Azogue

Bien vu, Olif D'ailleurs, ce projet avait (presque) bien repris corps dans les années 90, et d'ailleurs, dès les années 80, il y avait eu des chefs mineurs à la retraite qui (à titre bénévole) donnaient des conseils techniques très utiles aux deux investisseurs scientifico-minéralos, le projet était viable, mais à la condition que le propriétaire du sol donne son accord, ce qui ne fut pas le cas, a posteriori. Toujours est-il, Olif, qu'il y a peut-être des Chachattier (Oups, pardon du lapsus géologique, des cachottiers) sur le Geoforum

Au Temps en emporte le Vent Bel album, merci. Et ça me fait chaud au coeur de reconnaître l'écriture de mon ami Pierre-André POULAIN en bas à droite de certaines de tes archives (il les avait réunies patiemment, lui aussi dans l'espoir que ça aide à une valorisation économique ou patrimoniale de ces mines historiques; ces documents sont sur le web à présent). La course des pays émergents (Chinois, Indiens et Brésiliens en tête) aux minerais de fer pourrait elle redonner du lustre à Allevard? Oh non, il n'y en a pas assez et ce sont des filons bien trop minces pour supporter les coûts opératoires français!! Par contre, les gars du coin, vous êtes amnésiques ou bien vous faites semblant? Une tentative de réouverture du TB Saint Henri (du TB Ste Madeleine en fait), destinée à exploiter des cristaux pour les musées, a bien commencé, dans les années 70. L'un des deux protagonistes, le grand gîtologue alpin Henri Dabrowski, professeur à Dolomieu à Grenoble, est décédé depuis. L'autre non, mais la chose a été (a posteriori) assez connue pour qu'on puisse aujourd'hui en parler, non? Henri a même exposé courageusement et efficacement, dans les années 90, les avantages qu'il y aurait à reprendre leur projet, lors de réunions très officielles en Mairie (on en a parlé dans les journaux). Mais la clé (puisque la concession est renoncée depuis longtemps), c'etait l'accord du propriétaire du sol, une grande entreprise. Quand celui-ci a compris (tardivement) les dangers auxquels ces hardis minéralos, munis de l'autorisation verbale d'un dirigeant entretemps disparu, s'étaient exposés et l'avaient à son insu exposé, il n'a plus rien voulu savoir. On le comprend. Je suis étonné que personne du coin sur Geoforum ne s'en souvienne (ou ne veuille parler). Petits cachottiers Ils ont quand même relevé, et à leurs frais, les fous, quelques centaines de mètres de galerie dans le TB, avant d'abandonner...

Avec des photos de Spirifer Minerals , une sphalerite de 4 cm vraiment particulièrement brillante

Un peu d'Histoire: Le mot EIMCO est passé dans le langage courant: une pelle Eimco (il y a aussi, maintenant, des chargeurs sur pneus, Eimco). Le mot a été la contraction de Eastern Iron Metals Company, comme Esso est devenu la contraction de SO, Standard Oil corporation!! Pour en savoir plus: http://files.asme.org/ASMEORG/Communities/...dmarks/5538.pdf

Décidément un super-pédagogue, Caillouteux :coucou!: . Il faut vraiment "Aaaimer" la mine et les mineurs, pour en faire tant. C'est certainement plus humaniste que d'aimer seulement les cailloux qu'on ramène de la mine une fois "bien morte" et déserte, à la sueur du front , mais ça n'empêche d'ailleurs pas de faire les deux La pelle Eimco, c'est le seul engin qu'a inventé le mineur de filons verticaux (ou fort pentés) et minces pour mécaniser un peu l'extraction, surtout à l'époque de l'extraction de fluo de qualité métallurgique, qui se vendait très bien sans avoir à construire une usine de flottation (c'est très bien expliqué dans le HS du LRM consacré à la fluo du TARN). C'est un engin fait pour se faufiler dans les filons MINCES, de un mètre de puissance et encore moins, comme ça a été le cas pour la majorité des filons de fluorine français (en dehors de leurs rares épanouissements à 3, 5 ou 18m; seuls le Burc, Le Beix et qq autres faisant exception). Au pire, le mineur abattait aussi un peu des gneiss, granites ou schistes des épontes, pour que la pelle passe. On séparait ensuite les fragments de roche sur la bande transporteuse sur le carreau de la mine, à l'époque bénie où le SMIC n'existait pas et où tous les mineurs de fluorine, tant s'en faut, ne jouissaient pas du statut du mineur des mines de charbon de CDF (voir encore l'histo du Burc dans le HS Tarn). Dans certaines mines de fluo de l'Esterel, c'étaient même des clandestins en attente fébrile de leur carte de séjour. Une main d'oeuvre pas chère, souple et docile, pas syndiquée bien sûr. La pelle n'était utilisée que pour ramasser les blocs du filon abattus, qu'au niveau des traçages de base du panneau qu'on allait ensuite dépiler. Le godet s'élevait vers le haut puis se rabattait vers l'arrière, où l'on approchait le wagonnet à charger. De la sorte, les blocs étaient évacués très vite, par la voie Decauville. Au-dessus de ce traçage, c'est à l'explosif qu'on abattait le filon dans les chambres magazins du dépilage, au profil très accidenté. La pelle Eimco avec son poids aurait vite été avalée par une trémie, comme hélas le furent tant de mineurs . Pour le ramassage des blocs de roche abattus dans les travers bancs, on utilisait aussi la pelle Eimco, mais c'etait encore plus facile avec le godet d'un loader sur pneus, vu que le TB avait deux mètres de largeur au lieu de 80 cm. Il,faut reconnaître pourtant que c'était moins fréquent: la pelle fonctionnait à l'air comprimé, toujours présent au front, tandis que tous les autres engins qu'on aurait descendus en pièces détachées au fond (qu'ils soient diesel ou électriques) coûtaient bien plus cher. Le diesel avait aussi l'inconvénient des gaz à évacuer.

