours et il a voulu qu'à sa mort (en 2003) son chronographe soit vendu pour aider sa famille, un voeu aujourd' hui respecté.


Il avait payé sa montre rubis sur l'ongle... C'était un gentleman



:Suisse::masque::France:


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Invité valanni

MEMOIRE D'OBJET, HISTOIRE DE FEMME

Oui bon d'accord, c'est un objet un peu encombrant, mais il a aussi une histoire célèbre :


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projet du bateau "Genève" construit par Sulzer frères

Le bateau "Genève" ne navigue plus, et reste à quai entre l'horloge fleurie et le jet d'eau. Construit entre 1895 et 1896, il s'agit du premier des navires de la Belle Époque, et le théâtre de l'assassinat de l' Impératrice Sissi en 1898.

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Etat du bateau à son lancement dans le port de Nyon 1896

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Le "Genève" fait le tour du lac


Le samedi 10 septembre 1898, une « vieille » dame de 61 ans est assassinée à Genève, sur le quai du Mont-Blanc, par un anarchiste italien. Il s'agit d'Élisabeth de Wittelsbach, épouse de François-Joseph 1er de Habsbourg, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, affectueusement surnommée Sissi...


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Le meurtrier, Luigi Lucheni (26 ans), voulait à tout prix tuer un prince européen. Il avait jeté son dévolu sur le comte de Paris mais celui-ci avait reporté son déplacement à Genève. Un journal de la ville commet alors l'imprudence de briser l'incognito de l'impératrice, qui promenait de ville en ville sa neurasthénie.

L'anarchiste se met en faction près de l'hôtel Beau-Rivage où réside l'impératrice. Vers 15 heures, celle-ci sort au bras de sa dame de compagnie, la comtesse Irma Sztaray, en vue de prendre le bateau « Genève » pour sa résidence de Territet, sur l'autre rive du lac.

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Passant près du jeune homme, l'impératrice reçoit ce qu'elle croit être un coup de poing et trébuche. Tandis que le meurtrier s'enfuit, elle atteint avec peine le bateau et perd connaissance. Le bateau part.

Elisabeth s' est allongée sur un banc du pont supérieur et Irma lui ouvre son corset avant de lui glisser entre les lèvres un morceau de sucre imbibé d’alcool de menthe elle mange le sucre, ouvre les yeux et parvient à s’asseoir avant de perdre connaissance. Irma lui dégrafe alors rapidement le corset et aperçoit, horrifiée, une légère blessure et du sang séché sous son sein gauche.

Elle hurle: « Elle a été assassinée, elle a été assassinée… » Le bateau fait aussitôt demi-tour et revient à Genève. Elisabeth est allongée sur son lit de l’hôtel beau rivage.

Sa bouche laisse échapper de faibles râles. Un médecin l’examine. Un prêtre arrive et lui donne l’absolution. Tout autour du lit, des femmes se sont agenouillées et prient.

En vain...

Le bateau "Genève" sera mis hors service en 1973 et voué à la démolition jusqu'à qu'une association le rachète en 1974, depuis il est à quai, et fait les belles nuits des noctambules.

En septembre 2013 il quitte la rade pour une réfection partielle à Lausanne, tout le monde avait peur que ses roues à aubes ne tournent plus, mais non tel un vieux monsieur, il prit sa canne... Les deux bateaux ont mis plus de six heures pour faire les 52km entre Genève et Lausanne.

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Avec le Henri-Dunant comme garde jusqu'à Lausanne

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Le "Genève" en réfection

:Suisse: :masque: :France:

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Invité Blackbird
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Très très intéressant mon Ange... J'ai choisi de vous parler aujourd'hui non pas d'une porte... mais d'un trou...
« A une demi-lieu au midi de Quillan, département de l'Aude, sort des Gorges de la Pierre-Lys, la rivière appelée Aude, qui semble fuir vers la plaine comme une prisonnière à l'aspect de son cachot... En remontant sa vallée étroite et profonde de Saint Martin de Lys à Carcarnière les Bains et à Puyvalodor, on voit rouler ses ondes limpides, gémissant nuit et jour, sur un lit hérissé de milles débris, que le temps a détaché des roches abruptes, ou des flancs des hautes montagnes... Parfois ce petit fleuve disparait dans des gouffres ou des cavités immenses, d'où il ressort écumant pour reposer un instant ses eaux sur un banc de sable étincelant d'or...». ( Histoire de la Haute Vallée de l'Aude - Abbé de Roquelaure - édition de 1879).
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C'est donc entre Quillan et Saint-Martin-Lys, que Félix Armand curé de Saint-Martin, reprenant les travaux arrêtés par la révolution fit creuser par ses ouailles au pic et à la pioche un petit tunnel, long de six ou sept mètres dans la roche calcaire.... pour désenclaver son village, un tunnel qui depuis a été élargi et que l'on nomme dans le pays « le Trou du Curé ».
- Les quatre vers suivants sont écrits sur le roc, au dessus du trou du curé, côté Quillan...
« Arrête, voyageur ! le Maître des humains
A fait descendre ici la force et la lumière ;
II a dit au pasteur : «Accomplis mes desseins.»
Et le pasteur des monts a brisé la barrière.
».
L'Aude est le seul département qui englobe à la fois une part des Pyrénées et du Massif central... C'est le sillon Audois, formant une large gouttière qui sépare le Massif central, Montagne Noire au nord , du Pays de Sault aux Corbières, au sud dont la géologie et les reliefs sont liés au système Pyrénéen...
:France: :masque: :Suisse:
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Invité valanni

LA GRANDE CHARTREUSE D'OUJON

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La chartreuse Notre dame d'Oujon est fondée vers 1146 par Louis, seigneur du Mont (au dessus de Rolle), c' est la plus ancienne sur le territoire Suisse, elle a été établie dans la forêt que les moines ont défriché et leurs principes architecturaux pleinement appliqués.

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Le domaine cédé s'appelle « le désert » et est un vaste territoire. Le site d'Oujon, comprend aussi des « maisons basses » aux lieux-dits La Reisse et La Conriéry.

L'ordre des Chartreux est crée en 1084 par Bruno de Cologne qui fonde le premier monastère dans la montagne de la Grande Chartreuse (Dauphiné-Isère). Les chartreux suivent la règle de Saint Benoît, complétée par leurs propres coutumes...Ils s'astreignent à une vie recluse sévère et originale,

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Les moines (12 à 13 par chartreuse) vivent et travaillent en cellules individuelles bâties autour du grand cloître, ils se retrouvent uniquement pour des activités communautaires dans l'église et les bâtiments du petit cloître.

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La solitude des moines et le fonctionnement économique de la chartreuse sont assurés par les frères convers, qui vivent à distance, dans leur propre maison (la Conriéry et la Reisse) à 5 et 10 minutes du cloître.

