C'est le soir. Un motard rentre tranquillement chez lui, lorsque tout à coup : "splatch !" un petit piaf qui, à tire d'aile, rentrait vers son petit nid douillet, viens s'écraser sur la visière de son casque.
Le gars arrête son engin, ramasse l'oiseau inanimé… le porte à son oreille… écoute… rien !
Le gars, qui a quelque notion de secourisme, n'écoute que son bon cœur et, bravant la grippe aviaire, tente de réanimer le piaf en doublant un massage cardiaque, par la méthode de respiration artificielle par bouche à bec.
Au bout de quelques moments, le cœur repart, la respiration reprend, mais l'oiseau reste inconscient.
Le gars le met dans une des poches de son blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos, remonte sur sa moto (qui filait comme un boulet de canon) et se remet à semer la terreur dans toute la région (sous-entendu, il rentre vers son home sweet home).
Arrivé là, le gars sort l'oiseau toujours inanimé de la poche où il l'avait mis, fini par dégotter une cage, met un peu de paille au fond d'un angle de la cage, y dépose l'oiseau toujours inconscient puis, avant de refermer la cage, y dépose un verre d'eau et, n'ayant pas de graines, quelques miettes de pain sec, au cas où.
Ayant fait tout ce qui lui paraissait être en son pouvoir, le gars exténué, monte dans sa chambre, se verse un dernier verre avant de poser sa culotte et ses bottes de moto, son blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos, sur une chaise au pied de son lit, et de s'endormir du sommeil du juste, se disant que demain est un autre jour.
Aux premières lueurs de l'aurore, l'oiseau, comme c'est la coutume chez la gens ailée, sort de son comateux sommeil et, regardant autour de lui, en est réduit à cette constatation amère :
- Une paillasse, du pain sec et de l'eau, des barreaux de fer… P....n ! J'ai tué le motard !