otto lidenbrock

Cérusite prismatique et maclée sur Quartz et Galène [150mm] (Filon Saint-Jean?, La Croix-aux-Mines. Spécimen extrait sans doute au début du XIXe. Arc. coll SL.

Pierre-Christian, la brannerite… au top. Uraninite noire et Molybdénite, Ferrimolybdite jaune [25mm] Sans doute spécimen de haldes. Ancienne collection Claude Guillemin (avec une erreur corrigée, on n'était pas fanatique de localité "juste" à l'époque) Peut-être le sp. "orignal" de Guillemin pour cette découverte vosgienne ? (sp. déja publié ??) C'est un des rares gîtes à Uraninite en France.

Ingénieur civil de formation, minéralogiste par goût, et comme souvent à l'époque, largement autodidacte. Il est assistant au muséum où il publie des classiques en pal du bassin parisien sous la houlette de son maître (démodé) Faujas de Saint-Fond. Premier job : officier de la Grande Armée ; directeur de l'exploitation de chromochre des Ecouchets ; directeur technique à Servoz ; directeur-investisseur au Lardin ; directeur à Alais, puis dans le Var puis à Alais ; retour en semi-retraite au Lardin. On lui doit d'être la cheville ouvrière de la première statistique du département de la Dordogne où il écrit (à l'insu de son plein gré) le fameux texte princeps sur les truffes !

Erika que l'on savait très malade lors du dernier Munich-Show n'est plus. Cette femme formidable était sans doute la plus gande collectionneuse de minéraux de tous les temps. C'est un honneur, une joie et une grande richesse d'avoir pu passer pas mal de temps avec elle, à l'écouter et à avoir partagé sa passion - inégalé - pour les minéraux. Héritière d'un lointaine famille de l'Ersgebirge, tout simplement de la région minière de Johanngeorgenstadt, foyer de l'art des mines en Occident, où ses ancêtres fabriquaient des peignes en corne avec la force motrice des torrents. Cette entreprise était devenu Wella, multinationale du produit de beauté. A la suite de la vente de sa compagnie à Procter et Gamble, dans les années 90' elle avait touché, elle et sa soeur, 3,6 milliards d'euros. Mariée avec l'ancien aide de camp du maréchal Rommel, cet ancien officier donnait souvent des interviews et autres, relatifs à cette période trouble de l'Histoire… mais quelle histoire. On avait toujours l'envie de grappillier quelques miettes d'histoire… Elle savait parfaitement le rôle des Allemands et de l'Allemagne nazie dans la première moitié du siècle précédent, mais comme elle, on pouvait regretter la destruction du patrimoine de l'humanité à Dresde et ailleurs (destructions qui avaient cassé somme toute assez peu du patrimoine miner Saxon). O tempora, o mores… Elle avait accumulé une collection de plus de 85.000 spécimens minéralogiques catalogués (réels et non pas des pierres à numéro comme dans certains coins) dont elle avait légué une modeste partie à la capitale de son enfance : Freiberg en Saxe, dans une nouvelle institution qu'elle avait financée : terra mineralia - Freiberg (https://de.wikipedia.org/wiki/Terra_mineralia). Soit remerciée, Erika, pour ton accueil lors des visites dans ta maison-musée de Ferpicloz qui ont illuminées ma vie de collectionneur de cailloux.

Dans les Alpes, il reprend l'établissement de Servoz où crée là déjà, un petit combinat, avec mine de Cu-Pb-Ag, anthracite, ardoisière, chaux, charbon de bois… Il doit quitter Servoz à l'arrivée des Autrichiens en 1815. Le traitement des minerais antimonifères du Fouilly nécessitait des quantités considérables de charbon de bois, qu'il essaie de remplacer par l'anthracite du Coupeau. Cela ne dépassa pas le stade des essais sans que les résultats industriels ne soient probants. Sur le plan minéralogique il participe de près ou de loin à la faujasite, à la bournonite et il découvre la météorite de La Caille.