En 1536 le monastère d'Oujon est détruit par le feu, il ne reste que quelques cellules... et en 1537 les trois moines restant seront chassés après la proclamation de la réforme dans tout le pays de Vaud.

:Suisse::masque::France:

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Invité valanni

Aucun objet, juste l'histoire des femmes durant la grande guerre...


Hommage à elles !




LA GUERRE DES FEMMES (1)



Elles ont travaillé dur ces françaises de 1914 à 1918, sans elles, le pays n'aurait pas tenu...



La quasi totalité des paysans français de 19 à 48 ans a été appelée au front ; et les chevaux (bêtes de trait indispensables) ont été réquisitionné par l'armée (il lui en faut environ 32000 par mois).


Les femmes, les enfants et les vieillards exécutent les tâches les plus dures avec leurs bras...



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des femmes travaillant la terre avec l'aide... d'un soldat britannique



pour les femmes de paysans pauvres et d'ouvriers agricoles mobilisés, la survie dépend de l'allocation journalière de 1,25 franc par jour versée par l'état. Pas de progrès, juste un long et épuisant labeur, sauf pour celles qui décident d'abandonner la terre pour l'usine où les bureaux.



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des femmes dans un bureau, ça c'est une nouveauté !



Avant la guerre la moitié des femmes travaillaient dans les fermes, les usines les commerces, l'administration restant un domaine d'hommes, mais ils sont partis et les voici, à leur tour, maniant la plume et la machine à écrire... étonnant tout le monde par leur compétences.


Six femmes sur dix travaillaient en 1917, parmi les autres ( surtout dans les classes aisées) ont mit l'esprit de bienfaisance au service de la guerre... les thés tricots étaient nés, des dames de la haute société faisaient tricoter des pulls et confectionner des colis pour les poilus, ces ateliers de charité employait des femmes pauvres, souvent seules, en échange d'un repas et de quatre sous...



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La charité bien ordonnée ?




Une femme d'invention et d' exception ...



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Une femme au volant ! Voilà qui choquait à l'époque . Mais cette femme est particulière et sa voiture aussi.


Marie-Curie pose dans l'une des deux cents " petites curie" qu'elle a créées. La physicienne , deux fois prix nobel, réussit en effet à persuader l'armée d'équiper des véhicules en ambulances radiologiques. Neuf cent mille combattants bénéficieront de cette nouveauté, aux abords même du front.


Marie Curie formera des centaines de manipulatrices de radio.


Elle et sa fille (Irène) encaisseront de terribles doses de rayons X.



Alors Femmes de l'ombre ????




:Suisse::wub::France:







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Invité valanni

LA GUERRE DES FEMMES (2)



Souder des tuyauteries d'aviation, tourner des obus. les remplir d'explosifs et mille autres travaux sales, fatigants et dangereux tel est le sort des ouvrières des usines de guerre.


Les " munitionnettes" femmes et filles de paysans pour la plupart...



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Les journées de travail sont longues mais ça vaut le coup car le salaire est deux fois plus élevé que celui perçu dans d'autres secteurs. Reste qu'avec la hausse des prix , les munitionnettes ont encore du mal à joindre les deux bouts...



Les "Anges blancs"



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Par désir de servir, des milliers de Françaises ont porté la blouse et la coiffe blanche, le travail est dur, physiquement et moralement, difficile de soigner et de maintenir le moral des jeunes hommes gazés, amputés, aveuglés, défigurés qui défilent dans les hôpitaux, souvent une bâtisse réquisitionnée ou prêtée par son propriétaire.



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Nous sommes en 1915, la guerre a déjà fait 500000 morts côté français, près de 900000 autres mourront avant le 11 novembre 1918. On estime le nombre des veuves de guerre à 7000000, accompagnées de 760000 orphelins, laissées sans soutien ni financier ni psychologique.


Ces femmes ont eu la "chance" de pouvoir se recueillir sur la sépulture de leurs époux...


Ce ne sera pas le cas pour les familles de centaines de milliers de soldats portés disparus, volatilisés par les obus et impossible d' identifier. Ces malheureux n'ont pas de tombe et la famille aura alors bien du mal à faire son deuil.





:Suisse::wub::France:


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Invité valanni

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Les Marraines de guerre:

Une carte postale, une simple carte postale ?

Que nenni...
La guerre de 14-18 voit apparaître une nouvelle figure : celle de »la marraine de guerre ». Parmi les femmes à l'arrière, c'est elle qui écrit des lettres ou envoie des colis aux soldats sans famille ou blessés, véritable soutien moral, elle a contribué à la motivation des soldats sur le front, une infirmière de l'âme en quelque sorte... Pour les soldats qui vivent quotidiennement l'enfer des tranchées, les lettres et les présents des marraines représentent le lien avec la vie " normale " et maintiennent l'espoir de vivre un jour des instants meilleurs.

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L' institution populaire née durant la Première Guerre mondiale a laissé un souvenir marquant. On a oublié depuis longtemps que l’armée s’en était défiée et que les moralistes les avaient traînées dans la boue.

Pourquoi les marraines ont-elles fait peur et, paradoxalement, comment expliquer leur popularité ?

La guerre devant être courte, rien n’avait été prévu en 1914 pour soutenir le moral des soldats. Mais les fronts se figent, la guerre s’enlise dans la boue des tranchées et la question commence naturellement à se poser. Elle se pose de façon plus aiguë pour les mobilisés originaires des régions envahies qui sont coupés de toutes nouvelles de leurs familles et qui par là-même sont privés de soutien affectif, de mandats, de colis et de toutes les attentions qui permettent de tenir en donnant un sens au combat. Cela n’a l’air de rien, mais les semaines passant, le moral est gravement atteint.

« Je suis dans mon escouade seul de ma condition, écrit l’un d’entre eux. Les autres reçoivent de belles et longues lettres en bas desquelles je vois quelquefois : tes parents qui t’embrassent. J’ai beau faire, je vous avoue que je suis jaloux de leur bonheur et, pourtant fort de caractère, j’ai déjà eu souvent envie de pleurer. J’ai bien fait des efforts pour ne pas me plaindre ». « Il n’y a pas pour moi de moments plus durs que la distribution des lettres »,

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Livrés à eux-mêmes, ces soldats sont secourus par diverses oeuvres et associations qui ne peuvent toutefois remplacer l’affection d’une mère, d’une épouse ou d’une soeur. C’est pour eux qu’est conçue à la fin de l’année 1914 la généreuse idée des marraines de guerre.

Le terme de « marraine » lui-même n’est d’ailleurs pas innocent. Appartenant au vocabulaire religieux, il évoque l’engagement devant Dieu de suppléer les parents si ceux-ci viennent à disparaître et démontre que les correspondantes remplissent une mission naturelle de secours à un membre de la communauté nationale. Pour certaines femmes, cet engagement familial prend un sens concret, comme pour cette mère en deuil qui écrit à la Famille du soldat : « Je n’ai plus de fils, je l’ai donné à la France. Rendez-m’en un autre dans la personne d’un soldat séparé des siens« .