C'est je pense un paradoxe, une anomalie, qui sera corrigée rapidement, mais on connait actuellement peu de cristallisations remarquables de Tunisie Un truc amusant , c'étaient les stalactites de calcite à galène et jordanite de Jebel Hallouf (la partie karstique intra-Crétacé de la mine de Sidi Bou Aouane) Une trouvaille de Abdelbaki Mansouri et Henri Rouvier des années 1974, géniale La plus longue trouvée faisait 35 cm et a alimenté bien des mauvaises plaisanteries

Oui, mais il faut etre bien sur que si ca ne boucle pas à 100, ce n'est pas la faute à la méthode d'attaque employée par le labo. En cas d'attaque "insuffisante" (si on n'a pas employé le bon acide, ou bien broyé l'échantillon assez fin pour "libérer" un maxi de constituants cachés dans d'autres minéraux, etc.) on peut "ne pas boucler" et etre bien loin de 100 (etre à 70, 80), et que ce qui manque, eh ben que ce ne SOIT PAS de l'eau. Auquel cas, c'est le labo qu'il faut "attaquer" , pour exiger qu'il refasse l'analyse à ses frais!! (On peut aussi boucler -en incluant la PAF- à 103, 104). Conclusion: Faut pas croire que ce qui manque pour faire 100, ca veut toujours dire la perte au feu.

Petite galène de 9 cm, OoOoh sans prétention par rapport à d'autres de Trepca, mais enfin, aujourd'hui soyons fous

L'écriture de l'etiquette ressemble à celle du regretté Paul Sainfeld, grand minéralogiste de l'Ecole des Mines...

Toujours grâce à l'amitié de Wolfgang Wendel pour ces photos de qualité, un specimen de 10 cm montrant de grosses pseudomorphoses hexagonales de pyrrhotite en pyrite très brillante, avec calcite bleutée (inclusions?) et blende aux arêtes acérées. Pourquoi 10 cm souvent, demandes-tu? Ben, c'est la fameuse dimension "CABINET", qui nous est venue des USA. On ne jure plus que par ça, maintenant (ou bien plus petit) . Les gros STUFE sont passés de mode, au rancard. C'est bien pour ça que, moi, j'offre aux collectionneurs désanchantés de les racheter à prix honnête, espérant que les collectors (ou leurs héritiers) se rendent compte qu'ils sera impossible, dès 2020, de les revendre à aucun collector sérieux, même à un prix inférieur à leur prix d'achat

toujours la même, avec les photos d'Andreas Wallisch:

Ah, oui, Huaron, Dalnegorsk... Quant à la Chine? Elle est en passe de bouleverser tous nos fondamentaux en minéralo aussi ! Pour se rassereiner, et passer le week end en douceur, voici une Magnetkies de 10 cm de ma collec; photos grâce à la courtesy de Andreas Wallisch, d'Autriche (les collectors Autrichiens sont (comme les Bavarois) très forts en matériel de Trepca, vu que c'est à une journée de route de moins que pour nous !! Magnetkies? Konnaissez-vous pas le livre de Paul RAMDOHR: die Mineralien und ihre Verwachsung? C'est le vieux mot allemand pour PYRRHOTIN

Ma question ne concerne pas que l'ami Gadin: je sais aussi qu'Evelyne entretient un post Galène, mais sur la Blende, je ne me rappelle plus s'il y a (de sa part) une main levée.. Avez vous des SPHALERITES je veux dire bien noires, ferrifères, variétés MARMATITE à poster, qui soient de ce tonneau? Trepca serait-il le TOP ??