Un combinat avec fonderie, verrerie, production de chaux, embarcadère, logement pour les ouvriers, école lancastérienne pour les ouvriers, le tout dans l'ancien Lardin devenu Brardville quartier du Lardin-St Lazare… Le décret du nouveau nom de Brardville fut signé par le roi Louis-Philippe. Le combinat après sa faillite est devenu une verrerie (faillie) sis à Brardville.

Of course ! Mais il est bien mal connu en Haute-Savoie. Le meilleur livre sur le sujet est celui des archives de la Dordogne, quoique les Alpes soient oubliées.

Galène en cubes partiellement épigénisés / périmorphosés en Pyromorphite et Cérusite [100mm] Rocher du Boeuf Découverte et ancienne collection Roland Pralus.

Stibine en masses aciculaires (probablement dégagées à l'acide, spécimen de haldes) avec une incrustaion blanche : Stibiconite ou Valentinite ? [100mm] Charbes, Bas-Rhin. Lacroix : La stibine est peu abondante dans les Vosges. Daubrée l’a signalée aux hameaux de Charbes et de Honilgoutte en Lalaye. Ces filons antimonifères se trouvent au nord de ceux d’Urbeis ; la stibine y forme de petites aiguilles et des masses fibrolamellaires accompagnées de kermésite et de stibiconite avec quartz, pyrite, sidérose et à Honilgoutte de berthiérite.

Cyprien se voulait plus ingénieur civil des mines, donc dans l'utile que dans la minéralogie de salon. La première édition de son premier ouvrage est un résumé de l'Haüy, quasiment publié en même temps que ceux de Brochant, de Brongniart et de Beudant ! Quoique Brard soit un ancien de l'Empire, le nom de Bradville a été créé à sa mort pour marquer son souvenir. Il y avait construit une sorte de combinat idéal. C'est un personnage majeur et méconnu, heureusement il était un peu graphomane, alors il existe des milliers de lignes de sa main. Sa tombe récemment remise en état. Comme on le voit, peu de croix et de signes chrétiens, Cyprien était sans doute franc-maçon.

C'est un savant presque des Lumières évoluant dans le début du XIXe siècle. On lui doit quelques manuels de minéralogie (dont le premier ouvrage de minéralogie traduit en arabe au Caire), un manuel minier (quasiment unique en son genre), et Maitre Pierre, petits fascicules d'éducation populaire. Il est le premier à utiliser l'anthracite pour traiter les minerais métalliques non ferreux. Il est mort à Brardville en Dordogne.

'Bindheimite' en épigénie après Bournonite sur Barytine [50mm]

Scheelite octaèdrique avec une petite boule de Chlorite (Chamosite) [40mm] Glacier du Triolet, massif du Mont-Blanc italien. Découverte RF.

Stibine massive avec altération partielle en Stibiconite [70mm] Saint Sauves, 63 PCG p379

Molybdénite dans son faciès typique en lames contournées dans le 'granite'. Spécimen assez riche [70mm] Anc. coll. Béhier Château-Lambert représente un exceptionnel gisement national sur le plan minier et spéléo.

Quartz hyalin, cristal légèrement sceptré [35mm]. Travaux autoroute A75, Aumont, Lozère.

Quartz calcédonieux en pseudomorphose après Barytine sur Calcédoine bleutée. [80mm] Carrière du Roc, Monteils, Tarn-&-Garonne (rectifié!) Ancienne coll. Laboye (cf. EA, Minéralogie de la Fance, p14)

Azurite en longs cristaux prismatiques épigénie en Malachite avec une surcroissance en périmorphose d'Azurite. Barytine incolore en petites lamelles. Lampadite en croûtes noires. Cuprite massive dans la Malachite fibro-radiée de la gangue. [100mm] Mine Bleue, spécimen début XIXe.

Scorodite en petits cristaux bleus à trés fort effet alexandrite avec un minéral vert, Agardite peut-être dans un gossan très compact. [champ ca.25mm] Spécimen début XIXe, mine du Rozier.

Il y a du avoir avoir une exploitation modeste autour de la déclaration de guerre de septembre 1939 et le départ des mineurs pour la conscription tout début 1940.