Mariage ? Amour ? Il ne s’agissait pas de cela quand les premières associations ont vu le jour mais seulement d’un devoir patriotique à caractère familial. Très vite cependant, les marraines de guerre sortent du cadre moral qui avait présidé à leur fondation. Le bouleversement est de trois ordres : non seulement le « marrainage » s’étend très largement au-delà des soldats privés de famille et échappe au contrôle des œuvres fondées en 1915, mais il se transforme en un flirt épistolaire, une relation sentimentale entre jeunes hommes et jeunes femmes. Henriette de Vismes, qui participe à la fondation de La Famille du soldat, ne parle des marraines que sous la figure de la mère ou de la sœur et refuse absolument d’envisager la sentimentalisation des relations et l’amour qui peut en résulter : « Les vraies marraines et les vrais filleuls, la vraie pitié et le vrai malheur ont d’autres sollicitudes et des visées plus hautes. Et si parfois dans les heures immobiles au fond de la tranchée où la nuit triste peu à peu descend, un jeune filleul se prend à rêver plus ému à sa jeune marraine, c’est pour l’apercevoir au-dessus de lui, parée de toutes les grâces mais aussi de toutes les vertus, intangible et presque sacrée, sous les traits d’un ange ou d’une sainte descendue du Ciel pour le secourir ». Pourtant, la réalité est tout autre ; des relations sentimentales se sont nouées, des rencontres ont eu lieu lors des permissions où des marraines ont offert, selon l’expression des poilus, « bon repas, bon gîte et le reste », et des mariages ont bien eu lieu. Le fantasme de la marraine légère court les tranchées, et puis ouvrir son cœur et son lit, n’est-ce pas « un autre devoir patriotique » ?

La revue « légère « Fantasio, invente l’oeuvre du « Flirt sur le front » le 1er mai 1915.

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Ce bimensuel illustré s’inquiète de la solitude amoureuse des jeunes combattants et se propose de servir d’intermédiaire entre les deux sexes. Mais très vite les demandes des soldats dépassent les offres des demoiselles et le « Flirt sur le front » est victime de son succès. Le 15 août 1915, il se targue d’avoir déjà accordé 6 000 soldats et marraines, le 15 novembre, submergé de demandes militaires, Fantasio annonce qu’il met un terme à son initiative. Mais le flambeau du courrier du coeur est repris par la principale revue grivoise illustrée de l’époque : La Vie parisienne.

Le 4 décembre 1915, elle ouvre ses colonnes aux petites annonces des mobilisés. Ils ne sont que deux à lancer une bouteille à la mer ce jour-là, mais six mois plus tard la revue hebdomadaire fait paraître deux pleines pages d’annonces de filleuls en quête d’adoption.

Devant la demande, La Vie parisienne en profite pour faire monter les prix de la ligne publiée, de deux francs en 1916 à quatre francs en 1918. Dans ce flot, il faut se distinguer par tous les moyens : « Il pleut ! nos abris sont inondés. Vite, petites marraines, un mot et nous sommes sauvés« , écrit un jeune lieutenant du 155e régiment d’infanterie. On ne cache pas ce que l’on recherche, allant droit au but : « Deux jeunes sous-officiers demande Correspondance avec gentilles parisiennes, très affectueuses« , écrivent deux artilleurs tandis qu'un maréchal des Logis fait paraître cette annonce : « La guerre est infiniment longue et je voudrais bien avoir, moi aussi, une petite marraine affectueuse et sentimentale qui me ferait oublier les jours qui s’écoulent si lentement. Discrétion de gentilhomme« .

Populaires malgré les critiques, pour les « pères-la-pudeur », la marraine de guerre devient alors un péril social scandaleux, le reflet du délabrement des mœurs : « D’un mot où s’abrita tant de pieuse et patriotique bienfaisance, des gens couvrent leur cauteleux proxénétisme« , s’étrangle l’Œuvre française, le 25 janvier 1917. Et La Vie parisienne se voit traitée d’agence de prostitution ! Progressivement, les marraines de guerre ne sont plus vantées dans la presse comme l’incarnation du patriotisme mais dénigrées, présentées comme des vieilles filles qui se lancent dans le jeu de la séduction en profitant des circonstances. Le thème de la vieille fille catastrophée par la venue du filleul en permission devient même des sujets de pièces de théâtre . On encensait hier les marraines, on s’en moque aujourd’hui. Cette image dégradée est à l’origine de la crise de vocation qui se constate dès 1916. La lassitude, la longueur du conflit, la déception des rencontres, la mort des filleuls vécue douloureusement y sont aussi pour quelque chose. Il n’y aura jamais tout à fait d’adéquation entre la demande des soldats et celle des jeunes femmes : « Est-ce que par hasard je n’aurais pas de lectrices ? » s’étonne en janvier 1916 une journaliste de La Bataille, qui réclame des marraines pour les poilus qui lui écrivent. Le 9 février 1917, elle reconnaissait son échec : « Marraines, marraines, si vous n’avez pas pitié, je vais bientôt être ensevelie sous la pyramide de lettres des aspirants filleuls. Entendez mon cri de détresse, volez à mon secours« . La marraine n’est-elle pas morte de son succès ?

L’armée, pour sa part, n’apprécie guère l’initiative du « marrainage ». Elle redoute que des espionnes ne se glissent dans la peau des correspondantes pour tester le moral des soldats, connaître le déplacement des troupes, les préparatifs en cours et d’autres informations qui pourraient être utiles à l’ennemi. Dès le 18 mai 1915, le ministre de la Guerre, écrit au ministre de l’ Intérieur pour lui demander de surveiller les postes restantes. Après accord avec le ministre des PTT, les correspondances adressées sous chiffres ou sous initiales ne sont plus distribuées mais jetées au rebut. L’Intransigeant ne voit pas d’autre explication à l’échec de l’offensive du Chemin des Dames en avril 1917 : la France a été vaincue par les petites annonces « pornographiques » derrière lesquelles se dissimule l’espionnage allemand.

Certains généraux français auraient bien aimé adopter cette fermeté, le commandant des armées du nord et de l’est demandant solennellement au ministre de la Guerre, le 28 juin 1917, d’interdire les filleuls et les marraines. Sans succès. Même critiquées, les marraines sont trop populaires pour que l’on puisse jeter l’opprobre sur elles. En fait, la marraine de guerre fait peur aux militaires comme aux moralistes parce qu’elle incarne la libéralisation des mœurs, parce qu’elle est une femme libre qui écrit à des hommes, sans tutelle ni surveillance. Pire, l’existence de la marraine rappelle que les héros sont des êtres de chair et de sang, qu’ils souffrent et ont besoin d’affection, qu’ils sont fragiles et malheureux. Mais où est le héros stoïque, chaste et déterminé que dépeint la propagande ?