Bravo Gadin pour ce très beau coup et je me réjouis que le virus se propage bien. Voici (toujours avec les photos aimablement passées par Wolfgang Wendel) un specimen de 10 cm où on voit une belle pseudomorphose de pyrite sur des tablettes hexagonales de pyrrhotite de 2 à 3 cm d'arête, avec sphalérite et calcite comme d'hab'

Je crois bien que je n'avais pas encore posté celles-ci Toujours avec la permission de Wolfgang Wendel, une dolomite de 8 cm (+un peu de calcite) que j'ai "possédée" pendant quelques heures avant de la perdre aux enchères La faute à (pas de chance), pas de fric (je n'en ai jamais assez quand il faudrait) et la faute à ma vue qui baisse avec l'âge: je n'accepte donc de sacrifice que pour les GROSSES pièces (les Stufe), et moins facilement pour une petite pièce que j'aurai du mal à voir dans ma vitrine. Pourtant, les grosses ont souvent des gnons sur les arêtes des cristaux, alors que les petites, parfaites, Mmm

Sur l'un de tes quartz, il m'a semblé voir des grains d'or, mais le fichier de la photo (très lourd) ne s'est pas déchargé complètement, je n'ai pas bien vu. Frederic, tu rectifies si j'ai mal vu: je sors de ma sieste et les cigales font un bruit assourdissant, je ne suis pas dans le calme nécessaire pour poster

Entrée depuis quelques secondes dans ma collection, une élégante rhodochrosite (avec un peu de quartz et ?d'arsénopyrite?) coiffée par de la pyrrhotite, 8 cm de haut en tout, photos con la cordialità di Giovanni Signorelli

Si on trouve des cristaux d'un sulfure d'indium dedans, promis, je vous montrerait des photos de comment il sort (une fois dépoussiéré) En général, l'indium est caché dans la stannite (un sulfure d'étain et je crois de cuivre)

Pour élever le débat au dessus de la pulpe de flottation à 120mesh où les autres amis voulaient nous envoyer, l'un à l'épaississeur et l'autre à la digue à stériles, on peut aussi dire à Pascal qu'une partie des minéraux "sortent" cachés: c'est le cas de l'argent, de l'or et de l'indium quand il y en a assez pour être récupérable. Le site web Mindat.org a d'ailleurs anticipé en ajoutant "indium" à la liste des minéraux de Trepca. Ces métaux précieux ou rares (l'indium est un de ces métaux "électroniques" devenus indispensables à l'industrie high-tech) sont en effet cachés à l'intérieur d'autres minéraux. Du temps où la fonderie de plomb de Zvecan et celle de zinc de Mitrovice fonctionnaient, on les récupérait par affinage des métaux qui sortaient coulés en lingots. Depuis 2000 et la fermeture militaire des fonderies, ils restent cachés dans les concentrés qui sont vendus par chemin de fer à des traders de par le monde. On essaie à présent d'en récupérer les dizaines de tonnes que, par "mégarde" si on peut-dire, on a laissé filer, par le passé, dans les stériles de laverie, faute de technologie pour les récupérer au moment de la fabrication du concentré de plomb et de celui de zinc (et de ceux de pyrite quand il y en a eu de produits). Pour cela, on fait des prélèvements dans les vieux "tailing dams" (les bassins de décantation des résidus de flottation= les digues à stériles), on analyse les teneurs, et on fait des essais de traitement. Si ça réussit à des coûts acceptables, bingo, voilà une seconde vie pour les résidus de Trepca, et en plus on fait disparaître des millions de tonnes de résidus moches du paysage verdoyant du Kosovo. Pour en savoir plus: http://www.brgm.fr/Rapport?code=RP-57204-FR.pdf C'est qu'ils remplissent parfois toute une vallée

Tout ce qui est gris sale sur la paroi, c'est la boulangérite en fines aiguilles. Elle forme des nids dans les géodes de quelques millimètres de large qui, parfois, pullulent dans le minerai massif fait de sphalérite et de pyrite-pyrrhotite comme on voit en haut de la photo. Les fibres cassées s'accrochent aux aspérités du front de taille, surtout si un caillouteux a gratté au-dessus. On le voit donc, les cristaux sont juste à dépoussièrer Ailleurs toutefois, comme par exemple sur les géodes de cristaux de quartz prismatique, il y a un film d'oxyde de fer qui a du mal à se faire dissoudre tout comme au Burc: il y avait sur tel ou tel front de taille des géodes à cubes bleus tout propres prêts à ...vendre, et sur d'autres, des cubes qu'il faut baigner des mois durant pour les débarrasser de leur film d'oxydes de fer. DAns la même mine, baignée par la même nappe phréatique (avant rabattage par les pompes)

Un conduit karstique (récent?) resté vide,dans les calcaires marmorisés, a été recoupé par le front de taille de cette chambre d'exploitation largeur 2 mètres, hauteur 4 m visibles (et ça continue; c'est comme le vide-ordures d'un immeuble) Mais, si on tape dans la paroi, parfois, sous la calcite en dents de cochon, la sphalérite se montre, à coeur... De là, des mineurs malicieux qui dissolvent la calcite avec HCl. En général, on le voit aux surfaces blanches rongées, lisses, ou spongieuses, caverneuses, c'est moche