Sphèro-Stilbite en globules sub-flottants partiellement chlorités (Chamosite) [ø35mm] Glacier du Dôme non loin du refuge Gonella, Miage, massif du Mont-Blanc

Remarquable groupe de cristaux de Stibine, dont certains terminé, partiellement encroûté de Quartz [150mm] Le Dahu Anc. coll. Académie des Sciences de Philadelphie. Lacroix : ils sont uniformément terminés par la pyramide b½ et présentent dans la zone verticale de nombreuses faces striées m, g1 et h3, g2.

Galène cube-octaèdrique sur Quartz 'barré', peut-être après Anhydrite. [70mm] Roure (travaux anglais de la fin du XIXe siècle)

"Ça serait-y pas l'époque où une rumeur raconte qu'un minéralogiste était passé par les niveaux inférieurs en remontant par les cheminées pour arriver aux zones à stolzite ? La même racontant que, peu de temps après, un groupe a réussi à atteindre les mêmes zones en réouvrant une galerie intermédiaire. Au feeling, je suis à peu près sur qu'il me manque quelques épisodes de la saga !!!" Tout à fait, avec Jean Tavernier (†), Serge Derain et quelques autres potes on s'est confirmé que la galerie inférieure était ouverte. Je l'avais noté le 12 juillet 1973 lors d'un premier passage sur le gisement, les haldes étaient assez riches, juste bulldozérisées par les proprios du terrain en rive gauche, qui étaient en train de transformer les anciens bâtiments en maison d'agrément. Quelques mètres dans l'eau jusqu'au ventre. puis une galerie fermée par un tas de gravats sur lequel l'eau de ruissellement "venait du haut". Décombrement facile, aidé par l'eau. Ascension des 55m de puits facilitée par l'ancien tuyau d'air comprimé. Au sommet surprise : un sac d'échantillonnage du BRGM en plastique transparent fort ! Prospection dans le niveau 3 et au point final effondré, dans le filon, un cristal de stolzite de 10mm. Soit en 10H une stolzite in-situ. De là équipement du puits le plus éloigné vers l'effondrement (celui où un spéléo se tuera plus tard) qui débouchait au niveau 2 dans une salle semi effondrée. Serge est descendu avec moi (il était ancien spéléo secours national, et avait participé au record du monde de plongée sous voûte mouillante a Fontaine Française) pour m'assurer dans la purge de la salle, la salle étant trop large pour être franchie en opposition. Bref quelques heures après on était sur un ancien déblais sur boisage totalement combustionné par l'air circulant. Il y avait comme une lucarne sous la voûte au bout, et hop quelques dizaines de mètres et on était au pied du grand dépilage, semi remblayé par des anciens déblais stockés sur boisage, eux aussi 'vaporisés'. Sur le parement gauche, un mineur avait dessiné une tête de bison de Lascaux, qui venait probablement d'être publié dans le journal, au début de la guerre en 1940. Au sommet du dépilage il y avait une semi-géode pleine de stolzite comme de la vitre peut-être en cristaux de 100mm (à Tsumeb la wulfénite a été signalée comme de la vitre de 500mm). En creusant dedans cela à fait un bruit de verre, et une pluie de fragments est tombée. Une autre équipe a ouvert l'entrée du niveau 3 et l'histoire est connue. J'ai vainement cherché l'hubnérite… Enfin, dans les années 46, Geffroy, Chervet, Béhier et Guillemin ont intensément prospecté le coin. Geffroy venait en vélo de la gare de Marvejols et du train de nuit de Paris. Ils dormaient dans l'ancien transfo électrique de la mine, je ne sais pas si il y est encore. Le plus grand cristal trouvé fut coupé en 4 pour que tous en ait un bout, ce n'était pas des sentimentaux ! Un peu plus tard Guillemin a fait prospecter par le BRGM, d'où le sac trouvé plus haut mais à l'époque on ne faisait pas de spéléo, et au contraire les kobolds étaient à l'oeuvre, la prospection souterraine s'est arrêtée là. De rage, Guillemin a fait fermer l'entrée du niveau 3.

Barytine habitus classique du gisement. [100mm] Mine de Soyons.