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En 1918 et 1919, alors que la guerre s’achève et que des unions ont lieu entre d’anciens filleuls et marraines, l’idée ne disparaît pas et ressurgit sous la forme des adoptions de villes et villages dévastés par les cités de l’intérieur qui ont été épargnées matériellement. À l’instar de Marseille qui adopte la ville éprouvée d’Arras le 15 octobre 1918 et lui offre une somme de 900 000 F pour relever ses murs, la France qui n’a pas connue la dévastation devient marraine des régions ruinées. Même les anciens alliés se mettent de la partie et rejoignent le mouvement, comme Londres qui fait de Verdun sa filleule, sur celui qui vit le jour en 1915 autour des soldats privés d’affection.

La Patrie, oui, a bien mérité ses marraines.

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  • 1 mois après...
Invité valanni

Le masque en or

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Le masque qui pèse onze kilos, était placé directement sur le visage de la momie

d'autres informations ??? Suivez le guide au gré du forum...dès demain...

:Suisse: je t... :wub::France:

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Invité valanni

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Il trône là, fièrement, devant moi... le masque royal, la pièce centrale du trésor. Le portrait idéalisé du jeune roi en or laminé. Ses yeux expressifs sont fait d'incrustations de quartz clair; les pupilles et l'iris sont d'obsidienne (verre naturel, volcanique.70–75 % SiO2, plus MgO, Fe3O4 )

L'or procure au roi un aspect proprement divin et un visage de substitution pour l'éternité.

Un scarabée enduit de résine reposait directement sous le masque, sur la poitrine du défunt.

La coiffe royale rayée est ornée au niveau du front des deux déesses emblématique de la Haute et de la Basse-Egypte, respectivement le vautour et le cobra.

Tout autour du corps dans les bandelettes qui enveloppaient la momie, couche après couche, une multitude d'amulettes et autres bijoux étaient placés (150 en tout) de nombreux colliers en forme de vautour, de faucon, de cobra... des bracelets ornaient les avant-bras. Dans la partie inférieure du corps reposaient deux poignards, de nombreux bracelets et autres bijoux...

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Aussi loin que nous puissions remonter dans le passé , prévaut la croyance égyptienne en la survie des morts dans l'au delà. Il n'est point de pays où l'activité et la pensée aient été autant centrée sur la vie d'outre- tombe.

Ceci va faire le début d'une histoire, une histoire qui remonte à plus de 3300 ans...

En partant j'aurais pu jurer que le pharaon m'avait adressé un clin d'oeil !

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  • 2 semaines après...
Invité valanni

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Les richesses et la splendeur du trésor de son tombeau sont légendaire, c'est ce que je vais essayer de vous retranscrire avec ce petit reportage photo pris lors de l'exposition itinérante

Toutankhamon son tombeau et ses trésors (Genève 2013-2014)

La contradiction est frappante : voici un jeune homme, qui, bien qu'il soit mort il y a plus de 3300 ans, a le statut de star et d' icône populaire mondiale.

Le 4 novembre 1922, trois jours seulement après le début de la nouvelle campagne,

un ouvrier tout excité signala qu'il avait mis au jour des marches taillées dans le socle rocheux.

Elles se révélèrent être le début d'une formidable découverte.. La nécropole de Toutankhamon.

Une tombe somptueuse dont les sceaux sont intacts, mais après plusieurs examens, il apparut que des pilleurs avaient réussi à s'introduire dans le tombeau pharaonique, ils avaient manifestement été dérangés. La sépulture avait de nouveau été scellée durant l' antiquité et n'avait pas été ouverte depuis...

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détail de la tombe, plan réalisé par Howard Carter

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détail de la tombe en 3D

Howard Carter passa près de dix mois à vider la tombe et à préparer les trésors en vue de leur transport au Caire.

Tout autre archéologue aurait terminer le travail plus rapidement, mais Carter avait ce soin extrème, fidèle à ses principes consistant à procéder de manière méthodique et à documenter précisément chaque étape de travail.

Chacun des 5398 objets officiellement enregistrés se virent attribuer un numéro de référence avant d'être photographié

"in situ" et d'être décrit brièvement.

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dans l'antichambre

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tête en argile du jeune pharaon (8 ans)

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trône de Toutankhamon, datant du début de son règne (9ans)

bois doré à la feuille, recouvert d'incrustation d'argent , d'albâtre veiné rouge, de verre et de gemmes

La suite bientôt...

:Suisse: :wub: :France:

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Bonjour à tous, pouvez vous me dire où se trouve ce fanion ? musée, collection privée ? avez vous des rensignements sur l'unité à laquelle il a appartenu. Un grand merci !

Aigle Impériale type premier Empire... peinte en or sur enduit à l'huile sur taffetas de soie rouge... Technique utilisée pour peindre les ornements et inscriptions des drapeaux sous la Révolution et l'Empire notamment les emblèmes type 1804 (modèles Challiot ou Picot) entre-autre... (Pièce 2euros)

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:France: :wub: :Suisse:

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Invité Blackbird

En fait il est en ma possession...

Tu veux sans doute parler des flammes d'esponton prescrites par décret du 28 juin 1809...

Mais tout d'abord un peu d'histoire après la campagne de Pologne (1807) où plusieurs aigles tombèrent aux mains de l'ennemi, Napoléon par décret du 18 février 1808 mit fin au système attribuant aux régiments un drapeau par bataillon (3 ou 4 bataillon par régiment). le règlement précisant entre-autre que désormais il n'y aurait plus qu'un drapeau...

Article 17 :

" Chaque régiment aura une aigle qui sera portée par un porte-aigle, ayant le grade de lieutenant ou de sous lieutenant... Il sera accompagné de deux braves choisis parmi les non-lettrés l'un 2e porte-aigle, l'autre 3e porte-porte aigle... ils seront toujours placés à côté de l'aigle qui elle-même restera là où il y a le plus de bataillon réunis... "

Détails complémentaires du 30 novembre 1811 et du 12 février 1812 :

" ...La flamme d'esponton sera de taffetas, elle sera taillée à une seule pointe et coupée selon une direction inclinée, ses bords auront une forme ondulée ; sa hauteur sera de 230 millimètres sa longueur de 500 millimètres.

Celle du second porte-aigle sera rouge ; celle du troisième porte-aigle blanche.

D'un coté de la flamme sera inscrit en lettres d'or Napoléon ces lettres seront de 55 millimètres de hauteur ; de l'autre coté seront également inscrits en lettres d'or d'une hauteur de 40 millimètres le numéro et l'indication de l'arme...

- Le règlement de 1812 prescrivant " que la flamme d'esponton sera supprimée pour la pertuisanne... le fer de la pertuisanne présentera d'un côté une pointe horizontale, et l'autre côté se terminera par un tranchant arrondi... "

En fait c'est très difficile de définir à quoi correspond cette aigle peinte... je ne pense pas qu'il s'agisse d'une flamme d'esponton ou de pertuisanne... Peut-être une flamme de trompette pas règlementaire. Il était fréquent à cette époque que les chefs de corps de régiment fassent confectionner localement et à leur frais des attributs complémentaires (cravate pour drapeau, plaque avec devise gravée pour le caisson de l'aigle etc.)

Compte tenu de la forme de la pièce de tissus et du fait qu' il y a plus de taffetas en bas que sur les côtés ceci pourrait laisser supposer la présence d'une frange sur tout le pourtour la frange retombante de la partie supérieure ne cachant pas ainsi la tête de l'aigle enfin ce ne sont que des suppositions...

:Suisse: :wub::France:

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merci de votre réponse: je pense qu'il s'agit d'un fanion de bataillon mais pas d'une flamme d'esponton. Nous en connaissons plusieurs et à vrai dire de mémoire la reglementation était quasi inexistante.

Sous l'Empire plusieurs reliques de fanions ont été miraculeusement épargnés (La Campagne de Russie a moissonné et éparpillé plusieurs de ces emblèmes dans differents musées Russes)

Cette interessante pièce que vous avez l'amabalité de faire découvrir est intriguante dans le sens où elle ne comporte aucune mention de numéro de régiment, le sens de la tête de l'aigle est troublante. Elle peut faire penser à une unité de la Garde Imperiale mais j'ai eu l'occasion de trouver sur le net un fanion de la garde Nationale de pont à Mousson comportant une aigle.

Avez vous déjà vu le revers de cette pièce ? peut être l'autre côté comporte des élements de réponse ?

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Invité Blackbird

En fait je n'ai jamais pensé qu'il s'agissait des restes d'une flamme d'esponton... Il m'a tout simplement semblé judicieux puisque nous avions évoqué les flammes, les fanions et les enseignes d'en donner les différents règlements.

- Le Premier Empire est l'une des période les plus riches en uniformes, emblèmes, flammes etc. Toutefois malgré l'intérêt considérable qui lui est porté, bien des points restent encore flous ou ignorés. C'est d'ailleurs ce qui fait son charme ; outre la magnificence des uniformes et des équipements de l'époque...

En fait il existe des textes concernant ces enseignes notamment dans la réforme prescrite par Napoléon, visant à réduire les aigles à une par régiment (réforme du 18 février 1808) :

" Article 18 :

- Chaque bataillon de guerre aura une enseigne portée par un sous-officier choisi par le chef dans une des compagnie de ce bataillon. Le bataillon de dépôt n'aura aucune enseigne. "

" Article 19 :

- Les régiments de ligne ont seul l'Aigle pour drapeau, les autres corps ont des enseignes. Nous nous réservons de donner nous-même les nouvelles aigles et les enseignes aux nouveaux régiments." (signé Napoléon).

. Le fanion présenté par Job est un fanion de ralliement... d'alignement, utilisé pendant les manœuvres. Ils servaient à l’alignement des bataillons pendant les exercices, au jalonnement, ainsi que pour la distinction visuelle lors des évolutions.

Napoléon et le maréchal d’empire Jean-Baptiste Jourdan ne leur attribuaient, au reste, que ce rôle ; insistant par ailleurs, sur l’importance secondaire de cet objet, contrairement aux aigles.

- Ces fanions embouchés dans le canon du fusil permettaient ainsi de distinguer de loin les compagnies formant le bataillon comme nous le confirme cette lettre de Napoléon adressée au Maréchal Berthier datée du 8 avril 1809 :

"... J'approuve que tous les corps renvoient leur aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire des enseignes très simples, sans devise et réduite de celles qu'elles avaient autrefois*. Ces enseignes sont pour leur service de ralliement. Elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon... " (signé Napoléon).

* Les fanions tactiques ou de bataillon sont apparus pour la première fois dans l’Armée Française dans le cadre de l’ordonnance royale du 12 août 1788.

. Bien différents de l'enseigne de Bataillon qui après maints projets, prescriptions, ajournements... prit définitivement forme en 1811, tout d'abord par un courrier de Napoléon daté du 20 octobre :

" ... Enfin il faudrait déterminer un modèle de fanion de quatre couleurs différentes pour les quatre bataillons des régiments. Ces fanions ne seraient pas donnés par moi et on y attacherait aucune importance, ni rendu aucun honneur... " (signé Napoléon).

- Puis par un décret du 25 décembre 1811... confirmé par l'ordre du jour de février 1812... et la circulaire du directeur général de l’administration de la Guerre en date du 19 mars suivant qui, en fixait les dimensions, les matériaux etc. :

" Dimension 100 cm au carré (initialement 80),

- Cadis garni au pourtour d'un galon de laine de même couleur que le fond ;

- Pas de cravate, ni franges, ni aucun ornements,

- Hampe de bois noirci puis 300 cm, (initialement 200 cm) terminée par un fer de lance de 10 cm.

Les couleurs pour l'infanterie sont :

- 2ème bataillon : blanc,

- 3ème bataillon : rouge,

- 4ème batailon : bleu.

.Après maintes demandes émanantes de la cavalerie, Napoléon confirma " Non ! Les escadrons des régiments de cavalerie n'auront pas d'enseigne... "

En fait est bien loin du projet initial confectionné par Chaillot en mars 1808, qui prévoyait à l'origine :

- " Une enseigne de 4 pieds carrés 128 cm en taffetas,

- avec cravate et glands or, fourreau, et

- dont la pique - initialement terminée par une lance - serait remplacée par une petite aigle découpée et estampée sur les deux faces... "

(coût du projet 445 Francs : enseigne, fourreau, cravate + glands, pique).

On peut donc supposer que les chefs de corps qui avaient renvoyé leurs Aigles excédentaires, soucieux de se démarquer et de satisfaire leurs hommes frustrés par ces retraits, prirent l’initiative de faire fabriquer à leur frais des fanions artisanaux... ceci expliquant la diversité de ceux qui nous sont parvenus...

Non je n'ai pas démonté le sous-verre qui est celui d'origine... je pense compte-tenu de la faible épaisseur du taffetas ou de la soie, qu'il s'agit d'une pièce de tissus simple, pas d'assemblage avers - revers, du moins pour ce qu'il en reste.

Je me suis également aperçu qu' il y a de petites traces très nettes de dorure au dessus de le tête de l'aigle... pratiquement sur la fin de la pièce d'étoffe (à environ 25 mm), suggérant sans doute la présence d'une couronne.

J'ai procédé à une reconstitution à partir d'une flamme de trompette de dragon 1er Empire (ligne) non réglementaire datée 1809 ~1811, qui se trouve dans une collection privée... J'ai d'ailleurs eu le privilège d'aborder le sujet et beaucoup d'autres avec Eugène Lelièpvre et Lucien Rousselot que je connaissais bien... Ce dernier ayant présenté la flamme dans la planche N° 20 consacrée à l'Armée Française " Sapeurs et Dragons " ; ajoutant que celles issues du règlement de 1812, en drap vert, avaient pour attribut selon les dessins de Bardin les armes impériales d'un côté et brodées au nom du régiment de l'autre. Mais bon comme dit précédemment cela pourrait tout aussi bien être un fanion de ralliement ou une enseigne de bataillon... etc.

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Mais certainement pas une flamme d'esponton ou de pertuisane... qui de toute façon étaient très réglementées avec comme je l'ai précédemment souligné brodé sur une face " Napoléon " et sur l'autre le " numéro du régiment "... il en existe deux très beaux exemplaires perdus en 1812 à Krasnoïé au musée de l'Empéri...

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Invité valanni

Un miroir propre, enfin !!!

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Mais pourquoi un miroir puisqu'à la cour du roi soleil on se contente de se frotter avec un linge parfumé et de prendre parfois un bain de rivière, habillé évidemment....

Grande taille, l’allure droite, le regard déterminé, le visage gracieux. Les tenues sont toujours recherchées et affichent l’immense richesse du personnage, tel est ce qu'on se représente du roi soleil.... Que nenni, le roi était sale... mais pour sa décharge ce n'était pas le seul !

En fait le château de Versailles fût le lieu le moins propre du royaume, les courtisans allant régulièrement se soulager sous les escaliers ou derrière les portes du palais.

Durant son existence Louis XIV ne s'est guère lavé, on ne pourrait l’en blâmer puisque la médecine de l’époque considérait que les bains étaient dangereux parce qu’ils facilitaient l’entrée des microbes dans l’organisme.

Le roi dégageait continuellement une odeur qu’il était difficile de supporter pour son entourage.

Il le savait fort bien et quand il entrait dans une pièce, il ouvrait les fenêtres pour ne pas incommoder ses courtisans.

La toilette de louis XIV était très sommaire : Le matin, au lever, il enfilait une chemise propre et se passait sur le visage un peu d’eau. Puis, comme il était de coutume à l’époque, il s’aspergeait abondamment de parfums ( fleuris et beaucoup de muscs) qui cachaient bien mal son odeur corporelle.

Le lit royal était d’ailleurs le repaire de dizaines de puces que les valets voyaient sauter sans étonnement particulier. La situation était telle, que Madame de Maintenon, la compagne du roi après la mort de la reine en 1683, n’hésitait pas à dire à ses familiers que le roi ne sentait pas bon.

Au XVII ème siècle, se laver les dents n’était pas un acte que l’on pratiquait régulièrement comme de nos jours. Louis XIV avait donc perdu sa dentition très jeune, on se brosse les dent avec de la poudre de corail ou d'huîtres, très abrasive, ensuite on se gargarise avec un peu de vin blanc, ce qui lui avait valu de nombreux abcès dans la bouche et qui s’infectaient régulièrement.

L’un de ses médecins raconte dans ses mémoires qu’à la suite d’une opération dentaire qui avait très mal tourné, il avait fallu retirer au patient royal une partie du palais. La cicatrisation ayant été mal faîte, il n’était pas rare, à table, de voir Louis XIV recracher les aliments qu’il mâchait par le nez !!!!!

Louis XIV a vécu 77 ans, c’est, pour l’époque un record, si l’on considère que l’espérance de vie au XVII ème siècle, n’atteignait que 40 ans environ. Dans les portraits réalisés à la fin de sa vie, le monarque apparait toujours en pleine force de l’âge, en excellente santé. Mais une fois encore, la réalité n’est pas aussi glorieuse. Le roi a eu de multiples ennuis physiques au cours de sa longue existence. En 1715 quand il est mort, ce n’était plus qu’un vieillard décharné que même ses valets et ses médecins hésitaient à approcher.

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:Suisse::fache::France:

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Invité valanni

CES HEROS OUBLIES

MEDECINS DE TRANCHEES 1914-1918

Attention ce sujet peut heurter certaines âmes sensibles

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Envoyés sans aucune préparation sur le front pour secourir les poilus, les blouses blanches, les brancardiers, les infirmières et les ambulanciers vont réaliser des progrès médicaux spectaculaires. Pour récupérer les centaines de corps qui gisent sur le champ de bataille, les brancardiers doivent attendre la nuit... trop dangereux de jour.

Les ambulanciers bravent la mort pour porter les poilus blessés aux postes de secours, des abris misérables où les microbes pullulent et l'eau est rare... Pour les blessés plus graves on doit les emmener loin très loin, le docteur Tuffier chirurgien à l'ambulance 39 écrit que les hommes arrivent en moyenne 42 jours après la blessure, largement le temps de mourir en route !

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La Première Guerre Mondiale a précipité la médecine, militaire mais aussi civile dans la gestion en masse de multiples blessés, avec, en plus, de la traumatologie "classique", des brûlures, des plaies infectées, et les pathologies médicales des tranchées : l’apparition des blessés chimiques par l’utilisation des gaz de combat.

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La conjonction de ces lésions et l’horreur des conditions de vie dans les tranchées développera de nombreuses séquelles physiques et mentales amenant aux premières grandes descriptions des états de stress post traumatique.

Les "gueules cassées" restent un symbole de la première guerre, ils ont permis l’essor d’une chirurgie maxillo-faciale reconstructrice.

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En règle générale, la chirurgie se fait de manière très précoce et souvent au poste de secours pour éviter l’infection des plaies. Toujours dans cette optique d’importants efforts ont lieu sur la stérilisation du matériel, sur l’irrigation continue des plaies, l’utilisation des antiseptiques dont le plus connu est la solution mise au point par Carrel et Dakin, et l’injection de sérum antitétanique. Un regroupement des connaissances de l’époque va permettre de doper l’anesthésie et la réanimation avec un meilleur suivi.

Sur le plan de la médecine, par contre, il n’y a pas de progrès fondamentaux pendant la période du conflit, entièrement mobilisée sur le traitement des blessés, ne disposant plus de ressources pour la recherche fondamentale. Entre 1914 et 1918 par exemple, il n’y a toujours pas d’antibiotiques. La tranfusion qui va être employée pendant le conflit se base sur la découverte des groupes sanguins qui s’est faite en 1901.

Récit du Dr Barros dans le tunnel de Tavannes qui servait de quartier général et aussi d’hôpital lors de la bataille de Verdun en 1916 :

« Nous suivons un sentier sillonné par un boyau profond, rempli d’eau et de boue ; les obus criblent le sol ; le terrain et la forêt sont de plus en plus ravagés. Nous croisons des défilés ininterrompus de blessés, paquets d’ouate et de bandages, transportés par des brancardiers divisionnaires. Derrière eux et dans leur sillages flottent de vagues odeurs d’antiseptiques et d’éther.
La boue s’étale, gênante. Des millions de mouches volent en tout sens et tapissent les parois du tunnel. Dans tous les coins grouillent des asticots. L’air est irrespirable.

A la lueur vacillante d’une bougie fuligineuse, je coupe des vêtements, le sang coule sur mes mains ; je découvre des plaies monstrueuses au fond desquelles nagent des plaques graisseuses de moelle osseuse et de poussière d’os, et ces malheureux blessés aux figures jaunes de cire, aux nez effilés, aux traits crispés sur lesquels perlent des gouttes de sueur, me font penser aux martyrs. Piqûre d’éther, de caféine, injection de café froid, pansements antiseptiques, redressement des membres, section des muscles broyés, à grand coups de ciseaux pour compléter une amputation, maintien des fractures à l’aide de tiges en bois de fusées tirées, enveloppement dans l’ouate et ouf ! en route ! vite et rapidement vers le tunnel de Tavannes ! à la grâce de Dieu ! »

Sur le champ de bataille on ne meurt pas soudainement d'une balle dans la tête, mais au terme d'agonies infernales :

« Plaies à la poitrine, jambes amputées, mâchoires fracassées, des bouches qui ne sont plus qu'un trou sanglant d'où s'échappent des sons, de la terre et des brins de paille sont mêlés au sang coagulé »

Au début du conflit, la France estime que 80% des blessures seront dues à un petit calibre, un peu de teinture d'iode suffira à soigner les égratignures et à remettre sur pieds les soldats !

Rien ne se passe comme prévu, les trois quarts des blessures sont le résultat d'obus, de mines ou de grenades, les éclats de métaux s'infiltrent dans les plaies qui s'infectent provoquant gangrène et tétanos ( n'oublions pas qu'il n'y a pas d'antibiotiques). Parfois l'évacuation des estropiés est impossible, on les laisse dans le fossé...

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Avril 1915 Hermanpair, Frantz Adam, médecin, à pris le nom du chirurgien des armées de Napoléon pour nommer son "abri hôpital"

Dominique-Jean LAREY

A Paris, les autorités prennent conscience du désastre, en 1915 les médecins sont multipliés par quatre pour arriver à 27000, la relève des blessés se fait de manière plus régulière, les voitures de transport à traction animale sont remplacées par de automobiles, bien plus rapides. Pour faciliter les interventions l'armée améliore les ambulances (autochirs), celles qui permettent les interventions les plus urgentes, ce sont de petits hôpitaux mouvants et situés à une quinzaine de kilomètres de la ligne de feu.

Les soldats sont triés selon le degré de gravité de leur blessure, les plus touchés sont traités sur- le- champ, ceux qui ont moins de risque sont évacués vers des hôpitaux plus éloignés (jusqu'à 25 km du front). Cette mise en place d'un vrai service de santé à fait comprendre à l'état major que la guerre allait durer.

Une nouvelle rigueur s'impose ; salles d'opérations nettoyées, linge désinfecté au formol, le chirurgien est assisté d'un anesthésiste, alors qu'au début du conflit on opère à vif... On met au point un sérum contre la gangrène gazeuse, et dans le même temps, des campagnes anti-typhoïde endiguent l'épidémie : 8200 morts en 1914, 665 en 1918.

A la fin de cette guerre barbare 500000 personnes souffrent de déformation du visage. Les efforts en matière de chirurgie maxillo-faciale sont spectaculaires, en 1914 il n'existe que deux centres spécialisés, quatre ans plus tard ils seront plus de vingt, dans lesquels les chirurgiens inventent des procédés pour réparer les os et les tissus détruits pour les remplacer par des prothèses.

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Pour la campagne d'hiver 14-15 ils se couvrent comme ils peuvent...

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Invité valanni

Vivre, survivre, et mourir dans la boue...

Attention ce sujet peut heurter certaines âmes sensibles

Au fond de leurs tranchées, des millions d'hommes ont fait face à l' infernal, aux horreurs de la guerre. Mais hormis les « ennemis » il faut lutter contre d'autres fléaux : les rats, la vermine, l'ennui, les privations, le désespoir...

En France on les appelait les « Poilus », en Allemagne les «Feldgrau » . Ils ont vécus les pires cauchemars dans chaque camp...

Les combattants se désignaient en autres termes moins reluisants : Entre eux les Français se surnommaient les « Biffins » (misérables chiffonniers) ou des PCDF (Pauvres Couillons Du Front), les Allemands se nommaient comme des « cochons du front ».

Ces hommes passaient une bonne moitié de leur temps dans les tranchées, et l'autre 5 à 10 km plus en retrait dans le cantonnement de l'arrière front, la norme était d'alterner huit jours de tranchée et huit jours à l'arrière... Cela ne se faisait plus dès 1916, on avait besoin d'hommes...

Mais dans les tranchées, que se passait-il ?

Dans ce monde enterré, le premier défi consiste à se loger, les « cagnas » niches creusées à flanc de tranchée et qui peuvent s'effondrer au moindre obus, à l'abri vaste, profond et bien consolidé, en passant par les cabanes de bois, de pierre ou de tôle. Tout dépend de la nature environnante...

Les Allemands avaient compris que cette guerre ne serait pas de courte durée, aussi ils ont bâtis des lignes plus structurées et fortifiées, faites pour durer, ils utilisaient beaucoup plus le béton, des poutrelles, des matériaux durs et résistants...

Tous ces efforts n' empêchèrent pas que les tranchées se dégradaient régulièrement d'un côté et de l'autre, elles se transformèrent en véritables et sinistres cloaques. Le froid fait de l'hiver une saison redoutée -20 dans les Vosges entre 1916 et 1917, -25 à Verdun.

La pluie apportant, quand à elle, des inondations effroyables. La boue partout, recouvrant les soldats, ébranlant les édifices, rendant toute marche laborieuse, changeant les trous d'obus en pièges mortels pour ceux qui s'y enfonçaient

Ernst Lunger écrivain et officier allemand décrit sa tranchée : "effondrée en un immense creux rempli d'un mètre de boue, la troupe mène une vie triste et barbotante d'amphibiens..."

La vie souterraine oblige aussi à cohabiter avec des bestioles : des hordes de rats courent sur les hommes durant leur sommeil et volent le peu de nourriture, Erich Maria dit : Ils ont des têtes abominables, méchantes et pelées, on peut se trouver mal rien qu'à voir leurs longues queues, longues et nues.

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Fléaux des tranchées, les rats grouillent partout, mangeurs de cadavres et de détritus, dévorent et souillent les victuailles, rongent les orteils des dormeurs imprudemment déchaussés. Collets, fils de fer, cartouches piégées, tous les moyens sont mis en oeuvre pour les exterminer, une énorme chasse aux rats est ordonnée en 1916 , une prime d'un sou récompense chaque queue de rat présentée à l'intendance, tout cela en vain, pour un rat que l'on occit vingt rats surgissent, dans certains secteurs plus calmes les soldats arrivent à se procurer un petit chien ratier.

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chien râtier

Il y a aussi la vermine des tranchées, les poux...les totos...

« Nos abris sont remplis de poux, qui nous dévorent, ils fourmillent, jamais je n'en ai tant vu, ni de si voraces, nous nous grattons jusqu'au sang , la nuit, le jour sans arrêt. » Un Poilu.

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Séance d'épouillage et de rasage : moins de poils = moins de poux

"Quand il est question de changer de secteur, si on nous dit : les boches sont à vingt mètres ça nous laisse froids, mais si on nous dit que les abris sont pleins de poux, ça nous dégoute ! un Poilu.

Les poux sont omniprésents, répugnants... et redoutables, ils peuvent engendrer des épidémies de typhus, d'ailleurs, la crasse des tranchée favorise l'apparition d'autres insectes - puces, mouches, moustiques... sans compter les calamités telles que la gale, la teigne et les mycoses...

Dans ces conditions, l'hygiène n'est plus le souci.... On n'enlève plus ses chaussures ni ses vêtements plus personne ne se lave, ni ne se rase, ni ne se brosse...

Assoiffés, les soldats iront jusqu'à boire dans des ruisseaux où baignent des cadavres.

Et chasser les "totos" devient le passe temps favori des Poilus...

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Invité valanni

Oh un coupe-coupe de 1915 !

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celui-ci va nous emmener naturellement à

LA FORCE NOIRE DE 14-18 (1) , LES TIRAILLEURS SENEGALAIS

L'histoire du corps des tirailleurs sénégalais, ces soldats qui se sont illustrés à Verdun et sur le chemin des Dames, a commencé plus d'un siècle et demi avant la grande guerre.

Il faut savoir que, dès les premiers temps de la colonisation, quand des troupes militaires européennes posaient les pieds en Amérique, en Asie ou en Afrique, elles recrutaient sur place des forces indigènes, dès 1757, le gouverneur général Dupleix créé le corps des cipayes (mercenaires hindous), ou encore la compagnie des sapeurs-mineurs antillais du comte de Geueydon à la Martinique en 1853.

Mais ne nous égarons pas, nous resterons sur l'histoire des « tirailleurs »

L'essor colonial en Afrique a développé le recours des troupes africaines au sol. elles regroupaient des soldats indigènes de manière encore informelle.

En 1857, Napoléon III, sur l'instigation du colonel Faidherbe, gouverneur du Sénégal, introduit de l'ordre dans cet état de fait.

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Napoléon III

Par son décret du 21 juillet 1857, il donne naissance à un bataillon de tirailleurs sénégalais permettant un enregistrement régulier et officiel de troupes de couleur au sein de l'armée française. On leur attribue, symboliquement, un uniforme spécifique : les soldats porteront une chéchia rouge et un pantalon large en drap bleu à passepoil jaune, ils sont dotés aussi d'un fusil et d'un coupe coupe.

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Nombre d'officiers, qui encadrent les tirailleurs lors des campagnes coloniales, vantent leur dévouement et leur meilleure résistance aux conditions climatiques que celles des blancs.

Tel est le jugement de Joseph Gallieni, le futur héros de la bataille de la Marne, et de Jean-Baptiste Marchand, l'homme de la mission Congo-Nil qui conduisit 150 tirailleurs sénégalais face aux anglais en 1898, lors de la crise de Fachoda.

Le colonel Mangin, qui participe à cette mission, va pousser sa réflexion plus loin.

L'armée coloniale à cette époque, est constituée, pour partie d 'engagés, de volontaires venus de métropole, or ce mode de recrutement a montré ses limites, les maladies guettent particulièrement les troupes blanches, lors de la campagne de Madagascar (1895) elles ont été décimées !

Dès 1908, et sans s'embarrasser de ce que pouvait dire les détails scientifiques, en faisant une synthèse de toutes les réflexions en cours de ses officiers d'état-major, Mangin propose la formation d'une armée noire.

Mais le général n'envisage pas que ses tirailleurs montent au delà du grade de capitaine, ils font d'excellents soldats, à condition d'être encadrés par des officiers blancs...(!)

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Le Général Charles Mangin milita dès 1908 pour l'incorporation massive de soldats africains dans l'armée française

Pour séduire les décideurs politiques, il certifie que les soldats africains sont « moins nerveux » que les occidentaux, moins sensibles à la douleur, ce qui en fait des soldats hors pair...

En 1912 le programme de Mangin est adopté, les députés votent dans l'urgence une loi de conscription en Afrique, mais aussi en Algérie. Alors qu'avant les Africains étaient enrôlée sur volontariat, désormais, une partie d'entre eux seront soumis aux obligations militaires.

Juste avant la grande guerre leur nombre va s'accroître de 3500 à 10000 hommes.

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  • 4 mois après...
  • 2 mois après...

j'avais pas vu que tu m'avais repondu. merci a toi :-)

Voici en passant le dit cendrier, qui a ete acquis (pour un cadeau):

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cendrier publicitaire Bouledogue, en stuc moulé, années 30

Sinon j'ai passé la journée d'aujourd'hui aux puces de Saint Ouen, et je suis tombé sur un objet curieux:

une ancienne fiole d'apothicaire mesurant une dixaine de centimetre, encore scellée a la cire, et son contenu ainsi demeuré intact: d'etranges fragments d'un solide verdatre, suggerant un composé a base de cuivre. Sur l'etiquette on peut lire en toute simplicité: "Pierre Divine".

Eh beh, un nom pareil, forcement ca m'a intrigué, j'ai donc effectué mes recherches...et je retrouve effectivement trace de cette fameuse Pierre Divine jusque dans un ancien traité de "matière medicale" du 19eme siecle (ou plutot Materia Medica, oui parcequ'a l'epoque on pensait que le latin ca faisait plus cool...)

Dans le jargon medical d'antan, une Pierre designait un remede pharmaceutique d'aspect solide, et celle que l'on qualifiait alors de "divine" (Lapis Divinus) etait obtenue en fusionnant du salpetre avec du sulfate de cuivre, de l'alun et du camphre. La dite pierre etait utilisée pour preparer un collyre (par dissolution dans l'eau) qui avait pour vocation de traiter certaines affections des yeux. Le traitement ne semble a premiere vue pas totalement farfelu car il faut bien reconnaitre aux ingredients quelques proprietes astringentes et antiseptiques. Oui mais non, car il faut savoir que la Pierre Divine avait merité son nom en succédant a son pendant malefique, la tres caustique Pierre Infernale (fondu de salpetre assaisonné, cette fois-ci, de nitrate d'argent), ce qui peut sembler une bonne chose si l'on omet le fait que la Pierre Divine etait presque tout aussi devastatrice pour la cornée.

Pittoresque, mais l'étiquette du flacon etait trop abimée. Erf. Quoi qu'il en soit, j'imagine bien qu'après la lecture de ces quelques lignes, mes confrères et consoeurs mineralogistes attendent avec impatience de decouvrir a quoi ressemble cette pierre extraordinaire. Voici donc sous vos yeux ebahis, et pour la premiere fois sur geoforum, la Pierre Divine!

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Amen.

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